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mercredi 4 mai 2011

Le concours des peintres

Voici une histoire qui a marqué mon adolescence. C'est à la radio que je l'entendis à 15 ans, et bien sûr j'en ai oublié la source. Depuis, je l'ai retenue, mais je ne l'ai jamais retrouvée. Si quelque lecteur de ce blog en connait l'auteur ou la provenance, pitié, laissez ces précieuses informations en commentaire.
A l'époque, j'écoutais l'émission "Mystères" de Jacques Pradel, et celle-ci portait sur les mystères de la Chine ancienne.

En ce temps là régnait sur la Chine un Empereur dont l'ambition allait grandissante. Ses armées faisaient sans cesse de nouvelles conquêtes, les hommes rentraient épuisés, mais ils devaient sur le champ repartir et explorer au delà des nouvelles frontières. La notoriété de l'Empereur s'étendait à toutes les provinces, pourtant, il n'avait de cesse de faire ériger de nouvelles statues et de faire frapper de nouvelles monnaies à  son effigie. Mais cet empereur mégalomane vivait dans un palais dont les plans dataient d'une époque qu'il jugeait révolue. Ce palais n'était décidément pas à son image. Aussi, il décida de construire un nouveau Palais sur le plus beau et le plus vaste cite de la capitale. Il s'agissait d'une colline sur laquelle on pourrait voir l'auguste demeure sur des lieues à la ronde. Il fit venir pour cela les meilleurs ouvriers et artisans de l'Empire. Ces hommes étaient tellement habiles que les travaux avancèrent bon train. Cependant, l'Empereur était aussi un homme mondain, et il organisait souvent de fastueuses réceptions. Aussi, son Palais se devait-il d'offrir en son centre le plus beau des joyaux : une salle de réception qui soit la plus vaste de l'Empire, mais qui soit aussi la plus belle. N'étant pas satisfait des artistes peintres qu'on lui avait recommandé, il imagina de lancer pour tout le vaste empire un concours qui réserverait au meilleur peintre la gouvernance d'une province. Mais les artistes qui craignaient la toute puissance de l'Empereur, ne furent pas nombreux à se présenter. Seul le grand, le très grand peintre de l'empire accepta de relever le défi. L'empereur rentra alors dans une colère furieuse. Et ses conseillers ne savaient plus que faire. C'est alors qu'un moine osa dire qu'il avait entendu parler d'un peintre d'une qualité exceptionnelle, mais qu'il doutait qu'il soit intéressé. Celui-ci peignait ses œuvres dans diverses monastères de sa province. Une missive lui fut envoyée, mais son refus ne tarda pas à parvenir à l'Empereur. Aussi, ce dernier décida d'envoyer le moine en personne pour convaincre le jeune peintre de venir au Palais. On ne sait pas la teneur de leurs échanges, mais toujours est-il que le peintre accepta. Le style du jeune peintre tranchait avec celui du vieux peintre classique.


L' Empereur déclara ouvert le concours à l'occasion d'une grande cérémonie. Il leur montra la vaste salle, et leur expliqua que chacun devrait peindre un mur. Le classique le mur ouest, et le jeune le mur est. Pour ne pas que les peintre se copient, une tenture avait été dressée de part et d'autre au centre de la pièce. La règle était simple, le premier qui terminait son œuvre sonnait la fin du concours. Les peintres se mirent au travail, ils avaient le droit de se faire assister de quelques ouvriers. Le peintre classique ne s'en priva pas, le jeune travailla seul. Les peintres étaient réguliers, sur le chantier dès les premiers rayons du soleil. Au bout de trois mois, le peintre classique déclara avoir fini son œuvre. On demanda au jeune, s'il comptait respecter la règle et dévoiler son œuvre même inachevée. Celui-ci déclara que son œuvre était également achevée.
Le lendemain, la cérémonie d'inauguration eu lieu, l'Empereur arriva avec toute sa suite... La coutume de l'ancienneté fut respectée, et l'on commença à admirer l’œuvre du peintre classique. Et l'empereur fut forcé de constater que le spectacle qu'il avait sous les yeux était grandiose. Le peintre avait reproduit une scène de chasse dans un décors à la nature luxuriante d'une incroyable réalité. Le souci du détail était tel que l'on aurait cru pouvoir toucher les oiseaux, les arbres, les plantes. Subjugué par tant de beauté, l'Empereur déclara : Cher Maître, votre œuvre est incomparable, je ne sais ce qu'à réalisé votre adversaire, mais je peux d’ors et déjà vous dire que vous avez gagné la province du Shanxi, je vais demander que l'on fasse le nécessaire. Fort satisfait, le vieux peintre remercia l'Empereur dans de multiples courbettes. Puis vint le moment de regarder l’œuvre du perdant, et de faire tomber la tenture. C'est alors que la stupéfaction put se lire sur tous les visages. Car ce qu'ils avaient sous les yeux leur paru inconcevable. L’œuvre ressemblait étonnamment à celle du vieux peintre, mais dans le même temps, elle était d'une transcendance irréelle. Ce n'était plus la nature qui était figurée, mais l'ensemble des convives de l’inauguration étaient tout bonnement plongés dans la nature. Ainsi, le jeune peintre avait réussi à recréer la nature au sein du palais. Mais comment est-ce possible demanda l'empereur ? J'ai passé les trois mois du concours à polir le mur, c'est maintenant un miroir dit sobrement le jeune peintre. Loin d'être déçu, l'Empereur dit au jeune peintre, "vous me voyez confus, car je ne puis désormais vous offrir la province du Shanxi. En revanche, votre œuvre est tellement merveilleuse et ce sera à coup sûr le clou de ce Palais, que je me doit de vous offrir une province, je vous offre celle de votre choix". Le jeune peintre fit simplement cette réponse. "Votre majesté, toutes vos provinces ne valent pas mon royaume." Puis il disparu dans son œuvre, sans que personne ne puisse comprendre cette magie.

La légende raconte que le peintre est toujours vivant de nos jours dans un monastère, toujours aussi jeune.

Oliver   

1 commentaire:

  1. Explication de texte :

    L'Empereur c'est vous. Vous construisez votre vie agissez faites de nouvelles conquêtes... Et faites de nombreux projets pour l'avenir !
    Le peintre classique c'est vous. Avec du labeur, vous parvenez à de bons résultats, cela vous satisfait.
    Le peintre transcendant, c'est encore vous, si vous acceptez le non désir et le non agir.

    Bien à vous tous,

    Oliver

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