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samedi 25 mars 2017

Economies

L'économie est un des trois trésors de Lao Tseu. Il l'apprécie car cela lui permet d'être généreux. Que pourrions nous avoir si vraiment nous étions économes ? Serions nous capables de réduire nos déplacements par 3 ? Ne pourrions-nous pas prendre le vélo le reste du temps ? Serions-nous capables de réduire notre garde robe par trois ? De mettre du triple vitrage aux fenêtres dans les régions froides ? D'éviter les grands travaux énergivores comme les ponts, les tunnels, les tramways, les métros, qui dépensent bien plus d'énergie qu'il n'en économisent ? Serait-ce revenir au moyen-age ? Peut-être, mais vivrions nous plus mal en pensant à éteindre les lumières comme celles qui illuminent nos villes le soir ? Si chacun de nous faisait un réel effort pour diviser sa consommation par trois, nous pourrions nous contenter d'énergies renouvelables (hydroélectricité, solaire, éoliennes). 
Au lieu de cela, nous illuminons toujours plus nos centre-ville, nous construisons des moyens de transports toujours plus puissants et qui nécessitent à eux seuls l'énergie de centrales nucléaires ! Diviser sa consommation énergétique par trois ne me paraît pas insurmontable.
Mais évidemment cela va à l'encontre de ce que l'on appelle l'économie. Cette économie là est tout le contraire des économies. C'est celle des lobbies, c'est celle des hommes de pouvoir.
Les idées pour faire des économies sont simples et nombreuses. Pensez-y la prochaine fois que vous irez faire vos courses. Essayez de diviser le coût de votre caddie par trois, n'achetez que le strict nécessaire.
Au train où vont les choses, nous ne gagnerons jamais le pari du tout renouvelable. Pour dépolluer nos villes, nous construisons des tramways, leurs chantiers sont très énergivores, et leur circulation l'est également. Parallèlement nous développons des pistes cyclables, et c'est dans ce sens qu'il faut aller, faire aussi du covoiturage - voyager à trois plutôt que seul. Malheureusement, il n'y a pas  de piste cyclable partout, et un cycliste n'est pas de taille à affronter une carrosserie automobile.
La solution aux problèmes énergétiques de la planète ne consiste pas à trouver de nouvelles énergies, mais à adapter notre consommation à ce que nous pouvons produire de manière propre. Pour cela, il faut faire des économies, c'est a ce prix que nous gagnerons le défi climatique. Mais ces économies là, l'Economie n'est pas prête à les accepter.

samedi 18 mars 2017

La Grande Harmonie


Au chapitre 65, Lao Tseu dit ceci  :
"Dans l'Antiquité, ceux qui pratiquaient le Tao ne s'en servaient pas pour éclairer le peuple, mais pour le rendre simple de cœur. Le peuple est difficile à gouverner lorsqu'il sait trop.

C'est pourquoi gouverner un Etat avec la sagesse humaine cause sa ruine; le gouverner sans recourir à la sagesse humaine, c'est faire son bonheur.

Celui qui connaît ces deux choses connaît aussi le Modèle des modèles. La connaissance éternelle du Modèle des modèles s'appelle Vertu mystérieuse. La Vertu mystérieuse est profonde, illimitée, certes ! Aider les êtres à y retourner, c'est coopérer à la Grande Harmonie."

Or l'homme recherche le Savoir et la Sagesse, c'est pourquoi il est si difficile "d'aider les êtres à faire un retour au Tao". J'ai pour ma part renoncé à parler du Tao avec autrui, le mot fait peur et déclenche chez l'autre une levée de boucliers. Il vaut
bien mieux attendre que l'autre soit dans l'impasse pour lui faire constater que sans désir, il ne se serait pas fourvoyé de la sorte. Lui faire remarquer aussi que l'action égotique est vouée à l'échec. Bref agir avec l'autre par petite touches plutôt que lui asséner une grande théorie. En fait, il n'est possible de parler du Tao, qu'avec des personnes avancées sur le chemin spirituel, ou encore avec les simples d'esprit, comme les jeunes enfants. En vérité, lorsqu'on évoque le Tao avec un compagnon, c'est sa liberté qui est mise en cause, son libre arbitre, et comme l'homme ordinaire tient coûte que coûte à sa liberté, il ne tolère pas de se soumettre au Tao. Pourtant, la connaissance du Modèle des modèles (le Tao) est la Vertu mystérieuse, c'est à dire la mère des vertus, celle qui garantie de ne jamais se fourvoyer dans le dédale de la vie. Elle n'a rien à
voir avec les vertus qui sont figées par les traditions, la Vertu, elle, s'adapte aux situations du moment, elle est adaptée à l'instant présent. Il suffit d'être à l'écoute de son instinct pour se conformer au Modèle des modèles, c'est donc très simple, cela ne nécessite aucun effort, bien au contraire, il s'agit de lâcher-prise, c'est ainsi la Liberté des libertés que l'on gagne en se conformant au Tao. Car, sans désir, le Tao n'impose rien d'autre que la continuité de la vie. Le Tao n'ira jamais contre le déroulement naturel des choses.
Un jour, c'était à la suite d'un fort tremblement de Terre survenu en Chine, une amie me fit part de son dégoût de la vie, qui ne pouvait pas être régie par le Tao si de telle catastrophes étaient encore possibles. En fait, de telles catastrophes ont lieu pour en éviter de bien plus grandes. La Terre est soumise à des tensions, pour les limiter, il faut qu'elle bouge. Malheureusement pour nous, ces mouvements nous dépassent et ne sont pas à notre échelle. Peut-être que notre instinct est capable de pressentir de telles catastrophes, dans ce cas, il faut avoir le courage de fuir.
La Grande Harmonie est perpétuellement en marche, seul l'homme, avec sa vanité, cherche à l'asservir, à la soumettre à son contrôle. Ce faisant, il perturbe l'équilibre du monde et s'attire les foudres. Lâcher prise de toute vanité est le chemin qui mène à la sagesse, le retour à l'Harmonie.     

samedi 11 mars 2017

Simplicité

Le Tao, le vide de la pensée qui naît lorsqu'on suit le Tao, sont ce qu'il y a de plus simple au monde. On y accède en lâchant prise de tout, ce qui est l'acte le plus simple de tous. Mais, paradoxalement, cette simplicité est ce qu'il y a de plus difficile à décrire. Du reste, Lao Tseu nous prévient d'entrée de jeu : ce qui peut être prononcé n'est pas le Tao, ce qui peut être écrit n'est pas le Tao. Et tout le mystère est bien là, avec le Tao, le silence vaut mieux qu'un discourt. Quelques soient les mots employés, on ne saisit pas le Tao, on ne peut saisir l'extrême simplicité, on est forcé de manquer le but ! Les sages le savent bien, c'est pourquoi ils s'arment de patience pour nous dévoiler petit à petit le mystère, mais le voile se recouvre aussitôt qu'on croit avoir touché cette simplicité. Pourtant la simplicité du vide peut tout, l'homme sans pensée est alerte, prêt à relever le défi de chaque situation.
Le vide est ce qui donne l'usage au vase, ce qui donne l'espace dans une maison. Le vide est la source première de toute chose. C'est du vide de la pensée que naît l'instinct, le suivre c'est à coup sûr s'assurer de ne pas aller contre le Tao. Les systèmes les plus complexes sont ceux qui ne paraissent pas intelligents, un trait de génie est toujours simple. Pourtant, très peu de monde savent jouer de la simplicité, la grande majorité préfèrent jouer de leur intelligence, élaborant des plans complexes dans lesquels leur ego pourra y trouver quelque fierté. Ceux qui suivent leur instinct en toute simplicité sont humbles, car ils savent que leur succès ne vient pas de leur personne. La simplicité est au cœur de l'humilité, c'est le secret du Saint. Le Saint sait se contenter de peu. Il sait économiser, et paradoxalement, cela lui permet d'être généreux envers autrui.
En mathématique, la démonstration la plus simple est celle que l'on retient. En physique, le système le plus simple est le plus robuste. La vie a souvent recours aux solutions les plus simples, les plus efficaces. On peut se demander, par exemple, pourquoi la vie a choisi de marcher sur deux ou quatre pattes, on aurait pu croire que la roue est plus simple, et que l'on aurait pu rouler plutôt que de marcher... Mais une roue est-elle bien adaptée, pour gravir un petit sentier de montagne ? L'homme - et l'animal - sont adaptés a leur environnement, il sont nés dedans, ils en sont imprégnés. C'est pourquoi, s'il y est attentif, l'homme trouvera la solution de chaque situation. Ces solutions sont simples, non dispendieuses, justes efficaces, elles ne flattent pas l'ego. C'est pourquoi malheureusement, l'homme ordinaire s'en détourne et tante de nous imposer son opulence, et la complexité de ses richesses. L'homme ordinaire est attiré par la complexité, la sophistication, Et c'est ainsi qu'il s'éloigne de la simplicité et du naturel.
Aussi, suivre le Tao est un choix de vie. La nature est simple, suivons la.   

samedi 4 mars 2017

Vivre le Tao c'est tout ça ! Et bien d'autres choses encore.

Vivre le Tao c'est être au cœur de l'unité,
c'est avoir l'esprit calme et tranquille,
c'est pratiquer un lâcher prise de tout désir,
c'est mettre fin à la tyrannie de l'ego,
c'est faire preuve d'une totale humilité,
c'est être à la fois économe et généreux,
c'est se libérer de toute identification,
c'est préférer le voyage intérieur à l'agitation extérieure, 
c'est prendre les corvées à sa charge,
c'est ne pas s’enorgueillir de ses actes,
c'est savoir rester faible pour être vigoureux,
c'est ne pas lutter face à la vie,
c'est savoir se taire au sujet du Tao,
c'est savoir agir au bon moment,
c'est ainsi minimiser ses actes,
c'est être vide de sa personne,
c'est la voie la plus large, la plus facile,
c'est suivre le mouvement de l'univers,
c'est se fondre dans l'univers,
c'est être une vague d'eau dans l'eau de l'océan,
c'est savoir que la vie sur Terre ne fait q'UN,
c'est savoir que nous ne sommes pas séparé d'autrui,
c'est savoir que l'illusion de la séparation vient de l'ego,
c'est ne pas prêter crédit au mental,
c'est être conscient de ses petits travers du mental et les corriger,
c'est ainsi vivre en conscience,
c'est être libre de sa propre personne,
c'est vivre tout le temps comme en méditation,
c'est suivre son instinct,
c'est ne pas être influençable,
c'est n'avoir aucun préjugé,
c'est être le dernier,
c'est savoir qu'on a la charge de gouverner,

c'est tellement simple que c'est inexprimable.

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