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samedi 29 février 2020

Le Tao de la nature



On le sait, être Taoïste, c'est respecter la Nature, et donc, être Taoïste, c'est aussi être écologiste. Mais c'est une écologie de terrain, c'est une écologie au jour le jour et non une vaste idéologie avec de grands mots et sans lendemain.
Un Maître me disait :"Si tu as des problèmes, pars faire un tour dans la Nature, et tes problèmes se dissoudront tout naturellement sans que tu n'ais rien d'autre à faire". Et de fait, la Nature rééquilibre tout, elle est l'émanation du perpétuel équilibre qu'est le Tao. Mais la Nature est en mouvement, c'est pourquoi l'équilibre du Tao n'est pas statique mais dynamique. Toute l'intelligence de la vie sur Terre est d'avoir su trouver cette voie entre dynamisme et équilibre. Le mouvement est apparu dans les premiers magmas terrestres bercés par les marées et orchestrés par la Lune, et depuis lors, ces micro-organismes n'ont cessé de se complexifier avec une seule règle de survie, la vie elle-même. Le Tao est cette voie de sagesse qu'est la Nature. 
Pas étonnant après cela que la vie des villes soit plus délicate que la vie dans les campagnes. Et encore, désormais on vit dans les campagne comme on vit en ville en allant faire ses courses au super-marché...
Que cherche le Taoïste dans la nature ? Il essaye de trouver le mouvement naturel du lieu. Et ainsi cherche à s'harmoniser sur cette sagesse qui l'environne. En enroulant un arbre avec ses bras, il ressentira la force de la sève qui circule dans le tronc. En se postant solidement dans le lit d'un petit cours d'eau, il ressentira la force du courant. Et, s'il est sur la plage, c'est la force des vagues qu'il captera, tout en ressentant le travail du sable sur ses pieds. On pourrait multiplier les exemples à l'infini, comme le rôle du vent dans les feuilles, le mouvement incessant des insectes, ou la floraison végétale au printemps, la succession des saisons etc.
Tous ces éléments naturels, les Chinois et en particulier les Taoïstes n'ont eu de cesse de les observer et de les classifier à l'aide des critères Yin/Yang. C'est très beau et souvent très efficace, mais cela ne doit pas nous faire oublier le Tao qui est à la base de ces équilibres. On ne doit pas perdre la spontanéité du Tao derrière une classification trop stricte.
Le Qi-Gong est un art corporel qui repose sur cette grande sagesse de la Nature. Ses mouvements lents nous font passer d'un équilibre à l'autre. Sans oublier de temps à autre de tambouriner sur le corps avec ses mains pour réveiller le corps et ajouter un peu de Yang à une pratique qui par lenteur deviendrait trop Yin.
Tel est le savant équilibre du Tao... Et si vous perdez le fil, retrouvez ce qui est naturel autour de vous, car c'est là que réside l'exemple le plus probent de l'ordre subtil du Tao.


vendredi 21 février 2020

Enseignement



Pour suivre le chemin de l'éveil, il existe autant de voies que d'individus. Nombre d'entre-eux ne seront d'ailleurs jamais tentés de suivre ce chemin qui s'ouvre devant eux. Car il faut de la résistance et beaucoup d'obstination pour décider un jour de lâcher prise et se laisser aller à la douce musique de la spiritualité. Mais peut-être faites vous parti de ceux qui sentent l'appel, de ceux qui croient en quelque chose sans trop savoir encore quoi ?... C'est pour vous que tous les Bodhisattvas de la Terre ont mis en oeuvre leurs enseignements. Certains constituent une oeuvre complète, d'autres partielle. Certaines œuvres sont orales, d'autres ont été écrites. D'autres encore constituent un recueil complet d’œuvres partielles.
Que peut-on dire de ces enseignements ? Certains se basent sur des livres, d'autres perpétuent une tradition orale. Alors quelle est la meilleure voie ? Prenons le cas très connu en occident de
l'enseignement Biblique. Tous ne reconnaissent pas la même Bible... Les Juifs ne reconnaissent que la Torah tandis que les Chrétiens ajoutent le nouveau testament. Livre qui s'est achevé vers le quatrième siècle de notre ère avec le Pape Damase puis arrêté définitivement par le concile de Trente en 1563. Alors vers quelle spiritualité se tourner ? Juive ou Chrétienne ? Et que retenir de la Bible ? Faut-il faire comme les Témoins de Jéhovah ? S’arque bouter sur le moindre verset et en faire un pilier de l'enseignement ? Faut-il se limiter à la Torah et rejeter le modernisme de l'enseignement de Jésus ?
S'en tenir au texte, on sait où cela conduit : Une pensée unique malsaine, le parfait exemple nous est donné par les Témoins de Jéhovah, qui reflètent une doctrine unique sans guère de facette :"dans la Bible il est dit..." Au passage, le Coran n'est guère meilleur car très belliqueux, on connait les dérives de sa pratique.   
Aussi, un enseignement spirituel ne se limite pas à des textes, il faut savoir lire entre les lignes et pratiquer sur soi avec son corps, avec son esprit. On serait alors tenté de croire que l'enseignement par tradition orale est plus abouti, cela est vrai dans une certaine mesure, car cela dépend beaucoup de la personne qui vous dispense cet enseignement. L'enseignement délivré par Bouddha fait partie de cette catégorie. Mais est-on sûr que certaines écoles n'ont pas dénaturé l'enseignement du Bouddha ? Il n'y a pas d'écrits datant de Bouddha et encore moins d'écrits de sa propre plume, alors comment être sûr ?
Avec Jésus, on est un peu mieux renseigné, mais lui-même n'a rien écrit. Quand on y songe, quel dommage ! Un texte de Jésus, vous imaginez ?! Quelle puissance nous aurait-il transmis ?
Et puis il y a Lao Tseu... 
D'entrée de jeu, celui-ci ne tombe pas dans le piège ni des écrits, ni de la tradition orale; en déclarant :"Tout ce qui peut être écrit n'est pas le Tao, tout ce qui peut être dit n'est pas le Tao." Et pourtant son Tao Te King est d'une puissance remarquable. Par de petites phrases ambivalentes il nous incite à nous assouplir a cultiver nos propres faiblesses et notre humilité. C'est très fort, cela va au delà de la force, c'est divin. C'est ni plus ni moins ce que l'on aurait pu attendre d'un Jésus ou d'un Bouddha. 
Et la mise en pratique me direz-vous ? Pour avoir une multitude d'exemples du Tao dans ses œuvres, il suffit de lire les histoires de Tchouang-Tseu ou de Lie-Tseu. La encore, il s'agit de Grands Hommes dont nous avons la chance de lire les écrits de première main, et de nouveau cela frôle le divin.
Bien entendu, ces écrits sont une part du travail que vous faites en chemin, l'autre partie se fait auprès du Maître, que vous ne tarderez pas à trouver, et qui vous guide autant que les textes "sacrés" sur le chemin.
Pour un enseignement spirituel efficace, ne devrions nous pas nous appuyer sur les écrits d'un Maître universellement reconnu et sur l'exemple d'un Maître ici bas.


dimanche 16 février 2020

Utile



Bon nombre de personnes en quête de spiritualité se demandent comment ils pourraient être utile à leur proche, à la société, et à l'humanité toute entière. Aussi, certains s'engagent dans des œuvres caritatives, d'autres agissent pour l'environnement, d'autres encore se mettent au service de leur proches. Ces actions ne sont pas mauvaises en soi, mais le positionnement du Taoïste est différent.
En effet, l'homme du Tao se demande comment il pourrait être utile au Tao. Et comme le contact qu'il entretient avec le Tao est dans l'ici et maintenant, c'est tout de suite et ici qu'il peut être utile au Tao. Agir nécessitera une réaction de la part du Tao, c'est pourquoi, pour être utile, le Taoïste pratique le Non-Agir. Le Tao, c'est l'équilibre du monde tel qu'il est à un instant t, et cet équilibre demande à être entretenu, aussi le Taoïste n'agit que dans ce sens : conserver l'équilibre. Ainsi, il apaisera des relation houleuses, reconnaîtra volontiers ses torts, réchauffera les cœurs, abandonnera là où d'autres se seraient entêtés. 
Etre utile c'est travailler pour l'harmonie. Et pour cela, pas besoin de grands dessins ! Un grand voyage à commencé par un petit pas (Lao Tseu). C'est le cumul de petits pas qui fait l'épopée. Et chaque pas est fait dans l'ici et maintenant.
Si l'on vibre avec le Tao, le Tao nous donne un petit coup de pouce dans le sens qui est nécessairement le sien. Lâcher prise, c'est entrer dans ce courant, et par la même, aider, être utile à son entourage. Car le Tao abreuve tout le monde, il ne lèse personne. Aussi, être utile, c'est encore montrer l'exemple. 
Si vous agissez pour le bien, vous dénoncez le mal. Si vous œuvrez pour la lumière, vous faites naître une part d'ombre. Le Tao est ainsi fait qu'il rééquilibre tout. Forcez-le dans un sens, il vous poussera dans l'autre. C'est la loi du Yin et du Yang que l'on retrouve partout.
Parfois, on a du mal à saisir le sens de ce qui nous entoure, l'harmonie n'est manifestement pas là et il est bien difficile de savoir quoi faire pour aller dans le bon sens. Dans ce cas le Taoïste essaye de retrouver son calme, sa sérénité, sa paix intérieure. S'il le peut il entrera même en méditation. Et au cœur de lui-même, c'est sûr, il retrouvera le Tao, et il n'attendra pas bien longtemps pour qu'au cœur de ce calme émerge un conseil d'une extrême justesse. 
En ne désirant rien, le Taoïste accepte ce que le Tao lui propose. C'est là sa grande force : l'acceptation de ce qui est, l'acceptation du Tao. Et il faut reconnaître que dans l'époque que nous traversons, celle des nouvelles technologies, nous n'avons aucune raison de nous ennuyer. Ce que l'on peut faire aujourd'hui avec les moteurs de recherche et les réseaux sociaux est bien mieux que ce que l'on aurait pu espérer il y a seulement vingt ans. Le Tao est fantastique, c'est un acteur de progrès. Et c'est valable sur les objets (ordinateurs, téléphones) mais aussi dans nos sociétés (démocraties, démocraties participatives...). Quand la paix règne c'est que l'homme a trouvé le Tao !

vendredi 7 février 2020

Synthese



Le Tao est la quintessence de ce qui est, présent en tout, cause et effet de tout. A l'oeuvre dans le mouvement, immortelle essence, Voie éternelle.
"Tout ce qui peut être écrit n'est pas le Tao. Tout ce qui peut être dit n'est pas le Tao". C'est ainsi que dès le début du Tao Te King, Lao Tseu nous met en garde ! Pourtant il réussit dans son petit recueil de 81 chapitres à nous en brosser l'essentiel. Ce blog est donc voué à ne jamais saisir l'harmonie de ce qui est, car le Tao est par nature fuyant.
C'est ainsi, le Tao apprend l'humilité. On n'est jamais certain d'être sur la Voie, c'est une éternelle remise en question. Une vague d'eau salée dans l'océan du Tao, voilà ce que nous sommes. Chercher à être plus fort, plus riche, plus savant ne rime à rien ! Le Tao est toujours là, tout près, libre à nous d'y puiser force, richesse et savoir.
Pour avoir accès à la Force du Tao, paradoxalement, il ne faut pas avoir de visée sur lui, ne pas avoir de désir, pratiquer le Non Désir, comme l'appel Lao Tseu. Car qui prend perd le Tao et même plus, qui désir, perd le Tao. C'est ainsi, le désir aveugle, il rend sourd, incapable de saisir la finesse de ce que le Tao chuchote à notre oreille. Car l'esprit est à distinguer du mental. L'un est la voix du Tao, l'autre est l'émanation des désirs. Le mental fait du bruit, c'est pourquoi, la méditation, qui éteint le mental fait un bien fou, elle laisse l'esprit être avant la pensée, et par là indique le chemin sur la Voie.
Et ces indications sont ténues, car le Tao ne se dévoile pas facilement, il est par essence sans désir, il nous laisse un total libre arbitre.
Alors, pour suivre le Tao, il convient de lâcher prise de ses moindres désir, de lâcher prise de toutes
ses envies, de tous ses attachements, et faire ce qui doit être fait pour le Tao. Ce type d'actions totalement désintéressées sont ce que Lao Tseu appelle le Non Agir : la vague portée par l'océan.
Et la vague la plus proche de l'océan du Tao, n'est pas la plus grande, bien au contraire. Pour prétendre au Tao, il faut briguer la dernière place, c'est là que l'action est la plus juste, la plus efficace.
Pour être proche du Tao, il faut mourir à soi-même, laisser de côté son amour propre, laisser tomber tous ses désirs n'être plus rien, alors la transformation peut s'opérer, la vague devient océan, l'homme devient Tao. La sérénité arrive, la paix est là, le calme règne. La vague s'est apaisée, l'eau s'est décantée, l'eau est pure.
Car à force de non désir et de non agir, l'homme devient bon, vertueux. C'est ainsi, le Tao purifie, améliore, guérit. C'est la Vertu dont nous parle Lao Tseu dans son Tao Te King. Elle ne doit pas être confondue avec les vertus des Homme, comme la bonté ou la générosité, ou encore la morale, non la Vertu est intuitive, instinctive, elle vient tout droit du Tao. 
C'est pourquoi, l'homme du Tao, proche de la nature, est vertueux par essence.


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