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vendredi 18 janvier 2019

Laisser l'esprit être avant la pensée.



Tout le monde sait ce qu'est la pensée. Ce sont ces suites d'idées souvent construites qui envahissent notre conscience et que souvent l'on tient pour vraies c'est à dire qu'on y accorde du crédit. On sait en général moins de chose sur l'esprit. Ainsi l'Esprit Saint des Chrétiens est très difficile à définir au point que les Chrétiens eux-mêmes peinent dans cette tâche. Pourtant, la définition que l'on peut faire de l'esprit est ici fort simple. C'est ce qui jaillit du vide de la pensée.
En méditation, on laisse filer les pensées sans les nourrir. De cette manière, il y a de plus en plus d'espace entre les pensées. Un vide se crée petit à petit entre chaque pensée. De là jaillissent de nouvelles idées. Ces idées diffèrent des pensées en ce sens qu'elles ne sont pas l'émanation d'un
C'est ce que croit l'ego.
processus qui mettrait en oeuvre notre mémoire ou notre imagination. Ces idées ne sont pas ruminées par notre cortex, elles viennent directement de notre cerveau reptilien : elles sont intuitives, et profondément ancrées dans l'instant présent.
Il se peut que le vide de la pensée reste vide. Si c'est le cas c'est que vous êtes paisible, rien, ni du dehors, ni en vous-même ne vous perturbe, vous êtes calme à l'écoute. Soudain, une intuition jaillit au cœur du vide de la pensée. Le débutant sera tenté de nourrir cette intuition par des pensées parasites, et le mécanisme de la pensée reprendra de plus belle. Mais, si l'on est attentif, on pourra voir l'incroyable justesse de cette intuition. Car l'esprit ne ment pas, il est directement le reflet de votre réalité dans l'ici et maintenant, comme un reflet dans un miroir. Peut-être que cette réalité vous échappe et que vous vous demandez
pourquoi diable vous avez eu une telle intuition. Soyez patient, il est rare que l'esprit vous emmène dans une direction pour le plaisir de vous tromper. Cela n'arrive même jamais. Car l'esprit, c'est la pensée nue, c'est la pensée racine, celle autour de laquelle toute votre pensée peut construire ou détruire selon votre disposition. Prenez donc le temps de l'observer par la conscience. Voyez comme elle est vraie. Et mettez-vous en mouvement si nécessaire. Car l'intuition peut bien sûr vous prévenir d'un danger imminent. Auquel cas il faudra agir. Mais le plus
souvent, l'esprit est calme et vous apporte paix et sérénité, car c'est le propre de la pensée, et non de l'esprit de vous faire imaginer le pire*.
C'est pourquoi il convient de le laisser être avant la pensée, même si vous n'êtes pas dans une méditation profonde.

*C'est un réflexe de survie, par la pensée, on se prépare au pire, pour être prêt au cas ou. L'ennui, c'est que le pire n'arrive jamais comme on l'aurait imaginé. C'est pourquoi, il est bien plus efficace de s'ancrer dans le présent. 

vendredi 11 janvier 2019

La voie Soufie




Je suis en train de lire un livre du maître Soufi Abd el-Hafid Benchouk: La Langage du Cœur. J'adhère presque totalement à ce livre. Je le trouve clair et direct. Un aspect cependant me laisse perplexe, c'est la façon dont est utilisé le Coran dans ce livre. En effet, l'auteur commente des extraits du livre de Mahomet et en tire toute la quintessence. Voyons ça de plus près :
"Si la mer était une encre (pour écrire) les paroles de mon Seigneur, la mer serait assurément tarie avant que ne tarissent les paroles de mon Seigneur, même si nous apportions une quantité d'encre égale à la première."  Coran 18:109
L'auteur conclut par une méditation : Percevoir la voix intérieure de sagesse qui est en nous au détour des situations les plus délicates, nous permettra d'apprendre à agir avec recul.

Pourtant, ce dernier chapitre de la sourate 18 commence au verset 101:
"Nous avons préparé la géhenne pour loger les incroyants." Est-ce là tout l'altruisme de Mahomet ?

Autre extrait :
"Les serviteurs du Tout-Miséricordieux sont ceux qui foulent la terre avec humilité et, lorsque les ignorants s'adressent à eux, ils disent Paix. Salâm."  Coran 25:63
L'auteur conclut par une méditation : Transformer nos pulsions mauvaises en bonnes énergies, progressivement. Ne pas réagir sur le vif dans les situations difficiles, mais nous donner 24 ou 48 heures pour réfléchir, car souvent la pression retombe et nous y voyons plus clair. Nous laver le visage à l'eau froide peut parfois nous aider à éteindre le feu de la colère.

Or, ce verset est incomplet, il se termine par :"Paix aux ignorants qui leur parlent" et plus loin en parlant toujours des incroyants : "Mauvais refuge, mauvais séjour que la géhenne" Puis parlant des serviteurs de Dieu : "Ils ne tuent pas sans juste raison leur semblable" Mais c'est quoi une juste raison pour tuer son semblable ?

Un peu plus loin :
"Ma Miséricorde embrasse toute chose."  Coran 7:156
L'auteur conclut par cette méditation : Essayer de tirer l'enseignement positif de toute situation contradictoire et surtout, apprendre chaque jour, par un geste, un sourire ou une bonne parole, à être un outil du Tout-Rayonnant d'amour.

Pourtant cette phrase est incomplète, elle commence par : "Mon tourment atteint qui je veux, et ma Miséricorde embrasse toute chose." Comment rayonner d'amour, si le tourment est réservé à certains?

On pourrait multiplier les exemples, tant le Coran est
ambivalent : les bons croyants d'un côté et les méchants non-croyants de l'autre.
Là ou je dis bravo, c'est de parvenir au niveau de sagesse, d'amour et d'altruisme de l'auteur en partant d'une telle base. En remplaçant Allah par Tao, j'arrive a un même univers que celui de Abd el-Hafid Benchouk. J'en conclue que la voie Soufie est bien une voie de sagesse (on s'en serait douté). En revanche, que je plains mes amis Musulmans de devoir jongler comme le fait l'auteur avec un Coran un tant soit peu sulfureux. Paix aux hommes.

vendredi 4 janvier 2019

Les maîtres les sages les saints et l'homme ordinaire


Les maîtres dispensent un savoir et transmettent une expérience acquise le long d'une vie faite de discipline et de rigueur. Ils ont besoin du disciple pour exister. Le disciple tente de mettre en pratique le savoir transmis par le maître. La relation de maître à disciple définit tant le maître que le disciple. Le maître suit le Tao et le disciple qui suit le maître suit par voie de conséquence le Tao. Le maître puise son énergie à la source même du Tao, le disciple la reçoit de première main.
Les sages suivent aussi le Tao, mais sans en être toujours conscients, ils ont une attitude qui les rapproche du Tao, ils suivent naturellement le Tao. De ce fait, ils sont souvent difficiles à cerner, leur attitude est noble mais ils ne s'en glorifient pas, ils sont humbles parmi les humbles, et mènent souvent une vie effacée. Il est difficile de reconnaître un sage, en avez-vous déjà rencontré ? Bref le sage est homme parmi les hommes plus nature que nature ayant rejoint la simplicité qui caractérise le Tao.
Les saints sont tout à la fois maîtres et sages, ils suivent
aveuglément le Tao et l'enseignent aux masses. Ils ont un charisme qui les rend irrésistibles. Ils sont humbles parmi les humbles mais jouissent d'une renommée acquise le long du Tao. On pourrait croire que cela va à l'encontre du Tao, mais il n'en est rien tant le saint est habillé d'humilité. Il existe peu de saint, je n'ai pas le souvenir d'en avoir jamais croisé un. Peut-être en ai-je vu en vidéo, mais comment en être sûr ?
Et puis il y a l'homme ordinaire. Certains hommes ordinaires suivent le Tao. Ce sera ce paysan, qui, à force de côtoyer la nature, finit par s'y plier totalement, aveuglément. Ce sera ce prêtre, qui, à force de côtoyer la nature humaine, finit par lâcher prise de tout. Ce sera aussi cet homme, qui, souffrant d'une grave maladie chronique, finit par l'accepter totalement. L'homme ordinaire qui suit le Tao est de loin le plus méritant. Car il ne retire rien d'autre du Tao que la joie de vivre. Pas de renommée ni un quelconque pouvoir, juste la joie de vivre, c'est déjà énorme !

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