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vendredi 27 mars 2020

Confinement



En cette période de pandémie de Covid_19 la vie n'est plus la même et semble ralentie. Nous avons du mal à remplir nos journées qui semblent se succéder dans une routine désoeuvrante. J'ai connu cette sensation plus jeune lorsque j'étais enfermé en hôpital psychiatrique pour cause de trouble bipolaire. L'enfermement crée cet effet de dépitement, difficile de garder le moral dans ces conditions. 
Et pourtant, le Tao est toujours là, dans nos maisons, sur notre balcon, dans nos jardins ! Alors on peut profiter... 
Du silence de la rue et du chant des oiseaux.
Du printemps qui ne s'est pas arrêté de fleurir les pelouses et les arbres.
Des nuages dans le ciel qui continuent leur ballet majestueux.
De la voisine qui fait du Yoga sur son balcon.
...
Et puis nous sommes tous dans la même galère, ce qui est réconfortant. 
C'est aussi le moment de se tourner vers l'intérieur. Car le Tao est toujours présent en nous-même. C'est l'occasion de méditer non seulement assis dans la position du lotus, mais aussi sur chaque geste du quotidien, sur chaque phrase prononcée au fil du Tao. Comment aurais-je pu améliorer ce geste, comment aurais-je du améliorer cette phrase. Mon comportement ici était trop égoïste, j'aurais du montrer plus d'empathie. En rangeant ces livres je me suis énervé parce qu'ils ne s'empilaient pas correctement, j'aurais pu montrer plus de patience et reprendre mon rangement dans le calme. 
La méditation sur chaque geste du quotidien nous fait progresser sur la voie, et c'est une méthode rapide de progression. En effet, les émotions d'agacement sont vite repérées et se dénouent lorsqu'elles rentrent dans le champ de la conscience. Contrairement à Arnaud Desjardins, je ne met pas toutes les émotions dans le même sac, car pour moi, les émotions que l'on ressent à l'annonce d'un décès ou celles occasionnées par un film romantique ne sont pas de la même nature que la colère ou l'agacement ou encore la peur. Plus on progresse au fil du Tao, plus on gagne en sensibilité, et plus on pleure comme une madeleine en réaction aux bonheurs ou aux malheurs de la vie. Et puisque le moment est venu de regarder des films à la télévision, profitons en pour pleurer à chaudes larmes.
Le moment est aussi venu de rire aux éclats. De nombreuses vidéos cocasses circulent sur le net et nous permettent par l'humour de décompresser, profitons en.
Je vous souhaite de passer cette période dans les meilleures conditions possibles. Et vous envoie tous mes vœux de bonheur depuis mon petit bureau. 


vendredi 20 mars 2020

Avons nous l'esprit pur ?



Avons nous l'esprit pur ?
Pouvons nous rester calme en toute circonstance ?
Notre mental doit rester calme, et l'esprit se purifier comme l'eau se décante peu à peu de la boue.
Dans ces conditions, nous commençons à voir les pièges que sait nous tendre le mental.
Ces pièges que sont le désir, l'attachement, la peur, les obsessions, nous les voyons comme dans un miroir, et nous lâchons prise, car nous avons confiance dans le Tao.
Le Tao est ce qui reste quand nous avons tout lâché. Et c'est ainsi, il ne reste rien. Car le Tao est vide de désir. Le Tao est sans agir. Il nous laisse un total libre arbitre. Mais est-il raisonnable de quitter le calme pour replonger dans l'univers des désirs ?
Notre intérêt est tout autre...
Car l'univers des désirs c'est la souffrance de l'insatisfaction permanente. Et cela peut nous mener loin, jusqu'à la déprime, jusqu'à la dépression !
Mais heureusement, quand l'esprit est calme, il peut voir par le biais de la conscience les manigances du mental. Nous prenons conscience d'un désir ou d'un attachement, et aussitôt celui-ci fait pffuuiit !
Car quand nous prenons conscience qu'une chose est mauvaise pour nous, il est rare que nous y succombions.
C'est ainsi que peu à peu notre esprit se purifie, s'écartant petit à petit du désir, se rapprochant lentement mais surement du Tao. Et la confiance grandit, c'est un cercle vertueux.
C'est la Vertu dont nous parle Lao Tseu, non pas les petites vertus comme la générosité ou la bravoure qui trop souvent  courent après la gloire, mais la Vertu universelle, celle de l'esprit pur.
Car c'est un fait l'esprit purifié du mental ne ment jamais, c'est la vérité de l'instant, une valeur sure à 100%. C'est comme les sutras de méditation qui sont la justesse incarnée.
C'est pourquoi rentrer en méditation est une pratique si utile, elle nous apprend à mieux nous connaître à voir la façon dont fonctionne nos pensées. On apprend à faire la part du fond et de la forme. Séparer l'esprit du mental dans nos pensées. Et l'esprit à besoin de calme pour exister. Malheureusement pour nous le mental est bruyant, tapageur ! Aussi faut-il le calmer, l'éteindre, comme nous disons en méditation. Et nous disons aussi "laisser l'esprit être avant la pensée". Telle est la justesse des sutras de méditation.
Avoir l'esprit pur, c'est être libre. Libre de soi-même, libre des autres, libre de l'instant. 

vendredi 13 mars 2020

Intuition



On sent bien qu'il y a quelque chose en nous de plus intelligent que nous-même, quelque chose qui dépasse la raison et qui est disponible là dans l'instant. Cette chose indicible sur laquelle peu d'entre-nous peuvent se fier, est l'intuition.
L'instinct est plus un réflexe face à l'instant présent. Et en ce sens il nous permet de mieux vivre l'instant présent, c'est là la noblesse de l'instinct. Mais l'intuition c'est autre chose, c'est quelque chose de plus construit, on peut se fier à son intuition, on peut suivre son intuition. N'est-ce pas le propre de la voie, n'est-ce pas le propre du Tao ?
Pour vivre de façon intuitive, il faut lâcher prise de tout ce qui accapare d'ordinaire notre mental. Nos attachements, nos biens, nos désirs, notre savoir, tout ce sur quoi notre raison peut s'attacher, ce sur quoi notre mental peut vagabonder. Ainsi, on peut laisser être l'esprit du Tao avant la pensée. Et cet esprit est à la source, à la croisée des chemins du possible. Et comme notre corps perçoit les tendances de l'instant, l'esprit en est instantanément informé. Et vivre sur ce mode pleinement instinctif sans jamais se perdre dans ses pensées, que ce soit pour se remémorer ou pour imaginer, c'est ce que l'on appelle à juste titre suivre son intuition.
Et pour ce faire, il faut coller à l'esprit du Tao, et donc être vide de tout désir personnel. C'est ce que Lao Tseu nome le Non-Désir. Ce comportement intuitif que vous allez peu à peu mettre en place conduit à agir pour le Tao, pour la Nature, pour le bien des autres. C'est ce que Lao Tseu nome le Non-Agir, car aucun acte n'est fait pour nous-même.
Vivre sur le mode intuitif permet de rompre avec la monotonie. Cela nous ouvre des perspectives que nous n'aurions pas imaginé. Sur notre chemin pour aller au travail, nous sommes tout d'un coup prêts à faire un petit détour, ou une halte pour profiter du paysage ou observer un parterre de fleurs, nous sommes prêts à aider les autres et laissons les piétons, dont cette personne âgée traverser.
La marche, le vélo, sont des moyens de locomotion bien plus adaptés que la voiture ou le tramway pour profiter des opportunités du Tao. Non que le Tao disparaisse lorsque nous montons dans le tramway, mais la marche nous offre plus de variétés de paysages.
D'ailleurs il est bon de temps en temps de s’entraîner à suivre le
Tao, même quand on prend le tramway à une heure de pointe. Regarder les visages, observer les couleurs des vêtements, suivre les paysages... Laisser vagabonder son esprit au rythme du Tao.
Comme le Tao est à la portée de chacun, tout le monde peut trouver et suivre son intuition. C'est de l'intelligence du Tao dont il est question. Ce qui est le plus approprié pour chacun et à chaque instant. Discrète, l'intuition est en fait un véritable trésor. Libre à chacun de savoir en profiter de temps à autre, souvent, ou à chaque instant, le Tao nous est offert.

vendredi 6 mars 2020

Apprendre à mieux se connaitre



Qui sommes-nous ?
Sommes-nous juste un Nom avec un physique et des traits de caractères connus ? Sommes-nous voués à conserver ces traits jusqu'à la fin de notre vie ? 
Ce sont des questions qu'il est bon de se poser de temps à autre. La méditation est un bon exercice pour tenter de porter réponse à ces questions. Car sans méditation, un flux de pensées incessantes perturbe notre moi. Nous réagissons à l'emporte pièce sur tout ce qui nous environne, les réunions entre collègues de travail ou notre comportement face au code de la route en sont de bons exemples.
La méditation permet un travail sur soi qui nous apporte une meilleure connaissance de nous-même. Car au fond, ce flux de pensées incessantes qui est prêts à nous submerger à tout instant, nous le savons, ce n'est pas nous...
Nous ne sommes pas la liste des courses à ne pas oublier, nous ne sommes pas la colère qui nous submerge parce que un individu vient de nous faire une queue de poisson, et même, nous ne sommes pas ce mental qui sans bruit, mais en permanence, nous prévoit les pires catastrophes.
Pour nous détacher de ce mental vagabond, nous pouvons utiliser notre conscience, et nous en servir comme d'un observateur sur notre comportement. Je viens de me mettre en colère contre un automobiliste, j'en prends conscience, et aussitôt, la colère fond comme neige au soleil. Peu à peu, je prends l'habitude de m'observer dans les attitudes ou les réactions que j'ai. Non qu'il ne faut plus avoir de réactions, mais juste en prendre conscience, et juger si la réaction est appropriée ou excessive.
C'est comme cela que petit à petit on apprend à se connaître. Et notre conscience, ce n'est pas nous, nous sommes infiniment plus complexes, mais c'est sans doute là que se loge notre dernier rempart, le dernier endroit d'où l'on peut s'observer. 
Et un bon moyen d'y parvenir est la méditation. En effet, au cours de la méditation, on parvient à observer notre mental, et de temps à autre, on parvient presque à l'éteindre, ceci laisse place à une espèce de "vide". Je met vide entre guillemets, parce qu'en réalité, ce vide n'est pas totalement vide, il reste en effet toutes les perceptions qui nous envahissent lorsque l'on fait de la méditation, il reste les sons, comme une soufflerie ou un marteau piqueur au loin, il reste des lumières comme celle du jour à travers les paupières, les odeurs, le goût, le toucher, bref, ce n'est pas parce que nous sommes rentrés en méditation que nous ne sommes plus vivants !
Et cette vie, c'est le Tao qui en a la charge. Autrement dit rentrer en méditation, c'est accueillir la vie qui bouillonne en nous, c'est prendre conscience qu'il y a autre chose que ce mental qui trop souvent dirige notre vie, c'est laisser l'esprit du Tao être avant la pensée.
Ce Tao qui est prompt à nous faire réagir à toute perturbation externe, c'est lui que l'on côtoie en méditation. Il suffit de se laisser régir par lui pour se libérer de tout acte, de tout désir. 

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