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mercredi 11 juillet 2012

Vacances


Bonjour à toutes et à tous,


Il est temps pour moi de partir en vacances. Fini le travail, mais aussi, fini l'internet ! Bref de vrai vacances au frais à la montagne... Je vous souhaites à tous de pouvoir en faire autant au moins quelques jours et vous donne rendez-vous à la rentrée.

Oliver

lundi 9 juillet 2012

Tao et Politique


Dans son Tao Te King, Lao Tseu consacre environ un tiers de ses 81 chapitres à décrire ce que doit être l'attitude du souverain vis à vis de ses sujets, ou du grand pays par rapport au petit, il se voit même à la tête d'un petit village.
A première lecture on se demande un peu le rapport avec la profondeur du Tao. Mais au final il apparaît que le Vieux Maître a fort à nous apprendre par cette "politique du Tao".


Mais quelle est donc la politique idéale du Taoïste ?

1) Non-Agir : le souverain doit laisser les affaires du royaume suivre leur propre cours et ne point intervenir. Son intervention ne s'effectuera qu'en cas d'extrême nécessité, comme par exemple un arbitrage délicat.

2) Non-Désir altruiste : le souverain ne doit rien désirer pour lui-même et distribuer ses mânes pour le peuple.

3) Non-Savoir : éviter les stéréotypes et laisser  au peuple la naïveté du petit enfant.

Dans ces conditions, Lao Tseu nous dit qu'il n'est rien qui ne se rectifie par lui-même. Et qu'alors les affaires prospèrent naturellement.

Ainsi, le Tao a une dimension politique. L'Eveil de Bouddha n'a pas directement cette dimension, bien qu'évidemment, les enseignements de Bouddha sur le Non-Désir s'adressent aussi aux hommes politiques.

Aujourd'hui, les hommes politiques n'ont toujours pas compris les enseignements de Lao Tseu. Les Sarkozy et Hollande n'ont que les mots agir et changement à la bouche. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, les Mitterrand et Chirac ont en leur temps décidé de ne rien faire, avec comme résultat direct une remontée dans les sondages.
Hu Jin Tao : le nom ne fait pas le moine...
En fait, si l'on admet que la nature revient spontanément à l'équilibre, on voit que la politique Taoïste qui favorise ce retour à l'équilibre sera la meilleure qui soit. Car que souhaiter de plus abouti que l'équilibre dans tous les domaines ? Le marché capitaliste obéit à cette loi, mais les intérêts sont si exacerbés que le Non-Désir n'est absolument pas de mise. L'équilibre du marché n'est donc que relatif aux intérêts des grands investisseurs.


Imaginez ce que deviendrais la société si à chaque niveau de pouvoir, dans chaque état, chaque région, chaque département, chaque ville, dans chaque entreprise, dans chaque service et dans chaque foyer, on décidais de laisser venir les problèmes de sorte qu'il se résolvent d'eux même.
A quoi bon anticiper à un moment où on ne sait absolument pas si la solution prise sera la bonne ? Que de gaspillage, que d'énergie perdue ! Les solutions doivent s'envisager dans l'instant présent. Et dans l'instant présent, le Tao est toujours  clair, toujours.

Le Taoïsme politique a déjà été mis en pratique dans la Chine ancienne, avec d'excellents résultats tant au niveau de la prospérité que de l’épanouissement des sujets. Les dirigeants actuels ont préféré s'inspirer de l'occident. Et si nous en occident pour une fois l'on décidait de s'inspirer de l'orient ?  

dimanche 8 juillet 2012

vendredi 6 juillet 2012

Naïveté



L'homme du Tao vit au grès de l'instant présent. Il ne prévoit rien, ne fait rien de prémédité. Il se contente de goûter  aux petits délices que la vie lui apporte. Il est souvent hésitant, parfois maladroit. Il sait seulement qu'il ne sait rien, mais il reste à l'écoute de son coeur et de son âme  pour recueillir les précieuses indications du Tao. Ainsi, il se tait car l'écoute du Tao requiert toute son attention. Il ressemble à une abeille qui butine de fleur en fleur. Il a le regard d'un enfant émerveillé par tout ce qu'il voit.

Un jour, vous regarderez le Dalaï-lama. Cet homme respire le bonheur. Son regard ne se pose sur rien de particulier, il n'a pas de centre d'intérêt précis mais semble s'intéresser à tout, il y a de la magie dans son regard. Il ne regarde pas avec ses yeux mais avec son coeur, avec son âme.

Si on voulait résumer l'attitude du taoïste en un seul mot, je crois qu'on pourrait le qualifier de naïf.

Il a la naïveté de l'enfant,
il a la naïveté de l'ingénu,
il a la naïveté d'un bouton de rose qui a en permanence tout à offrir de lui-même.


Mais qu'on ne s'y trompe pas, le Saint Homme a le soutient du Tao, si sa force est dans sa souplesse, elle n'en reste pas moins redoutable. Aussi ne craint-il pas ses ennemis. Ils constituent pour lui une facette supplémentaire de la vie, une expérience de plus. 

mercredi 4 juillet 2012

La Source



La Source

Voici un texte de Sam Watts traduit par Christine et publié sur son excellent blog*. Il y a une très bonne représentation de la source de vie comme l'échange énergétique d'expansion et de contraction, car la Source énergétique fonctionne comme un aller-retour restant toujours à l'équilibre du vide (énergie zéro). Tel est le cas de l'eau qui avant de sortir de la montagne était montée des océans en nuage.
Source de la Foux de la Vis
Il est un être confus qui existait avant le ciel et la terre.
Ô qu'il est calme ! Ô qu'il est immatériel !
Il subsiste seul et ne change point.
Il circule partout et ne périclite point.
Il peut être regardé comme la mère de l'univers.
Je ne sais pas son nom.

Pour lui donner un titre, je l'appelle Tao.
En m'efforçant de le décrire, je l'appelle grand.

(Tao Te Ch'ing Chapitre 25)

Vous avez peut être remarqué que j’écris souvent au sujet de ce que j'appelle la source dans les  posts de la série Practice Profiles. Il est difficile d'écrire quoi que ce soit sur la source en dehors de ce qui a été déjà écrit. En fait, il est difficile de dire quoi que ce soit sur la source  (raison pour laquelle j'ai commencé ce post avec un passage choisi du Tao Te Ching).

La raison pour laquelle c’est difficile, c'est parce que la source n'est pas un objet qui peut être saisi, ce n'est pas une apparence qui peut être vue. Au contraire, la source est ce qui donne naissance à chaque objet ou  apparence, et aussi ce qui les connaît. La qualité connaissante de la source est ce qui inspire certains à se référer à elle comme la conscience primordiale, ou la lumière fondamentale.

Bien que la source ne soit pas un objet, elle n'est pas non plus tout à fait autre chose que les objets qui en émergent. Cette “non-deux-ité” est plus éloquente prononcée “non-dualité” (un terme que toute personne lisant un blog sur l'éveil a pu déjà rencontrer une fois ou deux fois  - peut-être plus).

L'activité créatrice de la source est vécue comme un flot spontané sortant et entrant; un flux d'expansion et de contraction. Et tout le tralala qui se produit dans l'espace de la conscience qui existe avant l'affirmation de la volonté. En d'autres termes, elle est complètement et totalement vide de soi. (Attachez vos ceintures les enfants. Il n'y a personne dans le siège du conducteur). Par conséquent, la source n'est autre que la vacuité ultime.

En ce qui concerne la libération, la source est déjà libre. Elle l’a toujours été et le sera toujours, libre de tout piège et enchevêtrement. Ceci implique que vous (le vrai vous) êtes déjà libres, l’avez toujours été, et le serez toujours. Reconnaître la source c’est vivre la liberté. Et quand cette reconnaissance de la source est constante en permanence, la recherche est terminée. Vous vous êtes réveillé du rêve (i.e cauchemar) de la séparation, de l'existence douloureuse, et dans la Vérité.

J'espère que je vous ai fourni suffisamment d'informations pour vous faire comprendre ce que je veux dire par "la source" et ce qu'elle a à voir avec l'éveil. Car, si l’éveil a tout à voir avec la source, il n'a vraiment rien à voir avec vous.

Sam Watts 
*source: http://du-tout-et-du-rien.blogspot.com/

mardi 3 juillet 2012

Tort ou raison ?


Si je discute avec toi et que tu l'emportes sur moi au lieu que je l'emporte sur toi, as-tu nécessairement raison et ai-je nécessairement tort? Si je l'emporte sur toi, ai-je nécessairement raison et toi nécessairement tort? ou bien l'un de nous deux a raison et l'autre tort? ou bien avons-nous raison tous les deux ou tort tous les deux? Ni toi ni moi nous ne pouvons le savoir, et un tiers serait tout autant dans l'obscurité. Qui peut en décider sans erreur? Si nous interrogeons quelqu'un qui est de ton avis, du fait qu'il est de ton avis, comment peut-il en décider? S'il est de mon avis, du fait qu'il est de mon avis, comment peut-il en décider? Il en sera de même s'il s'agit de quelqu'un qui est à la fois de ton avis et du mien, ou d'un avis différent de chacun de nous deux. Et alors, ni moi ni toi, ni un tiers ne peuvent trancher. Faudra-t-il attendre un quatrième?



...Tchouang Tseu (3 siècles av J.C.)...  

dimanche 1 juillet 2012

Saint Jean de la Croix et le non désir




PREMIÈRE LETTRE A un religieux qu'il conduisait
en la vie spirituelle. — Il lui enseigne comment
il doit détacher sa volonté du plaisir des
créatures, et l'attacher à Dieu seul.

La paix de Jésus-Christ, mon fils, soit toujours
en votre âme. J'ai reçu la lettre de V. R., où vous
me marquez que Notre-Seigneur vous a donné de
grands désirs de l'aimer seul sur toutes choses, et
où vous me demandez quelques avis pour arriver à
cette fin. J'ai beaucoup de joie de ces saints désirs,
et j'en aurai davantage si vous les mettez à exécution.
Pour cet effet, vous ferez réflexion que les
goûts et les douceurs que l'âme sent, viennent ordinairement
de l'affection des choses qui lui paraissent
bonnes, convenables, agréables et précieuses.
De sorte que sa passion se réveille, et sa
volonté les espère; elle se plaît en elles lorsqu'elle
les possède, elle craint de les perdre, et elle s'afflige
lorsqu'elle en est privée. Ainsi la diversité de ses
mouvements et de ses passions lui cause diverses
inquiétudes. Afin que vous puissiez mortifier et
éteindre ces différentes passions, vous devez vous
persuader que rien de tout ce qui peut contenter le
coeur n'est Dieu. Car, comme l'imagination ne peut
se représenter Dieu, ni l'entendement le comprendre,
de même la volonté ne peut le goûter; et
comme l’âme ne peut le posséder en cette vie tel
qu'il est en son essence, de même toute la douceur
et tout le plaisir, quoique sublimes, qu'elle goûte,
ne peuvent être Dieu. En effet, elle ne peut rien désirer
qui ne soit un objet particulier et distingué
des autres objets, comme elle ne peut rien
connaître qu'en particulier et qu'en détail. C'est
pourquoi, ne sachant pas ce que c'est que Dieu en
lui-même, elle n'en peut avoir le goût; et toutes les
puissances de l’âme ne sauraient l'atteindre, parce
qu'il surpasse infiniment leur capacité.
Il est donc nécessaire que l'âme qui veut s'unir
à Dieu, étouffe
les sentiments de joie que les choses supérieures
ou inférieures, temporelles ou spirituelles, lui
peuvent imprimer, afin que, purifiée de la sorte,
elle s'occupe uniquement à aimer son Créateur.
Car, si la volonté peut en quelque façon embrasser
Dieu et parvenir à son union, elle ne peut le faire
par le moyen de ses passions, mais par le seul
amour divin. Et parce qu'il n'y a aucune douceur
dont la volonté est capable, qui soit véritablement
cet amour, il n'y a aussi aucun sentiment propre à
faire l'union de l’âme avec Dieu, hors l'opération de
la volonté. Car l'opération de la volonté est fort différente
de son sentiment, puisque l'amour est cette
opération par laquelle elle s'unit à Dieu, et elle ne
s'unit point par le sentiment qui ne réside en l'âme
que comme la fin et le terme de son opération.
J'avoue bien que les sentiments peuvent exciter
l'âme à aimer Dieu, lorsque la volonté ne s'y arrête
pas et passe plus outre; mais si elle demeure attachée
à ces sentiments, ils ne conduiront pas l'âme
à Dieu, et ils la retarderont en son chemin. L'opération
de la volonté fait un effet contraire, elle engage
tellement l'âme à aimer Dieu sur toutes
choses, qu'elle met en lui seul toute son affection,
toute sa joie, tout son goût, tout son plaisir, et
qu'elle méprise tout le reste. C'est pourquoi celui
que la douceur attire à l'amour de Dieu renonce
incessamment à cette douceur pour aimer Dieu
purement et sans goût; parce que s'il comptait sur
les tendresses sensibles, il les regarderait comme
la fin de son amour; et ainsi son amour se terminerait
à la créature et non pas au Créateur. La volonté
doit donc se borner à l'amour de Dieu qui lui
est incompréhensible, et non aux choses créées
qui peuvent la toucher sensiblement. Elle aime selon
les règles de la foi un objet certain, véritable,
infiniment parfait, mais elle l'aime dans l'obscurité
de ses connaissances et dans la privation de tout
sentiment corporel.
Ainsi celui-là tomberait dans un grand égarement,
qui prendrait la privation des consolations
spirituelles pour l'éloignement de Dieu, et l'abondance
des délices intérieures pourra présence et
pour ses faveurs particulières. Celui-là s'égarerait
encore davantage, qui chercherait cette douceur
en l'amour de Dieu, et qui s'y plairait. En obéissant
à sa passion, il s'attacherait non pas à Dieu,
mais au goût sensible ; il n'agirait plus selon la
simplicité de la foi, ni selon la pureté de la charité
divine. Son amour ne s'élèverait pas au-dessus de
tout le créé, et sa volonté ne monterait pas jusques
à Dieu, qui est inaccessible à tout ce qui est matériel.
L'âme ne peut recevoir les aimables embrassements
du Seigneur que dans le dépouillement de
tout le sensuel. Le roi-prophète semble nous insinuer
cette vérité, lorsqu'il l'ait dire à Dieu : Ouvrez
votre bouche, et je
la remplirai. Les sentiments délicieux ferment et
serrent la bouche du coeur; l'amour pur l'ouvre et
l'élargit, et alors Dieu la remplit, nourrit la volonté
et apaise sa faim, Isaïe nous enseigne aussi que le
coeur doit avoir soif de Dieu, pour boire ces eaux
divines. Vous tous, dit-il, qui brûlez de soif, venez
aux eaux, etc. Il invite en cet endroit à l'union divine
tous ceux qui n'ont soif que de Dieu, parce
qu'ils y trouveront de quoi l'étancher. Il est donc
nécessaire que V. R., si elle désire arriver à la perfection,
et jouir d'une profonde paix d'esprit,
consacre entièrement sa volonté à Dieu pour s'unir
à lui, et qu'elle ne l'occupe nullement des choses
créées. Je prie la divine Majesté de vous faire un
aussi grand saint que je le souhaite.

A Ségovie, le quatorzième d'avril.

Saint Jean de la Croix

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