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samedi 26 décembre 2015

Du Désir à la Joie : 10 : Le Lâcher-Prise


Chapitre 10 : Le Lâcher-Prise


Le Non Désir nous conduit à prendre la vie comme elle vient sans aucune attente, et sans jamais regretter qu'elle ne soit autre. Nous acceptons la vie telle qu'elle se présente, et ce, même si elle va à l'encontre non pas de nos projets - nous n'en avons plus - , mais tout simplement de ce que nous sommes en train de faire. La meilleure attitude consiste à lâcher prise, à cesser de se battre pour nos projets ou notre action. Le lâcher-prise permet d'être pleinement conscient de ce qui se passe dans l'instant où nous agissons. Si nous essuyons une contrariété, celle-ci ne dure qu'une seconde, le temps pour nous d'accepter la situation nouvelle, et de l'accueillir dans un lâcher-prise bienveillant.

Nous sommes bienveillants à l'égard de l'instant présent, car nous savons que le cosmos - du microcosme au macrocosme - qui nous environne ne peut être que dans un état et un seul. Le lâcher-prise nous permet de vivre pleinement l'ici et maintenant et ainsi de capitaliser chaque instant de notre vie. Par exemple, lorsque Chouang Tseu se trouve endeuillé par la mort de sa femme, il observe un instant de recueillement, puis très vite se remet à ses occupations, jouant joyeusement avec ses écuelles. Interrogé par ses disciples, il explique qu'avant la naissance, son épouse n'existait pas et qu'il ne pouvait y avoir du ressentiment pour elle, et qu'il en était sans doute de même maintenant qu'elle était morte. Tchouang Tseu accepte aussitôt la situation qu'est la mort de sa femme, lâche-prise et vaque aussitôt à ses occupations. Celles-ci sont joyeuses car vécues en osmose avec l'instant présent.


Ainsi, le lâcher-prise est un très bon remède contre la morosité. Ne plus avoir d'impératif nous désinvestit du sérieux de l'ego. En effet, le mental, et à travers lui l'ego se jugent généralement investis d'une mission. Celle-ci est autoproclamée, mais est prise très au sérieux par ce que nous prenons pour être nous-même. Lâcher prise de toutes nos missions est la clef contre le sérieux de l'ego. Libéré du despotisme de notre mental, nous pouvons profiter de la joie du moment présent.

Mais le lâcher prise n'est pas seulement la clef pour la bonne humeur. Il est aussi la clef contre la souffrance, et plus généralement pour rester en bonne santé. En effet lâcher-prise de ses désirs, c'est donner beaucoup moins d'importance au mental, et vivre dans une certaine vacuité de la pensée. Ceci permet un calme, une sérénité propice au bon fonctionnement du cerveau reptilien. Ce dernier peut alors réguler efficacement les flux qui parcourent notre corps. Ainsi, le rythme cardiaque, le flux respiratoire, la température du corps et toutes les régulations nécessaires à notre santé sont mise en oeuvre dans le calme. Si au contraire, nous stressons sans lâcher-prise du mental, le cerveau reptilien est perturbé, et n'assure plus ses fonctions régulatrices, avec pour conséquences de nombreuses maladies.


Ainsi, lâcher-prise de sa propre volonté est une hygiène de vie, c'est le comportement du Sage. Si nous adoptons cette attitude, nous vivons en harmonie avec le cosmos, en harmonie avec l'instant. Nous vivons pleinement l'ici et maintenant, ce qui fait que chaque moment est capitalisé par notre cerveau, par notre être. Fini, les pertes de consciences dues à notre mental focalisé soit sur le passé soit vers le futur. Toute notre conscience est désormais focalisée sur l'instant présent et engrange cette expérience sans se focaliser dessus pour mieux vivre la suivante dans un continuel lâcher-prise.

Le lâcher-prise est une attitude, non pas de rejet, mais au contraire d'ouverture. Il s'agit de ne pas s'attacher à ce que l'on a ou ce que l'on est, mais d'accueillir ce qui arrive avec une ouverture candide, toujours prête à l'émerveillement. De la sorte, ce qui nous arrive est toujours nouveau et coloré, bien différent de la grisaille de l'ego et de son mental envahissant.  


Accueillir l'instant présent dans un continuel lâcher-prise de notre volonté permet de suivre le flux de l'instant présent. En aucune occasion nous ne nous opposons à lui. Ceci ne veut pas dire que nous perdons notre personnalité. Par exemple, pendant la seconde guerre mondiale, la question de cacher des Juifs s'est posée à un certain nombre d'entre-nous. Le lâcher-prise aurait-il conduit à les dénoncer pour qu'ils finissent dans des camps d'extermination ? Aurions nous pu vivre avec ce poids sur la conscience ? Non à l'évidence, le lâcher-prise, en accord avec nous-même et la situation, nous incitait à les cacher. En effet, l'instant présent réside dans la situation, mais aussi dans la perception que l'on en a.

Ainsi, nous allons d'instant en instant, cultivant l'harmonie du tout et de notre personne, l'harmonie du Monde, et l'harmonie entre nous et le Monde. Pour y parvenir, il existe une méthode indiquée par Lao Tseu, le Non -Agir. Ce Non-Agir ne va ni à l'encontre du Monde, dont on épouse les mouvements, ni à l'encontre de notre personne qui ainsi s'harmonise avec le Monde. Aussi, le lâcher-prise du Non-Agir nous apporte la paix, la sérénité, la joie.


vendredi 18 décembre 2015

Du Désir à la Joie : 9 : Le Vide


Chapitre 9 : Le Vide


Sans désir, notre mental se purifie peu à peu. Au point qu'un mental de qualité est un mental où les pensées se font rares. Elles laissent place au vide. Ce vide n'est pas un néant. De lui peuvent surgir nos intuitions les plus profondes. Mais notre mental ne s'y accroche pas, il laisse l'intuition éclore et nous comprenons souvent après coup la pertinence de celle-ci. Ainsi, sans désir, nous cultivons le vide de nos pensées. Ce vide est à nos pensées intuitives, ce que le silence est à la musique. Il est absolument nécessaire à une prestation de qualité. 

De la même façon que l'on a besoin du vide des portes et des fenêtres dans une maison, le vide de la pensée permet de nous servir de nos intuitions. Il faut comprendre que notre mental s'appuie forcément sur des idées du passé, que  ce soit pour se remémorer le passé, ou même inventer le futur. Nos intuitions sont, elles, en connexion directe avec l'instant présent, elles peuvent être de simples perceptions, ou des idées de provenance plus mystérieuses, mais en relation avec l'ici et maintenant. Ces idées sont de première main et sont souvent désignées comme l'Esprit dans de nombreuses traditions asiatiques. Une chose remarquable est que notre Esprit véritable, qui naît du vide de notre pensée, sera toujours positif, et protecteur, il ne peut pas nous trahir.


Quand nous réalisons cela, notre confiance et notre foi grandissent, et nous perfectionnons notre vide intérieur. En fait, c'est notre mental et ses élucubrations, qui trop souvent nous trompe. Si nous nous identifions au mental, très souvent, nous serons déçus, et nous dériverons alors vers la déprime. Avec l'Esprit, qui lui naît dans le vide, des connexions avec l'extérieure, rien ne peut nous décevoir. Et ce d'autant plus que nous sommes sans désir.

Faire le vide dans nos pensées nous fait découvrir un espace de liberté et de sérénité. Lorsque nous découvrons cette sérénité, un sentiment de joie émerge. Nous comprenons que ce n'est pas nous en tant qu'individu qui importons, mais notre osmose avec l'Univers, à travers l'ici et maintenant et l'Esprit. Grâce à l'Esprit et aux intuitions, nous sommes capables de communiquer avec l'Univers qui nous entoure. Et cette communication, qui devient communion est fructueuse pour l'Univers, et par retour pour nous. Nous atteignons la non dualité.


Lorsque nous observons les sages, nous sommes souvent étonnés voir surpris, du peu de bien matériel dont ils disposent. C'est qu'en réalité, ils ont conscience que prendre à l'Univers n'apporte rien, bien au contraire. Cela ne fait que satisfaire notre ego. Lao Tseu dit qu'un des trois trésors qu'il a le plus à cœur est l'économie. S'il n'y avait que des sages sur notre Terre, l'emprunte carbone par habitant serait négligeable. Et pourtant, nous serions tous paisibles et dans la joie.

Dans le monde ordinaire, le vide, l'espace, est ce qui nous permet de jouir des objets. Dans notre cerveau, le silence, le vide des pensées, est ce qui nous permet de jouir de l'Esprit et de sa nouveauté. Jouir de la perception de l'instant présent est déjà très bien et suffisant. Mais jouir d'une intuition qui permet de prévoir l'instant qui va suivre est une clef qui nous est donnée, pourvu que le vide de notre pensée soit de qualité.


Faire le vide dans nos pensées, c'est mettre de côté notre mental bruyant et l'activité du cortex de notre cerveau. De la sorte, nous faisons émerger l'activité beaucoup plus discrète de notre cerveau reptilien. La différence ? L'un (le cortex) repose sur des projections basées sur nos souvenirs, l'autre (le cerveau reptilien) capte ses informations dans la perception du moment présent. Nous avons tellement l'habitude d'écouter notre cortex, que d'ordinaire nous nous identifions à lui. L'être spirituel, lui est capable d'éteindre ce mental, d'y faire naître le silence, le vide. C'est ainsi que l'être spirituel se connecte à son esprit. Si nous voulons nous éveiller, nous devons cultiver le vide de la pensée, et faire le tri dans l'espace de notre conscience.

Car c'est bien la conscience pure qui naît du vide. L'espace qui reste après que nos pensées construites se soient tues est l'espace de la conscience. Et celle-ci englobe le monde à l'instant t. Elle est aussi vaste que le monde. En voici la preuve : tout le monde dont nous avons connaissance est né dans notre conscience. Et le monde dont nous avons conscience est peu différent du monde dont a conscience notre voisin. Aussi est-il vraisemblable que nous partagions la pure conscience, celle qui naît du vide, avec tous.


Et puis, en faisant le vide, nous nous recentrons sur l'instant présent. Nous ne sommes plus, ni happés par le passé, ni projeté dans le futur. Ainsi, nous profitons pleinement de l'ici et maintenant, qui est le seul lieu où se déroule la vie. La sagesse Bouddhiste a reconnu l'importance, et la puissance, de cette vie centrée sur le moment présent. Ils parlent d'ailleurs de vacuité pour qualifier le vide de la pensée.

Avec la pratique, on finit par avoir une confiance, une foi totale en l'Esprit qui naît du vide, de l’absence de mental. La confiance en cette pure conscience établit en nous une grande sérénité. Cette victoire que nous remportons sur l'activité bruyante du mental nous met en joie. Une joie naissante mais sure, que personne ne peut nous enlever car elle vient comme une reconnaissance : celle de l'Univers vis à vis de nous-même. La joie est alors grande de se savoir aidé, accompagné par l'Univers lui-même.


samedi 12 décembre 2015

Du Désir à la Joie : 8 : Unité


Chapitre 8 : Unité


En lâchant prise de tous nos désirs, nous sommes amenés à suivre le cours de notre vie telle qu'elle se présente instant après instant. Petit à petit, nous nous harmonisons avec notre lieu de vie, nous devenons transparents. Non que nous devenions insipides, mais nous faisons corps avec la vie. Avec nos désirs, notre ego a disparu, nous ne nous distinguons plus du reste de l'humanité, nous ne nous distinguons plus du cosmos, nous faisons corps avec lui, et ce dans l'humilité la plus sincère.
S'opère alors en nous une prise de conscience incroyable : notre être n'est pas séparé de l'Univers ! Notre destin et le sien ne sont pas différents. Ceci change la perspective avec laquelle nous voyons le monde. Nous sortons de l'illusion d'être un individu séparé, pour vivre la réalité de l'Unité. Cette nouvelle perspective nous montre le monde dans sa réalité non-duelle.

Notre conscience "savait" cela depuis toujours, mais notre désir d'être un être séparé était plus fort que tout, et cela depuis l'enfance ou notre "moi je" était né. Notre mental avait pris le dessus faisant naître un ego bien ancré. Détruire l'édifice de notre ego est une tâche bien délicate qui nécessite  de notre part ascèse et rigueur, mais nous pouvons y parvenir en déjouant nos désirs par le bief de la conscience. Il est tellement facile de pencher en faveur de nos désirs !


Mais si nous parvenons à vaincre nos désirs et par ce bief notre ego, nous devenons d'une humilité sans faille. Cela ne veut pas dire que nous nous abaissons au rang de poussière, mais que nous nous harmonisons avec notre environnement, pour se fondre dans son évolution naturelle. De ce point de vue, il nous est plus facile de vivre dans la nature que dans le monde torturé des hommes.

"L'individu" qui vit cette osmose avec l'Univers, et qui n'est donc plus un individu en tant que tel vit ce qui est parfois appelé l'éveil. Comme nous l'avons vu, c'est alors notre perspective du monde qui change. Notre perception du monde en est bouleversée. Tout devient merveilleux, et pourtant, rien ne change. Cette nouvelle perspective s'accompagne le plus souvent d'une irrésistible envie de partager l'expérience avec nos congénères. Cette tâche s'avère très délicate, elle est le propre des Bodhisattvas qui font le vœux d'aider tous les êtres à opérer  cette union avec le cosmos.

Pour les bouddhistes, si nous n'avons pas encore opéré cette union avec l'Univers, nous vivons dans l'illusion. En revanche, si nous vivons sans désir en communion avec la vie, nous sommes éveillés. Nous vivons alors sur un autre plan, celui des immortels. Car la conscience que nous acquerrons alors s'est défaite de l'ego qui lui seul est mortel.


Essayons de vivre avec le destin de l'Univers entre nos mains, vivons le à notre échelle, humblement, ne soyons plus séparé de lui, vivons dans une totale Unité, dans l'amour du grand Tout. Goûtons cette joie d'avoir retrouvé une si grande famille ! 

samedi 5 décembre 2015

Du Désir à la Joie : 7 : Le lâcher-prise



Chapitre 7 : Le lâcher-prise


D'ordinaire, le mental nous pousse à agir pour satisfaire nos désirs. Nous sommes alors embarqués dans une spirale infernale, qui, si l'on n'y prend pas garde, dirige notre vie et nous conduit de déception en déception. Nous nous fixons des buts, et nous nous en voulons si nous ne parvenons pas à les atteindre. Nous perdons confiance en nous et nous faisons encore moins confiance au monde qui nous entoure, et petit à petit nous perdons pied. Certains d'entre nous se plient plus ou moins à ce diktat du mental, et bon an mal an vivent une vie parsemée de déceptions et de pâles satisfactions. D'autres sombrent dans le désespoir. Or pour éviter une telle descente aux enfers, il nous suffit de lâcher-prise des désirs. Et, comme chez l'homme ordinaire le désir est partout, le lâcher prise s'applique à presque tout !



Pour une douleur vive, physique ou mentale, nous comprenons aisément que le lâcher prise puisse être efficace. Et de fait, il l'est. Ce qui ne veut pas dire qu'il soit facile à mettre en oeuvre. Par exemple pour un mal de dos, lâcher prise veut dire se décontracter totalement, mais bien souvent, au contraire, nous nous crispons, nous nous contractons encore plus ! Et la douleur ne fait que croître. Il en va de même avec le désir. Si nous lâchons prise, nous n'attachons plus d'importance à nos désirs, la souffrance mentale s'estompera petit à petit. Mais si au contraire, nous ajoutons du désir au désir, notre attente sera de plus en plus insoutenable, et nous souffrirons de nous attacher à ces désirs.

Ainsi, pour le désir intense comme pour les fortes douleurs, le lâcher prise est efficace. Mais qu'en est-il des douleurs sourdes, ou du désir ordinaire ? Si nous avons un léger mal de tête, ou une petite envie de grignoter, que peut apporter le lâcher-prise ? Dans le lâcher prise, on accueil l'instant présent avec joie. Donc pour le mal de tête, il s'agit de se laisser aller, d'accueillir la douleur, jusqu'à apprécier cette douleur. Et il n'est pas rare que cela suffise à la faire disparaître. Pour les petits désirs, le lâcher-prise revient à accueillir ce qui vient sans y projeter quoi-que ce soit de désiré. Ainsi, l'accueil ne rentre pas en conflit avec l'attente.


Pourquoi le lâcher prise est-il si efficace ?
Pour une douleur physique, nous nous arrêtons de nous crisper, nous accueillons la douleur sereinement. C'est à dire que nous ne faisons pas tourner le mental inutilement. Nous n'ajoutons pas à la douleur de l'inquiétude, ou un désir de guérir à tout prix. Dans le lâcher-prise notre mental est calme. Au niveau de notre cerveau, notre cortex est au repos, ce qui laisse à notre cerveau reptilien le loisir d'agir à sa guise. Or notre cerveau reptilien est le chef d'orchestre de notre corps, ainsi calmer notre mental et nos désirs autorise notre cerveau reptilien à réguler notre corps comme il se doit. Alimenter nos désirs, c'est un peu comme si nous allions à l'opéra pour écouter une symphonie et qu'une boite de nuit dont nous serions le propriétaire fasse un vacarme du tonnerre juste au dessus !
Dans ces conditions, il est clair que les ordres du chef d'orchestre parviendraient mal aux musiciens. Et bien c'est ce qui se passe lorsque notre mental tourne en boucle sur un désir. Nous empêchons notre cerveau reptilien de s'occuper de notre corps comme il se doit. Ce qui conduit malheureusement à des maladies non seulement psychiques, mais aussi physiques. Pour éviter cela, le lâcher prise et le calme du mental sont les solutions à bien des maux.


En méditation, on apprend à lâcher prise du mental. Des techniques, comme par exemple la concentration sur la respiration permettent d'aller jusqu'à l'extinction du mental et de ses désirs. On comprend pourquoi la méditation est désormais reconnue pour ses bienfaits sur la santé. La paix et la sérénité que l'on atteint en méditation est de nature à nous mettre en joie.

vendredi 27 novembre 2015

Du Désir à la Joie : 6 : Accueillir l'Instant Présent


Chapitre 6 : Accueillir l'Instant Présent


Sans désir, sans attente, il ne reste plus qu'une solution, c'est de prendre la vie comme elle vient. Tout nous convient, puisque nous n'attendons rien. Mais comme malgré tout, nous aimons quand les choses se passent bien plutôt que lorsqu'elles se passent mal, nous faisons notre possible pour aider le moment présent à s'accomplir. Nous ne sommes donc pas inactifs, mais notre action est centrée sur le moment présent. C'est ce que Lao Tseu appelle le Non-Agir. Ne préméditer aucun acte, ne regretter aucune situation, c'est ce à quoi conduit le Non-Désir.
Nous accueillons l'instant présent avec plaisir, nous comprenons petit à petit que ce qui s'y déroule, et dont nous faisons parti, est l'état dans lequel se trouve le cosmos (du microcosme au macrocosme), et que celui-ci ne peut faire autrement que nous offrir le moment présent tel qu'il est. Il n'y a pas d'alternative. L'impression que nous avons de changer les choses est une illusion, car le moment présent est un et un seul.


Si nous tentons de modifier le cours de la vie, et que nous y parvenons, c'est qu'en fait un fort désir était monté en nous, nous poussant à agir. Pour l'Univers, les causes entraînent des effets : que ces causes viennent du désir d'un individu ou de l’enchaînement d'un événement, le résultat est le même. De plus, nous pouvons nous poser la question : qu'est-ce qui est à la racine du désir ? Quelle en est la cause ? Croire que cette cause nous est due est une illusion. C'est le cosmos dans son évolution générale qui fait naître en nous nos désirs. L'impression d'être un acteur de l'Univers est une illusion du désir. En réalité, comme Lao Tseu le dit, nous sommes des Non Acteurs. Ceux qui vivent sans désir en ont conscience, les autres non. Ils vivent dans le rêve d'une vie individuelle, alors que comme tout un chacun, ils ne sont qu'une partie du cosmos. Mais vivre cette partie du cosmos, instant après instant est une fantastique aventure. C'est celle que vit intensément l'homme libre de ses désir, plongé dans l'instant présent.


Quand nous savons que la vie se joue là dans l'instant présent, nous ne sommes plus tentés de voir ailleurs en ressassant le passé ou en faisant des spéculations sur l'avenir, ni même en enviant notre voisin. Nous nous contentons d'accueillir le moment, avec toute sa richesse et sa profondeur. Une telle prédisposition nous conduit à suivre toutes les opportunités de l'instant. Nous sommes à l'image de Tchouang Tseu lorsqu'il court après les papillons. Nous sommes attirés par la beauté de l'instant, et nous la suivons, mieux, nous l'accueillons.  
En accueillant l'instant présent, nous faisons le plus grand acte de foi que nous puissions offrir à l'Univers. Nous allons jusqu'à accueillir nos "ennemis" à bras ouverts. En effet, nos ennemis ne sont nos ennemis que sur une divergence de désirs. Etant sans désir, nous n'avons plus d'ennemi. Nous pouvons aimer l'humanité dans son ensemble, nous pouvons aimer le règne animal dans son ensemble (même les insectes et les moustiques, comme le font des sages indiens). et aimer la Terre et la vie dans son ensemble. La porte d'entrée de cet amour universel est celle de l'instant présent.


Accueillir la vie au fil des jours nous met en joie. C'est la joie de l'amour sans objet, l'amour inconditionnel. Nous devons bien comprendre que cette joie vient spontanément par le mécanisme du Non-Désir. Cette joie est notre nature. Ce ne sont que les frustration du désir qui masquent la joie. Celle-ci est latente. Elle ne s'impose pas et s'efface même devant nos désirs. D'ailleurs, lorsque nous réalisons un de nos désirs, il y a une petite période sans désir où nous profitons de cet accomplissement. Il est alors possible de ressentir cette joie sous-jacente. Accueillir l'instant présent, c'est se mettre en harmonie avec la nature, de cette harmonie naît la joie.


vendredi 20 novembre 2015

Du Désir à la Joie : 5 : La Conscience

Chapitre 5 : La Conscience


Connais toi toi-même, peut-on lire sur le fronton du temple à Delphe... Qui sommes-nous, ou peut-être que sommes-nous ? Est la question que nous, chercheurs de vérité devons nous poser. La première réponse que nous donnons à cette question est notre état civil. Mais ce nom et ce prénom, nous ne les avons même pas choisi... Comment pourraient il nous représenter avec toute la richesse qui caractérise un être humain ? On peut être tenté de répondre par notre avoir... Nous avons une femme, une famille, une maison, de beaux enfants... Mais cela ne colle toujours pas, et que dire de ceux qui n'ont rien ? Sommes nous notre histoire ? Mais nous sommes aussi nos rêves, nos aspirations. En creusant un peu plus nous pouvons être tenté de répondre que nous sommes nos pensées, plus précisément l'ensemble de nos pensées à savoir le mental, et le sentiment d'être fier de ces pensées est le propre de l'ego. Mais, avec un peu d'entrainement, on peut contenir notre mental et ne penser à rien pendant plusieurs minutes. Or pendant ce temps où le vide fait place aux pensées, notre être ne s'arrête pas, au contraire, nous sommes comme pleins de vie. On peut dire qu'il y a quelque chose qui correspond à cet espace infini qui nous représente. Cet espace est à la fois le contenant et le contenu du monde tel que nous le percevons... Ce lieu, cet espace est celui de la conscience.


Tout, absolument tout l'Univers tel que nous nous le représentons a sa place dans cette conscience. Que nous soyons érudits, ou parfaitement sots, l'Univers entier est englobé dans notre conscience. Dès que nous percevons quelque chose de nouveau, du grain de sable au continent entier, ce nouvel élément prend sa place comme si nous l"avions toujours connu. Cela vient sans doute du fait qu'en notre for intérieur, intuitivement, nous savons que l'Univers est dans un état et un seul. Aussi, toute chose tangible que nous percevons fait partie intégrante de l'Univers sans ambiguïté. Si nous avons pris conscience d'un fait par nos propres sens, celui-ci est indiscutable. Il n'en va pas de même, loin s'en faut, de ce que nous apprenons par une tierce personne... Il n'est pas rare en effet de tomber sur quelqu'un de malhonnête, qui travestisse la réalité, pour fanfaronner, ou suivre toute autre stratégie de son ego.


Ainsi, la conscience et le mental sont deux choses bien distinctes. L'une englobant l'autre. Ce qui est élaboré par le mental fait partie de la conscience. Dans la conscience, jaillissent des pensées, ou plus précisément des idées, qui ne sont que des germes de pensées, des flashs intuitifs. Le mental s'empare de ces idées pour en faire des pensées qui répondent à un certain désir. Le mental aime en effet se faire valoir, c'est notre ego qui est derrière tout cela. Et c'est ainsi que, pour se faire remarquer, il va créer des pensées spectaculaires. Typiquement, il va élaborer un scénario catastrophe. Par exemple si nous pensons à nos clefs de voiture qui sont bien rangées au fond de notre poche, notre mental va imaginer que ces clés auraient pu disparaître par un trou dans la poche, ou tout simplement que nous aurions oublié de les prendre. Et comme notre plus vif désir est de ne pas avoir oublié nos clefs, nous réagissons en vérifiant fébrilement le contenu de nos poches, et nous vérifions même que celles-ci n'ont pas de trou. Ainsi, le mental a fait naître en nous le désir de vérifier que tout était en ordre vis à vis de nos clefs. Si nous observons la façons dont fonctionne notre mental, nous sommes surpris des scénarios catastrophes qu'il élabore. Si nous pensons à nos prochaines vacances à la neige, notre mental ne manquera pas de nous mettre en garde de bien prendre nos chaînes, sinon, nous risquons de nous enliser, il nous fera remarquer aussi que nous devrions nous entraîner à les poser. Ainsi, les scénarios les plus catastrophes sont envisagés, alors que la réalité sera forcément différente.
Dans le cas des clefs par exemple, nous n'aurions pas du nous inquiéter, et rester imperturbable. Or il existe un lieu où cette quiétude existe. Ce lieu n'est pas celui du mental, mais de la conscience. La conscience est en amont de toute pensée. Si nous nous disciplinons, pour laisser filer nos idées, et ne pas nous y attacher, nous devenons juste observateur de nos idées et embryons de pensées, et peu à peu, un calme, une quiétude s'installe, les pensées s'évanouissent, un vide prend place dans la conscience, ce qui est paradoxal puisque nous avons dit que notre conscience était un espace infini rempli de tout l'Univers. Sans pensée, notre conscience devient sereine, elle ne désire plus rien, elle ressent une infinie complétude : la joie d'être. Cette joie est auto-suffisante. Une vraie bénédiction. Comparée au vacarme du mental, c'est un vide qui nous ressource.


Or qu'avons nous fait ? Nous sommes passé d'un mode de pensée lié au cortex de notre cerveau (la matière grise), à un mode de pensée lié à notre cerveau reptilien. Nous sommes passé d'un mode de pensée rationnel à un mode de pensée intuitif. Ainsi, notre conscience devient intuitive, informée des événements dans l'instant et libérée des entraves du mental, Elle nous rend prêts à interagir avec ces événements. Cette pure conscience est libérée de tout désir. De tout désir de possession, de tout désir d'influence, de tout désir de projection... Ainsi, son action n'est rien d'autre que de suivre le fil des événements, c'est ce que Lao Tseu appelle le non-agir. Aucune préméditation ne vient altérer l'acte. Aussi, il faut lâcher prise de tout désir, de toute attente, jusqu'au moment où l'acte devient spontané, il coule de source...

La conscience est cet espace vide de pensée, plein de tout l'Univers.


vendredi 13 novembre 2015

Du Désir à la Joie : 4 : Le mental


Du Désir à la Joie : Chapitre 4 : Le mental


Il y a dans notre tête une petite voix qui parle, on ne peut ni hausser ni baisser le volume de cette voix. Si nous nous identifions à elle, c'est qu’étant la notre, elle est forcément la voix de la raison ! Comment pourrions-nous avoir tort dit l'ego? Ces raisonnements que fait la petite voie pour nous à longueur de journée, c'est ce que l'on appelle le mental. Nous pensons que cette petite voie fait partie intégrante de nous-même, qu'elle a toujours été là pour nous aider, nous accompagner. Pourtant, quand nous étions nourrisson, nous n'avions pas encore le langage ! Pas de parole, pas de voix ! 
Il est intéressant d'observer que les animaux n'ont pas un cortex assez développé pour élaborer le langage. Sans doute n'on-t-il pas cette petite voix comme compagnon ? Et sans doute est-ce ce qui explique que la folie soit si peu développée dans le règne animal, et si importante chez l'humain. Or le langage est symbolique, il ne retranscrit qu'une infime partie de la réalité. Par exemple, si je dit un "chat", je ne sait rien de sa couleur, de la longueur de ses poils, de son odeur... Pourtant, si j'observe ce chat, je peux connaître, ou mieux, ressentir toutes ces choses. On voit donc la différence entre le mental et l'expérience directe.

Pourtant cette petite voix effectivement nous rend dingue ! Que fait-elle ?


Parfois, elle nous remémore des événements du passé. Ce faisant, elle nous plonge dans une certaine mélancolie, car le passé était en général mieux. Et puis, par ces évocations du passé, elle nous sort de l'instant présent, qui est l'unique lieu de la vie. Elle peut aussi imaginer l'avenir, et souvent, elle cherche le spectaculaire. C'est pourquoi elle imagine des scénarios catastrophe, tant elle est consciente du fait que plus son intervention est digne d'intérêt, plus elle aura gagné en attirant notre attention. C'est ainsi qu'elle nous extrait également de l'instant présent. Et dans le présent que fait-elle ? Eh bien, parfois, elle nous accompagne dans notre tâche, comme pour moi par exemple quand j'écrit ces lignes. Idem lorsque nous suivons une recette de cuisine. Dans l'action, souvent le mental se concentre sur la tâche, ce qui calme son activité. Mais, ce n'est pas toujours le cas. Par exemple, lorsque nous conduisons sur la route, il n'est pas rare de nous demander : "quel chemin ai-je pris durant les dix dernières minutes ?" Si nous essayons de nous en souvenir, c'est impossible ! Par contre les dernières vacances au ski que vient de me remémorer mon mental durant ces dix minutes, ça je m'en souvient. Dangereux non ?


On le voit, lorsqu'elle est décalée de l'instant présent, l'action du mental est plutôt de nature à parasiter notre vie. Elle handicape en effet notre capacité d'action et d'attention. Or certaines personnes ont un mental hypertrophié. Souvent, elles veulent bien agir, mais en pensant à autre chose, elles font tout de travers, le stress grimpe, et ces personnes sont malheureuses. Mais elles veulent quand même bien faire, alors elles chargent un peu plus la mule, et le mal-être ne fait que croître ! Derrière cette attitude se cache le désir de bien faire. Ces personnes cherchent à résoudre le problème en donnant toujours plus d'elle même, alors que ce qui résoudrait leur problème serait de lâcher prise, de se tourner un peu plus vers elles-mêmes, et de voir avec calme ce qui peut être fait dans l'instant.

Le stress est un peu comme la partie émergée de l'iceberg des troubles que peut déclencher l'hyper-activité du mental. En effet, un mental envahissant est souvent la cause de troubles psychiques c'est certain, mais aussi la cause de nombreuses maladies. Vous me direz, quel rapport peut-il y avoir entre une activité mentale et un dérèglement purement physique ? Et bien là il faut introduire quelques notions d'anatomie du cerveau. Celui-ci se décompose en trois parties : le cerveau limbique au centre, le cerveau reptilien en dessous (connecté à la moelle épinière) et le cortex qui coiffe le tout. Souvent, on parle d'activité cérébrale pour qualifier le rôle du Cortex, comme si les deux autres cerveaux ne jouaient aucun rôle. Et bien, l'activité du Cortex c'est justement le mental. Que fait le cerveau limbique ? Il est le siège de nos émotions (la peur, la lassitude, la joie, la frustration, la déception...). Et le cerveau reptilien ? C'est le cerveau le plus archaïque en ce sens que nous l'avons en commun avec les reptiles qui étaient les premiers à peupler la planète. Le rôle de ce cerveau est de nous fournir un certain nombre de réflexes, Il nous dote des instincts de survie, mais aussi de l'intuition. Un rôle important est celui de régulateur. C'est lui qui régule la température, la circulation des fluides... Lorsque nous ne faisons pas attention, c'est lui qui règle le rythme respiratoire (il est intéressant de constater que la respiration est le seul flux sur lequel le cortex peut avoir de l'influence).


Même si le rôle de chacun des cerveaux est bien défini, il ne faut pas croire qu'il n'y ait aucune influence de l'un sur l'autre. Et notamment, lorsque le cortex est hyper-activé par le mental, les deux autres cerveaux sont perturbés dans leur fonctionnement, avec pour conséquences, une augmentation de l'émotivité due à la perturbation du cerveau limbique, et un dérèglement des organes du corps dus à la perturbation du cerveau reptilien. Ceci étant la cause de nombreux dérèglements pouvant facilement générer des maladies.

Pour contrecarrer les désagrément d'un mental hyper-actif, il est un remède très efficace : la méditation. En effet, en méditation, on apprend à "éteindre" le mental. On le fait petit à petit, en le calmant par la concentration (par exemple sur la respiration), en l'observant, et en laissant filer les pensées, et finalement en l'éteignant pour quelques minutes. Dès lors, on est en contact avec les intuitions du cerveau reptilien. D'où viennent ces intuitions ? C'est quelque peu mystérieux, mais elles n'ont rien à voir avec les constructions du mental. En étant coutumier de la méditation, on finit par vivre au quotidien sur un mode intuitif, laissant de côté l'action du mental. Or le mental, c'est celui qui désirait pour nous. Vivre sans mental, c'est vivre sans désir. Et l'intuition qu'on attendait pas, qu'on ne désirait pas, nous apporte la joie de la découverte, exactement comme lorsque nous étions petit enfant.


La santé physique et mentale, c'est le non-mental, le non-désir.

vendredi 6 novembre 2015

Du Désir à la Joie : 3 : Le Non-Désir


Chapitre 3 : Le Non-Désir


Une fois enfermé dans la spirale du désir, nous n'avons pas d'autre solution que de freiner ces désirs. Le père du Taoïsme Lao Tseu va même plus loin, il parle de Non Désir, ce qui signifie se libérer du désir, exactement comme le conseille Bouddha pour accéder au Nirvana. Le mécanisme du désir tient du cercle vicieux, car le désir maintient l'homme ordinaire dans un espoir de vivre mieux dans le futur. Cet espoir est plaisant pour l'ego. Si bien qu'une fois l'objet du désir atteint, le plaisir ne durant pas bien longtemps, l'ego propose un nouvel objet de désir pour ne pas faire mourir ce qui le nourrit. Pour en sortir, le non-désir est une solution audacieuse mais très efficace. Elle est audacieuse car parvenir au non-désir revient à vaincre notre Ego. Par exemple si l'objet de notre désir est une séduisante jeune fille, il nous faudra mettre de côté les techniques de séduction propre à l'ego et séduire celle-ci par notre naturel et avec humilité. Je ne doute pas que cette dernière méthode sera plus efficace...

Aussi, si pratiquer le non-désir permet de vaincre l'ego. Pratiqué avec zèle il permet même de limiter l'activité du mental, en effet l'activité mentale tourne très souvent autour du désir. Par exemple si nous désirons acheter une nouvelle voiture, nous imaginons tout ce que nous pourrions faire avec ses nombreuses options, et de fait nous rêvons en plein jour. Cette activité mentale tournée vers l'objet du désir nous empêche de vivre pleinement l'instant présent. Or c'est dans cet instant que se joue le cours de la vie. Suivre les désirs c'est donc s'extraire de la vie. Celle où les actes ont un poids. Sans désir et avec un mental au repos, nous ne quittons plus l'instant présent. Ce que nous entendons par mental au repos, c'est un mental qui n'est ni axé vers le futur, ni penché sur le passé, mais un mental concentré sur le présent. Cette concentration du mental est celle que nous observons par exemple lorsque nous travaillons à une tache nouvelle et délicate comme lorsque nous montons un meuble en kit. Là, le mental s'avère nécessaire, mais comme il est plongé dans l'instant présent, il s'avère fructueux : le meuble est monté... Il faut veiller cependant à ne pas nous enorgueillir du résultat et ne pas gonfler notre ego !


Attention, le désir est partout ! Lorsque nous cueillons une fleur, le désir est de sentir son parfum ou de faire un bouquet. Lorsque nous cassons des œufs, le désir est de faire une omelette. Lorsque nous sommes au feu rouge, le désir est que celui-ci passe au vert. Lorsque nous ouvrons le placard à biscuits, le désir est de trouver quelque chose à grignoter... La liste est sans fin ! Vivre sans désir, cela ne consiste pas à s'arrêter de vivre toutes ces choses, mais c'est de ne rien attendre. Si la rose n'a pas une odeur de rose, peu importe, nous profitons de ce parfum nouveau. Si l’œuf s'écrase au lieu de se casser, nous ne nous mettons pas en colère, il est bon pour la poubelle, peu importe, le suivant se cassera mieux. Si le feux rouge s'éternise, nous profitons du paysage qui s'offre à nous. Si nous ne trouvons rien à grignoter, cela sera bon pour notre régime. Nous accueillons les choses qui arrivent sans nous énerver avec une humeur égale et plutôt joyeuse.

Parmi la multitude de désirs, il en est trois dont il est terriblement difficile de se départir : les drogues, le sexe et la nourriture. Il faut une foi sans faille pour se départir de ces trois objets de désir. Pour se rendre compte qu'on est assujetti à un désir, il faut en observer le mécanisme et donc prendre un peu de recul. Le lieu où ce recul s'avère possible est ce que nous appelons la conscience. Apprendre à se servir de notre conscience est d'une importance capitale. En effet, lorsque nous prenons conscience du mécanisme du désir, celui-ci est pratiquement déjoué. Ainsi, il s'agit d'être les témoins de nos désirs. Pour les addictions dont nous avons parlé plus haut, il faudra  déjouer nos désirs sans relâche à la lumière de notre conscience, et petit à petit, elles seront vaincues.


Ne rien attendre et prendre conscience de ses désirs pour les vaincre, telle est la voie du non-désir.

Avec le temps, pratiquer le non-désir devient une habitude. La conscience est le témoin de nos actes, et elle sonne le signal d'alarme lorsqu'un désir tente de se mettre en place. En retour, nous nous plaisons dans une attitude de non-désir, de non-attente, "nous n'attendons rien". Cette attitude est très puissante, car elle nous concentre sur l'instant présent. Instant qui devient le lieu d'un étonnement sans cesse renouvelé, car sans attente, ce qu'apporte l'instant est une perpétuelle découverte. Nous accueillons cet instant avec joie. Il faut bien comprendre que comme il n'y a pas d'attente, ce qui est vécu paraît plus beau, merveilleux même. Les diverses traditions le décrivent bien : après l'Eveil, le monde semble transformé, et pourtant rien a changé.

Ceci est de nature à nous mettre en joie.

On peut aussi dire que notre regard cesse d'être prédateur. Lorsque l'on porte son attention sur un objet, il n'y a pas de jugement de valeur, il n'est ni beau ni laid, ni grand ni petit, ni clair ni sombre... Simplement, il est dans sa perfection ! Il n'est en tous les cas pas question de le faire notre. Car si cette envie existe encore, c'est que notre regard est toujours le regard prédateur du désir.
Sans désir, on apprend à s'émerveiller de tout. Tout, même les choses simples, et peut-être encore plus les choses simples, deviennent objet de complétude, l'Univers qui nous entoure nous comble de bonheur, nous comble de joie. Il a suffit pour cela de mettre de côté notre attente, de cesser de regarder l'Univers avec l'œil d'un prédateur.

Autrement dit, pratiquer le non-désir nous permet de ne pas passer à côté de la réalité de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous faisons corps avec l'ici et maintenant tel qu'il se déroule. Nous ne nous battons pas avec le cours des choses parce que nous ne l'avons pas désiré autre. Se départir de nos fortes attentes est une chose, mais nous départir des petites attentes du quotidien est autrement plus difficile ! Car nos réactions sont encrées dans la routine. Dans telle situation, nous avons pris l'habitude que telle chose se produise. Cette habitude est une forme d'attente donc de désir. Non, comme le dit Lao Tseu, nous devons être comme le nouveau né, sans savoir de quoi l'avenir proche sera fait. Et ainsi, la routine, au lieu d'être source d'ennui devient source d'émerveillement.

Le non désir est la clé d'une vie joyeuse.

Le Non-Désir : Mon seul désir.

vendredi 30 octobre 2015

Du Désir à la Joie : 2 : Prisonniers du Désir


Chapitre 2 : Prisonniers du Désir


Au chapitre 1, nous avons vu que notre souffrance psychologique, et même notre souffrance physique relevaient du mécanisme du désir; celui de ne plus souffrir. Ceci est fondamental car souvent, le désir est associé au bonheur. C'est en effet le bonheur que l'on désir le plus souvent. Mais dans le cas de la douleur, le désir est de souffrir moins (pour être plus heureux).

Dans le cas du bonheur il s'agit du désir d'avoir plus, et dans le cas de la souffrance du désir d'avoir moins. 

Or le désir est cause de frustration. Car le désir repose sur un futur incertain vers lequel nous nous projetons. Et cet avenir désiré n'est JAMAIS comme nous l'avions imaginé. Essayons d'imaginer, de désirer ardemment qu'une situation se produise, dans dix minutes, un jour, une semaine, ou un an, nous pouvons être sûr qu'au moins un détail ayant son importance modifiera le cours du temps par rapport à ce que nous avions désiré. En effet, notre mental est un bien piètre outil pour envisager l'avenir. 
Pourquoi ?
Parce que le mental utilise le langage pour caractériser la situation future désirée. Oui, la petite voix dans notre tête parle comme nous en utilisant le Français comme langage. Or le langage, de quoi s'agit-il ? De mots symbolisant les objets et les situations qui font l'objet du désir. Mais chaque situation réelle est infiniment plus complexe que les quelques mots du langage qui la décrivent. Et donc mathématiquement, il est nécessaire que le futur réel et le futur désiré divergent. Certes, si nous prenons rendez-vous avec un plombier à 11 h, il se peut que celui-ci arrive à l'heure. Mais nous savons que les aléas de son métier sont tels qu'il aura classiquement 1 h de retard.


Les prévisions qui vont avec le désir sont très piégeuses. Cet été, j'ai souhaité - désiré - organiser un voyage en Irlande. J'ai donc réservé toute une série de Bed&Breakfast tout autour de l'Irlande. Tel était mon désir... La réalité fut que ma voiture tomba en panne (une panne intermittente) et que j'eu toutes les peines du monde à respecter le planning ! Ainsi, ce que l'on désir ardemment comme la planification de nos vacances, s'avère être le plus souvent une contrainte qui risque de transformer notre futur en cauchemar. Car notre mental tient à tout prix à respecter le planning du désir. Or il y a toujours un imprévu qui bouleverse ce qui était désiré. D'où la frustration.

Parfois, la réalité est plus belle que celle désiré, on dit que la vie nous comble ! Mais le fait de l'avoir désirée nous gâche une partie du plaisir, car la surprise est moins grande que si nous n'avions rien désiré. Or, la plupart du temps, la réalité n'atteint pas notre degré de désir. Que fait le mental ? Il porte son attention sur un nouvel objet de désir, ou encore, il repousse le désir à une nouvelle échéance. Pourquoi désirer, désirer, toujours désirer ? Parce que cela donne au mental le beau rôle. Celui de nous bercer de douces illusions, de nous imaginer un avenir radieux ! L'ennui est que la frustration est à la hauteur du désir.

Lorsque j'étais déprimé et insomniaque, je me disait tout le temps :"Ah, si je pouvais dormir cette nuit." Tel était mon désir chaque nuit, et au petit matin, je ne pouvais que constater une nuit d'insomnie de plus, et je reportai l'espoir à la nuit suivante, m'accrochant à cet espoir. Pourtant, ce qu'il eu fallu faire c'est de lâcher prise de l'espoir, de lâcher prise du désir. J'étais prisonnier d'un désir intense qui était irréalisable dans l'état d'esprit dans lequel je me trouvais !

Souvent, notre cerveau tente de nous venir en aide. Au cours d'une nuit d'insomnie, mon mental exprimait le désir d'être très érudit. L'objectif visé était de ressembler à un de mes oncles que je prenait un peu comme un maître spirituel. Dans ma tête, j'exprimais ce désir très ardemment, c'était dur à envisager par mon mental, car celui-ci n'ignorait pas mon niveau d'érudition très moyen. Aussi ajoutât-il :"Et puis, si je n'y arrive pas, ce n'est pas grave !" C'est alors qu'une énergie incroyable monta dans tout mon être, formant comme une auréole au dessus de ma tête. Et une voix, que je qualifierai de divine par la suite, dit :"Ça, c'est la Sainteté...". Car la partie divine qui est en moi (une partie de mon cerveau, si vous préférez ne pas faire appel au divin) me conseillait de lâcher prise.
En moi-même, je fus surpris qu'une telle récompense (la Sainteté) puisse être accordée à ce que je prenais pour une faiblesse (avouer son manque d'érudition). Mais, je commençais à apprendre que l'humilité est ce qui plait le plus à l'Être, pour ne pas dire Dieu. En tout état de cause, mon cerveau avait tenté de me venir en aide, me disant en substance "vas-tu enfin lâcher prise ?"


Mais revenons au désir. L'homme ordinaire désir par son mental tout un tas de choses. Je dirais même que pour chaque chose, il a un jugement: "cette chose m'intéresse ou non", en découle un désir de posséder, de prendre, de ranger, ou même de passer son chemin. Si on regarde de près, on s'aperçoit que le mécanisme du désir est presque omniprésent. L'homme ordinaire désire comme il respire ! Et parmi ses désirs, il y a trois ou quatre désirs qui le poussent à agir, qui lui donnent sa ligne de conduite. Il va s'investir pour ces désirs, ce pourra être un désir amoureux. Il va offrir des fleurs, organiser des rendez-vous, acheter de beaux habits... Mais on sait tous que si le sentiment amoureux n'est pas réciproque, notre homme cours à la catastrophe! Alors plutôt que de déprimer, le mental se raccroche à un nouveau désir de rencontre, il sortira en boite de nuit dès ce soir...

Ainsi, le mental s'accroche au désir, c'est une projection dans l'avenir qui lui donne une importance toute particulière, et comme il ne veut pas perdre ce rôle de premier plan, il utilise tous les prétextes pour désirer, désirer, et encore désirer. L'homme ordinaire est prisonnier du désir. En effet, chaque désir ou presque est synonyme d'échec. Et, si par miracle un désir touche sa cible, ce n'est pas une grande gloire car le mental l'avait prévu. Ces échecs à répétition et ces quelques réussites sans gloire conduisent peu à peu à la dépression ou à la mélancolie, maladies dont il est très difficile de guérir, et dans lesquelles l'homme ordinaire va s'enfermer, s'il ne trouve pas la clé de sortie. Et s'il ne va pas jusqu'à la dépression, il n'en sera pas moins tenté par ses désirs, faisant des efforts pour les assouvir, passant à un plus gros désir, après en avoir assouvi un petit. La soif de désir est sans fin, les milliardaires qui amassent toujours plus de richesses en sont un vivant exemple.

Bref la spirale des désirs est un piège, une prison dans laquelle il est très facile de s'enfermer.


samedi 24 octobre 2015

Du Désir à la Joie: 1: La Souffrance


Chapitre 1: La Souffrance


Nous aimerions tous que les choses aillent mieux. Nous souhaiterions une relation de couple plus épanouie, plus de temps pour pratiquer notre hobby, avoir un patron plus compréhensif, avoir une voiture qui ne tombe pas en panne, ou une maison dont l'entretien serait moins problématique, bref avoir une vie exempte de problèmes. Seulement, voilà, dans la vie, il y a des problèmes ! car les choses ne sont pas immuables, elles s'usent, vieillissent et meurent. Le monde est impermanent nous disent les Bouddhistes. Ainsi, après avoir vécu son apogée, toute chose décline jusqu'à la mort. Et nous n'échappons pas à la règle. Pourtant, nous souhaiterions avoir toujours vingt ans ! Ceci est une autre source de tracas : la vieillesse !
Certains vivent bon an mal an avec ces problèmes. Mais pour nombre d'entre-nous, la coupe est pleine, et il suffit d'une petite contrariété pour faire déborder le vase. S'ensuivent du ressentiment, comme la lassitude la colère ou pire, la dépression. Ainsi la Souffrance psychologique accompagne la vie de nombre d'entre-nous.

Mais il n'y a pas que la souffrance psychologique. Le corps souffre aussi. Ce peut être par blessure, mais aussi à cause de la maladie, qui vient parfois des troubles psychologiques. Or quand nous souffrons, nous souhaitons ardemment que la douleur disparaisse.
Le problème c'est que la douleur dure un certain temps, or nous voudrions que la guérison soit instantanée. Mais nous ne faisons rien dans l'instant pour combattre la douleur, ou plutôt si, nous nous raidissons, nous luttons en serrant les dents. Ce qui, au contraire, amplifie la douleur. Avec la dépression, le problème peut être si aigu qu'il conduise au suicide. Nombre de malades en stade avancé de la maladie souhaitent aussi la mort, qui dans ces cas devient salvatrice.

Avant de vivre pleinement et sereinement l'instant présent, j'ai moi-même été sujet à de graves insomnies qui m'ont conduites à la dépression. J'ai cru mourir, que mon cerveau ne pourrai tolérer une telle douleur. Or arrive un stade où le corps ne peut plus tolérer de souffrir. On sait, par exemple, que les grands blessés ne sentent plus les multiples fractures de leurs membres. Il s'opère en réalité un lâcher prise du cerveau qui cesse d'envoyer des messages d'alarme, puisque cela ne sert plus à rien.

La soupape de sécurité de notre cerveau peut lâcher prise de diverses manières. J'ai moi-même été victime d'un accident de la route dans ma jeunesse, et après avoir déconnecté face à la douleur de mes multiples fractures, mon cerveau s'est mis à délirer avant et après l'opération. Plus tard, à la suite de mes graves insomnies, je fus sujet à une vision au cours de laquelle je vis le Bouddha bleu. Dans les expériences de mort imminentes (EMI, ou NDE en anglais), les patients (qui viennent d'avoir un arrêt cardiaque) font l'expérience d'une vive lumière enveloppante d'amour.
On le voit, les stratégies du cerveau pour trouver une solution à des problèmes extrêmes sont diverses. Mais souvent, il s'agit d'un lâcher-prise imposé par le cerveau. Nous aurons l'occasion de reparler des bienfaits du lâcher-prise.


Mais tous ces cas sont bien extrêmes, et l'homme ordinaire se contente généralement de souffrir en silence. Le fait de ne pas savoir en parler n'arrange rien. Or, pour pouvoir vaincre cette souffrance, il faut en trouver la cause. Et c'est bien ce que nous faisons inconsciemment, nous nous disons qu'une fois passé nos maux de tête cela ira mieux, que nos problèmes viennent de cette satanée maison dont l'arrivée d'eau fuit...
Mais nous nous rendons bien compte qu'une fois ces problèmes résolus, nous sommes encore malheureux, nous souffrons toujours. Pourquoi ? Parce que toutes ces choses sur lesquelles nous focalisons notre attention ne sont pas le fond du problème ! Nous pensons toujours trouver une cause à nos problèmes, et même une cause à nos maladies. Mais la solution est à la foi plus simple et plus subtile. Il y a en effet un dénominateur commun à la souffrance : la non acceptation. Celle-ci a pour dénominateur commun le désir, le désir d'aller mieux, de ne plus souffrir. Et le désir est un piège. Car nous prenons goût au désir. Comme un Don Juan qui désir toujours une nouvelle conquête, nous ne sommes jamais satisfaits et nous prenons goût à être dans cet état. Face à la maladie ou à la souffrance, nous désirons toujours moins de souffrance.

Après qu'une souffrance ait disparue, plutôt que de profiter de l'instant, on discerne le commencement d'une autre souffrance. Et c'est le mental qui se frotte les mains, car il peut remettre en route le processus du désir, qui lui imagine un monde sans douleur, mais dans un futur qu'il croit proche, et qui en réalité est inaccessible. Ainsi la souffrance s'ajoute à la souffrance. Le mécanisme est celui du désir, et le fautif est le mental qui met en oeuvre ce mécanisme.


samedi 10 octobre 2015

Message aux enfants de la Terre


Chers enfants,

Vous êtes les nouveaux venus sur cette Terre, et à ce titre, vous recevez notre héritage. Mais force est de constater que celui-ci n'est pas fameux : dérèglement climatique, surconsommation, déséquilibre de la répartition des richesses, guerres religieuses, maladies... Mais savez-vous que tout-cela pourrait être évité ? Cela demande à chacun de faire un petit effort.
On vous apprend à l'école à donner le meilleur de vous-même, ce qui est juste. Malheureusement cela se traduit souvent par la volonté d'être le meilleur, et l'esprit de compétition prend le dessus. Vous vous reconnaissez dans vos résultats scolaires, et plus dans ce que vous êtes. Or chacun d'entre vous êtes une perle, un diamant. 

Moi, je suis le meilleur en Anglais, moi j'ai le plus beau vélo, moi je suis le meilleur sur ce jeu vidéo !
Toujours "moi je". Ce "moi je", on lui donne le petit nom d'ego.
Lorsque vous allez grandir, vous allez, comme on dit, faire votre place dans la société, vous allez vouloir avoir une maison, une voiture, un travail, une compagne, un téléphone portable, et les milles choses que vous offre la société de consommation. Et vous penserez trouver le bonheur dans cet avoir. Mais l'expérience montre que dans le domaine de l'avoir, on n'est jamais satisfait. Et vous voudrez toujours avoir le prochain objet du désir. Et cette fuite en avant vous déracinera de votre vraie vie, celle qui se joue ici... ici et maintenant.
Celui qu'il faut calmer c'est l'ego. Ce "moi je" que vous croyez être vous est un usurpateur. Il en veut toujours plus mais ne se satisfait de rien. Pourtant, je suis sur que vous avez déjà vécu des moments de vrai bonheur. Des moments où vous vous sentiez bien, comblés. J'ai moi-même le souvenir d'un feu de camp où nous écoutions des amis chanter à la guitare, le feu réchauffait notre corps et la musique réchauffait notre âme. C'est alors qu'une douce brise réchauffa ma nuque... J'étais au paradis.
Ces moments de plénitude on peut, en travaillant sur soi, s'arranger pour qu'ils deviennent permanents. Chaque fois que vous agissez au nom de "moi je", essayez de le "voir" et ainsi de calmer vos ardeurs. Lâchez prise, et ainsi, voyez que quelqu'un d'autre prend votre place, ce que vous vouliez s'est fait sans vous, et cela a gratifié quelqu'un d'autre. Sans le "moi je", vous vivez très bien, et vous pensez aux autres. L'ego réfléchit constamment : "qu'est-ce que je pourrais faire pour améliorer la situation ?" Et, il ne le fait pas qu'un peu, mais toute la journée, de telle sorte que même quand vous vous couchez, il continue !
Que se passe-t-il alors dans votre cerveau ?
Celui-ci est constitué de trois parties. Sur la périphérie, le cortex est le siège de la réflexion, de l'imagination et du souvenir. Le cerveau limbique, au centre, est le siège des émotions (l'angoisse, la peur, la colère, mais aussi la joie). Enfin, au dessous se trouve le cerveau reptilien, appelé de la sorte car nous l'avons en commun avec les reptiles, qui est le siège de l'intuition, de l'instinct, et qui a la charge de toutes les régulations du corps : rythme cardiaque, température du corps etc.
Aussi, faire de la place à l'ici et maintenant, faire taire son ego, c'est favoriser le cerveau reptilien, au détriment du cortex. C'est vivre sur un mode intuitif plutôt que réfléchi. Et cela vous procure une paix intérieure, un bonheur durable (cela vous assure aussi une bonne santé car l'organe régulateur qu'est le cerveau reptilien n'est plus pollué par le parasitage du cortex)..
L'activité du cortex est aussi nommée mental. 
Si vous faites taire votre mental et laissez être votre cerveau intuitif, vous n'avez plus besoin des désirs de l'ego, vous n'avez plus rien à faire de l'avoir, vous vous contentez d'être. Fini, pour vous, la société de consommation, fini les conflits, fini les guerres, vous lâchez-prise de tout!

Aussi, chers enfants, sachez qu'il existe une alternative à l'illusion du bonheur du "moi je", plus tard, vous laisserez de côté vos désirs, vous lâcherez-prise, et vous revivrez l'instant présent., comme vous savez si bien le faire à votre age.     

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