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mercredi 31 octobre 2012

La Belle et la Bête

. Maître Yang (Yang-tchou) allant dans la principauté de Song, passa la nuit dans une auberge. L’aubergiste avait deux femmes, l’une belle, l’autre laide. La laide était aimée, la belle non.
— Pourquoi cela ? demanda maître Yang.
— Parce que, lui dit un petit domestique, la belle se sachant belle, pose, ce qui fait que nous ignorons délibérément sa beauté ; tandis que la laide se sachant laide, s’efface, ce qui fait que nous ignorons délibérément sa laideur.
— Retenez ceci, disciples ! dit maître Yang. Exceller, sans faire sentir son excellence, voilà la conduite qui fait aimer partout.

Tchouang Tseu

samedi 27 octobre 2012

La pensée


L'absence de pensée, c'est la pensée instantanée;
la pensée instantanée, c'est l'omniscience.
Chen-houei du Ho-tso, (668-760)
Moine et philosophe Chinois

jeudi 25 octobre 2012

La mélancolie

La mélancolie m'a progressivement conduit au Tao.
La mélancolie est une maladie psychique dont le nom moderne est "trouble bipolaire". Lorsqu'on est atteint par cette maladie, l'humeur oscille entre la dépression et l'euphorie sur une période d'environ 1 an. Le problème est que les déprimes peuvent être très sévères (risque de suicide) et que les euphories sont souvent incontrôlées mettant en danger la vie du malade et de son entourage (conduite de véhicule dangereuse par exemple).
Mon parcours est donc tellement atypique qu'il n'est bien sur pas question de le suivre, ma maladie n'est en aucun cas un exemple. Cependant, elle a fait tellement partie de ma vie, que je peux lui consacrer un article.

1) Révélation divine:
Lors de ma première euphorie, j'ai entendu une voix. J'ai eu la nette sensation qu'il s'agissait de révélations divines. Or à l'époque je n'étais pas du tout versé vers Dieu, encore moins vers le Tao.

2) Ce divin veut m'aider:

Lors de nombreux cycles d'euphories (j'en ai fait en moyenne une tous les trois ans depuis l'âge de 25 ans, j'en ai 49) le divin m'est clairement apparu avec la volonté de m'aider. Par exemple, une nuit d'insomnie, je me tournais vers Dieu, implorant sa grâce pour que ma déprime et mes insomnies disparaissent. Au cours de mes prières j'évoquait mon désir d'augmenter mon savoir, pensant que Dieu approuverait une telle feuille de route. Ne sentant rien venir, j'ajoutais, "et puis si je n'y arrive pas (à devenir savant), ce n'est pas grave..." C'est alors qu'un halo lumineux comme l'aura d'un Saint m'est apparu derrière la nuque avec la révélation : ce lâcher prise du savoir "c'est la sainteté". Ce à quoi j'ai réagit de façon humble en disant que je ne méritais pas cette sainteté...
3) Une vision décisive:Tao, le blog du vide: Le Bouddha Bleu

Ma vision du Bouddha Bleu (j'apprendrai par la suite qu'il s'agit du Bouddha de la médecine) a marqué  ma vie car elle m'est apparue comme, et sans plus aucun doute possible, l'émanation de l'absolu. Elle marqua aussi le début de ma guérison.

4) Une lecture salvatrice:
La lecture du Tao Te King s'est traduite chez moi par un transfert d'énergie extraordinaire. Sortant d'une période de déprime sévère de plus de deux ans, la lecture de Lao Tseu m'a ouvert les yeux. Depuis, tourné vers le Tao, je n'ai plus déprimé une seule fois (cela fait 8 ans maintenant).

Reste les euphories... J'ai encore du mal avec ce point... Souvent, au printemps, la sève monte dans mes veines, et je... pète les plombs...

Remarque : Mon premier délire remonte à l'age de 14 ans, époque à laquelle j'ai eu un grave accident de vélo. Il semble qu'alors le Tao m'est venu en aide avec force pour la première fois. Peut-être qu'ayant goûté à cette puissante drogue, j'ai du mal à m'en passer... 

mardi 23 octobre 2012

On ne force pas le Tao

Certaines personnes usent de pouvoir.
Les politiques,
Les élus,
Les médias,
Certains artistes,
Les membres des ONG
Les chefs de services...
Parmi ces personnes, il en est qui abusent de leur pouvoir.
Nouvelle Mairie de Montpellier
Dans certaines villes, de véritables châteaux sont édifiés en guise de Mairies. Des ONG dirigent des camps de réfugiés qui sont de véritables petites villes... Dans tous les cas, lorsqu'ils abusent, ceux qui sont au pouvoir veulent influer sur leur sujets.
Or le Tao ne fonctionne pas comme ça. Pour le Tao, il n'y a point de hiérarchie entre les sujets, chaque homme est égal, car le Tao est pour tous.
Le Tao est aussi un flux d'énergie qui coule imperturbablement vers l'équilibre. Et le sens de ce flux caractérise la Vertu. Localement, un acteur peut s'opposer au flux et même parvenir à construire une oeuvre contraire au Tao, mais cette oeuvre, à moyen ou long terme est vouée à l'érosion du Tao et donc à la ruine. Car on ne force pas le Tao, ceux qui vont dans le sens de l'équilibre verront leur oeuvre perdurer, les autres non. Et ceux qui tirent gloire d'une oeuvre qui n'est pas la leur (mais celle du Tao) prêtent le flanc aux critiques et s'interdisent l'aide du Tao. C'est pourquoi le Saint Homme ne revendique rien, ne revendiquant rien, son oeuvre dure.
Le pire, de nos jours, ce sont les politiques, qui arrivant au pouvoir veulent agir, ou veulent changer tout, et rapidement. Ce faisant, ils perturbent le frêle équilibre qui tend à se mettre en place, mais qui n'y parvient jamais, tant on assiste à un défilé de ministres au sein des gouvernements. D'ailleurs, la rapidité avec laquelle les ministres changent montre l'usure que crée le Tao sur les hommes et les femmes qui prennent ces fonctions.
De temps à autre heureusement, à force d'échecs, quelques hommes finissent par renoncer à leur pouvoir. Et, pour celui qui commence à comprendre le sens du Tao, qui avant oeuvrait dans le sens de son ego, la vertu va agir peu à peu et l'homme va s'affiner. N'ayant plus son ego à revendiquer, l'homme ne lutte plus contre le Tao, il suit le sens de la Vertu qui peu à peu le conduit à trouver sa vraie nature : l'Absolu. Puissions-nous tous avoir cette conscience...
Le problème est sans doute que pour avoir conscience de l'Absolu, il faut avoir, avec son ego, lutté une bonne partie de sa vie à l'encontre du Tao.

dimanche 21 octobre 2012

Les mots ne vont pas...

Les mots ne vont pas pour qualifier l'Absolu. L'Absolu étant tout, il est inqualifiable, ou plutôt il supporte tous les qualificatifs.
Dès que l'on souhaite parler de l'Absolu, on s’empêtre dans des élucubrations. Car ce que l'on tenait pour divin (le fond) tombe à plat au travers des mots que l'on est forcé d'employer (la forme). C'est pourquoi Lao Tseu dit que celui qui sait cela ne parle pas...
Ainsi, il est inutile voir nuisible de parler du Tao.
Il reste qu'on peut le vivre au quotidien. Et si les paroles ne seront d'aucune aide, l'exemple donné par un Saint peut déclencher le début d'une vie nouvelle orientée vers l'essentiel, le Tao.

Pour le Taoïste, l'essentiel est un principe, le principe des principes : le Tao. Dans l'Univers (c'est scientifiquement admis), tout ce qu'on laisse évoluer par lui même (sans apport d'énergie extérieur) retrouve naturellement l'équilibre. Le Tao c'est, entre autre, cette loi du retour à l'équilibre. Tout ce qui va dans ce sens ne s'use pas, et à contrario, tout ce qui lutte contre le retour à l'équilibre s'use ou vieillit prématurément.

C'est pourquoi le Saint Homme va sans se lasser dans le sens de l'équilibre. Il s'adapte à chaque situation en gardant son calme et sa sérénité car il sait que l'autre, même s'il vient en ennemi n'est autre qu'une forme du Tao. Il accueille donc son ennemi avec bienveillance, et tend vers la paix. Ceci se fait bien-évidemment en silence, car des mots seraient synonymes d'une déclaration de guerre. Comment un homme pourrait recevoir du prosélytisme venant de son ennemi ?  


Le Saint Homme est là où le Tao coule, il peut passer inaperçu auprès des autres, il n'a pas de signe distinctif et ne parle pas du Tao. Cependant, un geste de sa part est un geste du Tao, il a donc l'efficacité de l'Absolu, et l'Absolu n'ayant que rarement besoin de se montrer en spectacle, cette efficacité passe elle-même inaperçue. L'homme du Tao est là au bon moment, voilà tout.

vendredi 19 octobre 2012

Les Chamans

Dans la chine ancienne, celle d'avant Lao Tseu, les choses spirituelles étaient le lot des Chamans.
Ils étaient très proches de la nature et ne laissaient pas une grande part au mental. En tout, ils étaient proches des amérindiens.
Voici un exemple (les indiens Kogis de Colombie) de leur sagesse trouvé dans l'excellent blog des chroniques d'arcturius http://www.arcturius.org/chroniques/?p=1543

Les 10 valeurs primordiales des indiens Kogis aux « petits frères » du monde moderne…

Paroles kogis, ce qu’ils nous apprennent.
1) Une mémoire collective:
Ils se racontent leur histoire et ne l’écrivent pas. Ils discutent longuement et prennent des décisions pour le futur en fonction de leurs expériences passées.
Citation Kogis :
« Nous devons apprendre à écouter les anciens, à les respecter comme nous respectons nos enfants, nos épouses. Pour cela, il faut être humble, apprendre à aimer. Les Kogis doivent se respecter et s’aimer: comme ils respectent et aiment la nature. » M.M Dingula.
2) Une forte convivialité:
Les Kogis parlent beaucoup, pour mieux se comprendre, éviter les conflits… Ainsi, leurs relations sociales sont fortes et harmonieuses.
Citation :  » Nous sommes frères, nous sommes égaux entre frères, les jeunes et les anciens. Lorsque nous mangeons, nous ne mangeons pas chacun dans son coin comme les petits frères, c’est trop triste d’être seul. Quand il n’y a pas beaucoup à manger, on partage ce qu’il y a. Il faut toujours essayer d’aider l’autre, l’accompagner pour qu’il soit bien. » Conchacala.
3) Une finalité d’équilibre:
Pour les Kogis, l’équilibre est partout : équilibre de soi, de soi avec les autres et de soi avec le monde et la nature.
Citation :  » Les petis frères ne savent pas ce qui signifie l’idée de justice, d’équilibre. Ils font des trous, ils causent des dégâts partout, ils coupent des arbres, sans savoir, sans comprendre, ils sont aveugles, ils ne voient pas et n’entendent pas, alors les problèmes arrivent. » M.M Dingula
4) Un temps cyclique:
Pour les Kogis, le temps est cyclique. Chaque année, les étapes fondamentales de la vie sont marquées pas un rituel, une cérémonie.
Citation : « Au début, nous sommes petits enfants, peu à peu, nous devenons grands, puis nous finissons par revenir vers là Mère (la Terre) pour mourir… » M.M Dingula
5) L’appartenance à un lieu:
Les Kogis, et tous les peuples racines appartiennent à un lieu et portent cet endroit dans leur coeur.
Citation :  » Pour nous, ce n’est pas simplement un territoire, c’est le coeur du monde, de la vie, c’est comme un corps vivant.. » MM.Dingula
6) Des lois fondés sur le vivant:
Les Kogis vivent en relation permanente avec la nature et le vivant. Leurs lois sociales et politiques sont basées sur l’observation de la nature.
Citation : « Nous devons écouter les voix de la nature. Si on écoute pas, chacun va de son côtés et sans direction, cela ne peut pas aller. Pour nous, la nature est comme vos livres, tout y est écrit. Essayer de comprendre que la mère terre, c’est la justice, l’équilibre. » MM.Baro
7) Une association des contraires:
Pour les Kogis, il n’y a pas de bien et de mal dans la vie. Mais il y a des principes opposés : le jour et la nuit, le féminin et le masculin, le haut et le bas..
8) Un pouvoir canalisé:
Chez les Kogis, il n’y a pas de « chef » ( c’est pareil dans tous les peuples racines ). Les décisions sont prises tous ensemble, après avoir longuement parlé dans la « Nuhé ».
Citation : « Dans la Nuhé, on peut pas se disputer, on vient pour discuter de choses importantes… » MM.Dingula
9) Une parole partagée en permanence:
C’est la première chose qui frappe quand on arrive chez les Kogis : chacun demande qu’on lui répéte notre histoire. La culture orale inspire aussi bien leurs activités quotidiennes que leurs rituels sacrés.
10) Une prédominance de l’invisible:
Chez les Kogis, c’est « Aluna », la pensée ou l’énergie qui a crée le « vivant ». Certains enfants sont sélectionnés pour être « Mamu »; leur éducation vise à rentrer en relation avec l’esprit de chaque chose. Lorsque leur enseignement prend fin, le Mamu qui a accompagné son élève prononce alors la phrase rituelle :
« Tu as appris à voir à travers les montagnes, à travers le coeur des hommes, tu as appris à regarder au-delà des apparences, maintenant tu es un mamu. » MM.Dingula
https://www.facebook.com/home.php#!/groups/261436577294056/
Une société qui éduque ses enfants pour être au contact du Tao voila de quoi faire rêver, cela mérite le respect...

mardi 16 octobre 2012

Adhérence

Lorsqu'on pratique le Non Agir, par défaut, on est tenté de ne rien faire de laisser filer comme un bateau à la dérive, ou comme une voiture sur la glace sans adhérence...
Mais c'est, en fait, rarement la meilleure attitude.
Il est en effet des actes qui dénouent des situations malsaines et qui aident notre environnement à vivre plus sereinement. L'homme du Tao est attentif aux tensions qui peuvent surgir autour de lui. S'il en détecte une, il va jauger la situation pour essayer de la résoudre de la façon la plus simple. Il va alors agir comme un catalyseur, c'est à dire que très peu d'énergie de sa part vont produire de grands effets.
Et cette action, il va la produire de manière complètement désintéressée, car il n'a aucune intention...
Ainsi, l'homme du Tao se laisse filer au grès du Tao et prend de temps à autre de l'adhérence dans telle ou telle situation délicate pour en aider le dénouement.


De son action, plus précisément de sa non action, l'homme du Tao ne retire aucune gloire, aucun mérite. Il n'a fait que suivre le Tao.

Le saint homme n'est pas séparé du Tao, or tout est manifestation du Tao. Ceci explique pourquoi l'homme du Tao est inconditionnellement amoureux. Peut-on en effet lui en vouloir de s'aimer lui-même  et d'aimer l'Un ? ou encore d'aimer le Tao ? Tout est lié...
Et le fait d'être inconditionnellement amoureux est un atout, car sa non action, il la fait par pur amour sans attendre quoique ce soit en retour.
Mais le saint homme ne s’immisce pas dans toutes les affaires, loin s'en faut !
Si un individu subit les affres du ciel, et si l'homme du tao ne trouve pas de point d'adhérence, il n’interviendra pas.
Lao Tseu fait la remarque suivante :
"Lorsque le ciel déteste quelqu'un, qui est-ce qui pourrait sonder les motifs du ciel ?"
Aussi, l'action du sage est directement liée au Tao. Ce ne saurait être un principe d'action (forcée) comme on en trouve dans certaines organisations à but humanitaire. On pourrait dire que le sage agit en se laissant aller au gré du Tao, prenant de l'adhérence là ou il en trouve, mais sans insister...

samedi 13 octobre 2012

Importance de la pratique

Lire Lao Tseu et comprendre quelque chose à son Tao Te King est déjà très positif...
Lire l'oeuvre de Tchouang Tseu ou de Lie Tseu et la trouver distrayante est également heureux.
Élaborer une construction mentale autour du Tao et en décortiquer le principe à l'infini  est possible...
Mais tout cela ne vaut pas l'expérience de celui qui suit le Tao et sa vertu dans la pratique de tous les jours.

Sommes-nous suffisamment humbles pour accueillir le Tao et sa Vertu ?
Sommes-nous à l'écoute de notre fort intérieur ?
Sommes-nous réceptifs à ce qui se passe autour de nous ?
Sommes-nous ouverts à tous les possibles ?
Allons-nous choisir l'action la plus économe ?
Notre action sera-t-elle conforme au Principe (le Tao) et non à un principe issu d'un préjugé ?
Notre action est-elle spontanée ?
Sommes-nous vides d'avidité, sans désir ?
Sommes-nous calmes ?
Nos pensées reposent-elles au fond de nous comme la boue repose au fond d'une eau calme et pure laissant à l'Esprit la place qui lui revient ?

Si nous pouvons répondre oui à ce type de questions, alors nous commençons à pouvoir vivre pleinement l'expérience de l'ici et maintenant, la où opère la fusion entre l'homme et le Tao.


Tchouang Tseu et Lie Tseu nous donnent de nombreux exemples d'agissement de héros Taoïstes. Nous ne pouvons les plagier car le Tao d'antan n'est plus le Tao d'aujourd'hui. Mais comme le Tao est aussi immuable, nous pouvons nous en inspirer. (Comme dans cette histoire de Tche le brigand qui donne une leçon à Confucius le trouvant plus malhonnête dans sa volonté d'influencer le peuple sur la bonté et l'équité que lui-même, voleur, dans sa logique de dépouiller les riches.)


Des pratiques comme le Yoga ou le Qi Gong peuvent aider, car elles tendent à libérer du mental. Faire des mouvements lents, ou prendre des postures sans ne plus penser à rien permet d'apprendre à se déconnecter du mental et ainsi se connecter au Tao.
Une fois que l'on est suffisamment à l'écoute du Tao, ou plus précisément à l'écoute de l'Esprit des 10 000 êtres, il suffit de le suivre et de faire confiance à la Vertu de l'Esprit. Pourquoi y faire confiance à 100% ? Parce que l'Esprit est hors d'atteinte du mal. Il est l’écho dans le vide de l'ici et maintenant, il reflète ce qui est, et ce, sans aucune tricherie possible...
Peu à peu la Vertu (l'impact de l'Esprit mis en pratique) va agir comme l'eau qui ruisselle et lave les souillures. Sans cesse plus pur l'être commence à se défaire de son ancienne peau d'acteur égoïste. Il est de plus en plus à l'écoute de son intériorité. Cette écoute, il la pratique en toute sincérité; il a foi en ce que lui dit dans l'instant son fort intérieur. Et il peut se reposer sur ces informations, car, ne les ayant pas désirées, elles ne peuvent venir que du Tao.
Lorsque la pratique est longue et de qualité, elle donne renaissance à un être pur dont le mental est éteint et dont l'Esprit s'est tu.

Un tel homme, redevenu lui-même, a rejoint le vide...
Il est libre de toute manifestation...

jeudi 11 octobre 2012

De l'autre côté du vide


Le texte de Lao Tseu est obscur, souvent paradoxal...

C'est que le point de vue de Lao Tseu n'est pas le point de vue habituel.
L'homme ordinaire se comporte en Ego, séparé du reste du Monde, il y a lui et les autres, il y a ses biens, ses propriétés, ses enfants, sa famille ses proches, mais aussi ses études ses dilômes... Pour lui, le reste du monde est une entité étrangère, une jungle qui peut être dangereuse, hostile, inhospitalière. Lao Tseu, au contraire, reconnait l'oeuvre du Tao en tout. Et c'est un principe dans lequel il a entièrement confiance. Cette confiance lui permet d'avancer dans le monde sans crainte et d'avoir un point de vue inhabituel. Il est comme de l'autre côté du miroir.
Et comme au centre se situe le vide, il porte un regard de l'autre côté du vide ou du point de vue du vide lui-même.
Lao tseu a réduit en tout, il n'est plus rien, c'est l'être humble en toute vérité.
N'étant rien, le Tao afflue vers lui, lui apportant le Savoir qu'il qualifie fort judicieusement de Non Savoir. En effet, ce Savoir n'a rien à voir avec la mémoire ou l'intelligence, ce savoir coule du flux du Tao lui-même, il n'appartient en aucun cas à Lao Tseu, il n'en est que l'humble porteur, l'humble ouvrier. D'un côté l'Ego confine l'homme ordinaire dans les certitudes et les préjugés acquis par expérience, et de l'autre Lao Tseu est naïf comme un enfançon.
Le Tao tient à sa créature et la guide.
L'homme ordinaire, lui, se fonde sur l'expérience acquise.
Celle-ci donne des résultats, certes, mais comment pourrait-elle égaler la spontanéité du flux de la vie qu'est le Tao ?
Lao Tseu insiste sur l'efficacité de la souplesse de la jeunesse par rapport à la rigidité et la vieillesse. Il veut nous inciter à demeurer totalement souple dans notre état d'esprit jusqu'à ressembler et se comporter comme un nouveau né et ainsi porter un nouveau regard.
C'est le point de vue de l'inné qu'il nous propose.
De ce point de vue, plus rien n'est paradoxal, il ne reste que la conscience de l'ici et maintenant...
Seul l'ego y voit quelque paradoxe. 

samedi 6 octobre 2012

NDE EMI

L'immortel taoïste a saisi l’Éternel Absolu, et comprend que ne faisant qu'un avec lui, il ne peux être affecté par la mort.

Certaines personnes ont côtoyé la mort de près (souvent par coma ou par arrêt cardiaque), elles reviennent à la vie non sans avoir laissé un témoignage édifiant sur leur expérience de la mort...
Ces expériences sont qualifiées d'Expérience de Mort Imminente (Near Death Experience en anglais).
Le schéma de ces expériences est pratiquement toujours le même :

1°) Une dé corporation : la conscience du sujet se détache de son corps et devient consciente de toute la pièce (environnement) avec une vision à 360°, une omniscience, une sensation de bien-être.
2°) Traversée d'un tunnel appelé par une lumière bien-veillant excessivement blanche.
A noter que de rares cas font ici l'expérience du vide...
3°) La lumière leur fait connaître l'Amour inconditionnel.
4°) Rencontre de personnes proches et bienveillantes.
5°) Le message "Ce n'est pas encore ton heure" est transmis au sujet.
6°) Retour de la conscience dans le corps "comme une main dans un gant".


Il est étonnant de voir la similitude des cas. Les personnes qui ont traversé une telle épreuve en ressortent transformées, elles n'ont plus peur de la mort, et deviennent plus chaleureuses, plus humaines...

Comme le dit Lie Tseu, la mort n'est pas le néant que l'on croit, c'est une transformation comme une autre.

jeudi 4 octobre 2012

La Sagesse

Qu'est-ce que la sagesse ? Comment reconnaître le sage ?


Il est très difficile de reconnaître un sage, si l'on n'est pas sage soi-même.... En effet, le sage suit le Tao, mais le Tao est partout, et le Tao autorise tous les possibles...
Aussi, un sage est libre de faire ce qu'il veut...
Cependant ses actes sont respectueux du Tao.
Le sage pratique le Non Agir. Son action, il ne la revendique pas, il sait que c'est le Tao qui la lui autorise. Aussi, nous reconnaîtrons le sage à sa discrétion, à son efficacité certes, mais une efficacité discrète sans tambours ni trompettes.
Copiant toujours le Tao, le sage ne parle pas, il sait que toute parole sur le Tao dessert le Tao, alors à quoi bon parler ? Rien ne vaut l'exemple par la pratique.
Le sage est également vide d'avidité, il pratique le Non Désir... Si vous voyez un homme agir pour satisfaire un désir personnel, alors ce n'est pas un sage !
Le sage économise l'énergie du Tao, et s'économise lui-même. Il va droit vers l'équilibre en suivant la ligne de plus grande pente. Pour cela, il a un sentiment infaillible : celui de l'Amour.
Cela peut paraître bizarre  mais le sage est amoureux. Il est amoureux de l'UN depuis qu'il a trouvé sa vrai nature. On pourrait dire aussi qu'il est amoureux du Tao depuis qu'il l'a reconnu agissant en tout et donc en lui-même. Pourquoi ce sentiment amoureux ? Tout simplement parce-que comme tout homme, le sage s'aime lui-même. Il aime donc le Tao et par conséquent toutes les manifestation qu'il génère. Le sage aime inconditionnellement toute manifestation du Tao, il aime l'ici et maintenant. Il ne vit pas séparé du Tao.

mardi 2 octobre 2012

Suivre le Tao

Suivre le Tao...
La formule est plaisante, mais comment la mettre en pratique ?
Comment suivre un chemin qui n'a pas de nom ?
 Le Tao est la voie de la Vertu, mais comment être vertueux, puisque toutes les vertus ne sont pas la Vertu ?
Heureusement, Lao Tseu nous révèle toutes les pistes...

Tout d'abord, il s'agit de pratiquer le Non Désir. Ceci revient à mettre de côté toute forme de désir. En effet, lorsqu'on ne désire rien, on est émerveillé par ce que la vie nous apporte. Si au contraire nous avions désiré au point d'agir pour obtenir, en général le désir aurait été insatisfait.

En second lieu, il s'agit de pratiquer le Non Agir. Ceci revient à ne rien faire pour soi, ne pas agir de manière égoïste.
Alors que faire pour suivre le Tao ?
S'agit-il de ne rien faire et par exemple rentrer en méditation?
C'est une possibilité, certains comme Bouddha, Da Mo ou plus récemment Little Buddha s'y sont essayés, cependant cela nécessite un environnement en équilibre, ce qui est rarement le cas dans nos civilisations occidentales.
Ce que l'on peut faire de plus simple, c'est essayer d'apporter une réponse à la question :
"Qu'est-ce qui coûte le moins à l'Univers ?"
On serait tenté de ne rien faire, mais avez-vous remarqué que lorsqu'on est amoureux, on fait de grandes choses sans que cela semble nous coûter la moindre énergie ?
Il se trouve qu'agir par amour est ce qui coûte le moins en énergie à l'Univers, on peut donc reposer la question :
Qu'est-ce que l'Univers aimerait que nous fassions par amour dans le cas qui nous préoccupe ? Ainsi dans chaque situation, nous allons donner le meilleur de nous-même, en harmonie avec le Tao.

Le Non Agir est donc l'Action par excellence sans que l'acteur ne s’enorgueillisse d'aucune sorte. Un amoureux chercherait-t-il à tirer profit de ses actes ?

Essayez de mettre cela en pratique, c'est magique...  

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