Après l'éveil

Eveil, réalisation, immortalité, illumination, nirvana, royaume des cieux, le Soi ... Plusieurs mots pour signifier un même état d'union de l'être avec l'Absolu. Cet état est celui de l'homme qui a lâché prise de tous ses désirs, de tous ses attachements (biens matériels, orgueil, savoir, pouvoir, passions) et qui fait preuve d'humilité, il ne lui reste plus rien d'autre que l'Absolu. Aussi, il prend l'habitude de vivre avec l'Absolu, d'autan que ce dernier se place en ami fidèle, un ami sur qui l'on peut compter à 100% et la difficulté reste de consulter ce compagnon en toute circonstance, car celui-ci étant lui aussi sans désir ne se met jamais en avant préférant nous laisser un total libre arbitre. Or l'Absolu SAIT ce qu'il convient de faire en toute circonstance, alors pourquoi ne pas le lui demander ? J'en voit certains qui opinent du chef et qui demandent à leur for intérieur (là où se tient depuis toujours l'Absolu):"ok que dois-je faire maintenant ?" Ok, mais êtes vous surs d'avoir bien lâché prise

de tout ? Car la moindre impureté risque de ternir le message de l'Absolu.

L'homme éveillé, lui sait que l'Absolu est un compagnon fidèle, mieux qu'un compagnon,  une seconde nature, mieux qu'une seconde nature, sa nouvelle nature, mieux que sa nouvelle nature, sa nature qui a toujours été là et qu'il avait enfoui sous ses désirs.

Celui qui parvient à cet état vit un comte de fée, car non seulement l'Absolu pourvoit à tout, mais en plus l'Absolu est la meilleure assurance tout risque que l'on puisse imaginer. Ceci procure une sérénité sans égal.

Cependant parvenir à cet état laisse un goût d'inachevé : comment se fait-il que si je suis parvenu à cet état, d'autres n'y arrivent pas ?  Suis-je seul sur Terre à avoir réalisé l'Absolu. Non certes, Bouddha, Lao Tseu, Da Mo, Jésus, et plus récemment Ramana Maharshi ou Ma Ananda Mai ont réalisé l'éveil. Les

grands maitres du Bouddhisme Zen ou du Bouddhisme Tibétain l'ont réalisé également. Alors je peux chercher à rentrer en contact avec l'un de ces grands Maîtres, mais à quoi bon ? Ce qui me concerne c'est mon prochain (que j'aime comme moi-même car il n'est-autre que moi-même).

Boddhisattva, faire vœux d'aider son prochain, voilà la nouvelle voie après l'Eveil. Et, il n'y a même pas à faire de vœux, car aider la Terre entière est la vocation de l'Absolu.   

L'ennui est que j'ai beau tenir ce langage, je n'ai toujours pas fait de vous, cher lecteur, un être éveillé.

Bouddha qui avait bien entendu rencontré cet écueil parlait de moyens habiles pour susciter l'éveil chez ses congénères. Aujourd'hui, je suis preneur de tous ces moyens habiles. 

Multiplicité des voies

 

Il n'y a pas un seul chemin pour parvenir à l'éveil...

On peut déjà constater qu'il existe une multitude de religions qui pratiquées avec ferveur doivent conduire à l'éveil. Le Tao est encore une autre voie car un peu différent des religions, puisqu'ici il n'est pas question de Dieu mais d'un principe. Mais, ayant foi en ce principe, il conduit lui aussi à l'éveil. Pour mon petit ego, c'est bien le Tao  qui m'a ouvert les yeux. Et le tournant de ma réalisation a bien été celui de la foi. C'est quand j'ai acquis la certitude inébranlable que l'absolu était partout et donc en moi et dans mon entourage proche ou lointain et que je n'était pas séparé de l'absolu, que l'éveil s'est manifesté. Changement de point de vue : réalisation. C'est aussi simple que cela. 

Fort de cette prodigieuse transformation, j'ai essayé d'en faire profiter mon entourage, et en particulier un ami sur Facebook qui est mal dans sa peau mais qui est intéressé par l'éveil. J'ai essayé de lui

expliquer le Non-Désir, de lui expliquer le Non-Agir, l'acte spontané... Rien n'a réellement d'écho en lui. C'est qu'en fait, chacun ne peut partir que de là où il est, et le cheminement doit se faire étape par étape. A chacun sa voie. Et ce n'est pas parce que pour moi l'étape de la foi a été cruciale que ce point sera important pour mon ami.

Aussi, je conseille à tous ceux que le Tao intéresse de bien lire et relire Lao Tseu et de bien mettre en pratique le Tao, de bien mettre en pratique le Non-Agir, le Non-Désir, le Non-lutter, l'humilité, la modération... Bref tout ce qu'expose Lao Tseu, sans oublier la foi, qui n'est pas la foi si elle n'est pas totale. Mais peut-être que le Tao ne vous convient pas. Peut-être que la Non-Dualité des Upanishad vous convient mieux, peut-être que vivre par Jésus Christ est la voie qui vous convient, qui le sait à part vous ?

C'est pourquoi on ne peut aider en exposant le bien fondé de principes, car cela relève de la raison et non du vécu. Or l'éveil passe par le vécu, il est indispensable de ressentir chaque principe (chaque Bono comme on dit dans le Zen) dans sa chair, c'est alors, comme le disent nos amis Zen, un Satori, qui fait progresser sur la voie. 

A chaque individu correspond une voie bien particulière, et, s'il est vrai qu'un Maître réalisé peut aider, chacun devra faire des efforts, et ce en toute sincérité, car pour progresser il est indispensable de ne pas se mentir, de ne pas se voiler la face. La vitesse de progression dépendra de la ferveur avec laquelle vous pratiquez. Je me souviens de mes débuts sur la voie, je m'étais inscrit à des cours de Yoga, et des cours de Qi Gong, et je pratiquais la méditation dès que j'en avais l'occasion. Ce sont ces ferventes prédispositions qui m'ont conduites à ce soir d'octobre 2004 où j'eu ma vision du Bouddha Bleu. Et pourtant, je n'avais pas encore lu Lao Tseu. Mes amis, trouvez la voie qui vous convient et pratiquez. Les efforts pour rejoindre l'absolu ne sont pas insurmontables, mais nécessaires, c'est ainsi que vous progresserez sur votre voie. 

10 ans de Tao suite

 Le Tome 2 de mon livre 10 ans de Tao vient de paraitre.
Il est disponible chez tous les bon libraires sur internet.

Tim Rover est un pseudonyme.

Bonne lecture !

Accepter ce qui est

 

Il est des pratiques qui font grandement avancer sur la voie.

Accepter ce qui est en est une. Cela exige en effet d'être sans désir vis à vis de ce qu'il advient. C'est donc un Non-Désir de tous les instants que l'on est conduit à mettre en place. C'est une pratique radicale enracinée dans la vie de tous les jours et même instant après instant. On est donc amené à accepter la bonne fortune mais aussi à accepter l'infortune. Accepter la bonne fortune n'exige pas de grands efforts et pourtant qui sait si cette cause n'aura pas de grands effets et parfois néfastes ? Par exemple un étudiant qui réussit un concours devra migrer dans une ville nouvelle, trouver un appartement etc. Accepter l'infortune est moins naturel, et souvent on refuse et l'on doit subir une grande frustration. Accepter, c'est passer outre cette frustration (accepter sa condition, c'est ne plus jamais s'en lasser dit Lao Tseu). C'est se dire que le revers que l'on subit ne peut pas durer indéfiniment. Et comme très souvent, avec le Tao, ce pourra être un mal pour un bien.

Ce que l'on accepte, c'est l'état du Tao. Les choses, dans la ronde des causes et des effets, ont abouti à l'instant présent, et on ne peut plus revenir en arrière. Un vase s'est cassé, nous l'avons laissé tomber, on ne peut plus revenir en arrière, et l'on sait bien que le recoller ne lui rendra pas sa belle prestance.

En fait, accepter ce qui est, est un acte d'amour vis à vis de l'Un qui se met en quatre pour nous amener et nous offrir cet instant présent. C'est vivre avec le Bien-Aimé de Kabir. Car si l'on admet le mystère de la Vie, le mystère du Tao, on ne peut être que reconnaissant envers l'Absolu de nous offrir notre vie instant après instant. Avez-vous déjà remercié Dieu, l'absolu, pour ce qu'il vous apporte ? Le faire instant après instant, c'est remettre l'Absolu à sa juste place. Exit l'ego et ses désastres. Vive l'amour universel !

Et si l'on essuie des revers, ceux-ci ne peuvent durer longtemps nous dit Lao Tseu. En fait, c'est notre état d'esprit qui pourra nous donner l'impression que nos déconvenues durent longtemps. Car l'homme déprimé voit tout en noir et se fait berner par le voile de l'illusion cher aux bouddhistes.

Accepter c'est aussi agir spontanément, car Dieu, ou le Tao, ne peut nous en vouloir d'agir ainsi.

Faire de Dieu son bien aimé, son Amour, c'est avancer à grand pas sur la voie de la Félicité. C'est vibrer au diapason du Tao, c'est l'illumination, l'Eveil, la libération.

Et il suffit d'accepter pour réaliser ce qui est.

3 mois d'absence

  

Voici plus de trois mois que je n'ai rien publié sur ce Blog.

Ce n'est pas l'inspiration qui m'a manqué, ni l'envie d'écrire pour vous. Non, c'est l'effet d'un formidable Satori (prise de conscience fulgurante) et des conséquences de ce Satori sur ma vie de tous les jours.

Qu'est-ce qui a changé ? Tout, ou presque rien, car c'est en fait mon point de vue qui a changé. Au lieu de me voir comme un individu parmi d'autres individus, au lieu de me voir comme un individu parmi des objets. Je me suis vu comme le Tao parmi le Tao. Le grand Tao devenant moi-même. Une telle révélation rend humble, et mutique. On comprend pourquoi Lao Tseu dit :"Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas". 

Fort de ce constat, on est à l'écoute : Que veut le Tao, qu'il me le dise et je m'exécute ! Seulement voilà, le Tao ne veut rien, il est sans désir. Il nous laisse un entier libre arbitre ! Alors on suit le fil du temps instant après instant, et là dans l'ici et maintenant, on fait ce qui nous parait juste. Se disant ainsi que le

Tao ne peut se reprocher à lui-même d'avoir fait ce qui est dans notre nature, dans Sa nature.

Un autre point de vue qui change radicalement les choses est l'attitude que l'on a vis à vis d'autrui. Car l'autre n'est autre qu'une autre facette de nous-même. La seule erreur qui le rend éventuellement hostile est que lui se voit séparé du Tao. On voit alors clair dans son jeu, et l'on peut passer son chemin car son attitude égotique et opposée au Tao ne le mènera nulle-part.

Ce qui est magique avec cette réalisation, c'est la formidable sérénité qui en découle. On est en paix avec soi-même et donc on est en paix avec le monde entier (à moins que ça ne soit l'inverse ?). Car l'amour que l'on vouait à sa petite personne se trouve soudain décuplé et porté à l'Univers entier. Et où que l'on se trouve on est en paix avec soi-même, on est en paix avec l'Univers, on est en paix avec la nature qui nous environne.

Fort de ce nouveau point de vue, je me suis mis à relire des ouvrages, le Tao Te King bien sûr, mais ausi Tchouang Tseu, Lie Tseu, Ramana Maharshi, Swami Prajnanpad ... Et là, Eureka, tout concorde, ces grands maîtres avaient bien le point de vue du Tao, mais la première lecture que j'en avait faite jetait sur ces ouvrages le voile de l'illusion, l'illusion d'être séparé du Tao. Et tant qu'on est dans cette illusion, on ne peut comprendre la force du témoignage de l'auteur.

Ce qui me parait incroyable c'est que si peu de personne ait réalisé cet état qui parait tout bête. La vérité (que j'ai pu constater par mon vécu) est qu'il faut que cet état s'imprègne d'une l'expérience quotidienne. Cela nécessite une grande humilité, et se libérer des biens matériels, du désir, des attaches, des passions ...