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samedi 30 décembre 2017

Citoyen du Monde


L'être éveillé n'appartient à aucune mouvance, à aucune idéologie, à aucune patrie. Il n'est citoyen d'aucune république connue, car il n'est le représentant d'aucun peuple. La vérité à laquelle il adhère se nome instant présent, ici et maintenant. Il est le représentant de l'Univers dans sa simplicité de l'instant. Aussi, s'il est citoyen d'un pays, c'est de l'Univers, du monde dans sa globalité. Il est conscient que la vie est une forme aboutie de l'Univers et qu'il en est le terminal conscient, le témoins de ce que l'Univers sait faire de plus abouti. Contrairement, à l'homme ordinaire dont l'ego s'attribue les mérites de cette vie, l'homme éveillé ne s'attribue aucun mérite mais
vénère le Tao qui lui offre tous les bienfaits de la vie.
En effet le Tao est à la racine de toute chose, de tout phénomène. On le trouve donc à la racine des êtres, et si l'on apprend à vivre sans désir, on retrouve la motivation vierge de toute souillure, le Tao. Il n'est pas impossible que le Tao ait abouti à une autre forme de vie ailleurs quelque part dans l'Univers donnant naissance à une vie extra-terrestre. Mais sur Terre, la vie est la forme la plus aboutie. Et c'est pourquoi la vie est si précieuse et l'homme du tao la protège sous toutes ses formes. C'est en cela que le citoyen du Monde se fait le défenseur de la condition animale et végétale. Bref, il protège la nature, il protège l'Univers. Pour autant, il ne s'engagera dans aucun combat, il suffira pour lui d'être acteur de "son ici et maintenant" et ainsi d'agir à son échelle pour le bien de tous.

L'ego vivant pour sa petite personne est contre le reste du Monde, tout juste considère-t-il avec neutralité ceux qui n"interfère pas avec lui, et rares sont ceux qui agissent dans son sens. Parfois, les
événements sont contre lui : par exemple le site internet sur lequel il compose un article de son cru tombe en panne, et l'article est perdu. Alors, il enrage et passe une très mauvaise soirée. Si une telle mésaventure arrive à notre citoyen du Monde, celui-ci acceptera la déconvenue du bug informatique, car étant sans désir, il fera avec, sentant qu'une deuxième mouture sera certainement meilleure qu'un premier jet. Bref notre citoyen du Monde est d'une tolérance et d'une patience à toute épreuve. Il aime le monde tel qu'il se présente et non tel qu'il voudrait qu'il soit. C'est cette tolérance avec son environnement qui le rend Zen, tranquille. Il est attentif au Monde tel qu'il se présente, et ne fait rien
pour le changer, mais ce faisant, le Monde lui-même change, et l'on a l'impression que c'est l'homme du Tao qui a changé le Monde, c'est le Non-Agir cher à Lao Tseu. Etant en harmonie avec le Monde, ce Non-Agir est une "action" qui dure, contrairement aux élucubrations de l'ego. Ainsi, le citoyen du Monde se fond dans l'Univers, on ne le remarque pas, mais ce qu'il fait ou plutôt ne fait pas est bénéfique pour tout le Monde.  

samedi 23 décembre 2017

Réincarnation



Réincarnation, voilà bien un sujet à propos duquel je suis longtemps resté perplexe. Que penser, par exemple, des nombreuses vies antérieures de Bouddha ? Personnellement, je n'ai aucun souvenir de vie antérieure, je n'ai déjà pas beaucoup de souvenir (comparé à certaines personnes de mon entourage) alors mes souvenirs de vies antérieures sont inexistants. Pourtant, l'état d'Eveil ouvre une porte dans cette direction. Bouddha, qui symbolise l'Eveil parfait, est en harmonie avec l'Univers, ce qui signifie qu'il pense comme l'Univers, qu'il vit ce que vit l'Univers, bref qu'il incarne à la perfection l'Univers lui-même. Et nous sommes tous représentants de l'Univers, seulement voilà, nous sommes sous l'emprise de notre ego, et nous ne sommes donc pas conscients du fait que l'Univers vit en nous. Nous nous approprions notre vie, et, nous sommes son incarnation, alors nous allons d'incarnation en réincarnation, et ainsi peut-être que des "souvenirs" de l'Univers sont susceptibles de passer de vie en vie...
Or, si l'Univers vit en nous, et que, par l'ego, nous perdons l'Eveil, nous ne sommes plus conscients du fait que l'Univers vit en nous.
Cependant, ce que l'Univers est susceptible de nous transmettre, c'est l'instant présent, avec toute sa puissance,  ses saveurs, ses couleurs, ses bruits, ses odeurs, ses formes. Et toutes ces qualités ne passent pas inaperçues pour l’Éveillé. Il s'en imprègne et s'harmonise avec. Si bien qu'il suit l'évolution de l'Univers, qui n'est autre que le Tao. Si des sensations de vies antérieures traces de réincarnation surgissent, alors l’Éveillé les intègre et les prend en compte pour appréhender l'instant présent. Ces sensations de vies antérieures, trouvent naturellement leur place dans la vie de tous les jours, n'étant en fait que la continuité des souvenirs de l'Univers dans l'Univers et pour l'Univers.
Aussi, nous sommes des incarnations de l'Univers, et comme rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme, nous sommes des réincarnations d'un Univers en perpétuel mouvement.

Reste une question : les pensées d'un défunt peuvent-elles rejaillir dans ma conscience et ainsi me convaincre que je suis la
réincarnation de ce défunt ?
L'éveillé n'a plus de moi propre par contre il est l'éternelle incarnation de l'Univers, se souvenir de cette incarnation sans commencement ni fin n'est donc pas impossible, elle serait le propre des immortels, mais le souvenir, sauf s'il surgit dans l'instant, n'apporte rien à l'éveillé qui vit pour l'ici et maintenant. Mais je ne désespère pas de voir surgir un tel souvenir qui me guidera soyons en certain sur la voie du Tao.

vendredi 15 décembre 2017

accueillir l'instant


La situation présente est la seule qui existe, c'est la seule vérité. L'instant passé, d'il y a dix minutes peut nous paraître encore réel mais pourtant, nous ne nous souvenons que de quelques bribes au regard de l'infinie diversité du monde réel. Ce sentiment de souvenir exact que l'on peut avoir d'une situation passée provient du fait que l'on se souvient de détails (comme si c'était hier). Il peut se produire aussi que l'on se souvienne d'un événement dans sa continuité (comme par exemple d'un trajet à vélo), mais dans tous les cas notre souvenir est pauvre au regard de l'infinie réalité du présent.
Le futur n'existe pas plus que le passé, même s'il peut paraître fort probable, comme le décompte des secondes sur le cadran d'une montre, il n'en reste pas moins que prédire tous les événements qui vont se produire est impossible et relève  de l'utopie.
C'est pourquoi, si l'on veut que sa vie soit la plus riche possible, il convient d’accueillir l'instant dans son infinie diversité.  En effet, l'instant, l'ici et maintenant est l'état de l'Univers dont vous pouvez jouir à l'instant t. C'est l'Univers tel qu'il s'offre à vous. Et la meilleur façon de l'accueillir est d'éviter toute agitation mentale. Car c'est un fait, le mental occulte l'instant, il le remplace par des rêveries voir des cauchemars ou des souvenirs voir des regrets.
Et le présent, si on sait l'accueillir est merveilleux. La pièce dans laquelle je me trouve est merveilleuse. Et pour qu'elle soit encore plus belle, elle mériterait d'un peu de ménage, ce bureau
mériterait un peu de rangement. Et bien accueillons ce sentiment tout autant que l'instant et mettons nous en action sans plus tarder. Voilà qui est fait ! C'est beaucoup mieux, cela change la perspective !
La question que l'on peut se poser quand à l'action dans l'ici et maintenant est la suivante : s'agit-il d'une action ou d'une non-action (au sens de Lao Tseu) ? Si c'est une action qui vise à valoriser l'ego, c'est une action, elle ne sera que rarement en adéquation avec l'intérêt commun, celui de l'Univers. Si c'est une action qui vise à valoriser l'Univers, c'est une non-action ,et tout le monde  (y compris ce qu'il nous reste d'ego) en ressortira grandi. 
L'instant est merveilleux, sachons en profiter comme il convient, sans excès mais sans réserve, donnons lui notre préférence. Sachons aussi accueillir nos émotions, nos sentiments et nos pensées,
car elles font parti de l'instant, mais ne nous y attardons pas. Si nos pensées deviennent insistantes, elles sauront prendre le pas et nous mettre en mouvement ! En fait, ce sera par le travail de notre conscience que nous ferons le tri de ce qui importe dans l'instant et de ce qui est sans importance.
L'instant n'est autre que l'état du Tao tel qu'il se présente chez nous à cet instant. L'accueillir, c'est donc accueillir le Tao, comme si nous accueillons un invité. Nous prêtons mille et une attention à son égard, nous le suivons du regard, nous anticipons son attente (non-action).
De plus, nous n'avons aucun désir vis à vis de l'état dans lequel peut se trouver l'Univers, nous l'accueillons tout entier et tel qu'il est. Aussi, accueillir l'Univers, accueillir l'instant c'est être sans désir sans projeter aucune vue sur ce qui devrait être. Nous sommes comme l'homme amoureux de sa femme, qui l'accueille, sans pour autant la désirer, car tel est l'amour vrai.
Sachons accueillir l'instant comme un amoureux accueille l'être cher.

vendredi 8 décembre 2017

Illusion


La vérité est dans l'ici et maintenant, le reste est illusion. C'est particulièrement vrai dans le fonctionnement du mental. Tout ce qui relève de l'imaginaire ou du souvenir est illusion. Et même, ce qui est distant de nous est illusion. Ainsi, lorsque je suis au téléphone avec autrui, la parole que j'entends est vérité, mais l'image que je me fais de cette personne est illusion.
Lors d'une conversation avec autrui, si nous tenons pour vrai un fait, c'est que nous avons été confronté à ce fait à un moment donné de notre vie, dans notre ici et maintenant, mais depuis il est devenu illusion, d'où notre difficulté à défendre cette "vérité".
Or nous avons souvent le désir de nous rattacher à nos illusions, comme si elles 'étaient des vérités. Cette volonté à laquelle on s'accroche n'est autre qu'un désir ordinaire. Lao Tseu nous invite à lâcher prise de ce désir comme de tout autre désir, pour parvenir à la vérité vraie loin des illusions. Ainsi pour accéder à la vérité Vraie, il faut se départir de toutes les petites vérités auxquelles on s'accroche. Lao Tseu aurait pu parler d'une Non-Vérité, la vérité ultime.
La vérité de l'ici et maintenant est un roc, d'une réalité inattaquable, mais elle est aussi ténue car remise en cause instant après instant. Qui n'a pas été confronté à cette éphémère vérité lorsque en présence d'un proche nous apercevons une étoile filante que l'autre n'a pas vu; "- si je t'assure, je l'ai vue là dans ce coin de ciel - Mais non, tu me fais marcher !" Ainsi est la vérité, fugace, remise en cause instant après instant. S'abandonner à cette unique vérité, ne pas s'y attacher est finalement la clef du bonheur, le Nirvana des Bouddhistes. Mais pour cela, il faut se désillusionner, et ce n'est pas facile !
Dans les conversations que j'ai avec mes collègues de bureau, nous discutons comme nous tous de la pluie et du beau temps, mais aussi de sujets plus tendus comme des sujets scientifiques. Je suis très
étonné de voir la force avec laquelle mes collègues avancent leurs arguments, moi seul ne sait rien et reste dans mon coin comme le petit enfant. Mais au final que reste-t-il de ces débats agités ? Qui a réellement changé de point de vue ? Chacun n'est il pas resté sur son illusion ?
L'illusion vient aussi de la perception de l'ego. Si nous centrons notre vie sur nous même, pour nous même, dans une perspective égoïste, nous ratons immanquablement le but qui est de se fondre dans l'Univers. Pour y parvenir il faut lâcher prise de ses désirs, de son arrogance, non, nous ne sommes pas au centre du monde ! Nous ne sommes rien, mais si nous parvenons à la conscience de ce rien, comme le dit Kalou Rimpoché, à ce moment là nous sommes tout, car nous fusionnons avec l'Univers. 
Conprendre que l'Univers vit en nous, depuis la nuit des temps, telle est peut-être la vérité, le reste n'est qu'illusion.

vendredi 1 décembre 2017

A qui ai-je l'honneur ?


A qui ai-je l'honneur lorsque je m'adresse à mon prochain ? Qui me répond ? L'ego ou l'être éveillé ? L'ego est assez commode à détecter, il ne parle que de ses intérêts personnels. L'être éveillé est à la fois plus simple et plus subtil. Si nous sommes animés de la volonté d'aider l'autre, nous l'aborderons avec compassion, et dans le cas de l'ego, nous serons prêts à aider. Dire à l'autre que l'ego est la cause de toute souffrance nous animera dans notre discours. En fait c'est le message qu'il convient de faire passer.
Lorsque l'on a affaire à un être éveillé, lui comme moi tentons de faire vivre l'Univers, notre regard est donc commun, nous sommes sur la même longueur d'onde, celle du vide qui émerge après que tous les attachements aient été lâchés. Cette vacuité de l'esprit est ouverte sur l'instant présent est offre ainsi naturellement un sujet de conversation, un sujet d'accord et souvent le début d'une amitié.
Ainsi, pour tous les êtres, nous manifestons notre compassion. Parfois, pour l'ego, notre compassion visera à faire cesser la souffrance, pour l'éveillé, notre compassion visera à faire vibrer le grand Tout qui nous anime. Dans les deux cas, nous sommes au service de la vie, au service de l'Univers. C'est de cette absolue dévotion dont parle Lao Tseu lorsqu'il nous dit ;  "la foi n'est pas la foi si elle n'est pas totale".
Ceci est vrai pour le Taoïste qui croise son prochain. Le reste du temps, ce même Taoïste ne s'ennuie pas. Il est attentif aux êtres, aux animaux qui eux aussi font vivre l'Univers. Et d'ailleurs, les animaux ayant un mental beaucoup moins développé que le notre sont eux naturellement éveillés. Le Taoïste est aussi attentif aux objets inanimés, il tente, quand cela est nécessaire, de rétablir l'harmonie entre ces diverses objets, et, si c'est la nature qui a créée cette harmonie, alors il ne fait rien, il la contemple. 
Autrement dit, chaque pas que nous faisons se fait en présence de l'Univers, et cet Univers n'est autre que celui qui est à l'oeuvre en nous même pourvu que nous ne laissions pas place à notre ego, et que l'autre ne laisse pas place à son ego.
Partout, nous sommes en présence de ce trésor que nous avons depuis notre naissance et que nous conservons en notre sein depuis lors, et qui se manifeste tout autour de nous sous forme d'objets divers, d'individus et de phénomènes. Découvrir ce lien entre toutes choses, c'est reconnaître le Tao dans son mystère. C'est lui accorder la place qui lui revient : "la mère des dix-mille êtres". Partout et en chaque instant, le Taoïste la vénère. Il est toujours émerveillé par sa faculté à façonner la diversité de l'instant présent.
Alors, la prochaine fois que vous rencontrerez un ami, un proche, ou un ennemi. ou même, que vous contemplerez un magnifique lever de Soleil, vous vous demanderez peut-être : "à qui ai-je l'honneur ?"

vendredi 24 novembre 2017

Optimisme

Lorsque l'on s'intéresse à l'être humain en général, force est de constater que peu suivent le Tao. Une majorité de nos congénères sont guidés (parfois même ballottés) par leur ego. Lorsque l'on sait les ravages que peut faire l'ego sur le psychisme et par voie de conséquence sur le physique, on mesure le désarroi dans lequel se trouvent nombre de gens. Ce qui est dommage, c'est qu'ils n'aient pas conscience de l'existence d'une voie de guérison. Faut-il pour autant s'en allarmer ?
Celui qui suit le Tao et qui se laisse guider par son instinct déprime-t-il ? Pas le moins du monde. Car suivre le Tao est joyeux. On découvre que l'esprit qui nous meut, celui qui vient d'instinct et qui naît du vide, n'est autre que celui du Tout, de l'Univers. Nous faisons partie intégrante de
l'Univers. Et cet esprit est bienveillant, il veut le meilleur pour nous, et il nous accompagne dans notre vie de tous les jours. Il est émerveillé de ce que nous pouvons faire pour lui, et il nous met en garde lorsque nous nous mettons en danger. Le Tao a horreur du danger. Car une situation, lorsqu'elle est dangereuse, met en oeuvre des déséquilibres énergétiques qui sont contraires à la loi de retour à l'équilibre qui est normalement la loi du Tao. Donc le Tao fuit le danger, et il en va de même de celui qui suit le Tao. Celui qui suit le Tao se contente de choses simples, il en savoure la beauté, le monde tel qu'il est le ravit, il est optimiste.
Bien sûr, cela lui arrive (et même très souvent) de croiser son prochain perdu dans un mental extravaguant. Il l'écoute alors avec bienveillance et compassion, il lui apporte son éclairage, et qui sait ? Peut-être que la graine ainsi plantée finira par germer chez l'autre. Et comme il a conscience que le Tao est déjà chez l'autre, l'homme du Tao est optimiste dans la faculté de retournement de son prochain. Car c'est bien d'un retournement dont il s'agit. Il convient d'abandonner l'ego, pour devenir altruiste. Cette conversion reste malgré tout rare, et le Taoïste s'ennuie parfois à écouter les divagations de l'ego de son prochain, mais l'enjeu est si important, qu'il attend de l'autre l'étincelle par
laquelle il pourra déclencher le feu purificateur.
Et le Taoïste, même s'il est sans désir, ne baissera pas la garde, il essayera de sauver son prochain à tout instant. C'est tellement joyeux d'être un représentant de l'Univers, que chaque occasion de montrer la voie à son prochain est bonne à saisir.
Le trésor que nous avons chacun de nous sous nos habits rustres, mérite d'être reconnu, et ce n'est  ni dans les biens matériels, ni dans les attachements que nous trouverons cette richesse, mais bien au plus profond de nous, dans cette vacuité dont tout émerge.

samedi 18 novembre 2017

Les bonno Zen


Dans le Zen, les bonno sont des attachements qui provoquent la souffrance.
En particulier on trouve : l'avidité, la haine, l'ignorance, l'égarement, l'orgueil, les vues spéculatives, les points de vue erronés, le scepticisme, le doute, la paresse, l'agitation des sens, l'impudicité, l'absence de conscience morale, de honte, la convoitise, l'attachement au devenir...
"Pour le Bouddha, la cause de toutes les souffrances est le désir et son expression amplifiée : l'avidité qui engendre la haine.Quand nous désirons fortement quelque chose, nous haïssons souvent tout ce qui nous empêche d'obtenir satisfaction[...]
L'ignorance provoque l'attachement a l'ego. Au lieu de nous voir comme des êtres de relation et d'interdépendance qui vivent en totale unité avec leur environnement, avec les autres, nous nous voyons comme des ego séparés. Nous protégeons "nos intérêts" et nous nous défendons contre ce que
nous considérons comme une menace; la haine et tout le cycle des bonno en découlent. Etant donné que nous menons une vie non-Éveillée, nous avons des bonno qui provoquent de la souffrance. Cette souffrance nous inspire de nouveaux bonno parce qu'on veut compenser nos frustrations, soigner nos blessures intérieures en désirant autre chose et on espère que ça va nous combler. Les bonno nourrissent les bonno qui se développent de plus en plus.
La pratique de la Voie du Zen c'est de commencer par faire marche arrière par rapport à ce processus. Dès l'instant où on abandonne un
bonno c'est une forme d'Eveil qui devient une stimulation pour un nouvel Eveil; une libération appelle une autre libération. C'est créer une sorte de cercle bénéfique par rapport au cercle vicieux des bonno. C'est pour cette raison qu'il est important d'expérimenter des petites libérations dans cette vie, même si ce n'est pas un grand satori.[...] 
Maitre Nyojo disait "A chaque fois que vous abandonnez un bonno, c'est comme rencontrer Bouddha face à face." Dans l'instant même du lâcher prise vous devenez Bouddha vous-même. Parfois on dit : "les bonno sont l'Eveil". C'est une formule qui a eu beaucoup de succès dans le zen parce que cela peut être compris complaisamment. On se dit:"Si les bonno sont le satori, plus j'ai de bonno plus grand sera mon satori ! [...]
Il faut nuancer les besoins et les désirs par rapport aux bonno. Bouddha n'a jamais prôné la mortification ou l'ascétisme. Il y a des besoins qui sont normaux, sains et naturels et ce n'est pas du tout un bonno de les satisfaire. Ce qui transforme ces besoins en bonno c'est le fait de s'y attacher excessivement."

extrait de Sutras Zen de Roland Yuno Rech

On voit que les bonno zen sont très voisins du désir de Lao Tseu. La notion de Non Désir de Lao Tseu n'implique pas que tous désirs disparaissent. Les désirs dont on doit se départir sont ceux relatifs à l'ego. D'ailleurs le seul désir d'être sans-désir est un désir puissant mais qui ne grandit pas l'ego. Ainsi les désirs altruistes et dénués d'ego tiennent tout à fait leurs places dans le Non-Désir. Aussi, si vous êtes animés d'un tel désir, voyez ou cela vous mène, mais soyez prêt à lâcher prise, ne tentez pas de heurter le Tao. 
   

samedi 11 novembre 2017

Le Temps


"Le présent est le seul temps qui existe". Ce sutra de méditation est d'une incroyable justesse ! On ne peut dire plus vrai : le passé n'existe plus, et le futur nous réserve autre chose que ce que nous imaginons. En revanche, le présent est là bien ancré, offrant en permanence la possibilité d'être ou d'agir.
Par ailleurs le temps d'un adulte parait beaucoup plus court que celui d'un enfant. Il faut dire que l'enfant vit dans le présent, son attention est tournée à cent pour cent vers le présent. L'adulte, lui réfléchit, cogite, ce qui le sort du présent, et l'emprise dans le temps lui échappe.
En fait, il n'y a pas de temps, les phénomènes se déroulent les uns a côté des autres nous donnant l'illusion du temps. Par exemple, la trotteuse d'une montre fait un tour de cadran, et nous disons qu'il s'est écoulé une minute. Tout cela parce que la trotteuse est d'une régularité sans faille, alors cela nous
donne une mesure pour l'écoulement des phénomènes, mais ceux-ci se déroulent inexorablement. L'Univers est en mouvement voilà tout ! On ne peut figer ce qui doit revenir à l'équilibre, on ne peut figer le Tao. Tout est en perpétuelle recherche de l'équilibre. Même la bombe du terroriste explose pour revenir à l'équilibre. Un cyclone aussi puissant qu'Irma se vide de son énergie pour retrouver l'équilibre, bref les phénomènes sont mus par un principe qui est celui du retour à l'équilibre après avoir accumulé de l'énergie (énergie solaire emmagasinée dans l'océan dans le cas du cyclone). Mais l'énergie vient toujours d'un autre phénomène (réaction nucléaire au centre du soleil...gravitation...) de sorte qu'on ne peut trouver l'origine des phénomènes qui passent et repassent au fil du temps. En physique on recense a peine 4 ou 5 forces responsables des phénomènes comme la
gravitation ou les forces electro-magnétiques, les interactions forte et faible. Ceci veut dire que les phénomènes ont des causes relativement semblables. Et lorsqu'un déséquilibre du à une des forces physiques intervient alors la nature (le vide présent autour des atomes) impose un retour à l'équilibre. De plus les phénomènes sont interdépendants; le cyclone est du à la chaleur de l'eau elle même due aux rayons électromagnétique du soleil, dont l'énergie vient des réactions nucléaires au cœur de l'étoile, qui elles même viennent de la gravitation.
Alors certes, nous vieillissons, mais ceci vient du fait que petit à petit nous perdons de notre énergie vitale dans le cadre de notre retour à l'équilibre, de notre retour au repos que l'on nome la mort.
Certes, il semble y avoir une discontinuité entre la vie et la mort, mais en réalité tous les phénomènes sont continus. Un sage qui ne se sera encombré d'aucun attachement traversera l'épreuve de la mort sans discontinuité, aussi dit-on qu'il est immortel.
Ainsi la seule réalité est celle des phénomènes et non celle du temps. Le taoïste utilise l'instant pour non-agir. C'est à dire qu'il favorise le mouvement du Tao, le retour à l'équilibre. Et s'il ne peut rien faire, il ne s'active pas, il ne fait rien. Et s'il pourrait agir par calcul, par cogitation du mental, il s'abstient tant il sait que cela est contraire au Tao. 

vendredi 3 novembre 2017

Interdépendance


L'homme ordinaire est seul au monde. Même ses proches ou ses amis sont vécus comme étant séparés de sa personne. Il y a lui et le monde extérieur. Plus il y pense, plus il y réfléchit plus cette peau qui le recouvre constitue une frontière nette entre le monde et lui. Pour mieux vivre cet isolement, il se constitue un ego fort, une personnalité avec ses désirs et ses envies, mais aussi ses peurs, ses aversions, puis ses attachements. Et son ressenti le conforte dans cette idée d'être seul au monde. 
L'homme qui suit le Tao quand à lui est sans désir et sans agir. Il lâche prise de toute envie, il se
départit de son ego. Il fait alors face à la vacuité qui siège au plus profond de lui. Il découvre l'existence du Tao et son incroyable richesse. Il conçoit, mieux il vit, ce lien qui l'unit au monde. Il n'est pas séparé de l'Univers, il en est un terminal vivant. Cette interdépendance qui l'unit avec le monde est un trésor inestimable. Il sait que les petits différents qu'il peut encore avoir avec autrui sont liés a leur ego, aussi, il les accepte par compassion. 
L'interdépendance, ce lien qui unit tous les êtres vivants, mais aussi l'Univers des objets, est directement l'émanation du Tao. C'est pourquoi y être connecté et le vivre est une chance inestimable. Pourtant, l'homme ordinaire qui s'accroche à son ego possède cette connexion, mais il ne peut pas la vivre car son ego prend le dessus. Laisser place au Tao dans sa vie est la meilleure attitude
que l'on puisse avoir, car elle permet de rétablir l'ordre cosmique dans son corps et dans son entourage. Ce calme paisible qui s'installe alors en nous permet d'affronter toutes les épreuves. On est en accord avec l'ordre cosmique. On n'est pas blindé, bien au contraire, notre sensibilité est accrue. On vibre alors aisément avec les événements de la vie, on pleure souvent, mais de joie.
C'est pourquoi vivre le Tao est la meilleure des thérapies. Car lorsque l'on vit à l'unisson de l'Univers, on harmonise son esprit, on harmonise son corps, et l'on n'a que peu besoin du mental qui pollue la conscience de l'homme ordinaire. 
Le lieu dans lequel, le Tao peut se ressentir de façon privilégiée est la conscience. C'est elle qui, si
elle n'est pas polluée par la petite litanie du mental, est le siège de la vacuité essence même du Tao. La conscience débarrassée du mental est un lien direct avec l'Univers. C'est pourquoi l'homme du Tao s'évertue à conserver la vacuité de la conscience. Car dans cette vacuité peuvent s'exprimer les besoins de l'Univers. Et l'homme du Tao y subvient de bonne grâce. Cela ne dépend pas de lui mais est bon pour tout le monde. Il agit certes, mais de manière altruiste, c'est cela le Non-Agir. Ces actions qui émanent du vide de la conscience et qui sont directement liées a l'Univers sont le fruit de cette interdépendance qui nous relie au monde, c'est pourquoi ce vide est si vivant, si précieux. 

vendredi 27 octobre 2017

Le Zen et le non désir


Nous arrivons souvent à la pratique de zazen avec toutes sortes de motivations, d'attentes. Lorsque l'on franchit la porte du dojo, il est important de laisser tomber toutes les idées que l'on a pu se faire au sujet du Zen et surtout, d'abandonner toute attente d'obtention de quoi que ce soit. Généralement on n'est pas tout à fait satisfait de sa vie et l'on attend que la pratique de zazen vienne combler cette insatisfaction et c'est justement cette attente d'être comblé qui crée le manque. Ce manque consiste à ignorer la véritable nature de notre existence telle qu'elle se manifeste dans la pratique de zazen, lorsque l'on cesse de poursuivre ses pensées et de vouloir saisir quoi que ce soit.


extrait de Sutras Zen de Roland Yuno Rech

vendredi 20 octobre 2017

Enseignement ?


Faut-il être diplômé d'un doctorat es spiritualité pour pouvoir prétendre à l'éveil ? Force est de constater que ce n'est pas donné à tout le monde, alors faut-il connaître une multitude de règles pour suivre la voie ? Bouddha nous a offert son dharma, un enseignement parsemé de nombreux exemples et dont le but est de délivrer l'homme de l'ignorance. Et Bouddha, contrairement à Jésus a pu disposer d'une longue vie pour peaufiner ce dharma. D'ailleurs, pour reprendre l'exemple de Jésus, l'étude du nouveau testament appuyé par l'ancien testament est nécessaire à tout bon Chrétien pour devenir disciple de Jésus soit quelques milliers de pages écrites petit !Pas simple pour ainsi dire ! Et le Tao dans tout cela ? De
nombreux exemples nous ont été donnés par Lie Tseu et Tchouang Tseu, mais l'enseignement à proprement parler concernant le Tao nous est donné par Lao Tseu. Et là, il n'y a que 81 petites pages ! Rares sont les Thèses en spiritualité qui soient aussi concises. C'est que le Tao, c'est simple. Lao Tseu nous dit que c'est la voie la plus large... Alors pourquoi l'homme ordinaire n'y adhère-t-il pas ? Lao Tseu nous apporte la réponse : l'homme ordinaire aime cheminer sur les chemins de traverses. 
Alors, pourquoi est-ce si simple avec Lao Tseu ? Et bien tout simplement parce qu'il suffit de suivre
le Non-Désir et le Non-Agir pour être immédiatement sur la Voie. Alors, si l'on veut appeler ça un enseignement, je veux bien, mais moi j'appelle ça plutôt du lâcher prise. Cet enseignement très simple donne des résultats très vite, mais attention, on ne se débarrasse pas de ses désirs en un claquement de doigts, et on n'agit pas tout de suite dans le sillage du Tao. 
Alors la question que je me pose, pourquoi est-ce si simple avec le Tao et si laborieux pour les autres spiritualités ? Bien sûr vous pouvez continuer à croire que la spiritualité est un Everest. Mais ce que j'affirme ici, c'est que l'accès est très simple. Nul n'est besoin de se familiariser avec un interminable indexe de mots en sanskrit, ou de se soumettre à une litanie de règles Islamique.
Bien entendu, l'éveil n'est pas instantané. Pour y parvenir l'homme ordinaire doit dégraisser son ego. Et cela, en diminuant ses désirs, l'effet est garanti.  

samedi 14 octobre 2017

Un accès immédiat


S'il n'est pas aisé de se maintenir au contact du Tao lorsque l'on décide d'entrer sur la Voie. L'accès n'en est pourtant pas moins immédiat. Quelque soit notre ego, quelle que soit notre force de caractère, nous disposons d'un accès immédiat au Tao. En effet, le Tao est en nous, nous le partageons avec l'Univers, il est là, prêt à être suivi. Alors comment faire pour bénéficier de cet accès immédiat ? C'est là que l'enseignement de Lao Tseu est très précieux. Non désir, et non agir, tout passe par ces 4 petits mots, et pour résumer; lâcher prise de tout attachement, même de sa volonté d'agir. Si nous regardons bien, si nous questionnons notre fort intérieur, c'est quelque chose que nous pouvons faire tout de suite, là, ici et maintenant. C'est le début, après il faut tenir sur la durée. Là c'est moins
évident tant nos désirs ont la peau dure.
Le Bouddha Bleu me l'avait bien dit lors d'une vision que j'ai eu voici 13 ans : "tu vois cette page blanche, tu peux y revenir à chaque instant, c'est très important !". La page blanche du lâcher prise total est disponible instantanément, elle est là prête à nous ressourcer. 
Alors, je vous invite à vous ressourcer tout de suite, là, ici et maintenant, sans plus attendre. Lâcher prise de ce texte que vous êtes en train de lire, abandonnez-vous à vos pensées, ne vous y attachez pas, laissez les filer comme les nuages dans le ciel, lâcher prise jusqu'à ce que le calme l'emporte sur l'agitation Vous y êtes, vous ne pensez plus à rien ? Bravo ! C'est cet état d'esprit qui reflète le Tao. Ce n'est pas plus compliqué (j'en vois qui sont déçus !). Ce calme est le début de la paix, de la sérénité. Ce n'est pas plus compliqué que cela.
Cette pratique commence, elle ne doit plus vous quitter, c'est là le secret du Tao. Et c'est ce qu'il y a de plus simple à faire (lâcher-prise)  Le Tao n'est pas une pratique élitiste ! Elle vas vous inciter petit à petit à vous départir de votre ego. Vous allez voir le monde sous un nouveau jour. L'angle de vue est celui du partage, il n'est plus celui de la prédation. On apprend à user de tout sans abuser. On devient un citoyen de l'Univers, et au final; on devient l'Univers lui-même, on n'est plus séparé, on fusionne.
Et cette fusion a toujours été, nous ne nous en étions éloignés que par la place qu'avait pris notre ego, mais l'Univers avait toujours été là, disponible, d'un accès immédiat. 

vendredi 6 octobre 2017

Bonheur


Qu'est-ce qui fait le bonheur ?
L'accumulation de richesses ? Nombre de souverains suicidaires sont là pour nous démontrer le contraire.
Le manque de richesses matérielles ? De nombreux SDF sont malheureusement malheureux dans leur vie.
L'amour ? L'amour physique ne rend heureux qu'un temps.
Le grand amour peut combler toute une vie, on vit pour l'autre, on vit par l'autre...
Mais tout le monde n'a pas la chance de trouver l'âme sœur (comme l'on dit).
Pour ceux qui n'ont pas cette chance, le Tao s'offre comme un fruit mûr. En ce sens qu'il comble de joie celui qui le suit. Il éveille les sens, il emplit la vie de petits bonheurs simples rendant le Taoïste toujours plus émerveillé de ce dont le Tao est
capable. Et, comme le dit Lao Tseu, le Tao est insondable, inépuisable. Ce bonheur se conquiert dans l'instant présent, sans avoir d'idée préconçue de l'instant qui va suivre. A ce jeu, on est sans cesse surpris de ce qui se passe dans notre vie. Et si l'on ne comprend pas toujours ce qui nous arrive dans l'instant, on est souvent ravi après coup de saisir la justesse de ce qui s'est produit dans le pourquoi et le comment. Mais le vrai Taoïste ne s'embarrasse même plus de telles considérations tant il fait confiance dans l'instant présent et ne se soucie plus des liens de temporalité. C'est pourquoi il ne fomente aucun désir sur le futur. Et ne cherche en aucun cas à agir pour modifier le cours du Tao.
C'est cette sagesse que Lao  Tseu nous enseigne, et il l'étend à ce que pourrait être le destin d'une petite bourgade dont il serait le régisseur.

"Si j'avais un petit royaume d'une faible population et comptant une dizaine ou une centaine d'homme habiles, je m'abstiendrais de les employer. Je veillerais à ce que le peuple comprît la gravité de la mort et n'émigrât pas loin. Bien qu'ayant des barques et des chars, il n'en userait pas; possédant des armes et des cuirasses, il ne s'en servirait pas.
Je ferais en sorte qu'il revienne à l'usage des cordes nouées. Il trouverait sa nourriture savoureuse, beaux ses vêtements, paisible ses demeures, pleines de charme ses coutumes.
Quand bien même les habitants d'un hameau frontalier et ceux du pays voisin pourraient se voir, entendre les chants de leurs coqs et les aboiements de leur chiens, ils atteindraient la vieillesse puis la mort, sans qu'il y ait eu de visites réciproques."

Ainsi, depuis 2600 ans, on sait que le bonheur est dans la simplicité. C'est ce que tente de mettre en oeuvre le petit pays himalayen du Bhoutan avec son BNB; Bonheur National Brut. D'autres grandes nations, telles que les USA, la Chine ou l'Europe en sont encore au PIB, Produit Intérieur Brut, pour juger de l'efficacité de leur économie, qui comme on le sait ne fait pas le bonheur.
😊😊😊  

vendredi 29 septembre 2017

Simplicité volontaire


"La civilisation dans le vrai sens du terme ne consiste pas à multiplier les désirs mais à les réduire volontairement. Cela seul instaure le vrai bonheur et le contentement tout en accroissant notre capacité de servir."

Gandhi

Dans cette citation, Gandhi nous montre le chemin du Non-Désir et va jusqu'à la notion de "servir" qu'il ne faut pas voir comme une action délibérée et égoïste, mais comme la volonté de servir le Tao, l'universalité de l'homme. Cette "volonté" sans désir mène le Taoïste à une vie simple sans autres extra que ceux que lui procure une vie proche du Tao. Car ce dernier est plein de surprises et de paradoxes. La vie du Taoïste n'est donc pas banale, elle est simple certes mais pas insipide, tout au contraire! Etant sans désir, l'homme du Tao ne passe pas à côté des choses simples, leur sens fait vibrer son âme humble.
L'amour des choses simples remplit de bonheur. Aimer véritablement, c'est appréhender sans désirer. Car le désir cherche à s'accaparer de façon égoïste. Aimer, c'est être en harmonie avec l'autre, c'est être en harmonie avec l'Univers. Ainsi les amoureux de la vie savent apprécier les choses simples et en retirent un bonheur indéfectible. Cette vie simple délibérément choisie, on pourrait dire délibérément désirée, mais c'est l'unique désir du sans-désir, cette vie est la vie merveilleuse qui anime l'éveillé. Car vivre sans désir propre fait disparaître l'ego, fait disparaître le moi, qui pourrait encore avoir des désirs. Ainsi le sans désir vit dans un monde non duel, il n'y a plus de frontière entre lui et le monde, il n'est pas séparé de l'Univers, seulement une de ses ramifications.
Mener une vie simple ne veut pas dire être simple d'esprit, en effet la vie simple que mène le Taoïste est jalonnée d'agréable surprises qui se gravent en son cœur de manière impérissable. Toutes ces surprises sont pour lui l'école de la vie, il y a souvent une bonne leçon à en tirer, et ainsi la vie du Taoïste s'enrichit instant après instant.
A l'inverse, les désirs de l'homme le poussent à rechercher des objets qui sont déjà connus ou imaginés car désirés. L'assouvissement du désir est donc un acte pauvre en découverte car déjà imaginé par le mental. Et du reste, l'objet du désir est bien souvent inférieur à l'image mental que l'on s'en était fait, c'est donc une frustration qui nous envahit et non le bonheur. Dans tous les cas ce n'est pas une expérience très enrichissante.
Vive le bonheur enrichissant d'une vie simple. 

  

vendredi 22 septembre 2017

Egoïsme


L'homme ordinaire agit pour ses intérêts personnels. Le capitalisme est fondé sur ce principe. Et c'est le capitalisme qui l'a emporté en ce début de XXIème siècle. Il faut dire que les tentatives de communismes se sont soldées par des totalitarismes qui œuvraient dans l'intérêt d'une minorité de personnes. 
Est-ce à dire que la nature humaine est égoïste ? On est en droit de se poser la question.
L'enfant naît avec une conscience, cette conscience est neutre, ni égoïste ni altruiste, elle lui permet d’appréhender le monde tant "extérieur" qu'"intérieur", malheureusement pour lui, il fait l'expérience d'agressions venant de "l'extérieur", son frère ou sa sœur qui le rabrouent, son père qui le gronde, son petit copain qui veut le même jouet que lui... Sans compter ce soleil qui lui fait mal aux yeux ou ce caillou dans sa chaussure. 
Bref une partie du Monde l'agresse alors qu'il n'a rien demandé à personne. L'enfant en tire alors une conclusion qui va révolutionner sa personne : il vit séparé du monde extérieur. Et ce faisant il perd la neutralité de sa conscience. 
Une majorité de personnes en restent là. Oubliant jusqu'à l'existence de leur conscience. Le mental se met à tout calculer en fonction des intérêts personnels. Il imagine des stratégies, pour rétablir le bonheur de l'enfant, mais souvent, il imagine le pire pour permettre la survie de l'enfant. Ceci amplifie le stress éloignant du bonheur. Par exemple "que faire si la maîtresse me gronde ?" "prendre ce vélo est tentant, mais si je tombe aïe aïe!" 
Petit à petit, l'enfant va apprendre à vivre sous l'emprise de son mental et son stress va croître. Oh, le mental n'apparaît pas comme un tyran car il calcul dans le noble but de notre intérêt personnel mais petit à petit il use notre psychisme pouvant aller jusqu'à la tentative de suicide. Car le mental envisage toujours le pire. Pour nous sauver certes ! Mais vivre dans la perspective du pire n'est pas simple et même angoissant. 
Un certain nombre de personnes ont fait l'expérience d'un mental envahissant. Certains se contentent de vivre avec cette névrose, d'autres cherchent à en guérir. Et la solution est de faire réémerger la conscience par dessus le mental, et d'observer ce dernier grâce à la conscience. La conscience étant neutre, elle ne recherche pas nécessairement l'intérêt personnel. Elle est sans désir. Et c'est là que toute la différence se fait ! Un rayon de soleil envahit votre perception du monde. C'est ce que les spiritualités du monde entier qualifient d'éveil.
C'est pourquoi vaincre son égoïsme est une voie vers l'éveil. Cela inclue l'altruisme, l'amour et la compassion. Et être sans désir est l'outil pour progresser sur cette voie.


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