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samedi 30 janvier 2016

Du Désir à la Joie ; 14 : La Voie


Chapitre 14 : La Voie (du Non-Désir)


Nombre de nous vivent dans la souffrance. Qu'elle soit physique ou mentale, qu'elle provienne de maladies, ou de mode de vie, la souffrance peut devenir insupportable. Aussi, quand notre médecin n'y peut rien, nous sommes tentés de nous porter vers des guérisseurs, vers la médecine parallèle. Pourtant, il y a derrière notre souffrance un mal bien ordinaire, mais peu reconnu comme tel : le Désir. Celui-ci nous ronge à tout moment : nous voulons guérir, nous voulons ne plus souffrir, nous voulons gagner de l'argent, nous voulons que le feu passe au vert, nous voulons embrasser cette jeune fille, nous voulons, nous voulons... Sans cesse il y a ce désir qui nous ronge. Si nous n'y prenons pas garde, nous allons de frustrations en frustrations, la souffrance est garantie. Face à ce problème, il existe une solution radicale: le Non-Désir, cette solution, Lao Tseu nous assure qu'elle mène à l'ultimme réalisation.  

Il existe plusieurs façons de parvenir à la réalisation. Chaque façon d'y parvenir est une Voie, il y a donc presque autant de voies qu'il y a d'individu. Autant de voies qu'il y a d'ascèses ou de métiers. En Inde, chaque Gourou propose de parcourir une Voie qui lui est propre. En occident, les religions, avec leurs rites, leurs pratiques constituent encore autant de voies possibles. Aussi le Taoïsme de Lao Tseu en est une. Et c'est heureux, car Tao veut dire Voie et non pas Dieu. Des nombreux conseils de Lao Tseu, nous avons décidé de suivre l'un des plus efficaces : le Non-Désir. Et nous avons constaté qu'à lui seul, il constitue une voie vers la réalisation, qu'à lui seul, il pouvait nous apporter Joie, Paix, Plénitude, Bonheur et Sérénité. 


Du désir nous passons à la Joie. Des tumultes de notre mental, nous passons à la paix de notre conscience. Du fonctionnement incontrôlé de notre cortex, nous passons au calme de notre cerveau reptilien. Dit comme cela, cela parait simple, rationnel. Mais c'est oublier le rapport qu'a notre cerveau reptilien avec le Tao, c'est à dire ce qui se passe dans l'instant présent, entre notre corps et notre environnement. Car notre corps, sa moelle épinière et le cerveau reptilien ainsi que nos diverses perceptions agissent comme une antenne qui nous renseigne de façon brute mais exacte sur le monde et l'évolution du Tao qui nous concerne. En effet, le Tao ne se limite ni au monde, ni à notre corps. Il y a une continuité du Tao entre notre corps et le monde extérieur. Cette continuité c'est la fusion entre l'extérieur et l'intérieur, nous ne sommes pas séparés, c'est ce que les asiatiques appellent la non dualité. Nous ne faisons qu'un avec l'Univers. Nous sommes comme les vagues de l'océan. Chacune est une et indivisible, pourtant elles sont toutes constituées de l'eau de l'océan. Et bien l'Océan, c'est le Tao, et les vagues représentent chacun d'entre-nous.


Ainsi, le Tao est partout, et il communique avec nous, pour peu que notre mental soit calme, nous pouvons le percevoir. Or ce sont les désirs qui agitent notre mental et nous soustraient à l'instant présent. Aussi nous devons avoir comme seul désir, celui d'être sans désir. Paradoxalement, c'est d'être sans désir qui va nous apporter le Bonheur, et non pas courir après de multiples désirs. De la sorte nous perdons l'objet du désir, mais nous gagnons le Tao, sa Paix, sa Sécurité, sa Joie.

Le vide du mental que nous obtenons par des techniques comme la méditation, ou encore par un respect stricte du Non-Désir nous permet de faire cœur avec le Tao, nous sommes dans son intimité. Cela nous confère les pouvoirs de l'Univers. Et ce dernier ne souhaite que son propre bien, et par conséquent le notre. Tout naturellement nous discernons la bonne action, celle qui va vers l'équilibre, et que Lao Tseu appelle le Non-Agir, car celle qui calque de près l'action de l'Univers, du Tao. Nous sommes en osmose avec le Cosmos. La question n'est donc plus qu'est-ce que je désire égoïstement, mais qu'est-ce que l'Univers qui me porte désire ? Il s'agit de nous mettre dans la peau du Tao, ou tout simplement reconnaître que nous faisons humblement partie de ce principe Universel qu'est le Tao, et de ne pas aller contre (par égoïsme).


La voie du Tao est la plus large, nous dit Lao Tseu, mais l'homme ordinaire lui préfère les chemins de traverse. En effet, d'ordinaire, nous courrons après des objets désirables, et sommes prêts à tout pour les obtenir, alors qu'il suffirait de lâcher-prise de nos désirs pour que nous retrouvions le calme de la Voie, le calme du Tao.

Quand nous tenons le Tao et que nous faisons corps avec lui, nous sommes plus riches que Crésus. Car tout l'Univers est à notre porté. Pourtant, paradoxalement, nous sommes les plus humbles, les plus économes. En effet, l'Univers se meut avec réserve et parcimonie. Il ne fait que mouvoir l'énergie dans le sens vers lequel elle doit s'écouler. Nous suivons cet ordre des chose avec fidélité. 
La Voie du Non-Désir nous incite naturellement à plus d'humilité, a être transparent vis à vis de l'Univers. Humble signifie laisser passer nos besoins après ceux des autres, après ceux de notre environnement. 


Pour nous laisser porter par l'Univers, nous devons lâcher-prise de nos désirs jusqu'au plus petit d'entre eux. Fini notre désir de passer devant une file d'attente, fini notre désir de nous voir attribué la plus grosse part de gâteau, fini notre désir d'avoir chaud lorsqu'il fait froid... Il faut que nous fassions avec ce qui se présente et que nous tentions de subvenir à nos besoins avec parcimonie. Il est intéressant de constater que souvent le fait de lâcher prise nous amène ce qui aurait pu être l'objet du désir, comme par exemple la plus grosse part de gâteau. Mais faisons confiance à l'Univers pour opérer la répartition la plus juste. En l'absence de conflit entre plusieurs désirs, lui seul connaît les tenants et les aboutissants qui justifient la répartition qui s'opère entre les diverses parties. Et son attribution, si elle n'est pas contrecarrée par un égoïsme sera des plus juste. Car le Tao s'efface face au désir, il ne s'impose pas, il pratique le Non-Agir. Et c'est ainsi que l'homme fidèle au Tao et au Non-Désir pratique lui aussi, pour être efficace, et en harmonie avec l'Univers, le Non-Agir.

L'homme du Tao ne désire donc rien et n'agit pas de peur de perturber l'équilibre de l'Univers. Tout au plus agit-il pour aider l'Univers à retrouver un équilibre perdu. Il fuit les conflits et ne désire pas s'interposer, sauf si l'équilibre de l'Univers est en cause (comme par exemple l'aide envers les juifs lors de la seconde guerre mondiale). Il se fait discret et n'aide son prochain (à la réalisation du Tao) que si celui-ci le demande. Il recherche la solitude et préfère la campagne à la ville. Libre de tout désir, il se recueille dans la sérénité, l'harmonie, la paix et la joie. Car ne faire qu'un avec le Tao est Joyeux. Le Tao apporte la sécurité nécessaire à un développement harmonieux. Le Tao apporte la sérénité nécessaire à la Paix. Le Tao apporte le sentiment d'Amour de l'Univers. Ceci est on ne peut plus logique vu que "l'individu" et l'Univers ne font plus qu'un. S'aimer sois-même c'est aimer l'Univers sans faire aucune exception, c'est ce que l'on appelle l'Amour Inconditionnel.


Ainsi donc, notre Voie (le Tao) part de la souffrance qui vient du Désir, et lorsque nous n'en pouvons plus de porter notre fardeau, si un basculement s'opère et que nous lâchons-prise de nos désirs, et que nous nous engageons sur la Voie vertueuse, le seul fait d'abandonner nos désirs va naturellement purifier notre personne, jusqu'à retrouver les bases qui étaient les nôtres quand nous étions petit enfant : spontanéité et Joie qui nous amènent la Paix et la sérénité.

Naturellement, le Non-Désir nous conduit à la Joie et à notre épanouissement spirituel. Les mécanismes de la transformation sont assez simples et ils découlent tous vertueusement de notre aptitude à pratiquer le Non-Désir. 

samedi 23 janvier 2016

Du Désir à la Joie : 13 : La Joie


Chapitre 13 : La Joie


Ainsi, nous nous sommes libéré de tous nos désirs, nous sommes passés au delà des souffrances, nous avons appris à lâcher prise, notre mental s'est purifié, et nous avons trouvé la paix nécessaire pour vivre l'instant présent dans une unité retrouvée. Et de fait, l'Univers nous accueille, il n'est pas agressif. Nous l'accueillons en retour dans un amour si vaste que nous ne croyons pas en être capable. Car l'amour de tout, sans aucun rejet, cet amour inconditionnel est le plus beau qui soit.

Dans ce climat, qui est devenu favorable, la Joie peut s'installer. Non qu'elle ait été absente - elle a toujours été là - mais elle était masquée par nos désirs, nos espoirs, nos souvenirs, nos pensées. Désormais, seul compte le point de vue du Tao, seul est à l'oeuvre le principe de l'Univers. Nous nous associons à cette tâche dans la Joie de l'acte bien accompli. Cette oeuvre se fait dans la spontanéité de l'instant présent, dans la Joie de vivre pour le moment présent. Il est possible que pour accomplir notre tâche, il faille réfléchir et utiliser notre mental, dans ces conditions, nous nous y plions de bonne grâce tout en restant concentré sur l'instant présent.


Contrairement à ce qu'on pourrait croire, s'associer au destin de l'Univers n'est pas un fardeau. Il s'agit de se laisser emporter par le courant de la vie, dans un total lâcher prise. C'est donc tout le contraire de la difficulté. Lao Tseu dit que le Tao est la voie la plus large, la plus facile, mais que l'homme aime emprunter des chemins de traverse. Savoir que l'on est sur la voie la plus large, la plus gratifiante, fait naître en nous un intense sentiment de Joie. Nous sommes un peu comme un chevalier qui reçoit le Saint Graal. Mais tout cela se fait dans l'intimité de l'être sans tambour ni trompette.

Qu'est-ce qui pourrait nous procurer de plus grande Joie que d'avoir retrouvé l'Unité avec le Grand Tout ? Savoir que Son point de vue est désormais le notre, et que notre point de vue est désormais le Sien est le plus beau cadeau que nous apporte le Non-Désir. Sans aucune attente, nous sommes totalement ouvert à ce qu'il advient, et de fait notre action peut être qualifiée de Non-Action tant nous sommes à l'écoute de l'Univers, et tant nous nous effaçons devant lui. Encore une fois, cela ne veut pas dire que l'on ne fasse rien. Lao Tseu nous dit que lorsqu'on doit prendre part à un contrat, le Saint homme en accepte toujours la moins bonne part. Et, de fait, lorsqu'une action, une corvée doit être mise en oeuvre, nous nous devons d'y participer, et d'en accepter la tâche la plus rude. Il vaut mieux en effet que l'Univers s’acquitte de cette tâche plutôt que quelqu'un qui renâclerait à la tâche.


Le sentiment de Joie, de Paix intérieure est sous-jacent, il est accessible. La raison en est que c'est le sentiment qui reste lorsqu'on fait taire le mental. Il s'agit de ne plus être un accro du cortex, et de lui préférer le calme du cerveau reptilien. Les quelques intuitions que fournit ce cerveau sont rares, pertinentes et dans le cadre du moment présent.

Il est possible de voir dans cet éveil l'oeuvre bienfaitrice de Dieu, mais en réalité, la structure de notre cerveau suffit à expliquer la Joie du Non-Désir. Aussi Dieu est peut-être derrière tout cela, si le Grand Tout est synonyme de Dieu, mais le Tao principe premier de toute vie est lui aussi au coeur du mystère. Ce qui est vrai, c'est qu'il existe une dimension mystique à la Joie du Non-Désir. C'est ce que les Bouddhistes appellent l'éveil et les Bouddhistes Zen le satori. En fait, c'est la façon de voir le monde qui change : on ne voit plus le monde avec le regard prédateur de l'ego, mais au contraire, avec humilité, on a le regard du Grand Tout, on se fond avec lui. Et ce comme la goutte d'eau se fond dans l'Océan.


dimanche 17 janvier 2016

Du Désir à la Joie : 12 : L'amour inconditionnel


Chapitre 12 : L'Amour Inconditionnel


Une fois uni au Tao, à l'essence du Monde, nous aimons ce monde comme nous même, nous ne sommes pas séparés du Cosmos, nous en aimons toutes les parties comme des émanations de nous-mêmes. Nous portons un regard attendri sur les forts et admirons les faibles. Nous sommes prêts à voler au secours de notre prochain, et lui indiquons avec calme la voie qui nous a tant apporté.

Nos ennemis ne sont plus considérés comme tels, mais au contraire comme des opportunités pour progresser sur la voie. Face à ces ennemis, nous nous devons d'élargir notre propension à accueillir. Une fois ces derniers ennemis acceptés, nous sommes prêts pour le geste célèbre de Jésus : "tendre l'autre joue". En effet, aimer son prochain comme sois-même est la base de l'Amour Inconditionnel. Le Sage va jusqu'à vouloir le bonheur du moustique en se laissant piquer de bonne grâce.


Cet Amour transfigure notre vision de l'Univers : nous sommes au royaume des cieux. D'un seul coup, tout trouve sa place, et nous ne voudrions pour rien au monde bouleverser cet ordre établi. Pourtant, nous pratiquons le Non-Agir en aidant l'Univers à s'accomplir. Nous ne faisons rien d'autre que ce qui doit s'accomplir naturellement. Ce non-acte est un acte très puissant, car derrière lui se trouve toute la force de l'Univers. Aimer le Monde dans sa globalité nous aide à en comprendre les rouages, et nous autorise un Non-Agir efficace.

L'amour que porte Jésus pour le Monde est l'un des plus beaux exemple d'amour inconditionnel. Il est allé jusqu'à donner sa vie pour l'humanité, pour le Monde. D'autres, comme Socrate ont fait de même. Leur amour du prochain était si fort que leur oeuvre devait perdurer au delà de la mort. C'est le propre de l'Amour que de résister à toutes les attaques, y compris celles du temps. Jésus guérissait les malades de toutes les origines, de tous sexes et de tous ages, pour lui tous méritaient la guérison sans condition. Sa foi était telle qu'il accomplissait des miracles, le fait est qu'il allait dans le sens de l'Univers, et que ce dernier lui rendait bien.


De nombreux sages indiens ont aussi fait preuve d'Amour Inconditionnel, je pense à Ramana Maharshi qui vivait très modestement dans l'Amour du prochain. Gandhi était aussi un exemple de compassion envers ses ennemis. Sa Non Violence est à elle seule une école de sagesse. C'est que l'Amour Inconditionnel donne une force incroyable. En effet, c'est l'énergie de l'Univers, lui-même qui est sous-jacente. Quand vous êtes portés par une telle vague, il n'est plus nécessaire de faire grand chose pour que l'oeuvre s'accomplisse. Jésus, Gandhi, Bouddha n'étaient autres que des catalyseurs dans le bouillon humain qu'est la planète.


Plus modestement l'Amour Inconditionnel se porte sur chaque objet du quotidien. Nous aimons chaque rose du jardin, chaque arbre, contempler les mauvaises herbes devient même un privilège. Nous acceptons aussi les contrariétés : notre voiture tombe en panne, et bien c'est avec plaisir que nous sortirons le vélo. Nous apprécions chaque moment de la vie comme une grâce. Rien de mauvais ne peut nous atteindre, normal, nous ne sommes pas différent de l'Univers qui nous entoure... Comment quelqu'un de sain pourrait se vouloir lui-même du mal ? L'Univers, la Nature qui nous entoure est saine, elle ne peut nous porter atteinte. Lao Tseu qui avait finement observé les rouages du Monde chercha, au moment où il écrivit le Tao Te King, à retrouver cette harmonie naturelle dans les montagnes de l'ouest. Car l'homme dénaturé par un mental malsain peut porter atteinte à son entourage. C'est ce que Lao Tseu chercha à fuir. De nos jours c'est le climat qui souffre et avec lui de nombreuses espèces animales. Quand cesserons-nous de marcher sur la tête ?

Le jour où chacun de nous suivra la voie du Non-Désir, ou une voie équivalente, nul doute que tout se rectifiera de lui-même et ira vers l'Amour Universel. Car le Non-Désir est une voie d'humilité, d'économie et de compassion. Ainsi, la vie de tels sages ne nécessite que très peu, et permet beaucoup de générosité envers son prochain. Pour parvenir à ce résultat idéal, il est certain que l'éducation, l'enseignement des jeunes est le chemin nécessaire. Avec en lui l'écueil des différentes paroisses. Les voies vers la sagesse sont en effet multiples, et qui sommes-nous pour prétendre que celle du Non-Désir serait la meilleure ? Il n'empêche que cette voie vers l'éveil existe et qu'elle opère une purification du mental au sein de la conscience, terrain nécessaire pour voir éclore l'Amour Inconditionnel.


samedi 9 janvier 2016

Du Désir à la Joie : 11 : La Paix


Chapitre 11 : La Paix


Lorsque cessent les désirs, que la volonté laisse place au lâcher-prise, que l'ego s'efface devant la conscience, que le mental se tait, alors peut éclore un espace de pure conscience. Un espace serein, paisible, où les idées ne sont qu'intuition, où les actes ne sont que confirmation. Cette paix intérieure rayonne et se voit de l'extérieur. C'est la paix du Sage, la sérénité du Saint Homme. Loins sont les tumultes du désir, éloignés sont les affres de la volonté propre. Le lieu de cette paix est l'ici et maintenant. C'est un endroit vaste, le plus vaste sans doute, où s'épanouissent avec joie les artisans de la paix.


En méditation, nous apprenons à rejoindre cet espace. Le mental se tait, l'esprit peut se manifester et nous venir en aide dans une intuition salvatrice. C'est la guérison du mental qui lentement s'opère à travers la méditation. Dans le bouddhisme zen japonais, issu du Chan chinois, lui-même issu du Taoïsme, on pratique zazen qui est une forme de méditation simple, mais qui n'est autre que celle qui en son temps éveilla le Bouddha. Pratiquer régulièrement cette méditation nous conduit lentement mais surement vers l'éveil. C'est à dire, le calme, la sérénité, la paix.

On peut se demander pourquoi une introspection sincère conduit vers le calme et la paix ? C'est là un mystère tant qu'on n'y voit pas l'oeuvre du mystère lui-même. Certains y voient l'oeuvre de Dieu, d'autres y voient l'oeuvre du Principe Universel, le Tao. Or le Tao est un principe qui oeuvre vers le retour au calme, à la Paix. Voici sans doute pourquoi, lorsqu'on fait soi-même un retour vers ses racines, on est lentement mais sûrement dirigé vers la paix.


On l'a vu, l'homme sans désir s'harmonise sur le Grand Tout. C'est cette sagesse qui le conduit à la paix. Il n'y a plus l'illusion de la dualité : moi et les autres. Il y a seulement le Tao. Celui-ci oeuvre à travers nous, et nous sommes son humble représentant. Ceci est possible grâce à l'harmonie qui s'opère entre nous et le moment présent. Et nous avons alors conscience d'être la tête et les jambes du Tao lui-même, qui comme nous l'enseigne la méditation, est sans-désir. Nous faisons corps avec le Tao, ceci procure sérénité, calme, paix et joie, dans une confiance, une foi totale. Nous fusionnons avec l'Univers, nous sommes immortels.

Ainsi, alors que nous étions partis des désirs et de la souffrance qu'ils génèrent, nous passons par l'humilité la plus grande du sans désir, pour faire corps avec le Tao, et ainsi avec le Grand Tout, et finalement nous apercevoir que nous sommes liés à tous les êtres et à tous les objets, y compris ceux qui étaient nos objets de désirs. Ce constat nous montre qu'en abandonnant les désirs, on gagne bien plus, car on fait alors corps avec ces objets, et mieux, avec le Grand Tout.


Lorsque nous prenons conscience que le Grand Tout est à nos côtés de façon immuable, c'est avec joie que nous devenons son représentant, et aidons notre prochain à se débarrasser des affres de l'ego. La tâche n'est pas facile, car l'ego est une accumulation de certitudes, c'est ce en quoi l'homme ordinaire croit... Le tumulte de l'ego contraste avec le calme de la pure conscience. La paix atteinte par cette pure conscience est inaltérable, car elle prend ses racines dans les fondements de l'Univers lui-même.


Atteindre la Paix signifie qu'avant nous étions en guerre avec notre vie. Et de fait, notre ego voulait tout contrôler, nous ne lâchions pas prise, nous nous énervions facilement face au cours de la vie. Apprendre à lâcher-prise, être sans désir est donc essentiel à nous qui voulons nous éveiller. Nous ne devons même pas avoir ce désir de s'éveiller, la paix vers laquelle on tend viendra comme une récompense. Sur la route de l'éveil, des frissons de bonheur, des larmes de joie viennent ponctuer nos humbles succès. C'est une voie merveilleuse, dont l'accomplissement est cette paix intérieure qui transforme notre être en véritable cathédrale.


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