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samedi 28 décembre 2019

Un temps lointain...



Cela commence à faire un certain temps que je ne me laisse plus influencer par mon ego. Mon mental ne me dirige plus comme il avait l'habitude de le faire dans ce temps lointain. Car cela fait 15 ans maintenant que le Tao a frappé à ma porte. Sous la forme d'une vision tout d'abord, puis la révélation par l'entremise du Tao Te King de Lao Tseu. J'ai alors goûté aux délicieux récits de Tchouang Tseu et  Lie Tseu qui sont autant de mise en pratique du mystérieux principe de Lao Tseu.
Aujourd'hui, je peine à me remémorer ce qu'était ce temps où mes idées prenaient le dessus. Pour parvenir à mes fins, j'était capable de remuer ciel et terre. J'étais animé d'une volonté farouche pour le moindre désir. Ainsi en voiture mes désirs me poussaient à klaxonner à tout va et à arroser copieusement d'appels de phare les autres usagers de la route. Ma colère prenait le dessus dès que je faisait choir le moindre objet. 
Aussi, je trouvais que les choses allaient tellement mal, que la déprime me gagnait. On peut alors parler de karma. J'en demandait tellement au Tao (sans savoir qu'il existait), que je mettait en oeuvre tout un tas de relation de cause à effet, il était alors normal que l'élastique me revienne en pleine
figure.
A l'époque, à coups de livrets A, de voitures ou de maisons, j'accumulais péniblement les richesses, et la moindre rayure ou les travaux de rénovations me donnaient des boutons, j'étais attentif aux intérêts de mes livrets, bref comme nombre de mes concitoyens, j'étais addict à l'argent.
Pire, de mon point de vue, j'étais addict au savoir, je lisait science et vie, et essayait de retenir tous les articles dont la lecture pourtant me tombait des mains. Je pensait que le savoir était la clé pour comprendre le fonctionnement de l'Univers. Aujourd'hui je me rend compte que le Tao était la condition nécessaire et suffisante de ce qui ordonne l'Univers.
Par ailleurs, j'attendais tellement d'autrui que je ne me faisais quasiment aucun ami, c'était un peu le désert affectif.
Je n'étais pas contre les honneurs et la renommée, et je me voyais bien faire une découverte du type
du E=Mc2 d'Einstein.
Désormais (15 ans après) je n'attends plus rien des autres, du Tao, ni de moi-même. Et je suis émerveillé de ce que je vois et de ce que j'entends. Le Tao me gratifie de tellement de choses que je suis comblé. Oh bien sûr, il s'agit de petits riens, à côté desquels je serai passé immanquablement sans le Tao. Mais le Non-Désir attise le feu du merveilleux, et le Non Agir, qui exclue de s’enorgueillir de ses actes , préserve de la déconvenue.
Vu de l'intérieur, le contraste entre l'avant Tao et l'après Tao est saisissant. Vu de l'extérieur, il n'y a aucune différence, car le Tao n'a jamais cessé et ne cessera jamais d'exister. 
Et puis, pour moi, le monde sans Tao relève d'un temps fort lointain !

samedi 21 décembre 2019

Et bon TAO
à toutes et tous

Instinct



L'homme ordinaire est rarement instinctif, il réfléchit avant d'agir. En effet, face à une situation, il a l'habitude d'agir, aussi, il réfléchit juste aux moyens qu'il va mettre en oeuvre pour agir. Ceci a pour conséquence un manque de rapidité dans sa réaction, mais aussi une réaction emprunte de mental, qui n'est pas toujours, on le sait, le meilleur conseiller.
L'homme instinctif, qui est généralement le cas du vrai Taoïste, est à l'écoute de son environnement, mais aussi à l'écoute de son intériorité. Il soupèse en permanence l'équilibre qui s'opère entre lui et son environnement. Au moindre déséquilibre, il Non-Agit pour rétablir l'équilibre. En ce sens il agit à l'image du Tao qui favorise toujours le retour à l'équilibre. Et, ce faisant, il s'assure une dépense d'énergie toujours minimale.
Pas étonnant dès lors de voir les Taoïstes pratiquer le Qi Gong : art corporel qui consiste en une
succession de mouvements lents et harmonieux. Lorsque l'on pratique cet art, on peut fermer les yeux et sentir les mouvements se faire presque tout seul... C'est le Qi (énergie, souffle) qui opère... Instinctivement, par le cœur, les tripes, le cerveau, la respiration, on sent le mouvement qui suit, le corps suit naturellement le Qi.
A force de pratiquer cet Art, on apprend à devenir instinctif. Le mental se tait, il reste l'écoute, un état méditatif où l'esprit est avant la pensée. Et l'esprit s'accorde sur le Tao sans désir, sans agir. Dans cet état les motivations n'en sont plus, on est loin, très loin du désir. On n'a aucune motivation, non plus, pour agir. On suit le Tao tout simplement. Et le Tao, c'est presque rien, un souffle qui nous porte dans notre instinct.
Aussi, loin d'être grossier, l'homme instinctif fait preuve de la plus grande intelligence, celle presque animale du Tao. C'est que la nature, c'est l'intelligence même, et la nature est le fruit du Tao. On
dénigre souvent les animaux de ne pas avoir notre intelligence. Alors certes ils n'ont pas un mental aussi démesuré que le notre, mais ils ont souvent l'intelligence du Tao, l'intelligence de la nature, ce qui les met automatiquement au diapason de la Planète. N'est-ce pas là l'intelligence suprême ?Bien plus efficace qu'un grand QI (coefficient intellectuel qui n'est bien sur pas à confondre avec le Qi !).
L'intelligence de la nature, l'instinct, n'est pas toujours la plus immédiate, mais à long terme elle l'emporte sur l'intelligence humaine. Par exemple les organismes génétiquement modifiés (OGM) que tentent d'imposer l'homme ont généralement une durée de vie de l'ordre de celle de la société qui l'ont créé. Les mutations naturelles, elles sont testées par la vie elle même, et si elle sont viables, elles sont parties pour... l'éternité.
Aussi, je vous invite à avoir un comportement instinctif, intuitif et de suivre en  cela l'intelligence de la nature.

vendredi 13 décembre 2019

Ecologie


L'écologie est, je ne vous l'apprends pas, l'idéologie à la mode. Les politiques, de tous bords, revendiquent une action capable de sauver la planète ! Mais l'écologie a ses limites : quand nous aurons remplacé tous les moteurs thermiques de nos voitures par des moteurs électriques, que ferons nous de toutes les batteries que cela nécessite ? Et les pièges de la gestion de l'énergie sont nombreux. On peut par exemple tenir le même discours sur les panneaux solaires. Qu'en fera-ton lorsqu'ils seront hors d'usage ? Et que d'énergie dépensée pour les construire ! Bref, une action qui peut paraître bonne pour la planète sur le court terme, ne l'est pas nécessairement sur le long terme.
Avec le Tao, les choses ne sont pas vues sous le même angle. Celui qui suit le Tao ne se laisse pas influencer par la dernière tendance à la mode. Il suit son intuition tout simplement. Suivant son intuition, il suit sa nature. Et sa nature est en adéquation avec la planète. 
Ainsi, l'adepte du Tao est le roi des économies d'énergies, son Non-Agir est incomparable, il suit le vent, il ne va pas à l'encontre, et ce faisant, il économise toutes sortes d'énergies. S'il consomme trop, il lâche prise.
Si tous les habitants de la planète pratiquaient le Non-Agir, il est vraisemblable que plus de 80% de l'énergie consommée pourrait être économisée, permettant ainsi à presque toute la population de vivre
de l'énergie hydroélectrique, très peu polluante.
Le Tao par excellence suit l'écologie, on pourrait même dire l'écologie suit le Tao. C'est pourquoi le Taoïste que je suis est confiant dans l'avenir. L'homme ne peut pas indéfiniment aller contre le Tao. A un moment, la nature le rappelle à l'ordre.
Greta Thunberg est le porte parole de ce rappel à l'ordre, mais elle doit se méfier de ne pas être trop agressive, car l'agressivité n'est pas la méthode du Tao. Le Tao c'est au contraire la douceur, la discrétion. On le trouve lorsque l'on joue sur le registre de l'intuition. Et l'intuition "sent" le bilan énergétique du contexte dans lequel on se trouve. Et nous incite à aller dans le sens de cette énergie, à ne pas s'opposer.
Bilan énergétique nul tel pourrait être une définition du Tao. Aussi, le Tao est-il assurément une des clés de l'écologie. Et, sans le savoir, nombre de nos compatriotes ont déjà pris le pli du Tao. C'est heureux, car le destin de notre planète dépend de la discipline de l'humanité. Mais ce que dit le Tao, c'est que c'est dans le contexte de l'instant présent qu'il s'agit de Non-Agir dans le sens de l'énergie ambiante, pour s'économiser certes, mais aussi pour économiser la planète.
En suivant son intuition, on suit le Tao, en suivant le Tao, on sauve la planète, c'est aussi simple que cela. Le Tao est en accord avec l'écologie, et c'est plutôt une bonne nouvelle !
Les Chinois se sont de tous temps intéressés à l'énergie et au bilan énergétique. La notion de Qi est aussi vieille que le calendrier Chinois (4717 an) et ils sont maîtres dans l'art d'économiser le Qi humain. Leur reste à appliquer cette science à l'énergie de la planète ! Nous pouvons tous y parvenir...

Mais l'écologie n'est pas qu'une question d'énergie, il s'agit aussi de respecter la nature. Le Taoïste
vénère la vie sous toutes ses formes, au point qu'il se pose la question de savoir s'il est bon de tuer un moustique ? Aussi, il est inconcevable pour lui de massacrer la vie de la terre d'un champ avec des pesticides. L'emploi de ce genre de substance est pour lui un non sens.
Le bien être animal va lui aussi de soi. Bref, Tao et Nature étant presque synonymes, agir pour l'un, c'est agir pour l'autre. Ou plutôt Non-Agir pour l'un, c'et Non-Agir pour l'autre !

vendredi 6 décembre 2019

Liberté



La liberté n'est pas à priori le but du Tao, elle vient en prime. En effet, l'homme du Tao se comporte comme le Tao et suit donc son exemple, on a vu mieux en terme de liberté ! Il reste que le Tao incite à ne pas agir pour soi-même et à ne rien désirer. Et, on va le voir cette attitude libère l'homme.
En effet, ne rien désirer dédouane l'homme de ses désirs, et ce n'est pas rien ! Tout ou presque toute les actions du quotidien émanent d'un désir.  Exemple, il fait trop froid, j'ai le désir d'avoir chaud, résultat, je ferme la fenêtre et je monte le chauffage, en prime, j'écris une lettre au propriétaire pour qu'il refasse l'isolation de mon appartement. Si l'on regarde bien ces trois actions répondent au désir d'avoir chaud et elles sont faites dans la foulée l'une de l'autre, car le désir n'est pas satisfait. L'homme du Tao a froid lui aussi, instinctivement il ferme la fenêtre et met un pull, il a conscience de la présence du radiateur mais ne
s'en sert que si nécessaire et il n'écrira une lettre au propriétaire que si le froid perdure montrant un défaut d'isolation. Bien qu'il soit instinctif, l'homme du Tao a une réaction plus réfléchie, c'est que ce dernier n'est pas sous l'emprise de ses désirs. Si je fais tomber une fourchette en la mettant sur la table, peu importe sa destination qui était la table, peu importe ce désir, la fourchette est par terre, j'accepte cette réalité, et je la ramasse sans pester outre mesure. Le fait d'être sans désir libère de la volonté (du désir) que la fourchette soit sur la table et non par terre. Et cette libération du "Non Désir" est de tous les instants, car cela revient à accepter le moment présent indépendamment de ce qu'il advient. Finalement, ce qui nous entrave c'est notre  désir, c'est lui le dictateur, c'est lui l’oppresseur.
Ne rien désirer de la sorte conduit l'homme à une forte humilité vis à vis de sa condition, tout lui va, il accepte tout et il ne revendique rien car il sait que tout vient du Tao. Et il le sait parce qu'il a fait le lien entre le Tao qui est en lui et toute chose, il a fait le lien entre lui et autrui. Ou plutôt il a rétabli un lien qui n'aurait jamais du le quitter depuis sa naissance. 
Ce lien, c'est le Tao et tous les êtres sont frères et tous les biens sont à tout le monde. De plus étant sans désir, je n'ai de vues sur personne et je ne convoite rien. Seuls mes besoins sont à satisfaire. Ainsi, si je suis dans la jungle et que j'ai faim, je vais me confectionner un arc et des flèches, et je vais me mettre à l'affût d'un gibier et le Tao va se manifester m'indiquant la proximité de ce gibier, me donnant ainsi une chance de l'attraper. Mais le Tao est ainsi fait que le gibier sera lui aussi prévenu de ma présence et lui conseillant de détaler. C'est donc le plus attentif qui a des chances d'être vainqueur.
Le Tao est un lien ténu certes mais qui existe. Et c'est justement parce qu'il nous libère que le Tao nous offre un total libre arbitre. Nous sommes libre de tuer toute la famille sanglier, si tel est notre désir, mais nous savons au fond de nous même que ce n'est pas raisonnable, et qu'une bête suffira. C'est notre conscience qui est ici à l'oeuvre, et c'est au plus intime de cette conscience qu'oeuvre le Tao.  
Le Tao est un lien tellement faible, tellement vide pourrait-on dire qu'il laisse à chaque être le loisir de s’épanouir, libre à lui de succomber au désir ou pas, c'est le parfait libre arbitre. Celui qui suit le Tao sait qu'il n'est pas libre car il évite le désir, mais en retour de ce qui est au début une discipline puis qui devient une façon d'être il retire un bénéfice qui est de l'ordre de la transcendance. Car avec le Tao, il s'accorde sur la Nature, il se met au diapason et vibre sans compter. Alors bien sûr c'est au sacrifice de ses désirs et de ce qu'auraient pu être certains de ses actes (Tchouang Tseu aurait pu être ministre s'il n'avait préféré s'ébattre dans la boue) que l'homme suit le Tao, mais en retour il devient plus naturel, plus authentique. N'est-ce pas là la vraie liberté ?


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