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samedi 31 décembre 2016

Bonne Année 2017

2017

Je vous adresse tous mes vœux de réalisation pour 2017. 
Que le mot éveil ait une signification pour vous. 
Que vous mettiez tout votre cœur à cette réalisation.

BONNE ANNÉE ! 

jeudi 29 décembre 2016

Un joli cadeau


Voici un livre au format pdf entièrement gratuit (c'est suffisamment rare pour être signalé) sur l'éveil. C'est un recueil de témoignages sur l'éveil de différentes personnes contemporaines et francophones.
Bonne lecture...







Sinon, mon chat, qui s'appelait Free-Mouse (prononcer Frimousse) est mort dans la nuit qui suivait Noël... Il avait 3 ans. Il est mort après 3 semaines de grande fatigue et il a passé la nuit à agoniser. Cette petite bête est morte sans presque se plaindre. Nous avons tout fait pour trouver la cause de sa maladie, le vétérinaire à même opéré une incision pour
ausculter son appareil digestif, en vain. Je sais que ce chat à fait retour au Tao lors de sa mort. Mais le Tao, n'aurait-il pu lui donner un petit coup de pousse pour qu'il puisse vivre 10 années de plus ?  C'était, me semble-t-il pas beaucoup demander. Depuis, je vis comme Tchouang Tseu insouciamment de la mort qui n'est qu'un retour à l'anonymat dans lequel nous étions avant la naissance. Mais j'ai encore beaucoup de compassion pour ce pauvre animal. Paix à son esprit... 

samedi 24 décembre 2016

Joyeux Noël



En cette période de fête de la nativité, voici une prière dite par Jésus, que l'on peut éclairer à la lumière du Tao :
Le Notre Père :
Notre Père qui es aux cieux,
Indicible Tao
que ton nom soit sanctifié,
comme ton nom est saint;

que ton règne vienne,
puisses-tu vaincre l'ego des hommes
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
que ton non-désir remplisse le ciel et la terre.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Apportes-nous ce qui suffit à ce jour.

Pardonne-nous nos offenses,
Pardonne-nous nos erreurs.

comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
comme nous pardonnons aussi à ceux qui sont dans l'erreur.
Et ne nous soumets pas à la tentation.
Et ne nous soumets pas au désir.
mais délivre-nous du Mal.
mais délivre-nous du désir.
Amen

samedi 17 décembre 2016

Immortalité



Lao Tseu (6ème siècle avant J.C.) ne parle pas directement d'immortalité. Trois siècles plus tard Tchouang Tseu puis Lie Tseu évoquent cette notion pour les grands sages Taoïstes qui sont qualifiés d'immortels. Que signifie cette notion ? Certainement pas l'immortalité corporelle car si les immortels peuplaient les grottes reculées de Chine, nous les aurions découverts depuis longtemps. L'immortalité n'est pas non plus celle de la renommée, car de nombreux taoïstes, même la plus part des taoïstes sont anonymes, ce qui ne les empêchent pas, loin de la, de prétendre à l'immortalité.  
Bouddha, de son côté nous enseigne qu'au comble de la sagesse, on sort de la roue du karma et qu'ainsi on évite le cycle des renaissances. L'immortalité peut aussi être considérée comme la vie après la mort. Mais il ne s'agit pas ici de la mort commune. En effet, la vie après la mort physique reste et restera pour nous tous un mystère. En revanche de nombreuses traditions spirituelles disent qu'il faut mourir à soi-même pour découvrir ce qu'est l'éveil. Il faut en effet vaincre l'ego, tuer son orgueil, sa fierté, pour ne plus être entraîné par les affres des désirs et des peurs.
Ainsi, l'immortel est sans ego, il est vide de toute identification. De la sorte, il est vide de désir, il n'ose pas agir pour ne pas attirer vers lui les affres d'un quelconque karma; car les lois de l'Univers, sont des successions de causes et d'effets qui nécessairement finissent par réagir sur leurs auteurs. C'est donc un cercle vicieux que de se laisser prendre dans la roue du karma, alors que c'est au contraire un cercle vertueux, que d'être sans désir, et sans agir, libéré du karma et sans ego. C'est entrer dans ce cercle vertueux qu'ont recherché et recherchent encore tous les grands sages, de maîtres à disciples et de disciples à maîtres. 
Les Taoïstes disent qu'il faut devenir petit, humble, faible, enfant, nouveau né. Et ainsi retrouver de la vigueur, bref une vrai renaissance, avec au préalable une vrai mort.

Et vous, êtes-vous en quête d'immortalité ? 

samedi 10 décembre 2016

Le mystère

Qu'on le veuille ou non, toutes les religions du monde ont entre autre objectif d'éclairer le mystère de la vie. Dans toute doctrine, à un moment ou un autre, il est question de faire face au mystère. Pour le taoïsme, le mystère, le Tao, est le point de départ de la vie. Or, nous sommes détenteurs de cette vie. Nous pouvons donc tenter de l'approcher, de le comprendre, de vivre avec, et non de vivre dans la peur ou dans la crainte. Or, que trouvons nous au cœur de notre être ? Quelle est l'ultime réponse à la question qui suis-je ? Toutes les grandes traditions s'accordent à placer la pure conscience au cœur de l'être. Au delà, c'est le mystère, d'où nous vient cette conscience ? C'est un mystère, le mystère du Tao.
De plus, ce qui nous masque le mystère, c'est l'ego. En effet, l'ego s'accapare tous les bienfaits de la
vie. Au lieu de reconnaître que le Tao nous apporte ces bienfaits, l'ego déploie toutes les stratégies pour revendiquer les droits d'auteur. Par conséquent, pour appréhender le mystère dans sa pureté virginale, il faut entreprendre une démarche de purification de l'ego, de destruction des constructions mentales qui sont les outils de l'ego. Or celui qui arrive à apprivoiser son mental pour le laisser au repos, ou comme l'on dit en méditation, pour l'éteindre, arrive au vide de la conscience. Ce n'est pas un vide angoissant, mais un vide paisible, immaculé. De ce vide sortent des pensées instinctives. Il ne faut pas confondre les pensées construites par le mental avec les pensées instinctives. Les pensées du mental sont une
succession de pensées qui sont liées les unes aux autres par une succession de liens, d'associations d'idées. Le mental excelle dans cet exercice. Les pensées instinctives, elles, émanent du néant et de son mystère. Comme Lao Tseu le fait, il nous faut accepter le mystère du Tao, et l'observer par la conscience, qui a conscience d'elle même. 
Les pensées instinctives sont généralement très pertinentes. Elles naissent en effet de l'instant et de l'environnement, elles sont représentatives de l'ici et maintenant. Elles sont donc vraies, car encrées dans la réalité, et décrivent ce que les Bouddhistes appellent la vérité. Ces pensées sont libérées de l'illusion du mental, des travers de l'ego. Vivre avec les pensées instinctives pures, c'est vivre avec un grand V.
C'est aimer sans désir, c'est être sans agir. Ce que l'on fait émane du Tao, les pensées ne reflètent en aucune façon un désir de l'ego. C'est aussi vivre libéré de toute influence autre que celle du contexte. Si vous montez une marche d'escalier, il vous faudra faire l'effort de soulever le pied, c'est le contexte, mais votre esprit sera libre de ce que vous découvrirez au delà des marches. Attentif au moindre détail, vous vivrez dans un émerveillement permanent. C'est cela l'éveil, c'est ce qu'apportent  les pensées instinctives émanant du mystère qu'est le Tao.
Il n'y a rien à dire sur le vide, c'est le mystère. Et pourtant une bonne part de nos pensées émanent de ce vide. Parfois, lorsque l'on chasse les pensées, de ce vide émane, non une pensée, mais une
image. Celle-ci peut être très belle, réaliste comme un paysage, mais celle-ci est souvent symbolique comme un œil, une pyramide. Certains disent que c'est notre subconscient qui nous envoie ces symboles, mais quel est ce subconscient ? Un mystère, c'est un autre nom pour le mystère, c'est tout. N'est-ce pas la vie qui répond à la vie ? La vie répond à notre attente, à nos besoins. Parfois de façon directe, par des pensées, parfois de façon subjective, par des symboles, et parfois de façon plus poétique par des images. J'ai remarqué que ces réponses de la vie, ou si l'on préfère du Tao, étaient à chaque fois pertinentes, parce que répondant aux exigences de l'ici et maintenant.
En réalité, la vie apparaît dans toute sa vérité, pourvu que l'on chasse l'ego de sa place. C'est à coup sûr la plus belle manière d'approcher le mystère.

samedi 3 décembre 2016

La discipline


Cheminer sur la voie n'est pas toujours simple. Comment savoir si nous sommes précisément sur la voie ? Avons nous un but ? Ou sommes nous, comme Lao Tseu, seuls à cheminer sans but ? Et que veut dire Cheminer sur la voie ? Que veut dire suivre le Tao ?
Suivre le Tao signifie être attentif a son intériorité, à son instinct, et ne plus faire confiance à son ego. C'est un renversement d'attitude. Etre vigilent sur cette posture, c'est la discipline. Si l'on veut progresser au fil du Tao, il faut observer cette discipline. Mais si l'on en croit
Lao Tseu cette "discipline" est la voie la plus large. Et les hommes guidés par leur ego suivent des chemins de traverses. Ce que veut dire Lao Tseu c'est que paradoxalement l'ultime discipline s'obtient par la plus spontanée des postures. Lâcher prise, et l'on se rapproche du Tao. Mais attention car les stratagèmes du mental,et les ruses de l'ego ont vite fait de nous replonger dans nos vieilles habitudes. L'ego est si retord qu'il faut une véritable discipline pour s'en départir.
Discipline a la même racine que disciple, et ce n'est pas pour rien que le cheminement sur la voie s'opère ordinairement de Maître à disciple. Avoir un Maître, un Guru, est une véritable
bénédiction. Et j'envie (si si, je sais encore ce qu'est le désir) mes congénères qui ont un Maître, un ami spirituel. Cette relation assure de progresser régulièrement sur la voie. Pour l'heure, c'est Lao Tseu qui est mon guide, en attendant que je rencontre un Maître suffisamment patient pour me prendre en main. Car le Maître est établit dans l'Unité et voit donc avec un œil acéré toutes les déviances du mental et de l'ego. Il sait donc exactement ce qui me convient pour me corriger.
A vous qui avez un Maître, je vous souhaite une bonne discipline. Et aux autres, armez vous de patience et pratiquez le lâcher prise, car le lâcher prise de toute identification de l'ego délivre de tout.

vendredi 18 novembre 2016

Union


Le taoïste cherche à s'unir avec son environnement, il cherche à s'unir avec la nature. Etant homme, il est incomplet. Etant femme, il est incomplet. C'est pourquoi instinctivement, l'homme cherche une femme, la femme cherche un homme. L'un est le complément de l'autre. Ils sont Yin et Yang et se complètent. En s'unissant ils rejoignent l'Unité de la nature. C'est le "grand Amour" d'un  homme et d'une femme. Celui-ci est ressenti comme une félicité de la part de l'un comme de l'autre. C'est parce qu'ils ont fondé l'Union de la nature que cet amour est vécu comme une félicité. Ce vibrant amour est l'émanation du Tao. C'est pourquoi l'homme ou la femme qui s'unit avec le Tao ressent une félicité comparable à celle de l'amour. C'est en réalité la félicité de l'Amour Universel. 
Ainsi le Tao de Lao Tseu rejoint l'Amour du prochain de Jésus, et la compassion de Bouddha, ou encore le satori des bouddhistes zen. Celui ou celle qui parvient à ressentir cet état de complétude qu'est l'amour et à s'y établir vit ce que les bouddhistes appellent l'éveil. Celui-ci ou celle-la a le Tao.

samedi 12 novembre 2016

Une question de vie ou de mort

Il m'est arrivé d'être dans un état psychologique et de dépression tel que sortir de cet état était une question de vie ou de mort ! Cela faisait des mois entier que je ne dormais plus. Ne pas trouver le sommeil était cause de ma déprime et déprimer n’empêchait de trouver le sommeil, c'était un abominable cercle vicieux. Impossible de s'en sortir, je me voyait mourir à petit feu...
Aussi, arriva un moment où j'acceptais de mourir. Ce n'était plus grave, je pouvais mourir. J'entends par mourir, mourir physiquement et bien sûr psychologiquement, la vrai mort ! Je ne tenais plus à rien, je lâchais prise de tout. Je lâchais prise de tous mes désirs, et en premier lieu de mon désir de guérir. Et ce que je ne savais pas, c'est qu'avec l'abandon de mes désirs, c'était mon ego qui partait en fumée, j'allais par la suite assister à la mort de mon ego.
Ainsi, petit à petit je retrouvais le sommeil et JE retrouvais du poil de la bête. Mon ego retrouvait ses envies, et je reprenais les chemins du désir. Mais la nécessité de sortir de la déprime avait fait son chemin, et je partais en quête de vérité.
Je m'inscrivais à des cours de Qi Kong et de Yoga. A l'époque, pour moi la vérité devait ressembler à l'application des paroles de Jésus, que je connaissais mal, ou encore à l'enseignement de Bouddha que je connaissais encore plus mal ! C'est alors que je fis la découverte de Lao Tseu et de son Tao Te King... Retrouver la fraîcheur des enseignements de Jésus dans ce petit ouvrage me fit un bien fou. Humilité, justesse du propos, candeur, je ne trouvais plus les mots pour qualifier ce petit livre. Lao Tseu évoquait le lâcher prise par l'intermédiaire du Non-Désir. Je décidait d'appliquer ce Non Désir à la lettre avec comme conséquence immédiate ma propre mort, je veux dire la mort de mon ego. Parce que au fond, le Non Désir, si ce n'est ne plus satisfaire ses envies personnelles, les envies de son ego. Ainsi, le Non Désir tue l'ego. Mais cette petite mort est totalement libératrice. Elle vous guérit. Mon instructeur en Qi Gong disait: l'ego c'est la maladie, le Tao, c'est la guérison. Et il avait raison !
Abandonner son ego, c'est revivre...     

samedi 5 novembre 2016

L'ami spirituel


Je suis en train de lire "l'ami spirituel" d'Arnaud Desjardins (décidément, je suis dans une période A. Desjardins !). Dés le début de cet ouvrage Arnaud insiste sur le rôle essentiel du Maître (encore appelé Guru ou Ami spirituel) dans la progression sur le chemin spirituel. Je ne remet pas en cause l'aide infiniment précieuse que peut apporter le maître dans le cheminement. Mais je pense qu'il existe d'autres chemins qui mènent plus ou moins droit au but. En effet, parfois la vie nous met au pied du mur. On peut par exemple être dans un état de fatigue psychologique tel qu'il ne reste plus d'autre choix que de lâcher prise, avec pour directe conséquence d'être en contact franc avec le Tao. Le résultat d'une telle expérience, c'est d'entrer en contact avec l'unité. Dès lors on se convainc expérience après expérience qu'il existe un autre plan. Plan sur lequel règne le calme du vécu. Fini les dépressions, la fatigue, les angoisses, juste le calme de l'être. J'ai personnellement vécu ces expériences, elles m'ont incité à lâcher-prise de tout, et plus je lâchait prise plus j'étais en paix. 
On dit que quand l'élève est prêt, le Maître arrive...
C'est ce qui s'est produit pour moi, mes maîtres furent au nombre de trois. Un prof de Yoga, un instructeur en Qi Gong, mais surtout Lao Tseu. Aujourd'hui, je ne suis plus ni le prof de Yoga ni mon instructeur en Qi Gong. En revanche je garde sur mon chevet le Tao Te King. J'applique avec assiduité le Non-Désir et le Non-Agir. Cela conduit au lâcher prise total que la maladie m'avait fait découvrir. Cette démarche m'a tant apporté que je cherche à l'appliquer toujours plus. Et cela conduit à l'amour universel, celui qui reconnait en autrui le même absolu qu'en soi-même.    
Ainsi, mon Maître (Lao Tseu) est mort. Mais l'héritage qu'il a laissé vit encore !
Aussi, ne paniquez pas si la voie de la spiritualité vous anime et que vous ne trouvez pas de Maître. Contentez-vous de mettre en pratique Jésus, Bouddha ou Lao Tseu. J'ai pour ma part fait le choix d'un petit livre de 81 pages, un concentré de sagesse !

samedi 29 octobre 2016

Le Vide au cœur de l'éveil


Au cœur de l'homme siège une paix intérieure.


Calmer le mental c'est retrouver la paix.


L'ego est maître du mental.


L'agitation du mental, née du désir, pollue le vide intérieur.


Totalement vide, l'homme a la perfection du Saint.


Vide de désir, l'homme calque son action sur la destinée du Tao. 


Le Tao n'est pas exubérant, mais le suivre réjouit le cœur.


La plénitude atteinte par l'homme du Tao renforce sa foi.


Au cœur du silence, le vide est à l'oeuvre, c'est le plus subtil des acteurs.


Laisser les commandes au vide intérieur est l'acte le plus intelligent qui soit.


Reconnaître cet acteur, c'est retrouver l'Universel dans sa vie.


L'autre, fût-il ennemi, étant de même nature, est aimé comme soi-même.


Les objets, les animaux, chaque détails sont l'objet de ce puissant amour. 

vendredi 21 octobre 2016

Vouloir à tout prix le non désir


Vouloir à tout prix le Non-Désir devient un désir et par là même un piège. Ce qu'il convient de réaliser c'est un total lâcher prise qui nous permet d'être libre Du Désir. En effet, se libérer des petits désirs de la vie permet de nous rendre libre du Désir avec une majuscule, c'est à dire de nous rendre libre du mécanisme du désir. Une fois libre de ce mécanisme on ne se laisse plus tenter par l'inaccessible, on accueille avec bienveillance tout ce qui se produit dans notre vie, c'est à dire qu'on ne désire pas qu'il advienne autre chose. Pour parvenir à ce résultat, il convient d'observer ce que l'on pense, ou ce que l'on fait. Si le mécanisme du désir est reconnu, alors on cesse de l'alimenter et on attend que la tension du désir retombe, jusqu'à la prochaine pensée, la prochaine action...
Qu'est-ce qu'un désir ?
Tout objet de convoitise est un désir. Toute action enviée est un désir. Cela va jusqu'à la salière que je souhaite prendre sur la table (la volonté de la prendre et qu'elle ne tombe pas par terre est un désir, je m'en rend comte par l'agacement qui peut m'envahir si je la laisse tomber). Si je laisse tomber la salière, il convient d’accueillir cet événement inattendu comme si c'était une bénédiction ; cela me donne l'occasion de faire un peu d'exercice. Observer ces petites déconvenues comme des désirs manqués nous fait progresser, mais ce sont des petits désirs, et ce ne sont pas forcément les plus difficiles à esquiver.
Il existe deux catégories de désirs particulièrement difficiles à éviter, ce sont la gourmandise, et l'appétit sexuel. La faim et les pulsions sexuelles nous mènent par le bout du nez ! Pour ces pulsions, je ne connait pas d'autre remède que de les réfréner et d'attendre que la tentation passe. Pour la nourriture et pour le sexe, le mécanisme d'envie, est un mécanisme de survie pour notre espèce, il convient donc d'y surseoir sans excès. Notre poids (notre surpoids) est un bon
baromètre. (Dans ce domaine comme dans d'autres il convient d'éviter la gaspillage et de limiter la boucherie que nous faisons subir aux animaux, qui sont nos frères sur cette planète). Pour le sexe, on doit pouvoir se limiter à une relation normale avec notre conjoint.
Pour résumer, je dirais qu'il faut s'observer dans ses actes et dans ses pensées, et, dès qu'une envie fait surface, la reconnaître comme désir et ne rien faire si ce n'est attendre que l'envie passe. Au début, vous ne reconnaîtrez que les désirs les plus manifestes, et petit à petit, vous serez à même de déceler les plus fins désirs, comme l'envie de souffler sur une plume...

Ne fait-on plus rien ? Presque... On suit le Tao     

samedi 15 octobre 2016

Le désir selon Arnaud Desjardins (suite)

Le désir vous avait arrachés à votre centre et la satisfaction du désir vous ramène à vous-mêmes. Vous avez cru que le bonheur résidait dans la satisfaction du désir et en fait vous réalisez que la satisfaction du désir n'est pas la cause réelle du bonheur. L'impression de manque provisoire vous avait exilés de vous-mêmes, projetés à l'extérieur; et quand le désir tombe, comme l'enfant prodigue de la parabole, vous revenez à vous-mêmes. Autrement dit, votre état naturel est fondamentalement heureux. Les désirs, les peurs, les impulsions, les vasanas vous écartent de ce bonheur de l'être.

Qu'il s'agisse d'un désir clair, simple, ou d'un désir qui vous paraît déroutant, pouvez-vous admettre la présence de ce désir ? Et sentez-vous aussi qu'il vous arrache à ce bonheur qui est votre privilège réel en tant qu'homme, lié au fait même d'être, le bonheur qu'on éprouve dans le silence de la méditation ?
Pour l'instant, dans le monde relatif, les désirs se révèlent nombreux et contradictoires et ils vous volent la plénitude. Mais il est fondamental que vous n'essayiez pas de faire semblant d'être plus avancés sur le Chemin que vous ne l'êtes, sans pour autant oublier la paix inhérente à l'état libre des désirs qui est celui du sage, l'état profondément heureux que nous cherchons tous et qui vous attend déjà au plus intime de vous-même.

Si vous ne vivez pas consciemment ces situations, vous ne pourrez pas progresser; si vous vivez consciemment ce jeu des désirs, je vous promet que vous progresserez. Mais souvenez-vous qu'il faut aussi considérer comme désirs les désirs d'échec, les désirs de souffrance, les désirs de punition.

Vous verrez que, du simple fait de poser un geste, ici et maintenant, la tension disparaîtra momentanément. Vous désirez un accomplissement projeté dans un avenir immédiat ou lointain. Il y a donc insatisfaction et tension. Mais si, ici et maintenant, vous tentez une action qui va dans le sens de ce désir, vous constaterez que la détente se produit momentanément bien que le désir lui-même n'ait pas été assouvi.

"Ah ! si... Ah ! quand... Si je pouvais ! Quand j'aurai... Quand la vie..." Debout. Levez-vous et tentez ce qui vous est possible. Et même si vous n'atteignez pas le but que vous vous étiez fixé, vous aurez, au jour le jour, la satisfaction d'avoir agi, d'avoir fait tout ce qui était en votre pouvoir, et vous vous retrouverez détendus.

Un désir en entraîne un autre, comme une réaction en chaîne. Une fois installé au cinéma, il vous faut absolument un esquimau.

Tous ces désirs ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Vous devez en tenir compte parce que c'est une entreprise dangereuse que de chercher à les nier. Mais, si vous êtes tant soit peu convaincus par la distinction que j'établis entre sukha et ananda, ces deux formes de satisfaction qui différent en qualité, au milieu de tous vos désirs grandira la nostalgie de ce silence intérieur. Vous commencerez à ressentir une réelle aspiration au bonheur non dépendant: j'ai compris que les désirs représentent une tension et comme je ne peux m'établir et demeurer que dans une situation de détente, cette tension porte en elle la nécessité de se relâcher

Si vous pouviez demeurer dans cet état de calme, d'intériorisation, ce parfaitement heureux s'intensifierait jusqu'à prendre des proportions immenses, infinies, indicibles que vous pouvez appeler divines, surnaturelles, parce qu'elles ne correspondent en rien aux joies et aux plaisirs habituels. Ce bonheur non dépendant, vous le reconnaîtrez à mesure qu'il grandira en vous à ce critère qu'il ne varie pas au gré des vicissitudes de l'existence.

Les désirs sont comme des créanciers. Ceux-ci nous ont prêté de l'argent, nous devons le leur rendre. Tant que nous ne les avons pas remboursés, ils nous importunent.

Je ne me confonds pas complètement avec ces désirs, comme l'homme ordinaire qui n'est rien d'autre que ses désirs et ses peurs. Je reconnais que "je suis" et que les désirs sont là.

Un désir satisfait est un désir qui ne réclame plus.

L'intelligence, la buddhi, la compréhension, la visualisation de ce que l'accomplissement du désir nous apportera, peut souvent permettre de satisfaire un désir, sans l'avoir accompli. Le désir est tombé.

Ces désirs, considérez qu'ils vous sont confiés. Votre dharma demande que vous vous en occupiez

Même chose avec les désirs ; ils sont là, ils doivent être reconnus et vous commencez à vous ouvrir, pas seulement intellectuellement mais de tout votre être, à cette compréhension que la paix et la joie qui demeurent se trouve dans la liberté vis à vis de nos désirs.
A "sans désir" je préfère l'expression "libre des désirs", car là réside le secret du bonheur non dépendant. Plutôt que de pouvoir accomplir tous les désirs qui nous passent par la tête - nous n'y arriverons jamais - le bonheur ultime consiste à ne plus être soumis au désir.

Les désirs sont toujours là mais mon plus grand désir, maintenant, ce serait de ne plus avoir de désirs.

C'est seulement quand vous reconnaissez vos désirs sur fond d'aspiration au non-désir, que le jeu de l'accomplissement des désirs prend tout son sens au kieu d'être une poursuite vaine; vous échappez à upa bhoga, la satisfaction tronquée qui ne conduit nulle part, et le bhoga, satisfaction profonde, peut commencer. Là, vous accomplirez vraiment le désir, vous ressentirez  tout ce qui peut être ressenti; vous vivrez une expérience dans un état de vigilance lucide.

L'accomplissement des désirs devient alors une démarche spirituelle.

Selon Arnaud Desjardins, il faut accomplir ses désirs plutôt que de les nier... Moi, je dirais qu'il faut les éviter. C'est pourquoi, comme le dit Arnaud, il faut les reconnaître, mais non pour les accomplir, mais pour mieux mettre son mouchoir dessus. En procédant de la sorte on se libère vraiment du désir...

Voici une anecdote qui me pourrit la vie en ce moment même. J'ai décidé il y a quelque temps de remplacer ma voiture. A bien y regarder, c'est du désir pur car mon ancienne voiture peut bien durer 2 ou 3 ans de plus... J'ai décidé que ce serait un 4x4 qui aurait tous les équipements de nouvelles technologies. J'ai commencé avec des voitures de moins 30 000 € et j'en suis aujourd'hui à plus de 50 000 € sans que le désir ne soit encore satisfait. Et le problème est que je n'ai pas tout cet argent ! Un vrai casse-tête !   

samedi 8 octobre 2016

Le désir par Arnaud Desjardins

[...]C'est une étape sur le chemin qui viendra plus ou moins vite mais, si elle ne vient jamais, vous ne serez jamais vraiment sur le chemin. Même si ce n'est pas l'étape ultime, il faut tenir compte de cet inconscient. Il faut tenir compte des peurs, des désirs, des vasanas, de toutes les demandes qui cherchent à s'accomplir, qui nous ramènent dans le monde multiple, conflictuel, et qui nous écartent de l'intérêt exclusif pour Dieu ou pour l'Absolu. Si on vous dit d'emblée que la Réalisation équivaut à la disparition de tous les désirs, cela vous est difficile à entendre quand vous avez encore tant de désirs qui voudraient être accomplis et tant de craintes que ces désirs ne soient pas accomplis. Par contre, que peut-il y avoir de frustrant ou de mutilant dans la recherche de la vérité à tout prix ?
Essayez de l'entendre comme cela. Si on vous laisse entrevoir que le sage est libre du désir et que vous êtes pleins de désirs, vous pouvez considérer la disparition de ces désirs comme un appauvrissement : "Que la vie doit être fade !" Ce qui fait votre vie aujourd'hui, ce sont vos ambitions personnelles, l'espérance du grand amour que vous n'avez pas encore rencontré, c'est votre carrière, votre oeuvre, vos créations, vos réalisations. Cette solitude, ce dépouillement, ce détachement du sage rencontrent en nous de sérieuses résistances, sauf si nous nous contentons de rêver à la sagesse de Ramana Maharshi. Mais si vous considérez que cette sagesse vous concerne, de grands conflits peuvent se lever dus à l'antagonisme entre l'idée du détachement suprême et la puissance de vos désirs. Et il est possible que l'on puisse reconnaître là un accomplissement que l'on ne veut pas vraiment : "Non, Moi je veux créer, produire; j'ai des nécessités intérieures et je veux les accomplir." D'accord, tout à fait d'accord. Mais que pouvez-vous perdre en vivant dans la vérité, si ce n'est justement des mensonges et des illusions ? Ce n'est pas facile, mais c'est plus accessible.  

Arnaud Desjardins : "La Voie du coeur"

Arnaud Desjardins soulève chez nous des problèmes qui selon lui sont liés à notre inconscient, toujours selon lui, le but ultime est de se libérer de ses désirs. Il passe un temps important à nous montrer comment se libérer de cet inconscient. Selon moi, il gagnerait du temps à s'attaquer tout de suite aux désirs. C'est en tous cas la voie de Lao Tseu.  

samedi 1 octobre 2016

Le Saint-Homme


Le Saint-Homme n'a pas de principe.
Le Saint-Homme n'agit que dans l'ici et maintenant.
Le Saint-Homme n'a plus d'ego.
Le Saint-Homme laisse filer ses pensées sauf si elles servent l'ici et maintenant.
Le Saint-Homme prend soin de son corps.
Le Saint-Homme s'aime comme il aime les autres et chaque partie de l'Univers.
C'est le tout qui est à l'oeuvre chez le Saint-Homme.
Pourtant, le Saint-Homme est le plus humble de tous.
Le Saint-Homme discerne le tout, à l'oeuvre chez l'autre, de l'ego.
Le Saint-Homme n'a plus de désir, il n'en est plus l'esclave.
Le Saint-Homme observe les relations de cause à effet. Il ne s'y oppose que dans l'intérêt du tout, c'est à dire rarement.
Le Saint-Homme fait le vide dans ses pensées pour faire naître l'Esprit.
L'Esprit de l'Univers conseille le Saint-Homme.
Le Saint-Homme est économe, ce qui lui permet d'être généreux envers autrui.
Le Saint-Homme vit sa vie dans le Tout, au nom du Tout.
Le Saint-Homme est amoureux, mais son amour n'est pas exclusif.
Le Saint-Homme vit dans l'Unité de la Non-Dualité.

Espérant que ces aphorismes trouvent en vous un écho favorable; et fassent vibrer votre Saint-Chœur.

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