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mercredi 22 mai 2013

Se libérer du connu

Se libérer du connu, est le titre d'un ouvrage de J Krishnamurti. Ce titre est évocateur, on sent bien qu'il sous-entend quelque chose d'important. Mais comment sortir du connu ? Pour nous le monde est le monde connu. L'inconnu n'est pas  le monde, ou plus exactement ne fait pas encore partie de notre monde. Peut-être nous doutons-nous qu'il existe et faisons des hypothèses, ce qui tend à nous faire croire que l'inconnu existe. Petit à petit, nous prenons conscience de l'existence d'un monde très vaste. Et pour chaque parcelle de ce qui existe, notre mental étiquette en mettant des mots sur ce qu'il croise. Tout ce qui est étiqueté est ce qui est connu. Et le mental fait des associations entre les diverses étiquettes (il est très fort pour cela). Si bien que lorsque nous croisons Jacques avec la casquette de Paul, nous disons :"Bonjour Paul".

De la même manière, comme nous avons "presque tout" étiqueté, nous nous promenons dans un monde d'étiquettes, et cela est sécurisant, car nous croyons tout connaitre ! Pourtant, à chaque instant, le monde change, le vent fait vibrer les feuilles des arbres, le clocher de l'église se met à sonner, l'horloge de l'église retarde de sept minutes, le cycliste qui passe a une roue dégonflée, sont gilet fluo s'agite dans le vent, et ainsi de suite...


Il est impossible, à moins d'être dans une chambre de contention face à un mur lisse, de détailler le monde de l'instant présent. Celui-ci est d'une richesse infinie. Et c'est à découvrir la richesse de l'instant présent que J.Krishnamurti nous exhorte.

Ne nous laissons pas berner par notre mental. Celui-ci dit en permanence, ça je connais, ceci est déjà vu, ou ceci et ceci, ceci est cela. Ainsi, en passant devant le petit bois le long de la départementale prise pour aller au travail, le mental ne verra jamais l'écureuil, le renard ou le sanglier qui pourtant habitent ces bois. Et quand par hasard, l'un de ces animaux est vu, alors c'est avec une excitation toute spontanée, que notre esprit se focalise sur cet instant, car sachant qu'il ne durera pas, notre esprit tente d'en jouir au maximum : "les enfants, regardez, regardez ! Un renard!" Hurle-t-il.


Bref, le fait de mettre des étiquettes nous fait passer à côté de l'essentiel. Les étiquettes peuvent être des mots, mais aussi des concepts. Et de la même manière que l'on s'enferme avec les étiquettes, on s'enferme peut-être plus encore avec les concepts. Il fait soleil implique, il fait chaud, il a une voiture puissante implique c'est un chauffard, cette fille blonde est mal coiffée, elle doit être bizarre, et ainsi de suite. Tous les concepts, les préjugés nous enferment dans nos croyances. Nous croyons savoir que le monde est ainsi fait et cela nous empêche de le voir tel qu'il est.

   

7 commentaires:

  1. les etiquettes fixent...bonne soirée à toi

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  2. Bonjour Oliver,
    L'éradication des concepts ne peut se faire que par la totale disparition des mots... Bien chaleureusement, cher âmi

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  3. Mais ce moment où on voit le renard n'est-il pas tout de même magique ? Le monde tel qu'il est ne comporte-t'il pas cette part de notre mental qui étiquette les choses ? Malgré que je sois consciente qu'un sage est libéré de son mental, j'accepte le fait que je n'en sois pas encore libérée et j'observe ce que ça donne. Comme je sais que l'Homme est un être spirituel, le jour viendra...
    Merci de partager ces textes. Je les apprécie beaucoup.

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    1. Si, bien sûr caro, ce moment est magique. Mais le mental se l'approprie en se disant, "regardes la chance que j'ai eu !" Alors que l'homme du Tao est sans cesse émerveillé de ce que la vie lui apporte.
      amicalement, Oliver

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  4. Bonjour Oliver,

    J'ai lu ce livre fort intéressant mais la mise en pratique parfois peut paraître ardu..

    Bonne journée.
    Lily

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  5. Bonjour Lily,

    En effet, il est tellement plus confortable de vivre dans des concepts,dans des mots, sans sortir du connu.

    Belle journée, Oliver

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