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vendredi 4 août 2017

Le Tao au quotidien

Vivre le Tao, c'est être sans désir, sans ego, sans aucun attachement, sans plus de mental que nécessaire et sans agir autrement qu'à l'instinct. Le tout dans une honnêteté naïve presque puérile. Le Tao est ce qui nous guide, mais comment suivre quelque chose d'indicible ? Et bien justement en s'effacent devant lui, pour qu'il devienne une évidence. Si aucun désir ne vous anime, si vous laissez votre moi de côté, si aucune cogitation ne vous habite, si vous n'êtes retenu par aucune possession, ni aucune fierté, il ne vous reste que la proposition du Tao, c'est à dire l'instinct. D'ailleurs,
classiquement, le Tao vous incitera à ne rien faire, car le Tao préfère l'économie à toute autre activité. Pour le Tao, l'homme sage est celui qui économise l'Univers. Et ceci commence ici et maintenant. Avec un peu d'entrainement, on repère assez vite les déséquilibres dans le monde qui nous entoure. En cette période de fortes chaleur, par exemple, ouvrir une porte pour créer un courant d'air, n'est qu'un geste anodin, pourtant, il permet à l'Univers de s'équilibrer localement. En réunion de travail il peut arriver que les collaborateurs soient obligés de conclure une affaire. Tout l'art consiste alors à faire formuler l'avenant par la partie adverse et se contenter d'être d'accord pour que l'affaire se conclue. Mais attention cette affaire doit aller dans l'intérêt du Tao et non celui de l'entreprise uniquement. Mais souvent ces intérêts pourront être communs. Si les intérêts du Tao et d'autrui ne sont pas communs, le Taoïste défendra le point de vue de l'Univers, au risque de perdre sa place dans l'entreprise.
Ainsi vivre le Tao, c'est savourer des instants où il ne se passe rien, et où l'on peut être en communion avec soi-même, avec sa conscience. Nous sommes les témoins vivants de l'Univers, c'est déjà énorme ! Cela devrait nous suffire ! Au lieu de cela, certains se plaignent  sans arrêt qu'ils pourraient avoir plus. J'étais de ceux-là il n'y a encore pas si longtemps. Je me disais : "ah si j'étais plus jeune... Ah si j'avais une plus grosse voiture... Ah si j'avais le courage de faire une marche... Ah si je réussissais à dormir un peu cette nuit..." Bref je me lamentais tout le temps au point de devenir franchement dépressif. Il faut dire qu'en réalité j'étais plein de désirs. La moindre occasion était bonne pour faire remonter un désir inassouvi. Et ça, je peux le dire maintenant, c'est une terrible souffrance. Car
c'est une souffrance qui mène à la dépression. Le désir est un cercle vicieux, le Tao un cercle vertueux. Mon Maître et ami dit : "l'Ego, c'est la maladie, le Tao c'est la guérison". En fait, il me fallait lâcher prise de mon Ego qui en voulait toujours plus.
Le Tao nous relie au reste du Monde, avec lui, on apprend à faire passer les intérêts communs avant ses propres intérêts. Avec lui, on vit cette relation intime entre soi et le grand Tout, rien ne peut être plus précieux. Lao Tseu dit du sage que sous des habits grossiers il cache un joyau. C'est exactement cela, le Tao, c'est la richesse intérieure, et on sait bien qu'elle surclasse toute les richesses matérielles.  

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