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vendredi 9 novembre 2018

Immortalité


Le temps n'existe pas, il n'est qu'un moyen de mesure  : entre deux lever de soleil, on dit qu'il s'est écoulé 24 h. Mais en réalité c'est la Terre qui a fait un tour sur elle même : où est le temps ?
Rien ne se perd, rien ne se crée, cette formule reprise par Lavoisier au Grec Anaxagore est d'une réalité jamais remise en cause. L'Univers ne fait que se transformer, rien ne disparaît, seule la forme évolue. Ainsi, tout est éternel. A l'échelle de l'Univers, rien n'es perdu. A l'échelle de l'atome tout est éternel. car la majorité des atomes ont une durée de vie infinie. A notre échelle, nous avons l'
impression d'être mortels. C'est que notre forme se transforme depuis la conception, la naissance, la vie et la mort. L'ennui est que nous nous attachons à ce corps qui se transforme. C'est la partie de nous même qui s'attache à ce corps qui craint la mort, mais si nous n'y voyons qu'une transformation nécessaire, un moyen pour l'Univers de se renouveler, nous ne nous attachons pas à ce corps. Aussi le sage cherche, contrairement à l'homme ordinaire, à se détacher de tout; des biens matériels, du savoir, des sensations, de tout. 
Ce qu'il reste, c'est la conscience, celle que nous avions à notre naissance. Et cette conscience vide de tout attachement, source de toutes les intuitions, cette conscience est la même d'individu en individu. Cette conscience est  universelle, éternelle. C'est pourquoi Lao Tseu parle d'Immortalité. Le Bodhisattva, Bouddha parvient aussi à l'éternité. Et ce Nirvana est accessible à tout un chacun, et à tout âge. Mais pour cela il faut être prêt à un lâcher-prise total.
Quand on ne vit plus pour soi, mais pour l'humanité, pour la vie, pour l'Univers lui-même, on ne se soucie plus des maigres intérêts de l'ego. Et l'Univers aime bien le repos, naturellement il retourne à l'équilibre. C'est pourquoi le sage Taoïste n'agit pas, ou plutôt agit par non-agir, en suivant
le retour à l'équilibre de l'Univers. Il ne va à l'encontre de rien, il ne force rien, il lâche prise.
Et ce qui reste n'est pas rien, au contraire c'est insondable, mystérieux ; le Tao. C'est le mystère de la vacuité Bouddhiste. Ce n'est autre que le mystère de la vie. Car sur Terre, la vie a développé des myriades de formes distinctes. Nous les côtoyons tous les jours, et ainsi ne sommes plus émerveillés par cette diversité. La vie est d'une intelligence rare, parce qu'elle fonctionne. Et ce qui fonctionne est ce qui suit le Tao. Cette intelligence de la vie est éternelle. La rejoindre est la clé de l'immortalité. Ne plus se centrer sur sa petite personne en est le moyen.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Permettez quelques mots sur la Chine et le Taoisme. Merci
    Trois doctrines morales, règnent en Chine :
    Celle de Confucius, adoptée par les gens instruits, les masses intellectuelles.
    Celle de Lao-Tseu, suivie par la bourgeoisie moins instruite, mais plus attachée aux traditions. Elle représente l'idéalisme, le spiritualisme philosophique.
    Et celle, de Fo, forme du Bouddhisme qui est suivie par les multitudes ignorantes. C'est un culte grossier comparable au Catholicisme.
    Une science très ancienne a précédé en Chine ces 3 doctrines.
    Confucius, que l'on croit, à tort, un auteur, ne fit que mettre dans un ordre nouveau les anciens documents de l'histoire primitive de la Chine, qui remontaient à plus de quinze siècles avant lui, et il vivait au VIème siècle avant notre ère ; la preuve, c'est qu'on parle du mari et de la femme et que le mariage n'existait nulle part dans les temps primitifs.
    [...]
    Taoisme : le livre sacré des Tao Ssè porte le titre de Tao-Te-King (le livre de la raison et de la vertu - 600 à 560 av notre ère). Suivant les anciens dictionnaires chinois, tao signifie un chemin, le moyen de communiquer d'un lieu à un autre ; ce chemin n'est-il pas le lien moral qui relie l'homme à la femme, et qui est bien, en effet, basé sur la raison ? De Tao on fait aussi : direction, marche des choses et condition de leur existence ; c'est bien de ce lien que tout cela dépend.
    Enfin, Tao signifie « la raison se manifestant », c'est-à-dire la parole.
    Le Tao-Te-King qui a pour auteur Lao-Tseu est un ouvrage qui n'a qu'une trentaine de pages. Il contient deux parties : Tao-King (livre du Tao) et Te-King (livre de la vertu). C'est de ces mots, qui sont les premiers de chacune des deux parties, qu'on a fait le titre général, Tao-Te-King.
    Voici, d'après Stanislas Julien, la traduction du premier chapitre :
    « La voie (Tao) qui peut être exprimée par la parole n'est pas la voie éternelle ; le nom qui peut être nommé n'est pas le nom éternel.
    « L'Etre sans nom est l'origine du ciel et de la terre ; avec un nom, il est la Mère de toutes choses.
    « C'est pourquoi, lorsqu'on est constamment exempt de passions, on voit son essence spirituelle ; lorsqu'on a constamment des passions, on le voit sous une forme bornée.
    « Ces deux choses ont une même origine et reçoivent des noms différents. On les appelle toutes deux profondes. Elles sont profondes, doublement profondes. C'est la porte de toutes les choses spirituelles. »
    Que de choses dans ces lignes !.... D'abord, dans le premier paragraphe, la distinction à faire entre le principe cosmique, l'Etre sans nom, et le principe moral, la Mère, l'Être suprême avec un nom.
    L'Etre sans nom crée le ciel et la terre, puisqu'il est la force cosmique (voir l'article du blog sur la Cosmogonie dans lequel ce principe cosmique est défini ). L'Etre nommé, la Mère, crée toutes les choses d'ordre moral.
    Puis la nécessité pour l'homme d'être exempt de passions pour comprendre ces choses, également profondes l'une et l'autre, puisque l'une est toute la science physique, l'autre est toute la science morale.
    Un des principes fondamentaux attribués à Lao-Tseu est le non-agir.
    « Le saint homme fait son occupation du non-agir. » Ceci est très vrai, car c'est seulement dans le repos des muscles que la pensée s'exerce. L'homme qui agit beaucoup pense peu.
    Suite : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/la-chine.html
    Cordialement.

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    1. Merci pour toues ces précisions Etirév, juste une précision sur le non-agir :
      Il est vrai que celui qui agit beaucoup pense peu*. Mais Lao-Tseu ne dissocie pas le Non-Agir du Non-Désir. Or celui qui pense beaucoup a de nombreux désirs, de nombreuses passions. Ce n'est donc pas cette voie que nous montre Lao Tseu. Non, le vieux sage nous invite à la méditation en conscience, à faire le vide, pour découvrir ce qu'il y a au delà de la pensée : Le Tao.

      *(D'ailleurs, l'action qui permet de ne pas penser est une forme de méditation.)

      amicalement, Oliver

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