Language

vendredi 12 novembre 2021

Aider son prochain

 
Je ne connait pas de sentiment plus gratifiant, que celui d'aider son prochain. Mais, pour pouvoir efficacement aider son prochain, il faut mettre de côté son ego et ses désirs. Les hommes politiques nous montrent en permanence la démarche inverse. Leurs actes essayent en général de résoudre l'équation entre le coût d'une mesure (par exemple augmenter le pouvoir d'achat) et le nombre de voix que cela rapportera aux prochaines élections. Aussi, leurs actes sont systématiquement intéressés, pas étonnant qu'ils ne recueillent que peu d'estime. Je rêve de l'arrivée au pouvoir d'un Gandhi, mais ce rêve n'est pas prêt de se réaliser, quand on sait le peu d'homme réalisés spirituellement dans une population et que l'Inde était certainement le pays qui comptait le plus d'être spirituel au mètre carré.
Aussi pour aider réellement son prochain, il faut faire preuve d'humilité, être capable de se positionner
au plus bas de l'échelle (sociale, humaine, et même spirituelle). Un ordre qui vient d'en haut n'a que peu de chance d'être écouté, ou on y obéira avec réticence.
Non, pour aider, il faut accepter de s'assoir auprès de la personne, il faut prendre soin de l'écouter, comprendre où elle en est avec le Tao, et essayer de dénouer les nœuds que l'autre a tissé à force de désirer à l'encontre du Tao. Et pour réconforter l'autre il faut se mettre à sa hauteur, c'est ainsi que l'on aura le plus d'efficacité, dans l'écoute, mais aussi dans le conseil.
Je me souviens d'un moment de ma vie (je ne savais encore rien du Tao) où j'étais dans une détresse totale, ne dormant plus et ayant perdu le goût de la vie. Je demandais à qui voulait bien m'entendre: "comment retrouver le goût de la vie ? Je n'ai plus rien à quoi me raccrocher..." Ma mère, mon père, mon frère ne savaient que répondre et tentaient des paroles réconfortantes pour apaiser ma
douleur. C'est alors que survint ma tante, elle prit le temps de m'écouter, et me dit à peu près ceci : "Et alors Olivier, quand cesseras-tu de te plaindre ? Arrête de pleurnicher et vas de l'avant ! Ces propos, sur le coup me blessèrent, mais, je compris bien rapidement leur terrible justesse. Il n'y a que la vérité qui blesse dit le proverbe, j'en ai fait la douloureuse expérience, mais au combien salvatrice. Celui qui aide prend souvent des chemins détournés, mais parfois c'est la trace directe qu'il convient de suivre ! Comment le savoir si ce n'est en écoutant l'autre dans son mal-être. Souvent, il n'est pas besoin de guider l'autre, juste de dénouer les liens malencontreusement serrés
Et si la pudeur empêche d'y voir clair, une attitude comme celle de ma tante sera peut-être salvatrice, car le Tao n'en est pas à un paradoxe près.       

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Rechercher dans ce blog