Language

samedi 5 décembre 2015

Du Désir à la Joie : 7 : Le lâcher-prise



Chapitre 7 : Le lâcher-prise


D'ordinaire, le mental nous pousse à agir pour satisfaire nos désirs. Nous sommes alors embarqués dans une spirale infernale, qui, si l'on n'y prend pas garde, dirige notre vie et nous conduit de déception en déception. Nous nous fixons des buts, et nous nous en voulons si nous ne parvenons pas à les atteindre. Nous perdons confiance en nous et nous faisons encore moins confiance au monde qui nous entoure, et petit à petit nous perdons pied. Certains d'entre nous se plient plus ou moins à ce diktat du mental, et bon an mal an vivent une vie parsemée de déceptions et de pâles satisfactions. D'autres sombrent dans le désespoir. Or pour éviter une telle descente aux enfers, il nous suffit de lâcher-prise des désirs. Et, comme chez l'homme ordinaire le désir est partout, le lâcher prise s'applique à presque tout !



Pour une douleur vive, physique ou mentale, nous comprenons aisément que le lâcher prise puisse être efficace. Et de fait, il l'est. Ce qui ne veut pas dire qu'il soit facile à mettre en oeuvre. Par exemple pour un mal de dos, lâcher prise veut dire se décontracter totalement, mais bien souvent, au contraire, nous nous crispons, nous nous contractons encore plus ! Et la douleur ne fait que croître. Il en va de même avec le désir. Si nous lâchons prise, nous n'attachons plus d'importance à nos désirs, la souffrance mentale s'estompera petit à petit. Mais si au contraire, nous ajoutons du désir au désir, notre attente sera de plus en plus insoutenable, et nous souffrirons de nous attacher à ces désirs.

Ainsi, pour le désir intense comme pour les fortes douleurs, le lâcher prise est efficace. Mais qu'en est-il des douleurs sourdes, ou du désir ordinaire ? Si nous avons un léger mal de tête, ou une petite envie de grignoter, que peut apporter le lâcher-prise ? Dans le lâcher prise, on accueil l'instant présent avec joie. Donc pour le mal de tête, il s'agit de se laisser aller, d'accueillir la douleur, jusqu'à apprécier cette douleur. Et il n'est pas rare que cela suffise à la faire disparaître. Pour les petits désirs, le lâcher-prise revient à accueillir ce qui vient sans y projeter quoi-que ce soit de désiré. Ainsi, l'accueil ne rentre pas en conflit avec l'attente.


Pourquoi le lâcher prise est-il si efficace ?
Pour une douleur physique, nous nous arrêtons de nous crisper, nous accueillons la douleur sereinement. C'est à dire que nous ne faisons pas tourner le mental inutilement. Nous n'ajoutons pas à la douleur de l'inquiétude, ou un désir de guérir à tout prix. Dans le lâcher-prise notre mental est calme. Au niveau de notre cerveau, notre cortex est au repos, ce qui laisse à notre cerveau reptilien le loisir d'agir à sa guise. Or notre cerveau reptilien est le chef d'orchestre de notre corps, ainsi calmer notre mental et nos désirs autorise notre cerveau reptilien à réguler notre corps comme il se doit. Alimenter nos désirs, c'est un peu comme si nous allions à l'opéra pour écouter une symphonie et qu'une boite de nuit dont nous serions le propriétaire fasse un vacarme du tonnerre juste au dessus !
Dans ces conditions, il est clair que les ordres du chef d'orchestre parviendraient mal aux musiciens. Et bien c'est ce qui se passe lorsque notre mental tourne en boucle sur un désir. Nous empêchons notre cerveau reptilien de s'occuper de notre corps comme il se doit. Ce qui conduit malheureusement à des maladies non seulement psychiques, mais aussi physiques. Pour éviter cela, le lâcher prise et le calme du mental sont les solutions à bien des maux.


En méditation, on apprend à lâcher prise du mental. Des techniques, comme par exemple la concentration sur la respiration permettent d'aller jusqu'à l'extinction du mental et de ses désirs. On comprend pourquoi la méditation est désormais reconnue pour ses bienfaits sur la santé. La paix et la sérénité que l'on atteint en méditation est de nature à nous mettre en joie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Rechercher dans ce blog