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vendredi 19 octobre 2018

Qui a tort, qui a raison ?


Tchouang-Tseu s'interroge ainsi :
"Si je discute avec toi et que tu l'emportes sur moi au lieu que je l'emporte sur toi, as-tu nécessairement raison et ai-je nécessairement tort ? Si je l'emporte sur toi, ai-je nécessairement raison et toi nécessairement tort ? ou bien l'un de nous deux a raison et l'autre tort? ou bien avons-nous raison tous les deux ou tort tous les deux? Ni toi ni moi nous ne pouvons le savoir, et un tiers serait tout autant dans l'obscurité. Qui peut décider sans erreur? Si nous interrogeons quelqu'un qui est de ton avis, du fait qu'il est de ton avis, comment peut-il décider? S'il est de mon avis, du fait qu'il est de mon avis, comment peut-il décider ? Il en sera de même s'il s'agit de quelqu'un qui est à la foi de ton avis et du mien, ou d'un avis différent de chacun de nous deux. Et
alors ni moi ni toi, ni un tiers ne peuvent trancher. Faudra-t-il attendre un quatrième?"

On pourrait poursuivre de nos jours par:" Faudra-t-il attendre un référendum démocratique ?" Mais bien entendu on sait que le référendum n'est pas une science exacte non plus. Du reste, lorsque je m'exprime sur un sujet, je m'exprime par la parole. Et celle-ci, quels que soient les efforts que je puisse faire n'est pas exacte. Seul le Tao dans sa spontanéité est exact, c'est pourquoi il est si difficile à suivre. Mais ma parole, elle, manque systématiquement son but - Lao Tseu estime : "Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas". 
Aussi, la leçon que l'on peut tirer de ces propos de Tchouang-Tseu, est qu'il est bien vain de se quereller ! Et cela commence par les points de vue spirituels, qui, de l'expérience que l'on peut en faire convergent tous vers le bien-être de l'homme. Ce sont les rites et les pratiques religieuses qui dénaturent les messages spirituels. 

Mais comment pourrais-je en être sûr ? 

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