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samedi 13 mai 2017

Le savoir du non savoir

Lao Tseu dit que le Saint Homme fait du non-savoir son étude. En cela, il s'oppose au Saint Homme de Confucius qui cherche à accumuler les savoirs. Or, accumuler les savoirs pollue le cerveau. et alourdit la pensée de choses inutiles. L'homme de savoir vit dans le passé de sa mémoire, ou élabore des calculs pour construire et ainsi influer sur son environnement. Aussi, l'homme de savoir, quand il ne s'encombre pas de pensées inutiles, élabore des stratagèmes qui généralement ne respectent pas le Tao. 
A contrario, l'homme qui cultive le non-savoir ne se sert pas du savoir accumulé dans sa mémoire pour réagir face aux événements, il se sert de son sens instinctif. Comme dans le Dzogchen, il est
contemplatif, et n'agit que lorsqu'un déséquilibre survient dans le champ de sa conscience. Il vit pour l'équilibre de l'Univers, et cette science est le pinacle des sciences. Le Tao est sa force tranquille, et il n'est point besoin de s'instruire plus, cela est même néfaste. Ainsi, l'homme de non-savoir avance sans faire de bruit, vit sa vie sans heurt et par la-même réalise une oeuvre pérenne et de valeur sûre.
L'homme qui vit le Tao ne se sert guère de sa mémoire, cela ne veut pas dire pour autant, qu'il ne se souvient de rien. Au contraire, il acquiert de l'expérience tout au long de sa vie au contact du Tao. En effet, il n'est pas de faits plus marquants que ceux vécus en harmonie avec le Tao. L'homme qui vit à l'écoute de l'Univers vibre et vit une expérience inoubliable. C'est là un paradoxe du non-savoir.
Pour cultiver le non-savoir, il importe d'être à l'écoute de tout ce qui entre dans le champ de la conscience : le monde qui nous entoure ; les personnes présentes, le cadre dans lequel agissent ces personnes, le temps qu'il fait, l'heure... (le champ de la conscience est infini), mais aussi ce qui entre dans le champ de la conscience par l'intérieur ; ce qui nous vient à l'esprit, l'harmonie qui règne dans notre corps, ou au contraire les douleurs qui peuvent survenir. L'homme de non savoir cultive l'équilibre entre l'interne et l'externe. Ce faisant, il ne choque personne, il est homme de consensus, transparent. Il n'est jamais source de conflit, il apporte paix et sérénité. Pourtant, il ne recherche pas les honneurs, car il n'accumule rien. Il préfère vivre en harmonie près de la nature qui l'a vue naître.
Ainsi, l'homme de non-savoir est à l'écoute du Tout, cela le rend instinctif, prêt à non-agir, car il agit pour l'Univers et non pour lui-même. Il SAIT ce qu'il convient de faire sans jamais l'avoir prémédité.

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