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dimanche 15 mai 2022

Aimer son prochain comme soi-même


Que ne ferait-on pas pour être à la première place ? Pour dépasser cet automobiliste devant nous et qui n'avance pas ? Pour être choisi sur un poste tant convoité ? Nous voulons être les premiers en toute circonstances. Mais qui arrive le premier dans ces conditions ? Qui franchit en tête la ligne d'arrivée ?
Certainement pas le Tao ! Car l'homme qui a bataillé dur pour arriver à ses fins, s'est battu contre le Tao, a renforcé son égo et s'est fait des ennemis. Au contraire, l'homme qui suit le Tao ne fait pas de vague et accepte sans broncher la dernière place. Il aime le Tao, et le Tao le lui rend bien. Il sait reconnaitre dans l'autre l'être universel qu'est le Tao, ce point commun qu'il y a entre tous les hommes, entre toutes les races, entre toutes les espèces.  
Aussi, chérissant le Tao plus que tout, il chérit son prochain comme lui-même, il accepte ce qui vient de l'autre comme une bénédiction, il accepte l'autre comme un dieu.
Aimer son prochain comme soi-même, c'est accepter l'autre inconditionnellement, en acceptant tous ses défauts, qui en y regardant bien, nous le rende plus sympathique encore. Car voir l'ennemi comme un
ami change complètement le prisme avec lequel on voyait une situation. Au lieu de voir ce conducteur qui vient de me faire une queue de poisson comme un chauffard, si je me met à sa place et que j'admet que je lui barrait le passage, j'accepte son geste, et je passe à autre chose, car je vois cet automobiliste comme un double de moi-même. Aussi, si j'accepte qu'un collègue ait été promu sur le poste que je convoitais, je retrouve un ami, et suis libre pour candidater sur un poste à plus haute responsabilité, que je n'aurais pas jusque là espéré et qui désormais me tend les bras. Car le Tao est comme ça, il présente de multiple facettes, ce qui donne à la vie de multiples rebondissements ! 
Et l'autre mérite qu'on le regarde sous diverses angles. On le sait, il ne faut pas s'arrêter à la première impression. Car derrière chacun, se cache, parfois bien enfoui, certes, la bonté ouverte du Tao. Il est là, prêt à nous tendre la main. Qui n'a pas été surpris qu'un inconnu devienne un bon ami juste parce que l'un des deux a osé briser la glace en lançant la
conversation ?  Le Tao est là indéfectible, il suffit juste de trouver le bon accord, souvent celui de l'humilité, pour que la corde de l'amitié se mette à vibrer !
Car c'est le Tao qui met notre prochain sur notre route. S'il est arrivé là, c'est tout simplement parce qu'il n'a pas pu faire autrement que faire naître cet instant présent, aussi faut il accueillir l'instant tel qu'il est. Ne pas voir en lui des imperfections, mais l'aboutissement d'une longue chaine de cause à effet, qui ont mis sur notre route cet envoyé du Tao qu'est notre prochain.

vendredi 6 mai 2022

Céder la place

 Le Tao et son mystère sont en nous comme en chacune des choses de cet Univers. Chaque homme, chaque chien, chaque insecte, mais aussi chaque plante et chaque pierre émanent du Tao et sont donc emprunt de son mystère. Mais le Tao est d'une discrétion absolue, il nous laisse donc croire  que nous sommes cent pour cent autonome, il nous laisse le libre arbitre. Et ce, d'une manière tellement remarquable, que nous pouvons passer une vie entière sans identifier le Tao.
Pourtant, celui qui laisse vivre en lui le Tao, n'est jamais déçu. Comment pourrait-il l'être puisque le Tao est sans désir. Pas de désir, pas de déception, et même de temps à autre d'agréables surprises, quand ce n'sont pas des instants de grâce. 
Mais pour vivre cela, il faut apprendre à céder la place au Tao. Et il faut lui laisser l'initiative. Or qui
L'homme et son désir.
prend l'initiative en nous, si ce n'est notre ego ? Aussi, pour voir le Tao à l'œuvre il convient de se départir de notre ego. Certains, dont je fais partie disent qu'il faut mourir à soi-même. Il faut dire adieu à notre ego et ses désirs, adieu à notre ego et ses actes, se mettre en retrait. En faisant cela, c'est comme si nous enlevions une paire de lunettes déformantes. Tout devient clair, les liens entre les choses nous apparaissent, ils étaient masqués par nos désirs et nos actes. Et ces liens naturels ont toujours été là, rien de surnaturel dans tout ça, non, le Tao est la quintessence de la vie. Le Tao, c'est l'intelligence de la vie. Pour la voir et vivre avec, il faut apprendre à vivre sans ego.
Au début, il y a quelque chose de magique, tant notre vue était brouillée par les désirs et les actes de notre ego. Les choses simples de la vie nous apparaissent comme des miracles. C'est que nous avions pris l'habitude de passer à côté.
Se mettre en retrait, ne plus faire confiance à l(ego, c'est écouter ses intuitions, son instinct, c'est faire confiance à son cerveau reptilien plutôt qu'à son cortex. C'est donc vivre de façon un peu primitive, revenir au jardin d'Eden quand Adam et Eve (sans fruit du savoir) étaient en connexion directe avec Dieu. Notre mental, tellement essentiel pour survivre est l'ennemi de notre bonheur. Vivre avec, c'est s'enfermer dans des convoitise et des élucubrations noires (le mental imagine toujours le pire pour survivre) attention à la déprime !
Au contraire l'homme du Tao a une confiance absolue dans le monde qui l'entoure. Il fait corps avec le Tao et se meut donc suivant les lois de la Nature. Attentif à ses intuitions et a son instinct, il agit sans être l'auteur de ses actes. Il a cédé la place au Tao.

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