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samedi 31 janvier 2015

Tao Te King chapitre 35



Attachez-vous à la Grande Idée, et le monde avancera. Il avancera sans peine, dans la paix, la sérénité, l'abondance.

La musique et la bonne cuisine attirent le voyageur de passage, et il s'arrête. Mais ce qui vient du Tao ne flatte pas le palais, car il est sans saveur. On le regarde, mais cela ne suffit pas pour le voir ; on l'écoute mais cela ne suffit pas pour l'entendre.

Pourtant, si l'on a recours à lui, on ne peut l'épuiser.

vendredi 30 janvier 2015

Tao Te King chapitre 34



Le Grand Tao est partout ; sa puissance s'étend de tous côtés.

Les dix mille êtres, sans le savoir,  comptent sur lui pour naître et vivre, et il ne les déçoit pas. Son oeuvre étant accomplie, il ne se l'attribue pas. Il nourrit les dix mille êtres avec amour, sans les traiter en maître.

Etant constamment sans désir, on pourrait le qualifier de petit ; mais les dix mille êtres dépendent de lui, et bien qu'il ne les traite pas en maître, on peut le qualifier de grand.

C'est pourquoi le Saint-Homme, jusqu'à la fin, ne se considère pas comme grand, ce qui lui permet d'accomplir de grandes choses. 

jeudi 29 janvier 2015

Tao Te King chapitre 33



Celui qui connaît les autres, et le monde, est averti ; mais seul celui qui se connaît lui-même est éclairé.
Celui qui vainc les autres est puissant : mais seul celui qui se vainc lui-même possède la force.

Seul celui qui sait se suffire est riche.

Seul celui qui suit la Voie a de la volonté.

Seul celui qui reste à sa place dure longtemps.

Seul celui qui meurt de son vivant atteint l'immortalité.

mercredi 28 janvier 2015

Tao Te King chapitre 32



Le Tao est éternel et n'a pas de nom. Bien que petit par sa simplicité, le Monde n'a aucun pouvoir sur lui.
Si les souverains et les vassaux, pouvaient s'attacher à lui, les dix mille êtres viendraient spontanément se confier à eux ; le Ciel et la Terre s'uniraient pour faire descendre une douce rosée et, sans contrainte, les peuples se pacifieraient d'eux-mêmes.

Dès que le Tao se fut divisé, l'on donna des noms aux choses ; de l'utilisation de ces noms, il  faut savoir se retenir et faire bon usage du savoir, celui qui sait se retenir ne périclite jamais.

Le Tao est répandu dans l'Univers, comme le sont les torrents et les rivières des montagnes qui se jettent dans les fleuves et les mers.

lundi 26 janvier 2015

Tao Te King chapitre 31



Les armes les plus belles sont des engins de malheur : tous les êtres les ont en horreur. Celui qui suit le Tao ne s'y complaît pas.

En temps de paix, la place d'honneur est à la gauche du Prince sage : en temps de guerre, elle est à sa droite.

Les armes sont des engins de malheur, ce ne sont pas les instruments du prince sage. Il ne peut en être dépourvu en vue d'une nécessité éventuelle ; mais il place bien au dessus le calme et la paix.

Une victoire n'est pas un bien ; celui qui la considérerait comme un bien prendrait plaisir à tuer les hommes. Or, celui qui prend plaisir à tuer les hommes ne peut réussir à bien diriger l'Empire.

Dans les événements heureux, la première place est à gauche ; dans les événements malheureux, elle est à droite. La place du général en second est à gauche du prince, celle du général en chef est toujours à droite, c'est à-dire à la première place, selon les rites funèbres, car celui qui a fait tuer beaucoup d'hommes doit les pleurer.

Le général vainqueur se trouve ainsi placé comme s'il conduisait le deuil de ceux dont il a causé la mort.

dimanche 25 janvier 2015

Tao Te King chapitre 30



Celui qui seconde le Souverain en suivant le Tao ne se sert pas des armes pour subjuguer l'Empire, car quoique l'on fasse aux hommes, ils aiment à rendre la pareille. Là où campent les armées poussent les ajoncs et les ronces ; après les grandes guerres viennent les années de disette

C'est pourquoi celui qui est vertueux atteint son but sans se permettre de rien prendre par la force. Il réussit sans faire souffrir, sans détruire, sans s'enorgueillir, sans exploiter son succès, puis s'arrête. Il a vaincu par la Non-Violence.

Quand les êtres usent de la force, ils vieillissent, car cela est opposé au Tao, et ce qui est opposé au Tao, périt prématurément.

samedi 24 janvier 2015

Tao Te King chapitre 29



Celui qui voudrait obtenir l'Empire pour le façonner, je voix qu'il n'y réussirait pas. L'Empire étant une réalité spirituelle, on ne peut le modeler. Ceux qui veulent le façonner le ruinent, ceux qui veulent le saisir le perdent.

En effet, parmi les êtres, les uns vont de l'avant, les autres suivent ; certains aspirent, d'autres soufflent ; les uns sont forts, les autres faibles ; les uns détruisent, les autres consolident.

C'est pourquoi le Saint-Homme proscrit les excès, l'ambition et le luxe. 

vendredi 23 janvier 2015

TaoTe King chapitre 28



Celui qui connait sa force et garde sa douceur est la vallée de l'Empire. Etant la vallée de l'Empire, la Vertu éternelle ne l'abandonne pas ; il redevient comme un nouveau né.

Celui qui connaît sa lumière et garde ses ténèbres est le modèle de l'Empire, la Vertu éternelle ne vacille pas en lui ; il revient à l'indicible.

Celui qui connaît sa gloire et reste modeste devient la vallée de l'Empire, la Vertu éternelle le comble et il revient à la Simplicité originelle. C'est cette simplicité qui, en se divisant a fait naître toute la complexité des choses.

Le Saint-Homme ne fait rien sans cette simplicité, Modèle des maîtres, il dirige avec noblesse et ne lèse personne.

jeudi 22 janvier 2015

Tao Te King chapitre 27



Un bon marcheur ne laisse pas de traces ; un bon orateur ne commet pas de fautes ;  un fort en calcul mental n'a pas besoin de boulier ; qui sait bien garder ferme sans verrous, et personne ne vient ouvrir ; qui sait bien lier ne se sert pas de cordes, et personne ne peut délier.

C'est pourquoi le Saint-Homme excelle toujours pour aider les hommes, et ne repousse personne. Il secours tous les êtres, et n'en délaisse aucun. Ce en quoi il est doublement éclairé.

Aussi l'homme vraiment Vertueux est-il un maître pour l'homme ordinaire ; pour autant, le vulgaire est un Maître pour le Sage. Ne pas vénérer son maître, ne pas aimer celui qui nous rend service, serait-on réputé sage, est un grand égarement.

Voilà une vérité subtile, mais fondamentale.

mercredi 21 janvier 2015

Tao Te King chapitre 26



Le grave est la racine du léger ; le calme est le maître du mouvement.

C'est pourquoi le Prince Sage marche tout le jour dans la voie (le Tao) et ne s'écarte point de la quiétude et de la gravité.
Quoi-qu'il possède des palais magnifique, il reste calme et les fuit.

Pourquoi, hélas, les maîtres aux dix mille chars attachent-ils plus d'importance à leur personne qu'à l'Empire ? Insouciants, ils perdent leurs ministres ; suivant leurs passions, ils perdent leur trône.

mardi 20 janvier 2015

Tao Te King chapitre 25



Il est un être indéterminé dans sa perfection, qui existait avant le Ciel et la Terre. Paisible ! Indéfini ! Il circule, subsiste, unique, immuable, omniprésent, impérissable. On peut le considérer comme étant la mère de l'Univers. Ne connaissant pas son nom, je le désigne par le mot Tao (la Voie).

En s'efforçant de le qualifier, on pourrait dire qu'il est grand, qu'étant grand il se dérobe, que se dérobant il s'éloigne, et qu'une fois au loin il revient.

Ainsi, le Tao est grand, le Ciel est grand, la Terre est grande, le Roi aussi est grand. Dans le monde, il y a quatre grandes choses, pourquoi le Souverain n'en serait-il pas une ?

L'homme se règle sur la Terre, la Terre se règle sur le Ciel, le Ciel se règle sur le Tao. Le Tao se règle sur lui-même.

lundi 19 janvier 2015

Tao Te King chapitre 24



Celui qui se dresse sur la pointe des pieds ne tient pas debout
Celui qui raidit les jambes ne peut marcher

Celui qui s'exhibe ne brille pas
Celui qui se vante n'a pas de mérite
Celui qui s'enorgueillit n'est pas digne

Aussi, par rapport au Tao, ces façons d'agir sont comme des vomissures et appendices hideux qui dégoûtent les êtres

C'est pourquoi, celui qui vit le Tao ne suit pas cette route.

samedi 17 janvier 2015

Le Tao c'est quoi au juste ?



Bien loin de moi l'idée de vouloir en quelques lignes définir ce qu'est le Tao. En effet, par essence, le Tao est indéterminé. Il revêt toutes les formes et il est la cause de tout ce qui existe. C'est donc avant tout un principe, le principe de toute chose. Le Tao est pour nous, ce que l'océan est au poisson ; nous baignons dedans et nous ne le voyons pas.
Pourtant, le Tao étant le principe de toute chose, un choix s'offre à nous. Se conformer à ce principe, ou bien l'ignorer. 
Suivre la vie au fil de l'eau.
Si nous nous y conformons, nous ne luttons jamais et prenons la vie telle qu'elle se présente. Cela impose de ne pas avoir de désir personnel car cela irait forcément un jour ou l'autre contre le Tao. Cela impose aussi de ne pas agir autrement que pour suivre le sens de la vie qui s'écoule. Ce qui se produit alors, pour celui qui suit le Tao, est de l'ordre de la transcendance. Il y a comme un souffle magique (une aura ?) qui entoure le vrai Taoïste. La vie qui accompagne le Saint-Homme (pour reprendre la formule chère à Lao Tseu) est énergétiquement très puissante, car il utilise le maximum de l'énergie disponible, l'énergie du Ciel.
Si au contraire, nous ignorons le Tao, nous nous conformerons à nos désirs et tenterons de les satisfaire contre vents et marées. Parfois, nous réussirons, mais souvent nous échouerons ! Pire, même partiellement assouvis, nos désirs ne seront jamais comblés, et il nous en faudra toujours plus, avec toujours plus d'insatisfaction.
Comme le dit Lao Tseu, la voie du Tao est la plus large, mais l'homme ordinaire préfère les chemins de traverse.
Vivre le Tao est une préoccupation de tous les instants. Tout le monde autour de nous sait ce qu'il a à faire, seul le Taoïste va comme le nouveau né sans présumer de ce qu'il doit faire. En effet, à chaque instant, le sens du Tao peut changer nécessitant de revoir ses plans, si tant est que le Taoïste ait encore un plan ! Dés lors, il faut suivre le nouveau cours d'eau tout en restant prêt à de nouveaux changements. 
Bref il ne faut s'engager dans aucune passion de quelque sorte qu'elle soit. Et l'attention qu'il faut porter au "sens de la vie" ressemble à s'y méprendre à "l'ici et maintenant" des Bouddhistes.
Il s'agit de vivre en pleine conscience de ce que la vie nous propose. Pour cela, l'esprit doit être libre. Et notamment libre de tout calcul du mental. En effet le petit vélo qui parfois se met à pédaler dans nos têtes n'est que rarement notre allié. Le mental peut dans certains cas s'avérer utile, comme lorsqu'un agriculteur calcule les temps de croissance de ses semis. Mais l'expérience m'a montré qu'il vaut souvent mieux se fier à l'intuition, plutôt qu'à de savants calculs. 
Ainsi, le mental pollue l'esprit du Taoïste. Avec de l'expérience, le Saint-Homme, arrive à un esprit vide. Ce vide de l'esprit est alors le réceptacle d'idées intuitives qui découlent de l'environnement dans lequel évolue le Saint-Homme. Ces idées intuitives émanent du Tao, elles sont donc TOUJOURS positives pour l'individu qui s'en inspire. C'est le propre de l'esprit humain (a ne pas confondre avec le mental) de ne jamais nuire. Aussi, peut-on dire que le fond de l'homme est BON. 
On le voit, l'homme n'est pas démuni face à sa propre vie. Il peut se fier à son intuition pour suivre le Tao. Ce qui compte, c'est de ne pas faire sienne une idée intuitive au point de ne plus vouloir en démordre, non, la vie et le Tao évoluent très vite, le Taoïste doit s'adapter. Pour cela, le vide de l'esprit est un atout majeur. 
L'autre aspect intimement lié au Non Désir, est le Non Agir qui se traduit en général par une attitude qui consiste à ne pas lutter. Cela rejoint alors ce qu'on a dit plus haut, c'est à dire, suivre le cours de la vie sans lutter d'aucune sorte.

vendredi 16 janvier 2015

Tao Te King chapitre 23



Parle peu, tu resteras toi-même.
Une tornade ne dure pas plus d'une matinée,
Une pluie torrentielle ne dure pas plus d'une journée.
Or qui est  la cause de ces intempéries ?
Le Ciel et la Terre !
Si le Ciel et la Terre ne peuvent faire durer ce qui est excessif, comment l'homme le pourrait-il ?

C'est pourquoi, celui qui suit scrupuleusement le Tao,
règle ses principes sur le Tao,
Qui se livre à le Vertu, s'identifie à la Vertu,
Qui perd s'unit à l'échec
Qui s'unit au succès, le succès se réjouit de s'y accorder
Qui aspire à l'Union suprême, le Tao l'accueille avec joie.

La foi n'est pas la foi tant qu'elle n'est pas totale.

jeudi 15 janvier 2015

Tao Te King chapitre 22



L'incomplet sera complété, le courbe sera redressé, le creux sera rempli, l'usé sera renouvelé, l'insuffisant sera augmenté, l'excès sera dissipé.
C'est pourquoi le Saint-Homme, embrassant l'Unité est le modèle du Monde. Parce qu'il ne se met pas en évidence, il brille ; parce qu'il ne se la joue pas personnel, il s'impose ; parce qu'il ne se vante pas, il a du mérite : parce qu'il n'est pas orgueilleux, son savoir ne cesse de croître ; parce qu'il ne lutte pas, personne au monde ne peut s'opposer à lui.

Cette parole des Anciens : ce qui est incomplet sera complété, est elle une vaine parole ?

Non ! Car tout retourne à la parfaite intégrité.

mercredi 14 janvier 2015

Tao Te King chapitre 21



Ce qui caractérise la Grande Vertu procède du Tao.

Voici quelle est la nature du Tao ; il est confus, indiscernable. Oh ! Qu'il est confus ! Qu'il est indiscernable !
En lui, il y a des formes indistinctes, indéterminées. En lui, il y a des êtres. Quel abîme ! Quelle obscurité ! En lui, il y a une essence spirituelle ; son essence, absolue vérité !
En lui est son propre témoignage. Depuis l'antiquité jusqu'à présent, il est toujours d'actualité. De lui sortent les propriétés de tout ce qui est.

Comment sais-je que telle est l'origine de tout ce qui est ? Par cela même.

mardi 13 janvier 2015

Tao Te King chapitre 20



Renoncer au savoir délivre de l'inquiétude.
Entre acquiescer et consentir, la nuance est bien faible ; et pourtant combien différent le bien du mal !

Ce que les hommes redoutent, on ne peut pas ne pas le craindre, mais pas au point d'en être troublé, anéanti.

Tous les hommes sont pleins d'ardeur, exaltés comme pour un festin, semblables à ceux qui font une ascension au printemps. Moi seul suis calme, sans réaction, comme le nouveau-né qui n'a pas encore souri, errant, sans dessein, sans but !

Les hommes ont tous du superflu ; moi seul suis comme un déshérité : mon cœur est celui d'un simple d'esprit, trouble ! confus ! L'homme de la foule est éclairé ; moi seul suis plongé dans la pénombre. L'homme de la foule est précis, perspicace ; moi seul suis replié sur moi-même, mouvant comme la mer, flottant sans arrêt. La multitude des hommes se rend utile ; moi seul suis inapte, semblable à un paria.

Moi seul diffère des autres hommes, parce que je vénère la Mère nourricière (la Voie du Tao). 

lundi 12 janvier 2015

Tao Te King chapitre 19



Renoncez à la prudence, abandonnez la sagesse, ce sera cent fois plus profitable au peuple.
Renoncez à l'humanité; abandonnez la justice, et le peuple reviendra à l'amour filial et à l'affection parentale.
Renoncez à l'habileté, abandonnez le profit, et il n'y aura plus ni voleurs ni bandits.

Renoncez à ces trois choses, qui n'étant que des apparences, ne suffisent pas.
C'est pourquoi, il faut tâcher de rester simple, naturel, réduire l'égoïsme et les désirs.

dimanche 11 janvier 2015

Tao Te King chapitre 18



Quand le grand Tao fut délaissé, on vit apparaître l'humanité et la justice. Puis la sagesse et la prudence parurent, et l'hypocrisie fut générale.
Les six relations familiales désaccordées, il y eut l'affection des parents, et la piété filiale.

Pays, familles, troublés, perturbés, arrivèrent les fonctionnaires dévoués. 

samedi 10 janvier 2015

Tao Te King chapitre 17



Les grands Souverains de jadis étaient connus du peuple. Ceux qui vinrent ensuite, le peuple les aima, les honora ; puis il les craignit, et enfin il les méprisa. Tant qu'elle n'est pas totale, la foi n'est pas la foi.

Les premiers Souverains étaient graves, réservés dans leurs paroles. Les œuvres méritoires se multipliaient, les entreprises prospéraient. Dans les Cent Familles (le peuple), tous disaient : "C'est grâce à nous qu'il en est ainsi." 

vendredi 9 janvier 2015

Tao Te King chapitre 16



Atteindre le Vide parfait, c'est se fixer fermement dans le Repos.

Les dix-mille-êtres naissent, se reproduisent, et je les vois s'en retourner. Ils prolifèrent vigoureusement, puis chacun revient à son origine. Le retour à l'origine, c'est le Repos. Le Repos, c'est le renouvellement de la destinée. Renouveler la destinée, c'est la loi éternelle. Connaître la loi éternelle, c'est être éclairé ; l'ignorer est un aveuglement qui rend malheureux.

Connaître la loi éternelle rend magnanime ; celui qui est magnanime est souverain ; souverain, il est comme le Ciel ; semblable au Ciel, il est uni au Tao ; uni au Tao, il dure toujours. Vide d'ego, il n'y a plus de péril. 

jeudi 8 janvier 2015

Tao Te King chapitre 15



Parmi les anciens, les Sages étaient insaisissables, mystérieux, presque surnaturels, pénétrants, si profonds qu'on ne pouvait les connaître. Comme on ne peut les définir, on ne peut que tenter de les dépeindre.

Ils étaient timides ! Comme celui qui traverse un cours d'eau en hiver ; prudents ! comme celui qui craint ses voisins : réservés ! Comme celui qui reçoit l'hospitalité ; ils s'effacaient ! Comme de la glace fondante ; ils étaient rustiques ! Comme le bois non travaillé ; vides ! Comme la vallée ; troubles ! Comme l'eau limoneuse.

Qui peut, en laissant reposer ses pensées, clarifier peu à peu ce qui est impur ? Qui peut naître peu à peu au calme (de la vie spirituelle), et s'y maintenir toujours ? Celui-là qui garde le Tao. Il ne désire pas être plein, mais vide. C'est pourquoi il garde ses défauts et ne désire pas être parfait.

mercredi 7 janvier 2015

Tao Te King chapitre 14



Vous le regardez, et vous ne le voyez pas, on le dit invisible.
Vous l'écoutez, et vous ne l'entendez pas, on le dit inaudible.
Vous voulez le toucher, vous ne l'atteignez pas, on le dit impalpable.

Ces trois qualités ne peuvent être détaillées par la parole,
C'est pourquoi elles se confondent en une seule.

Sa partie supérieure n'est pas éclairée, sa partie inférieure n'est pas obscure.
Il est éternel et ne peut être nommé. Son origine est là où n'existe aucun être.
On l'appelle forme sans forme, image sans image ; c'est l'Indéterminé.
Allant à sa rencontre, on ne voit pas sa face ; le suivant, on ne voit pas son dos.

C'est en observant le Tao du passé que l'on peut gouverner les existences d'aujourd'hui.
Pouvoir connaître le commencement du passé, c'est tenir le fil du Tao.

mardi 6 janvier 2015

Tao Te King chapitre 13



Le sage redoute la gloire comme l'ignominie ; son corps lui pèse comme une grande calamité.
Qu'entend-on par ces mots : il redoute la gloire comme l'ignominie ?
La gloire est quelque chose de bas. Lorsqu'on l'a obtenue, on est comme rempli de crainte ; lorsqu'on l'a perdue, on est comme rempli de crainte.
C'est pourquoi l'on dit : il redoute la gloire comme l'ignominie.
Qu'entend-on par ces mots : son corps lui pèse comme une grande calamité ?
Si nous éprouvons de grandes calamités, c'est que nous avons un corps.
Si nous n'avions plus de corps, quelles calamités pourrions-nous éprouver ?

C'est pourquoi lorsqu'un homme redoute de gouverner lui-même l'Empire, on peut lui confier l'Empire ; lorsqu'il a regret de gouverner l'Empire, on peut lui remettre le soin de l'Empire.

lundi 5 janvier 2015

Tao Te King chapitre 12



Les cinq couleurs aveuglent les yeux,
Les cinq sons assourdissent l'oreille,
Les cinq saveurs saturent les papilles.
Les courses violentes et le galop des chasses donnent mal au cœur.
Les biens difficiles à acquérir, entravent l'être qui les possède.

C'est pourquoi le Saint-Homme est à l'écoute de son intuition plutôt que de ses sens.
Il adopte ceci et rejette cela.

dimanche 4 janvier 2015

Tao Te King chapitre 11



Trente rayons réunis en un moyeu forment une roue ;
mais c'est le vide du centre qui en permet l'usage.
Les vases sont faits d'argile,
mais c'est grâce au vide qu'ils délimitent que l'on peut s'en servir.
Une maison est percée de portes et de fenêtres,
et c'est ce vide qui la rend habitable.

Ainsi l'être constitue l'utile ;
mais c'est le non-être qui le rend efficace.

samedi 3 janvier 2015

Tao Te King chapitre 10



Maintenir le corps et l'âme dans l'unité, pour qu'ils ne puissent se séparer ;
garder sa force vitale et la maîtriser, afin de revenir comme le nouveau-né ;
se purifier en éludant les mystères, pour rester sain ;
aimer le peuple, en le gouvernant sans agir ;
que les portes du Ciel s'ouvrent ou se ferment, pouvoir être comme la femelle ;
baignant dans la lumière, pouvoir être ignorant ;
donner la vie, l'entretenir,
produire sans s'approprier ;
agir sans désirer;
diriger sans asservir.

Telle est l’ineffable Vertu. 

vendredi 2 janvier 2015

Tao Te King chapitre 9



Mieux vaut ne pas remplir ce qui va déborder.
Un tranchant trop aiguisé ne peut rester longtemps affûté.
Une salle pleine d'or et de joyaux ne peut être parfaitement gardée.

S'enorgueillir parce que l'on est comblé de richesses et d'honneurs, attire sur soi l'infortune. Lorsque un bienfait est accompli, et que point la renommée : que la personne s'efface.
C'est la Voie du Ciel.

jeudi 1 janvier 2015

Tao Te King chapitre 8



La Vertu du Tao est comme l'eau. L'eau et la Vertu sont bienfaisantes pour les dix mille êtres [êtres vivants] et ne luttent pas. Elles occupent les basses places que les hommes méprisent. C'est pourquoi elles sont comparables au Tao.

Dans toute situation, la Vertu est humilité ; dans le cœur, elle est profondeur insondable ; dans l'humanité, elle est amour ; dans la parole, sincérité. Dans le gouvernement, elle est ordre et droiture; dans l'action elle est spontanéité, se mouvant avec opportunité.

Mais elle ne lutte pas ; c'est pourquoi elle est irréprochable. 

Tous mes vœux pour 2015 !


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