Language

vendredi 23 février 2018

Le Bonheur


Tous les êtres aspirent au Bonheur
Mais le Bonheur les fuit parce que leur attente est trop grande.
Etre sans attente est la clef du Bonheur.
Le sans désir retrouve la racine de la vie
Il se débarrasse de tout le superflu
Ce qui reste est la vie originelle, la vie dans son ensemble, le Tao.
Le Tao est attentif à la vie de tous les êtres,
L'homme sans désir vit à ce niveau, au niveau du Tao.
Ainsi, il voit l'attente de la vie, il voit ce que veut le grand Tout, ce que veut l'Univers.
Aussi il apporte avec joie sa pierre à l'édifice, il favorise la vie.
Et comme son action va dans le sens du Tao, il ne s'en glorifie nullement.
Et ainsi cet acte que Lao Tseu qualifie de Non Agir dure plus que les actes des individus ambitieux.
Suivre son Ego ne paye pas.
La vie est dans l'instant présent.
L'homme sans désir en profite, il va dans le sens de la vie pas après pas.
Et la vie est source de joie, de bonheur simple.
Il n'attend rien, aussi tout est beau, tout est source d'émerveillement.
Plus il lâche prise, plus il est heureux.
Lové au cœur de la vie, il se tait sur les sources de son bonheur.
Il sait que l'autre doit être mûr pour accepter le partage de son précieux savoir.
Et l'autre est rarement mûr.
Mais quand c'est le cas, il révèle avec joie la source de son bonheur.
Au fond, être sans désir n'est ni sorcier ni difficile...
Mais il faut être prêt.  

vendredi 16 février 2018

Les Symboles


Les Symboles ! C"est par leur attrait que je me suis éveillé à une sensibilité qui devait peu à peu devenir une voie spirituelle. Le mystère qui enveloppe la symbolique des choses m'attirait à l'époque. Je croisait alors la route des Francs Maçons et des Rosicruciens. Or certes, il y avait un mystère, celui de ma conscience encombrée de l'Ego. Mais ce mystère était en moi, et les symboles Alchimiques étaient-ils de nature à m'aider dans ma quête de simplicité ?. Qu'apporte le Yi King ? Qu'apportent les Tarots de Marseille ? Certes, ils reflètent comme un miroir notre sensibilité psychologique, ils sont l'occasion de faire un travail sur soi, mais il ne délivrent pas du désir. Prenons le symbole du Saint Graal, il représente une quête d'un but ultime qu'il faut conquérir de haute lutte habillé d'une armure à l'épreuve du glaive. Dans cette quête, on part dans toutes les directions de son être menant
des combats contre soi-même et pour finalement se soumettre à Dieu, au Tao. Car après toutes ces luttes, il ne reste plus qu'une solution; le lâcher prise. Aussi, si les symboles vous conduisent à ce lâcher prise, c'est très bien et fort simple, mais si ceux-ci apportent de la confusion, ce n'est que perte de temps. J'en veux pour preuve les multiples symboles du Bouddhisme Tibétain. On en voit représentés sur la roue du samsara, que de complexité ! On pourrait croire que la vie est un enfer et que le Nirvana n'est réservé qu'à une certaine élite. On est, je trouve, loin de l'enseignement de Bouddha. Les symboles sont là pour nous montrer la complexité du monde de l'ego. Mais il faut savoir sortir de cette complexité. Plus on approche de la pureté originelle plus la vie devient simple. Plus on s'éloigne du désir, plus on est entouré de ce que l'on chérit. Après la crainte de la mort, vient l'amour. Les
symboles ne peuvent apporter cette profondeur à un esprit pur. On peut donc dire que les symboles sont une étape sans doute nécessaire à la révélation de Soi. Nécessaire pour montrer de façon détournée la vilenie de l'ego. Car les symboles nous montrent soit la beauté de l'amour soit la laideur de l'ego et ainsi nous facilitent nos choix. Mais à la fin du parcours, il n'y a plus de choix, plus personne pour faire ces choix. Seul le Tao demeure, seul le Tao agit par son Non-Agir.
Il n'en demeure pas moins que la symbolique tisse en nous les liens du Tao, et qu'il faut être sensible à ce mystère, à cette réalité. Car il y a une certaine magie dans le symbole. Il montre sans nous forcer, il évoque sans contraindre, bref il agit comme le Tao, sans agir... Globalement, je ne saurais dire si les symboles m'ont beaucoup apporté, ou m'ont fait perdre mon temps. Sans doute sont-ils une étape nécessaire. Toujours est-il que j'y suis aujourd'hui beaucoup moins sensible...   

vendredi 9 février 2018

Impermanence ou éternité ?


Les Bouddhistes nous disent que le monde est impermanent, pour autant, Lao Tseu a atteint l'immortalité, alors que dire du Tao  ? Impermanent ou éternel ?
Il faut reconnaître que la vie, la vie terrestre, est impermanente, tout bouge, tout se transforme en permanence, même les montagnes sont sujettes à l'érosion et à la dérive des continents. L'homme n'y échappe pas, depuis la naissance jusqu'à la mort il n'a de cesse de se transformer. Mais comme le dit le vieil adage Grec (Anaxagore), "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme". Autrement dit, derrière ces apparentes transformations, un socle perdure reste éternel. Doit-on y reconnaître le Tao ? Lao Tseu nous dit que si les Dieux ont existé, le Tao les a précédé...  Effectivement, la durée de vie d'un atome de matière est très longue, pour ne pas dire infinie, seul le cœur des étoiles sont à même de les broyer en particules élémentaires et de recréer des atomes plus lourds. Et nous sommes nés de ces poussières d'étoiles très stables.
On sait que le mouvement perpétuel n'est pas de ce monde, celui qui découvrirait un tel mouvement serait riche comme Crésus ! Pourtant, l'Univers est en perpétuel mouvement, rien ne semble pouvoir arrêter le mouvement des planète et des astres, avec comme conséquence, les marrées, le cycle de l'eau sur Terre, la vie. Il faut dire qu'à l'instar des étoiles, l'Univers est son propre carburant, il se transforme sans jamais se perdre, il se métamorphose sans jamais n'avoir rien créé. Tout au plus, la matière peut se transformer en énergie, et l'énergie peut se transformer en matière.
Et l'homme dans tout cela ?
L'homme dispose d'un corps qui change, qui vieillit, qui meurt, mais il est aussi doué d'un esprit, il se
crée un moi, un ego. De ce fait, il dévie l'esprit qui lui fut donné à la naissance. Le monde tel qu'il le perçoit est extérieur à lui-même, sa personne est extérieure au monde, il y a lui et le monde, les deux sont deux entités séparées. Et là commence ce que les Bouddhistes appellent l'ignorance. De là une souffrance grandit, car l'ego veut toujours plus de richesses personnelles et n'est jamais satisfait. La seule chose qui comblerait cet ego serait de retrouver un esprit vierge, celui donné à la naissance, le Tao. Autrement dit la voie de l'ego est la voie de l'impermanence, de la souffrance, la voie du Tao, de l'esprit vierge, est la voie de l'humilité, la voie du bonheur.
Vivre l'impermanence en suivant le Tao éternel est donc un paradoxe de la vie spirituelle, c'est la voie de l'immortalité.

samedi 3 février 2018

Sophocle


"Il n'y a pas de plus grande joie que celle qu'on n'attend pas."

Sophocle.
-495,  -406  av J.C. Dramaturge Grec dont quelques œuvres nous sont parvenues.

Sophocle aurait-il lu Lao Tseu ? Celui qui n'attend pas la joie, qui est sans désir est rempli d'un bonheur immense, tout lui va, tout le rempli de joie. Ne rien attendre, lâcher prise du désir, telle est la philosophie de Lao Tseu et donc de Sophocle.
Ce matin, il neige à Montpellier, c'était inattendu, c'est un petit bonheur, je ne me lasse pas de voir les flocons tomber... 
Lorsqu'on attend rien, on est prêt à tout. Et on ne passe pas à côté de ces petits bonheurs qui font la vie. Et si par malheur, les choses se passent mal, on les accepte avec philosophie. Ainsi Tchouang
Tseu doit faire face à la disparition de son épouse. Comme tout un chacun, cette disparition l'attriste, mais au bout de quelques temps, il prend des écuelles, fait de la musique avec et se met à chanter comme un gai pinson. Il dit à ses disciples qui s'étonnent de ne pas le voir porter le deuil : "Quand ma femme n'était pas née, personne ne l'aurait pleurée, puisqu'elle n'existait pas. Maintenant qu'elle est morte, elle a rejoint cet état de néant, la vie suit son cours, voila pourquoi je chante !" 
Sans désir, la vie est une joie, pourquoi demander plus ?
La joie est une caractéristique du Tao. Ce dernier est joyeux de se retrouver toujours différent,
perpétuellement renouvelé. Comment vit-il ? A travers chaque être vivant. Comment se retrouve-t-il ? A travers les êtres qui abandonnent leur ego. Et par notre regard, il se voit dans l'état dans lequel on le voit. C'est un mystère, c'est le mystère de l'éveil.
Vivons donc sans attente, lâchons prise, et laissons la joie s'emparer de notre être, accueillons la vie comme elle vient, ne déformons pas, et n'ayons pas d'orgueil à profiter de ce qu'elle nous apporte, car tout vient d'elle, tout vient du Tao. Il est là, tapi, humble, toujours prêt à se révéler aux
cœurs simples. Et sa manière à lui de se manifester est d'apporter la joie. Ainsi, pour être heureux, il n'est besoin de rien, et c'est heureux, car sinon, les plus démunis seraient exclus du bonheur. Et il n'y a qu'a voir le sourir des habitants des quartiers pauvres des villes africaines comparée aux mines défaites des occidentaux dans le métro pour comprendre que l'argent ne fait décidément pas le bonheur !      

Rechercher dans ce blog