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lundi 24 décembre 2018

Joyeux Noël



Luc 15.4-7
4 «Si l'un de vous a 100 brebis et qu'il en perde une, ne laisse-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il la retrouve?

5 Lorsqu'il l'a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules 6 et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit: 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue.' 7 De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de changer d'attitude.

A l'approche de Noël, vous connaissez sans doute cette parabole de la brebis perdue. Le berger est prêt à laisser sans surveillance les 99 brebis de son troupeau pour aller à la recherche de celle qui est perdue. Et le Tao est comme cela, il vient au secours des faibles, des égarés, et semble délaisser les forts, Car ces derniers sont imbus d'eux-mêmes et possèdent un fort ego. Au contraire, les faibles sont sans certitude et nagent en plein doute.La faiblesse est une force nous dit Lao Tseu, c'est que le Tao se cache derrière toute faiblesse. En effet, dans ce monde, tout ce qui existe a sa raison d'être, et les faibles en font partie. Le Tao est là pour leur
redonner cette raison d'être.
Lorsque j'ai fait connaissance avec le Tao, je ne connaissait même pas ce nom : Tao. J'étais en pleine déprime au 36ème dessous ! Et un petit Bouddha (Lao Tseu ?) est venu à mon secours, me donnant un énigmatique conseil, mais faisant naître en moi l'envie d'abandonner mon ego, mes désirs. Je n'en avais pas conscience mais mes désirs étaient sources de tous mes maux. La moindre chose que j'enviai était pour moi source de frustration. Alors, j'enviai tout et je sombrai de plus en plus.
Alors en cette période de Noël, n’enviez rien, ne cherchez pas et n'espérez pas vos cadeaux... Le bonheur sera d'autant plus au rendez-vous que vous n'espérez rien. La surprise est synonyme de bonheur. Soyons humble, les humbles n'envient pas les cadeaux, et encore moins ceux des autres. Et les cadeaux que la vie offre sont bien suffisants, car le sage sait y reconnaître le Tao. Et ce trésor vaut toutes les richesses du monde.Le sage sait que tout le Tao se donne à tous. Dès lors, il n'est point besoin d'être fasciné par les richesses comme peut l'être l'ego. Mais de savoir que le Tao, par le bief de l'expérience des riches, profite déjà de ces richesses. comme le Tao, par le bief de la fusion universelle, c'est vous, vous êtes déjà riche comme Crésus. Non, les choses simples, basiques sont celles qui ont le plus d'attrait aux yeux du sage. Telle est la leçon que nous donne Jésus dans sa parabole.     

vendredi 21 décembre 2018

Se contenter de rien

Qu'est-ce que le Bonheur ?
S'agit-il de petits plaisirs fugaces comme le plaisir de manger un bon croissant le matin ? Mais ce plaisir ne dure pas, et il faut le remplacer par un autre plaisir comme de regarder un beau paysage. Et l'on sait que ce plaisir ne dure pas non plus. Et il faut le remplacer encore par un autre plaisir pour faire durer le Bonheur. Remplacer encore et encore.
Et c'est tellement bon de profiter de ces petits plaisirs que certains deviennent addictifs. Sans même parler des drogues comme l'alcool, certaines personnes deviennent accro au footing et d'autres accro à la pornographie, c'est que pour durer, le
plaisir doit être sans cesse renouvelé. Sans rentrer dans des détails médicaux, ce sont les sécrétions de dopamine qui rendent accro. Malheureusement, ces sécrétions ne durent qu'un temps.
Comment se fait-il alors que certaines personnes se prétendent heureuses ? Et ce de manière durable ? En les interrogeant, on se rend compte qu'elles savent apprécier les choses simples comme une tartine de pain beurrée le matin, le vol d'un papillon, ou le givre sur une feuille.
En poussant à l'extrême, on se rend compte que l'on peut apprécier le Monde tel qu'il est, pour ce qu'il est, et ce de manière inconditionnelle. Alors, on se met à aimer tout, les imperfections comme les
perfections. Mieux, on aime les imperfections pour l'absence de perfection. Le Tao est dans les imperfections. C'est la faiblesse qui est signe de force, nous dit Lao-Tseu.
Le Tao ne nous offre pas la Lune. Tel est le constat qu'il faut faire lorsqu'on débute. Il faut alors être humble, plus humble encore. Et le miracle vient soudain de la fusion avec l'Univers; le Tao est partout, en nous comme en toute chose, il est un chemin qui mène vers la fusion. Alors, nous sommes tout et c'est un bonheur humble qui nous envahit. 
Ainsi, il faut se contenter des toutes petites choses de la vie, surtout ne rien désirer d'autre que ce que l'on a. Se contenter de rien, c'est la clef du Bonheur.

samedi 15 décembre 2018

De droite ou de gauche ?


Quel est le programme politique que propose Lao Tseu ? Vers quel idéal politique nous conduit la voie qu'est le Tao ?
La politique est l'affaire des hommes, le Tao est l'affaire du Ciel nous dirait Tchouang-Tseu. Certes, mais le Saint Homme de Lao Tseu est définitivement libre presque solitaire. Cet idéal nous rapproche du libéralisme des hommes de droite. Et le fait est qu'il faut être libre de toute attache pour suivre le Tao.
Néanmoins, le Saint Homme est doué d'une Vertu naturelle qui lui confère une bonté intrinsèque qui rayonne sur l'humanité toute entière. Le Saint Homme ne fait pas de différence entre le nanti et le SDF. Cette humanité confère au Saint Homme un idéal proche des valeurs de gauche.

La différence fondamentale qui existe entre la politique et le Tao, vient du fait que le Tao est sans but, alors que la politique, comme chacun le sait, vise à organiser les affaires du pays. Or le but est l'affaire de l'homme ordinaire, pas du Saint Homme. C'est l'ego qui se fixe des objectifs et agit en conséquence. L'homme sans ego n'a pas d'objectif et n'agit donc pas autrement qu'en suivant le Tao.

D'une certaine manière le Tao et sa Vertu réconcilient la droite et la gauche, mais à une seule condition : l'abandon de l'ego. En effet, l'homme sans ego s'est libéré de lui-même et ne peut donc être plus libre. De plus, l'homme sans ego est à hauteur d'âme d'autrui et possède ainsi une bonté qui embrasse l'humanité et même la Terre entière.

Le Tao réalise la quadrature du cercle qui consiste à réconcilier la droite et la gauche, avec une position centrale riche de paradoxes. La clef pour parvenir à cet idéal est donc de faire fi de l'ego. C'est une tâche délicate mais pas totalement
impossible, un petit pays bouddhiste, le Bhoutan s'est fixé ce noble objectif en instaurant le BIB (bonheur intérieur brut) dont la croissance (du bonheur) est le seul but du pays.

L'homme sans ego et sans but rejoint la Vertu de Lao Tseu, il embrasse les valeurs de gauche et de droite sans s'y attacher. Il est naturellement libre et aime aussi son prochain. Toute son attitude humaniste et son goût de la solitude en découle. Cette situation paradoxale ne l'est qu'en suivant le prisme de l'ego. Enlevez l'ego, et tout devient clair. Le Satori en quelque sorte.

vendredi 7 décembre 2018

La vie est un jeu


La vie est ce qui caractérise le Tao, la vie est le fruit du Tao. Le Tao organise l'Univers et donne naissance aux êtres, à la vie. Parmi cette grande mouvance, on trouve l'homme. Celui-ci n'est pas au centre de l'Univers, même si les sages en conçoivent les enjeux. Et le Tao n'a comme terrain de jeu que le Tao lui-même ! Pour vivre, une espèce doit en manger d'autres, et les espèces doivent accepter de mourir pour laisser la place à d'autres. L'homme ne fait pas exception, et, après la mort, il doit accepter de se décomposer et de laisser ainsi la place à une multitude de micro-organismes. 
Alors dans ce vaste flux, où le Tao mange le Tao donnant naissance a un incessant ballet, sacraliser la vie, c'est sacraliser le Tao. Or quelque soit le point de vue où l'on se place, c'est toujours le Tao qui est vainqueur, et la vie continue. Même si
l'homme parvenait à détruire son environnement, par je ne sait quelle guerre nucléaire, la vie sous une autre forme, reprendrait le dessus, car on n'arrête pas le Tao. Le Tao est présent partout dans l'Univers, et nul doute qu'il a donné vie à de nombreuses formes d'intelligences sur d'autres planètes que la Terre. Et comme au final, le Tao perdure, peu importe le sens que nous donnons à notre vie. Conscient que désirer est contraire au Tao, on peut se laisser bercer par celui-ci et observer les bienfaits que le Tao a sur nous. Car le Tao nous porte, il ne veut que le meilleur pour lui-même. Alors, si nous parvenons à le suivre dans son non-désir, nous sommes de humbles gagnants. C'est le jeu de la vie, le jeu du Tao. Les règles de ce jeu changent en permanence tant le Tao dépend du contexte, et dans cette mouvance le sage peut faire de nombreuses expériences pour voir où le Tao le mène. Ce jeu auquel il se livre lui permet de toujours mieux connaître le Tao, même si celui-ci demeure à jamais mystérieux.
Donc, dans une certaine mesure, la vie est un jeu. La vie est une vaste plaisanterie organisée par le Tao. Mais attention, pour profiter pleinement de cet aspect du Tao, il convient d'être humble, sans désir et de suivre le Non-Agir du Tao. Car sinon le jeu peut se transformer en tragédie de l'ego. Mais ce qui est sûr, c'est que la vie et le Tao ne se prennent pas au sérieux.

Attention, le Jeu du Tao en vente dans toute bonne librairie au rayon spiritualité est basé sur les désirs des joueurs, quel contre-sens !

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