Language

samedi 30 novembre 2019

Naturel



Comment peut-on être le plus naturel ? Que faut-il ajouter ? Que faut-il enlever ? 
Certains vous disent, c'est ma personnalité qui doit ressortir. Ok, mais qu'est-ce que la personnalité ? Est-ce la force de caractère ? Ou est-ce une personne plus tendre qui se cache derrière ce caractère ? On entend souvent une petite voix prendre la parole et dire : je suis comme-ci, je suis comme-ça c'est cela mon naturel. Mais qui parle ? Qui a des vues sur ce que devrait être mon naturel ? Cette petite voix nous la connaissons bien ; c'est celle de l'ego. L'ego a des vues sur ce que nous devrions être, c'est l'un de ses désirs, et il dirige notre naturel.
Mais on sait bien que les choses ne se passent pas comme ça, et malgré les désirs de l'ego, c'est le naturel qui s'impose, sinon nous sommes malheureux. Parfois la façade que crée l'ego est très solide, et la personne à l'intérieur le vit très mal mais préfère ça à revenir au naturel car pour elle ce serait une faiblesse, une régression.
Pourtant, il est une voie qui mène à l'éveil. Une voie qui a été reconnue par des hommes simples comme vous et moi, peut-être juste un tout petit peu plus perspicaces comme par exemple Lao Tseu ou Bouddha. On parle notamment de la Nature de Bouddha ou du Saint Homme de Lao Tseu. Lorsque vous êtes totalement éveillé, votre nature est celle de Bouddha. C'est qu'en devenant le plus naturel possible, vous rejoignez l'universalité d'un Bouddha, vous rejoignez la nature du Saint Homme.

Et il ne faut pas croire que cela soit bien compliqué ou inaccessible ! Car ce qui gouverne ces "grands" hommes, ce ne sont pas des lois complexes, une grande moralité ! Non, c'est juste la Vertu de Lao Tseu, ou l'action juste de Bouddha, qui viennent naturellement... avec le naturel ! Il faut juste lâcher prise de l'ego et les pièces de votre personnalité se remettent en ordre. 
Aussi, lorsqu'on pousse jusqu'au bout le lâcher prise et que l'on devient 100% naturel, on s'aperçoit
qu'on ne désir plus rien d'autre que ce que veut la Nature, et, cerise sur le gâteau, la Nature ne veut rien, elle aussi est sans désir. Mieux, sa nature est celle du vide (vacuité chez les Bouddhistes, vide chez les Taoïstes) . Autrement dit, votre naturel est gouverné par rien ! Votre liberté est totale.
Aussi, on ne peut que conseiller à quiconque de tenter l’expérience du naturel, d'arrêter de croire ce que le mental a à vous raconter, et de lâcher prise de toutes les luttes dont sont faîtes notre quotidien. Ne laissez apparaître que vous-mêmes. Soyez fiers de vous mais en ne vous imposant en aucune manière. Harmonisez-vous avec les arbres autant que vous vous harmonisez avec vos proches.
Soyez spontanés ne vous embarquez pas dans des plans scabreux élucubrés par quelque mental en ébullition. Préférez les chose simples, qui coulent de source. Et surtout, soyez vous-même, c'est votre mission, c'est pour cela que vous êtes nés, il n'y a pas d'autre plan pour vous. Vous êtes la nature de Bouddha !  

samedi 23 novembre 2019

Au féminin



Bien souvent dans ce blog j'emploie des termes génériques tels que l'homme ordinaire, le saint homme, ou l'homme du Tao. Bien entendu cela s'applique aussi à la femme ordinaire, à la sainte femme, ou à la femme du Tao. Du reste, le Tao étant essentiellement passif, sa nature est plus proche de la femme que de l'homme. Il est donc un peu plus naturel pour la femme de rejoindre le Tao qu'il ne l'est pour l'homme qui doit pour cela vaincre ses désirs d'action.
Je suis parfois étonné de voir que mes lecteurs sur ce blog sont essentiellement des lectrice. Je leur rend hommage, car il est bien agréable d'avoir quelques lecteurs...
De fait dans la relation homme-femme c'est bien souvent la femme qui est passive, ce qui aiguise le désir de l'homme et le pousse à agir. C'est ainsi, la femme est par nature Yin tandis que l'homme est Yang. Dans le cadre de la maison, on verra donc la femme meubler et décorer chaque  pièce, tandis que l'homme sera relégué aux tâches de bricolage.  La femme remplit, l'homme agit.
Bien entendu, cette façon de voir les choses est caricaturale, tant le mélange du Yin et du Yang est présent dans chaque individu. Le Taoïsme pousse d'ailleurs chacun a l'harmonie Yin/Yang. Cet équilibre est au final celui du Tao, et donc celui de la femme tout comme de l'homme. L'équilibre Yin/Yang montre s'il en était nécessaire le rôle tout autant important que joue la femme par rapport à l'homme au sein du taoïsme. Ce qui est dommage, c'est que dans la répartition
des tâches, c'est plutôt l'homme qui écrit et la femme qui lit... Résultat, ce sont des hommes qui ont écrit les trois classiques du Taoïsme que sont le Tao Te King, le Tchouang Tseu et le Grand Classique du Vide Parfait. Mais nul doute que leur inspiration vient des femmes. Ainsi, peux-t-on lire dans le Tchouang Tseu que sa femme qui vient pourtant de mourir lui inspire bonheur et gaieté, et dans le Lie Tseu (le Grand Classique du Vide Parfait), une princesse découvre que le passage vers la mort n'est pas aussi terrifiant qu'il n'y parait. Bref, les femmes tiennent leur rôle et le Tao n'existerait pas sans la délicatesse, l'intelligence et la beauté féminine.
En fait, chacun a son rôle à jouer, car le Tao se conjugue à l'unité, pour chaque individu, mais il se conjugue aussi très bien à deux, dans le couple, à trois, ou a plusieurs dans la famille. Dans le cadre de la famille, c'est l'éducation par l'exemple qui enjoindra l'enfant à suivre ses parents et donc le Tao.
Le poète dit "la femme est l'avenir de l'homme" mettant en exergue son importance. Pour le Tao, la femme est définitivement le présent de l'homme. Car l'efficacité du Tao se conjugue toujours au présent, lieu de l'amour qui unit l'homme et la femme, qui n'est autre que le creuset naturel du Tao. En effet, les sensations amoureuses homme-femme ne sont pas éloignées et même identiques aux sensations que ressent la femme lorsqu'elle suit le Tao et s'unit à l'Univers. Aussi, sans l'équilibre entre la femme et l'homme, le Tao n'aurait pas de raison d'être.

samedi 16 novembre 2019

La vertu par le Tao (ou la voie), mode d'emploi



Lao Tseu parle peu des vertus des philosophes, ramenant celles-ci à leur simple expression et toutes peu recommandables. Par exemple une vertu comme la politesse ne grandit pas nécessairement l'homme mais peut l'enfermer dans un carcan stérile. En revanche, et nous verrons pourquoi, l'homme qui suit le Tao est poli de par la Vertu qui accompagne le Tao.
Le Tao est cette entité spirituelle plus ou moins mystérieuse qui accompagne tous les êtres sans restriction et qui renseigne avec une infinie discrétion chaque être sur ce qu'il convient de faire dans le contexte que lui propose la vie.
Pour atteindre le Tao et suivre la vie qu'il nous propose, il faut connaître ses attributs et tenter de l’imiter. Or, que nous dit Lao Tseu, qui l'a longtemps observé ? Le Tao est sans volonté propre, il
n'impose rien. Cette caractéristique, si elle est ramenée à l'homme nous contraint à être sans volonté propre nous même. Or l'envie de mettre en oeuvre une volonté, c'est ce qui caractérise notre ego. On en déduit que seul l'homme sans ego, ou qui efface son ego, ou qui lâche prise de ses volontés propres, bref, seul celui là sera suffisamment humble pour découvrir le mystère qu'est la volonté du Tao. Je dis mystère, car le Tao étant lui-même "sans ego", sa volonté est presque imperceptible. On dit (Lao Tseu dit) que le Tao est sans désir, ou plutôt fait preuve de Non-Désir. Chaque fois que nous parvenons au Nom Désir, une gratitude céleste s'empare de nous, et nous
sommes envahis de frissons, c'est que nous avons eu une attitude vertueuse digne de la Vertu avec un grand V dont nous parle Lao Tseu.
Par ailleurs le Tao fait preuve de Non-Agir. Et c'est vrai que nous n'avons jamais vu un homme chevauchant le Tao par dessus les nuages ! Non, le Tao ne fait rien de la sorte. Il ne fait rien d'autre que ce qui est possible, pas de miracle donc, sauf pour ceux qui ont l’œil exercé et qui suivent le Tao sans détour. Car ce dernier ne cesse de retourner à son équilibre, et il est tout à fait envisageable d'aider le Tao dans cette tâche. Un exemple pour que nous nous comprenions bien. Dans les arts martiaux on ne cherche pas à lutter contre l'adversaire, on étudie sa gestuelle et on se contente de l'accompagner vers sa chute. C'est à dire, on ne fait qu'aider le Tao a adopter une position d'équilibre plus basse que la précédente. Cela s'appelle le Non-Agir, et certains y voient des miracles
tant la force du Tao est efficace.
Humilité, Non-Désir, Non-Agir, nous avons là les trois clés de l'enseignement de Lao Tseu. Il nous reste à le mettre en pratique, mais on voit assez rapidement que ces conseils nous conduisent immanquablement à la Vertu de Lao Tseu, car ayant toujours la bonne posture face au contexte, on vit harmonieusement, et l'on ne manquera jamais de respect, ce qui, pour reprendre l'exemple du début nous rendra immanquablement poli.
Car la beauté du Tao, c'est qu'il est partout. Toute chose qui nous environne est emprunte du Tao. Si bien que si nous reconnaissons le Tao en nous, nous sommes chez nous partout. Seul l'ego de l'autre rompt le charme. Et souvent - presque tout le temps - nous devons faire face à des ego envahissants
que nous devons comme pour les arts martiaux de tout à l'heure les amener à reprendre le droit chemin. Et quelle bonheur nous envahi quand nous croisons un homme ou une femme qui suit lui aussi le Tao!
Ceci veux dire que le monde dans lequel nous vivons et non duel, et qu'un lien unique nous unit tous. Nous pouvons nous fondre dans le Cosmos, c'est ce que propose Lao Tseu, mais le Tao est tellement sans désir, que nous avons un réel libre arbitre et si nous en abusons, nous tombons tout de suite dans les travers de l'ego!
Lorsque l'on parvient à faire corps avec le Tao, et que l'on s'unit à lui, on meurt en tant qu'ego, mais on devient libre et immortel.

vendredi 8 novembre 2019

L'homme (la femme) idéal(e) selon le Tao



L'homme qui suit le Tao se confond avec l'Un de l'Univers. Ainsi il devient universel comme le Tao. Il se confond avec la Nature, il disparaît en tant qu'ego. Seul reste son naturel, ce qui est inné en lui. Il est libre comme l'oiseau dans les airs, car le Tao ne lui impose rien, c'est juste une invitation au bonheur, à la paix, à la sérénité.
Pour se départir de son ego, l'homme idéal doit être humble. Son humilité est de tous les instants, il prétend ne pas connaître le Tao, et du reste, qui le connaît ? Il vit en lui, et pas en dehors de lui. Il ne prétend pas connaître des myriades de choses lorsqu'il est en société, et il écoute patiemment l'autre pour l'aider à vivre ses moments de gloire. Il compatit.
L'homme idéal est comme le Tao : il n'attend rien, il ne veut rien, il ne désire rien. Et rien veut bien dire rien. Lorsqu'il travail au champ et qu'il plante une graine, il accueille la mauvaise herbe comme le plant de tomates , tout lui est égal, mais c'est avec gratitude qu'il recueille les fruits lorsque ceux-ci arrivent. Toutes les petites contrariétés de la vie sont effacées par son non-désir. S'il laisse tomber un objet par mégarde, il ne peste pas, car il sait que c'est ainsi que les choses sont, et en se baissant pour ramasser l'objet, il fait corps avec le Tao.
L'homme idéal ne se met pas en avant, il n'agit pas pour lui, il observe la façon dont procède le Tao. Et quand il comprend ce procédé, il va avec humilité dans ce sens. C'est ce que l'on appelle le non-
agir qui ne fait qu'aider le Tao, mais qui du coup en retire toute la puissance, toute la force. Et le procédé du Tao n'est pas bien compliqué à saisir. Car ne désirant rien, il s'agit d'un processus de retour. De retour à quoi ? De retour à la position d'équilibre. Par exemple dans le cas de l'objet tombé par mégarde, celui-ci est plus en équilibre par terre que sur la table. Un "retour" par terre est plus probable que l'étagère qui était sa destination "voulue". Cela ne veut pas dire qu'il faille tout laisser par terre, car l'équilibre peut parfois être sur l'étagère, c'est dans ce cas l'harmonie et la beauté du rangement.
Bref, l'homme idéal accepte les choses telles qu'elles sont, il lâche prise de toute volonté aussi légitime fusse-t-elle. Et les choses, pourvu qu'on les laisse tranquilles, s'organisent d'elle même. Parfois, le désordre sera trop grand et le Saint Homme remettra de l'ordre donnant ainsi un coup de pouce au Tao, mais dans l'ensemble la nature fait fort bien les choses, et si l'on attend un peu l'harmonie reprend ses droits. De toute façon l'homme idéal faisant corps avec le Tao agit pour que
L’œuf  est souvent pris comme symbole du Tao.
l'ordre c'est à dire l'équilibre règne.
Mais attention l'équilibre est celui de la nature, celui du Tao, et dans nos sociétés occidentales, nous marchons franchement sur la tête ! C'est pourquoi, lorsque le Tao prend le visage de l'homme idéal, ce dernier paraît souvent rustre parfois mal poli. C'est que lui voit les travers de l'homme ordinaire et qu'il ne peut que le laisser aller droit dans le mur de son ego. Il essaye de montrer l'exemple voilà tout. 

vendredi 1 novembre 2019

La pratique



Discuter pendant des heures du Tao, faire de la philosophie sur le non-désir et le non-agir, palabrer sur le rôle de l'ego, tout cela est fort intéressant mais ne nous fera pas avancer d'un pouce sur le plan spirituel. Car après avoir reconnu la philosophie, il s'agit de la mettre en pratique pour en récolter les fruits sur le plan spirituel.
Ainsi, le non-désir doit être mis en pratique en commençant par les gros désirs comme le désir charnel, en poursuivant par les désirs du quotidien comme l'envie d'une grosse part de gâteau, et enfin tout simplement en émettant aucun souhait sur ce que le monde devrait être et en acceptant tout simplement tout ce qui nous arrive, le bon, comme le mauvais. Un exemple très simple, en rangeant la vaisselle, je fais tomber un couteau, si je fonctionne avec le désir, mon but était de ranger le couteau dans le tiroir, mon objectif n'est pas atteint et je m'énerve car il va falloir que je me baisse pour ramasser le couteau. Si au contraire je suis empli de non-désir, j'accepte que le couteau tombe et je profite de ramasser ce couteau pour faire un peu d'exercice physique. Ne pas désirer me permet de voir le bon côté des choses et je reste "zen" quoiqu'il advienne. Mettre en pratique ce non-désir fait naître en moi une joie et une paix inaltérable.
Mettre en pratique le non agir est pour moi plus délicat. Il ne s'agit pas de ne rien faire et de tirer au flanc. Il s'agit d'observer le monde tel qu'il évolue (le Tao) et si nécessaire de l'aider à revenir à l'équilibre. Pour cela, il s'agit d'être vide de désir et de ne pas se laisser influencer par des meneurs. Il s'agit donc de faire fi des ego de toutes sortes et de voir où est l'intérêt de la nature. Et de ne rien faire contre. Mieux, lorsqu'une corvée se présente comme laver le sol ou faire la vaisselle, il vaut mieux agir, car ceci évitera à autrui de devoir le faire. En effet nul ne sait comment autrui réagirait face à cette corvée et il se peut que ce dernier la fasse en traînant la patte, ce qui serait dommageable pour le Tao dans sa globalité. On le voit, le non-agir, ce n'est pas se tourner les pouces. Il s'agit de lâcher prise de ses désirs et d'être à l'écoute du Tao.
Mettre en pratique le Tao, c'est aussi disparaître. Je veux dire par là ne plus avoir d'ego, se placer à la dernière place. Car cette place est la meilleure pour observer le Tao, et ainsi savoir quel
comportement adopter en fonction d'une situation. Ce n'est pas pour rien que Jésus déclare les premiers seront les derniers, et Lao Tseu tient le même langage. Il dit aussi qu'il faut être généreux, ne pas hésiter à donner ce que l'on reçoit du Tao. Et que ce faisant, on reçoit encore du Tao, ce qui nous permet encore de donner. C'est une sorte de cercle vertueux qui s'établit. Cercle que ne verra jamais l'homme égoïste.
La pratique du Tao doit nous amener à découvrir l'unité du Tao, dont nous ne sommes pas séparés. Nous ne sommes qu'une expérience de vie parmi la multitude des vies sur notre planète.  Et cette vie sur Terre (et probablement sur d'autres planètes) est UNE et n'a pas fini d'évoluer. Elle représente l'immortalité du Tao.

Rechercher dans ce blog