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vendredi 24 avril 2020

L'esprit




Il faut distinguer pensée mental esprit idée conscience et raison.
L'idée est une émanation de l'esprit instantanée, qui par sa fulgurance semble juste. Parfois elle ne l'est pas et il vaut mieux l'abandonner.
La pensée se construit autour d'idées et chemine en permanence dans notre tête attirant plus ou moins notre attention.
Le mental est, bien souvent volontairement, construit à partir des pensées et se veut représentatif de notre personnalité, c'est le fondement de l'ego.
La conscience est un espace dans lequel on peut s'observer. On peut ainsi observer le mental ou l'esprit.
La raison consiste en une accumulation d'idées reliées par des relations de cause à effet et qui de ce fait parait logique.
L'esprit quand à lui est vierge de tout raisonnement, il est vierge de toute idée et même de toute pensée. Il est le vide qui existe entre deux pensées. Mais ce vide n'est pas un abîme ! Il est propice à la gestation d'idées instantanées. Tout le travail du méditant consiste à ne pas laisser le mental s'en emparer pour laisser à l'esprit le loisir d'exister.
Les idées, les pensées envahissent très rapidement l'esprit, étouffant ce dernier si l'on n'y prend pas garde. Pourtant, c'est lui qui a cette fraîcheur cette spontanéité qui est propre à nous assurer toute la sérénité dont on a besoin. En effet l'esprit vient du fond du cerveau* qui est en alerte avec tous nos sens. Son utilisation est donc la plus adaptée à notre environnement. Si l'on fait silence, on se connecte instantanément à notre environnement. Les idées qui en découlent paraissent bonnes voir incroyablement juste, comme un petit miracle. En fait, c'est parce que d'ordinaire nous laissons notre mental nous gérer, que laisser l'esprit être avant nos pensées ressemble à un petit miracle !
Si l'on suit son esprit, on s'adapte peu à peu à son environnement et on devient de plus en plus calme, en paix, serin.
Si au contraire on fait confiance à son mental, on se connecte à des idées qui ne sont pas fiables. En effet le mental, chez l'humain, a un rôle de survie. L'homme s'est mis à réfléchir pour trouver des solutions de survie, comme des techniques de chasse, l'agriculture, conserver de la nourriture, etc. C'est pourquoi le mental est alarmiste, il imagine le pire pour que nous prenions nos dispositions. Par exemple quand on rentre dans une salle de cinéma, notre mental imaginera peut-être un incendie, ce qui aura comme conséquence une prise de conscience du positionnement des issues de secours mettant en oeuvre notre instinct de survie.
L'esprit quand à lui donnera instinctivement le chemin à suivre en cas d'incendie sans avoir à passer par la case mental.

* Le cerveau reptilien est à la base des 3 cerveaux et régit l'instinct et l'intuition.

vendredi 17 avril 2020

La voie du juste milieu



Pendant que Bouddha était assis sous l’arbre de la bodhi en cherchant l’éveil, deux musiciens discutaient au sujet du son qu’ils essayaient d’obtenir de leur instrument.  Il se rapprocha pour
entendre les musiciens. Le premier serrait les cordes et l’autre criait : « Pas trop serré parce que tu vas briser les cordes. ». L’autre lui réplique : « Pas trop relâché parce que sinon aucun son ne va sortir. ». Bouddha a entendu la sagesse contenue dans leur échange et a déclaré : «C’est ça ! C’est la clé … l’équilibre parfait ! ». Pas trop tendu, mais pas trop détendu non plus, pas trop haut mais pas trop bas non plus, etc. La voie du milieu est la clé ! (https://www.mediter-pour-etre-heureux.com/la-voie-du-milieu/)
Et oui, la loi de l'équilibre, le juste milieu, c'est bien la loi de la nature, ce vers quoi conduit le Tao. Pas trop de Yin, pas trop de Yang, juste l'équilibre entre les deux. Nous n'avons pas besoin de plus ou de moins. Aussi ne soyons pas trop sévères envers nous-mêmes lorsque nous méditons, mais soyons appliqués tout de même : le juste milieu !
Le lâcher-prise conduit au juste milieu. Il permet de s'éloigner des extrêmes que sont l'attachement ou la nonchalance. 
On doit agir en fonction des circonstances dans l'instant présent qui est à l'équilibre entre le passé et le futur. Le juste milieu nous incite à vivre le moment présent. C'est lui notre guide. Et la méditation nous aide à suivre cette voie toujours plus fine, celle de l'instant, celle du milieu. Et c'est une noble tâche, car le milieu, l'instant n'est jamais acquis, la remise en question est permanente, le milieu, l'instant évoluant en permanence. C'est l'impermanence de Bouddha. L'imperfection de Lao Tseu.
Le chêne est trop raide et casse sous la tempête, le roseau, lui, est souple, suffisamment pour ne pas casser et suffisamment raide pour tenir debout. La souplesse l'emporte sur la raideur, nous dit Lao Tseu, la jeunesse sur la vieillesse ! Mais nous vieillissons tous me direz-vous... C'est pourquoi il faut pratiquer le lâcher-prise, faire avec nos vieux os.
La voie du milieux est celle enseignée par le Tao lui-même, pas besoin de lire Lao Tseu pour en prendre conscience, pas besoin de suivre Bouddha. C'est celle que la nature nous enseigne, celle du naturel. Il n'y a pas besoin de plus ni de moins pour s'éveiller. Malheureusement, l'ego de l'homme ne va pas dans ce sens. L'ego a besoin de toujours plus de richesses, toujours plus de pouvoir, toujours plus de savoir. L'ego se contrefiche de l'équilibre. Et cela crée de la souffrance, du malheur. Car la perte est bien pire que le gain. Dans quel état êtes-vous quand on vous raye votre voiture neuve ? Dans quel état êtes-vous quand un petit chef vous dicte ce que vous devez-faire ? Dans quel état êtes-vous quand vous perdez la mémoire ? Si ces problèmes ne trouvent pas de solution, vous allez commencer à souffrir. Aussi, n'attendez pas que ces problèmes viennent pour lâcher prise et revenir au juste milieu.  

vendredi 10 avril 2020

Non Désir et confinement



Vous l'avez certainement ressenti en ces temps difficiles de confinement, une irrépressible envie de prendre l'air, de changer de décor, de prendre la voiture et de rouler, rouler jusqu'à vider le réservoir d'essence. 
Comme vous, je l'ai ressenti et pourtant me direz-vous je suis sans désir, et quelqu'un de sans désir ne devrait pas avoir d'envie... 
Certes, mais l'envie de changer d'air est plus qu'une envie, c'est un besoin. L'homme est ainsi fait, c'est un animal capable de vivre en société, mais qui a aussi besoin d'espace, de paysages, de changement. Et le confinement n'offre rien de tout cela.
Fort heureusement le Tao est partout, il est donc aussi dans la petite maison que j'arpente dans tous les sens. Il m'offre l'occasion de voir les changements qui se produisent dans mon petit espace.
Récemment j'ai assisté à l'éclosion d'une myriade de petites araignées aussi petites que nombreuses et grouillantes, au début j'ai pris cela pour du pollen - ça en avait la couleur -, mais je me suis vite aperçu en voulant l'enlever avec un stylo que ce pollen là était vivant : animal. Ça m'a bien occupé quelques minutes, de regarder toutes ces petites bêtes, j'ai profité du spectacle plus que de raison - merci confinement. Evidemment après cela j'ai avec l'aide de mon stylo mis toute la colonie dehors. C'est incroyable tout ce qui peut se passer dans une maison aussi petite soit-elle.
Je vous parle en connaissance de cause. Il y a une dizaine d'année, je soufrai de trouble bipolaire. Et il arrivait que certains printemps je fasse une décompensation psychique nécessitant une hospitalisation en hôpital psychiatrique, et il arrivait que certains médecins juge que mon état nécessite un passage en cellule de dégrisement. Je me retrouvais donc entre quatre murs allongé sur une espèce d'autel qui faisait office de lit, avec pour
tout autre meuble qu'un banc troué faisant office de WC. On ne fait pas mieux comme confinement ! Ah si, cette cellule physique était doublée d'une cellule psychique : un calment puissant qui vous oblige à chercher trois fois vos idées avant de les valider et de les mettre en pratique. Dans ces conditions j'ai été pris d'un besoin d'évasion - on comprend pourquoi tant de prisonniers tentent de s'évader, et que certains réussissent - un besoin tellement fort que j'ai imploré le Tao, fermé les yeux, et fait trois pas en avant, BOUM avant de heurter le mur. Mon incantation n'avait pas marché mais elle en dit long sur le besoin viscéral de liberté qui nous habite,
nous êtres humains.
Alors c'est sûr, en ces temps de confinement, le Non Désir aide car la liberté d'une personne réalisée vas bien au delà de toute restriction, mais le besoin animal de changer d'air doit être respecté par nos autorités.

vendredi 3 avril 2020

Cycles



Beaucoup de phénomènes dans l'Univers fonctionnent par cycles. Le Tao semble en être la cause.
Aucun de ces cycles n'est perpétuel, à part le Tao lui-même qui s'auto entretien, car rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme. 
Notre étoile, le Soleil brûle son hydrogène par fusion nucléaire, il reste du bois dans la cheminée pour encore 5,5 milliards d'année, après quoi ce sera la mort de notre étoile dans une gigantesque explosion. Les poussières de notre étoile donneront naissance à d'autres astres par agrégation. Et le cycle de ces astres pourra reprendre son cours.
Pour la Terre, nous sommes soumis à plusieurs cycles, le cycle du Soleil, tout d'abord, qui est lié à la rotation de la Terre sur elle-même. Ce cycle nous fournit alternativement de l'énergie en provenance du Soleil, c'est l'alternance jour/nuit. Le cycle de la Lune dure quant à lui environ 28 jours et régit avec la rotation de la Terre et la proximité du
Soleil, les marées et les grandes marées. La rotation de la Terre autour du Soleil et l'inclinaison de son axe d'environ 23° donne naissance à l'alternance des saisons printemps/été/automne/hiver.
Sur Terre, on observe le cycle de l'eau avec son évaporation lorsque la mer est exposée à la chaleur du Soleil, puis sa condensation dans les nuages et sa retombée sous forme de pluie par effet gravitationnel, elle coule alors dans les rivières et les fleuves et retourne à la mer chargée de quelques minéraux.
En mer, la chaleur du Soleil, et le froid régnant aux pôles donne naissance à des courants comme le célèbre Gulf Stream .
Sur Terre, les plantes sont soumises à un cycle de vie très efficace. La graine puise ses forces dans le fruit et germe en terre, puis se développe une pouce et des feuilles, un arbre qui fleurit au printemps et donne, après fécondation par quelque insecte pollinisateur, naissance à un fruit, lui aussi rempli de graines.
Ces plantes sont ainsi soumises à un cycle de vie et de mort après avoir donné beaucoup de fruits durant leur vie.
Les hommes sont eux aussi soumis aux mêmes genre de cycles, et n'échapperont pas à la mort. Nous nous plions au cycle diurne en nous couchant le soir et en nous levant le matin. Le cycle menstruel des femmes est de 28 jours et rappelle celui de la Lune.
Le Tao n'ignore pas tous ces cycles, il est l'énergie primordiale, il opère au centre de la roue des cycles et se tient immobile. De cette immobilité naît le mouvement cyclique. Car le Tao offre la vie, il offre tous les possibles. Seul l'impossible ne vit pas, c'est la loi de l'évolution chère à Darwin. Et nous n'échappons pas à la règle. C'est pourquoi, il vaut mieux se rapprocher du Tao et vivre dans une relative immobilité plutôt que de s'agiter dans tous les sens et de gaspiller ainsi sa vie. 

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