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vendredi 31 mai 2019

Les rituels et autres petites cuisines...



L'instant présent est ce qu'il est. Avec son lot de choses bien concrètes auxquelles il nous confronte. Ce présent est sans concession, il attend de nous une certaine adaptation : parfois il faudra subir, parfois il faudra contempler, parfois il faudra agir, parfois s'amuser, parfois pleurer... Bref toute une palette de réactions dont il faudra jouer avec efficacité si l'on veut être bien dans sa peau.
Or, pour être bien dans sa peau certains préconisent des rituels auxquels on se conforme selon les circonstances... Quelle est l'efficacité de ces rituels ? Car à coup sûr, ils vous écartent de l'instant présent. Réciter des prières, réfléchir où l'on met ses pas, se signer avant une compétition, sans parler des rituels auxquels se soumettent les adeptes de certaines sectes, tout cela mène-t-il à quelque chose ? Tout cela vise normalement à nous améliorer, à être plus ouvert vers les autres, à être
moins centré sur sa petite personne. Mais réciter le nôtre père, ou je vous salue Marie, ne transforment pas l'ego, surtout si le rituel est, comme son nom l'indique répété plusieurs fois dans la semaine, voir plusieurs fois par jour.
Je suis pour les voies directes, efficaces et sans détour. Et les petites cuisines religieuses ou spirituelles qui font perdre un temps précieux à celui qui aspire au bonheur me hérissent le poil de plus en plus. Par exemple les chakras ou les points d'acupuncture fonctionnent mais personne ne peut l'expliquer, aussi, si l'on peut s'en passer, n'est-ce pas préférable ? Plutôt que de rentrer dans un tissu de croyance fragile ? Et ce n'est pas un rituel d'ouverture des chakras qui nous mettra plus en confiance...
Je découvre à travers le livre "Vous aussi, vous êtes Chaman" de Gérard Grenet, le chamanisme. Et fort m'est de constater que le peu de fond spirituel est recouvert d'une couche de rituels diverses, comme par exemple une douche lumineuse pour se purifier ou plus surprenant, la "hutte de sudation".
Mes amis chercheur d'Eveil, choisissez la simplicité. Ne vous perdez pas dans des rituels et autres petites cuisines ! Je ne veux pas dire que le Tao est la seule voie, l'unique. Non, s'intéresser à la cosmologie aux étoiles et à l'Univers peut faire prendre conscience de Soi et ainsi réformer un individu. Le Bouddhisme, si l'on écarte tous les rituels (et Dieu sait s'il y en a !) est une voie assez directe. Le Christianisme, si  l'on écarte les miracles est une voie assez directe en se limitant à la parole de Jésus. Pour le Tao la compréhension du mystère tient en quatre mots : non-
désir, non-agir.
Il faut essayer de le mettre en pratique pour en comprendre toute la puissance. D'autres se perdent dans les écritures, je pensent notamment aux témoins de Jéhovah qui se perdent dans la lecture de la Bible et en oublient le bon sens. Et je le concède, le Taoïsme en Chine utilise de nombreux rituels, mais Lao Tseu est la simplicité nue. Alors peut-être préférez vous les fanfreluches et autres bizarreries.   

samedi 25 mai 2019

S'effacer



Nous avons tous développé un ego plus ou moins marqué. La nécessité de se distinguer des autres quand nous étions jeunes nous a appris à agir et réagir pour nous-même, pour notre propre personne. "Moi je" devient le principal sujet de nos conversations. Il semble que tout tourne autour de ce qui peut nourrir notre satisfaction personnelle. Certains d'entre-nous vivent avec un ego fort développé toute leur vie sans aucune remise en question. C'est que l'ego ne voit pas le ridicule qu'il inspire. L'homme qui agit pour lui-même s'expose à la critique. A l'inverse l'homme qui agit pour autrui commence à inspirer le respect. Ce respect est définitivement acquis si cette aide est totalement désintéressée. Or le désintérêt est le propre du Tao qui, rappelons le, est sans désir.
Aussi, l'homme qui suit le Tao est sans intérêt dans sa non-action. Ce qu'il fait, il le fait pour l'équilibre du tout. Et pour cela il est important de ne pas se mettre en avant. Naturellement, il va faire grandir le petit et rabaisser le grand, aider le faible et rabrouer le fort, cela va dans le sens de la vie, tout simplement. Je veux dire la vie dans son ensemble, pas la vie de l'ego. 
Pour parvenir au non-désir et au non-agir de Lao-Tseu, il convient de se défaire de son ego, et surtout de ne pas s'approprier le mérite de ses actes. Impossible de faire un impair ou de heurter quiconque si l
'homme s'efface au point de ne plus avoir une once d'ego. L'image la plus parlante est celle de la barque vide de Tchouang Tseu. Une barque portant un gros sac ayant la silhouette d'un homme dérive et fond vers une barque de pêcheurs. Les pêcheurs crient au scandale haranguant l'homme imaginaire, mais s'arrêtent aussitôt qu'ils reconnaissent le sac. Que l'homme s'efface, et les critiques stoppent.

Aussi, il faut s'effacer, s'effacer devant les richesses, l'argent, le gain, s'effacer devant les honneurs, la gloriole, le renom, s'effacer devant le pouvoir, l'action, les passions, s'effacer devant le savoir, la culture,  et même l'intelligence. Seul le Tao peut offrir tout cela sans rien demander en retour. Et c'est l'un des plus beaux paradoxes du Tao. Ce que l'on trouve sans chercher, sans même
exister, en s'étant totalement effacé, nous est offert sans détour. C'est pourquoi Kalou Rimpoché dit du méditant, à force de s'effacer, "vous êtes rien et n'étant rien, vous êtes Tout".
Le Saint, une fois uni au Tao par humilité peut tout. Mais comme il ne veut rien, il laisse les choses suivre leur cours sans surtout rien imposer.
Qui est prêt à s'effacer devant le honneurs ? Qui est prêt à s'effacer devant le pouvoir ? Qui est prêt à s'effacer devant le savoir ? Qui est prêt à s'effacer devant les richesses ? Celui-là seul qui suit le Tao. Car, nous dit Lao Tseu : Le Saint Homme recevant des richesses les donne, et ce faisant en reçoit d'autres et les donne encore. Aussi, le Saint Homme est pauvre et ressemble à un déshérité. Mai sous son manteau élimé, il détient le trésor des trésors, la simplicité.

vendredi 17 mai 2019

Les poisons de l'Esprit



Avant de s'intéresser à ce qui tue l'Esprit, il est nécessaire de définir ce que j'entends par l'Esprit. Car pour moi la spiritualité, ce qui attrait à l'Esprit, est une notion assez simple. L'Esprit est ce qui reste de l'activité cérébrale une fois que l'on a évacué toutes ses pensées.
Nos pensées viennent d'une activité de notre cortex, et si le cortex se fait silencieux, il est alors possible de travailler avec notre cerveau reptilien siège de l'Esprit. On est alors à l'écoute de notre environnement, de manière instinctive. Et ce qui est extraordinaire, c'est que par ce bief, nous sommes reliés à la nature et à son essence mystérieuse à laquelle Lao Tseu a donné un nom : le Tao. 
Prenons un exemple, lorsque vous vous trouvez perdus dans la nature, si vous faites silence vous saurez instinctivement le chemin du retour à la maison. Un autre exemple, en méditation, où le but avoué est de faire taire le mental, il n'est pas rare de rentrer en contact avec des anciens ou tout au moins ce que l'on conçoit comme tel et d'en obtenir des conseils.
Or dans nos civilisations occidentales, loin de calmer le mental, on nous apprend à penser, à réfléchir, a rêver à espérer... à désirer. Ne dit-on pas "il faut avoir de la volonté" ? "Résistes, prouves que tu existes" ?  Et cette existence, cette volonté propre, c'est celle qui fait naître l'ego. Et dans notre monde égoïste, on répond aux ego par un ego encore plus grand ! Or l'ego est incompatible avec l'Esprit, car l'ego se forme par une activité de la pensée et donc du cortex. En effet, l'ego est une image que l'on a de soi formée par la pensée, et plus on est fier, plus on s'éloigne de ce que pourrait nous apporter l'Esprit. Il faut être terriblement humble pour s'avouer perdu dans la forêt et s'en remettre au Tao pour retrouver le chemin de la maison...
Et voila le défaut de l'ego, le manque d'humilité. L'Esprit est tellement ténu, tellement silencieux que 99 personnes sur 100 passent leur vie sans en prendre conscience. Et il me semble qu'il faille souffrir 
terriblement ou être en proie à quelques substances hallucinogènes pour mettre le doigt sur la subtilité de l'Esprit. Et en voir les avantages est encore une autre histoire. Car ce que nous offre l'esprit, c'est d'abord le calme, le silence, la sérénité. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'Esprit qui est la connexion au Tao est sans désir, il ne nous impose rien. C'est donc du rien, du vide dont on parle quand on fait allusion à l'Esprit. Mais ce rien, ce vide est fécond, car il est le reflet de tout notre environnement, dans le contexte qui est le notre. Ainsi, l'homme qui fait le vide commence par régler ses propres problèmes puis, petit à petit mais surement il rejoint une sérénité sans faille.
On le voit les poisons de l'esprit sont toutes les formes d'agitation et particulièrement celles du mental. C'est pourquoi, l'ego, l'agitation du mental sollicitée par les turpitudes de notre société sont contraire au développement de l'Esprit. 
Si vous observez bien les animaux sauvage, vous verrez qu'ils sont extrêmement attentifs, à l'écoute de leur environnement. Pensez-vous qu'ils soient noyés dans leur pensées ? Non ! Ils savent que toute inattention pourrait profiter aux prédateurs. Et les prédateurs aussi sont attentifs, car ils savent que l'Esprit de la nature, peut les mettre sur la piste d'une proie. L'homme, lui s'est déconnecté de l'esprit, avec le succès que l'on connait.


vendredi 10 mai 2019

Le désir dans la relation à autrui



Le désir est un poison qui dénature les relations que l'on peut avoir avec les autres. Nous allons le voir à travers plusieurs exemples.
Au travail tout d'abord. Vos supérieurs exigent de vous un certain nombre de qualités : rendement, rigueur, ponctualité... Inconsciemment, ils désirent ces exigences, et ce n'est pas le meilleur moyen pour tisser avec vous de bonnes relations ! Mais le désir n'est-il pas réciproque ? N'avez-vous pas vous aussi des exigences envers vos supérieurs ? N'attendez-vous pas d'eux qu'ils soient conciliants, efficaces, précis dans leurs consignes ? Et si vos désirs ne sont pas satisfaits, vous pestez contre vos supérieurs, vous êtes malheureux ! Il existe ainsi une distance entre supérieurs et subordonnés, et cette distance, c'est les désirs réciproques qui la créent. Si seulement on avait moins d'exigences dans le travail, il est probable que nos relations ne s'en porteraient que mieux, et sans doute que la qualité du travail serait au rendez-vous.
Avec nos amis ensuite. Ce que l'on constate ici, c'est que le désir est beaucoup moins présent.. En effet, un ami, on le prend tel qu'il est et pour ce qu'il est. On ne le voudrait pas plus grand ou plus petit, plus malin ou plus sot, plus riche ou plus pauvre. Non l'ami est là et quelque part il reflète le Tao, et c'est ce qui le rend irremplaçable. Il n'est pas besoin d'avoir désiré un ami, petit à petit des liens se sont noués et tout cela sans désir. Les connexions sont instinctives, presque alchimiques. Mais sans bien comprendre pourquoi vous savez que cette amitié sera indestructible. D'ailleurs ce qui peut casser une amitié, ce sont l'argent, le pouvoir ou le sexe, les pus grandes sources de désir ! On le voit, l'amitié et le désir ne font pas bon ménage.
Enfin, en amour, c'est sans doute la que le rôle du désir est le plus ambiguë. Au départ d'une relation amoureuse il y a souvent le coup de foudre. Alors, vous ne voyez plus que l'autre, vous rêvez l'autre, vous vivez par l'autre. Il semble que l'autre comble tous vos désirs. Mais, comme on le sait le coup de foudre ne dure qu'un temps, et si les désirs ne sont plus comblés la triste réalité reprend le dessus et l'amour s'étiole. Votre fascination pour l'autre se transforme peu à peu en désirs inassouvis. Le désir s'avère ainsi un poison d'autant plus violent qu'il exige de l'autre quelque chose qu'il ne peux plus donner, le coup de foudre étant passé ! L'amour passe par le désir mais s'entretien par le non-désir. Comme pour l'amitié, le grand amour passe par l'absence de désir: l'acceptation de l'autre tel qu'il est.
On le voit, dans tous les domaines, les désirs sont à l'origine des conflits que l'on peut avoir avec autrui. Vous pensez avoir encore besoin du désir ? Faites donc l'expérience du non-désir, vous verrez comme vos relations avec les autres s'améliorent !
Un dernier exemple: lorsqu'un chauffard vous coupe la route, lâchez prise de vos exigences, de votre désir de bonne conduite, et vous resterez zen au volant en toutes circonstances... Le chauffard ne mérite pas que vous vous emportiez.

samedi 4 mai 2019

Suivre le Tao.



Lao Tseu dans son Tao Te King nous invite à suivre le Tao. Mais que veut dire suivre le Tao ? L'image de l'eau qui rejoint le fond de la vallée nous donne un début de piste: l'eau n'a de cesse de ruisseler avant d'atteindre son équilibre au point bas. Car suivre le Tao, c'est rechercher son équilibre. C'est rechercher l'union parfaite du Yin et du Yang. Et lorsqu'on atteint cet équilibre, qu'obtient-on ? On est proche du Tao certes, et alors ? Eh bien l'on en sait pas plus car le Tao est sans désir. Ce que veut le Tao c'est précisément la recherche de l'équilibre, autrement dit rien d'autre que le respect des lois naturelles.
Or nous désirons sans cesse acquérir ou préserver des richesses, nous sommes attachés à des biens ou a des personnes. Et souvent, nous sommes prêts à tout pour préserver nos acquis et nous sommes prêts à tout pour satisfaire nos désirs.
Et c'est là que le problème se pose, car nous sommes prêts à rompre l'équilibre du Tao, nous sommes prêts à aller contre nature pour acquérir quelques biens. C'est pourquoi pour savoir comment se comporter, il s'agit de ne rien désirer. Et Lao Tseu va même plus loin : il s'agit d'éviter d'agir. En effet, la nature n'a pas besoin de nous pour trouver son équilibre. Autrement dit, nos actes risquent toujours d'aller contre nature. Parfois on peut aider la nature, aller dans son sens, mais d'ordinaire la nature n'a pas besoin de nous.
Aussi, pour suivre le Tao, il faut faire un travail sur soi. Se demander si oui ou non, on est bien intégré dans son environnement. Se fondre dans l'environnement c'est le propre de l'homme sage.
Alors, il est bon de méditer, car en méditant, on abandonne l'ego, et on se laisse envahir par l'esprit qui n'est autre que l'émanation du Tao chez l'être humain. Et l'esprit ne désire rien d'autre que l'équilibre. C'est pourquoi la méditation a des vertus thérapeutiques reconnues. Retrouver le calme en soi, c'est l'un des effets de la méditation. Et l'esprit nous suggère de manière intuitive ce qu'il convient de faire pour parfaire notre équilibre. Cela peut être un conseil d'agir dans notre travail, cela peut paraître paradoxal car on se souvient du Non-Agir, mais en réalité cette action vas nous rééquilibrer dans le contexte de notre travail et donc aller dans le sens de la sérénité. Au début, les conseils sont légions et puis peu à peu l'esprit devient moins bavard, c'est le signe que l'on s'équilibre.
Tous les conseils que peut nous donner le Tao à travers notre esprit, qui je le répète n'est pas à confondre avec le mental, vont dans le sens du lâcher-prise. Lâcher-prise des biens matériels, lâcher-prise du confort, lâcher-prise des liens affectifs que l'on peut avoir avec son entourage. Lorsque l'on a lâcher-prise de tout cela, on se laisse bercer par la vie. C'est alors gagné, on suit le Tao !

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