Réduire sa pensée au néant, et l'on perçoit l’éternité.
Se droguer au vide, s’enivrer de rien…Vivre l’instant en
plénitude… S’émerveiller.
Frimer, s’Instruire, Fumer, Draguer, Bouffer, Accélérer, Freiner,
le vide n'est pas source de tous les vices, c’est pourquoi il les permet tous…
Ne vous laissez pas abuser par le décor ou vous tomberez
dedans.
Par le vide toutes les portes sont ouvertes. Il offre la
Liberté. Il vous couvre et vous protège par la Vertu.
Concentrez-vous en un point. Vous êtes prêts à ouvrir les
portes. Vide de vide…
Dévoilez le Mystère.
Tout est calme. L’Univers et vous êtes Un. Le vide a pour
force la Gravité. Elle vous ramène inexorablement au Tao. Inutile de lutter
pour accomplir des miracles.
L’Eveil
A force de pratique et de travail sur soi, le Tao vous
conduit à l’Eveil. Vous vous êtes débarrassé de tous vos désirs. Votre action
est dévouée à l’Univers tout entier, dans sa globalité. Alors vous faîtes de
votre mieux dans tous les domaines. Et la vie (re)devient pleine. Le temps prend
la dimension qu’il avait perdue lorsque vous étiez enfant. Votre potentiel
d’action s’amplifie, tant vous êtes dopé par les gratifications du Tao.
« Le présent est le seul temps qui existe » Ce
sutra de méditation Taoïste prend alors toute sa signification. Tous vos sens,
tout votre être, tout votre esprit est concentré sur l’Univers et l’instant…
Votre pensée est totalement « vide ». Vous ne faîtes rien, et vous
êtes en osmose avec l’Univers. Osmose est à prendre au sens d’équipe, d’une
union et d’une fusion. Ce qui compte, c’est l’harmonie. Le disgracieux vous
alerte, et vous cherchez ce que vous pouvez faire pour retrouver paix et
équilibre. C’est votre esprit qui agit. Il est à l’écoute de votre Cœur et de
l’Univers qu’il observe, il harmonise le tout. Il vole sans effort. Le bonheur
est là. Le non agir, le non désir et le non être conduisent au sublime de
l’instant…
La force du Tao est infinie,
c’est la puissance de l’Univers qui est entre vos mains. L’action juste est
donc la seule autorisée… On croit à chaque instant saisir la clé du mystère,
mais le mystère persiste, alors on finit par faire aveuglément confiance au
Tao, et l’on partage l’éternité avec l’Univers.
Le côté obscure
Si pour une raison, ou pour une autre, vous négligez le
Tao, en oubliant par exemple de mettre du cœur à l'ouvrage, vous n’êtes
plus en phase avec votre temps. Une conséquence partagée par nombre d’entre
nous sont des sensations, comme les mots de tête, mais aussi, déprime, stress,
mal de dos… Mais, il peut y avoir l’influence de lieux, de personnes… Parfois
les conséquences sont très étranges … Envoutements, démons intérieurs,
combustion spontanée, maisons hantées. Tout cela est naturel, mais évidemment
peu souhaitable. Ces manifestations arrivent lorsque le Tao n’est franchement
pas respecté.
Aussi, les lecteurs de bonne
foi n’encourent aucun danger et seront même protégés par le Tao.
La route
Soyez humble, et n’ayez aucun dogme ainsi vous resterez
fidèle à la Nature qui vous a vu naître.
Situé entre les deux yeux, un peu au dessus et derrière le
front, l’Œil du Ciel n’est pas un mythe. Il semble que dans le cerveau, ce soit
cette zone qui soit au confluant des perceptions internes et externes. Des
images peuvent s’y former. Celles-ci produites par notre imagination semblent
cependant être un écho de l’Univers. C’est donc une manifestation importante du
Tao. Les voies qu’explore l’Œil du Ciel
sont nombreuses et peu usitées. En effet, s’il permet de voyager dans de
nombreuses dimensions, les visions ne s’offriront qu’aux plus humbles, ne
cherchant aucun profit ni intérêt personnel dans la démarche. Dans certaines
conditions, fatigue, dénuement, méditation, l’Œil du Ciel peut s’avérer une
source de réconfort inouï pour l’être humain. Pas la peine de chercher à entrer
en contact avec l’Œil du Ciel, l’homme qui suit le Tao sera contacté en temps
voulu par l’Univers. Au final, il pourra « communiquer avec l’Univers et
même, comme le mentionne Lao Tseu communiquer avec les autres créatures
Terrestres (les 10 000 êtres). Il ne faut pas voir dans ces propos des
manifestations totalement irrationnelles. En effet, même si le Tao reste un
mystère, et même le Mystère des mystères (Lao Tseu). Le Tao et aussi l’Œil du
Ciel se manifeste aux gens très terre à terre, car il faut l’être et le rester
pour pouvoir chérir les formes matérielle s qui nous entourent.
L’Œil du ciel est lui aussi
régit par le principe du yin et du yang. Il convient donc d’y
« regarder » avec bon sens, en suivant la Vertu du Tao. Il faut
éviter ses pouvoirs, sauf en cas d’extrême nécessité…
Visions, Voix et autres Sensations
L’œil du ciel peut s’ouvrir brusquement et provoquer une
vision. Le Tao poursuit sa route à l’intérieur de vous et se manifeste… A vous
d’en interpréter le message. Au début ce message sera confus, comme pour les
rêves. Mais au fur et à mesure que vous vous rapprochez du Tao, le message
devient illumination … Vous pouvez aussi entendre des voix, ou d’autres
sensations, comme avoir l’impression de ressentir une présence… Dans tous les
cas le principe est le même, le message est de plus en plus clair jusqu’à
l’illumination.
La petite mort
Si
l’on n’y prend pas garde, notre Ego peut être fasciné par un désir unique, une
passion dévorante. C’est la petite mort… Tout le reste devient terne. Au lieu
de s’éveiller à la vie, notre esprit consume l’énergie. Les désirs peuvent être
multiples, Alcool, drogues, sexe, mais aussi sports, cinéma, livres …
Ne rien faire, non action, tel est le principe du Taoïste.
Sans désir propre, nul besoin d’agir. Le Tao est à l’œuvre partout, et fait ce
qui est bon pour tous. Le Taoïste s’émerveille de cette action, il n’agit pas à
l’encontre. C’est un observateur. Mais dans beaucoup de cas, il se sentira
porté par le Tao. Alors il prête main forte à son ami le plus fidèle, et
facilite l’action. Porté de la sorte, le Taoïste ne ressent presque pas la
fatigue. C’est le principe du Non Agir. Il sait qu’il suit le Tao, son moral
est au beau fixe. Quelle que soit la difficulté de la tâche, le calme va suivre
l’action. Confiant le Taoïste se laisse porter sur la Voie.
Pour être le plus disponible
possible, le Taoïste évite à tout prix d’encombrer son mental avec des
projections sur l’avenir. Il « ne tire pas de plans sur la
comète » ! Son mental doit être calme comme la surface d’un lac au
petit matin. Ainsi ses sens sont prêts à l’alerter du moindre grincement yin
yang. Que ce soit son ouïe, sa vue, son odorat, son goût ou son touché, l’un de
ses sens l’avertira immédiatement d’un déséquilibre. En alerte, il commencera
d’abord par ne rien faire (c’est encore le Non Agir qui prévaut !). Le Tao
est souverain, et dans de nombreux cas, l’équilibre revient sans intervention…
Si en revanche la situation est grave, affranchie de toute autre préoccupation,
le Taoïste rentre très vite en action. Par exemple, si une personne est en
train de se noyer, il sera le premier à sauter à l’eau pour lui venir en aide.
Mais si une autre personne saute en même temps que lui, il laissera cette
personne secourir le noyé, et préférera superviser l’opération, et ainsi ne pas
s’attirer les honneurs, mais les laisser de bonne grâce au reste de l’Univers
en la personne de l’autre secouriste.
L’homme dit « éveillé »,
c'est-à-dire le Taoïste qui a déjà ressenti l’appel du Tao, dispose, sans qu’on
sache très bien comment il fonctionne, d’un « sixième sens ». Situé
derrière le front, entre les deux yeux, les chinois le nomment Œil Céleste.
C’est un endroit de communication privilégié entre le Tao et l’homme. Lorsque
l’Œil Céleste est « ouvert », un flux d’information transite.
Celui-ci enrichi le Taoïste de notions, de révélations, de visions et même de
voix que le Taoïste prend comme un cadeau sans chercher à en comprendre le
sens, tend il sait qu’en cas de nécessité le message devient clair. Parfois, un
message clair lui parviendra par cet Œil, là, le Taoïste se mettra à la Tâche
tout en respectant l’état environnant du Tao.
On le voit, la position du
Taoïste est en fait très confortable. Il communique avec le Tao, et sait que
faire en permanence, et la plus part du temps « rien ».
Certains désirs sont plus
difficiles à abandonner que d’autres. Un créateur d’entreprise aura du mal à
laisser de côté les intérêts de son entreprise. Une mère aura du mal à résister
au désir de surprotéger son enfant. Un drogué passera des années à se défaire
de l’emprise de sa drogue. Certains auront une telle libido qu’ils ne pourront
refouler leur désir sexuel. Ainsi chaque individu sur la voie du Tao doit
mettre de l’ordre dans sa vie. Ceci se fait au prix d’un combat contre son ego
sans concession. Et celui-ci saisit toutes les occasions pour revenir à l’assaut.
Un personnage comme Saint Augustin a livré un tel combat. Saint Augustin était,
on peut le dire, un dépravé sexuel, il avait coutume de finir ses journées dans
des maisons closes, dans lesquels il jouissait de belles filles et buvait plus
que de raison… Un soir tard, alors qu’il rentrait un brin éméché, il buta sur
quelque chose… C’était une Bible. Sur la page à laquelle elle était ouverte,
une phrase attira son regard : « Tais toi et lit… ». Depuis lors, Saint Augustin lut la Bible, et y
puisa la force de combattre les instincts les plus vils de son ego. Cette
anecdote est par ailleurs caractéristique des moyens par lesquels le Tao agit.
Un petit coup de pousse qui aide à débloquer une situation perverse. Les
énergies mises en jeu sont alors telles, qu’on voit l’effet qu’elles ont pu
avoir sur un personnage qui est passé du statut d’insignifiant à celui de
bienfaiteur de l’humanité…
Supprimer les désirs
personnels, ne signifie pas ne plus avoir de désirs. Cela ne signifie pas non
plus absence de plaisirs, bien au contraire. Ce qui change, c’est la nature du
désir. Celui-ci n’est absolument plus égoïste. Il s’agit désormais de donner de
sa personne pour améliorer le fonctionnement des choses. En un sens l’action du
Taoïste rejoint l’Amour Chrétien ou l’Amour vanté par les poètes. On sait les
vertus de bonheur et de bienêtre d’une telle ouverture du cœur. En un sens,
donc, le Taoïste est amoureux, mais son amour est vaste très vaste… Il est
amoureux de l’Univers au point de fusionner avec lui. Il va bien évidemment
recevoir en retour l’Amour des gens qu’il aura aimé et aidé, mais là où le Tao
est fantastique, c’est qu’il ne s’arrête pas à une reconnaissance humaine. Le
Taoïste sera apte à percevoir la reconnaissance des animaux, des plantes, et
plus surprenant encore, celle de la Terre, des objets et de la matière en
général… Cette vie remplie de bonheur le cœur de celui qui trouve la Voie
décrite par Lao Tseu. Paradoxalement, l’absence de désir devient le désir suprême…
L’homme qui supprime son ego
pour servir le principe universel trouve la voie d’une spiritualité et d’un
équilibre vital hors du commun. Ceci lui donne l’efficacité dans ses actions.
La justesse dans ses choix, et une certaine prospérité. Mais l’homme de Tao
n’en tire aucun bénéfice personnel car seul lui importe les équilibres de
l’Univers et de la Nature.
Non Désir
Pour se départir de son égo,
on se doit de refouler ses désirs personnels. Il faut apprendre à ne plus rien
désirer. Finie l’envie du plus gros cartier de tarte, finie l’envie d’être
aimé, finie l’envie que ses enfants réussissent, finis ses objectifs de
carrière, fini le désir de s’instruire à tout prix, fini l’envie de beaux
habits, de belle voiture … Céder à toutes ces envies revient en effet à flatter
son ego. De plus les actions que l’on entreprend pour satisfaire nos désirs se
font dans 90% des cas au détriment de l’intérêt commun. On sait à quel point
les carriéristes peuvent se montrer prêt à tout pour parvenir à leur fin, au
détriment de collègues, de services, et parfois d’entreprises entières… Certains
sont prêts à sacrifier le bien-être de leurs enfants pour qu’ils réussissent le
sport où eux-mêmes ont échoués… Désirer vivre dans une grande propriété, c’est
soustraire au reste de l’humanité le loisir de profiter de cette propriété. On
peut multiplier les exemples, on verra qu’à chaque fois, les désirs égoïstes
vont à l’encontre, soit de l’humanité, soit de la nature et d’une manière
générale contre l’Univers. Or nous oublions un peu vite que nous faisons partie
intégrante de cet Univers. C’est lui qui nous a formés au jour de notre
naissance, et voici comment on le remercie… Le Taoïste prend conscience de
cette trahison. Il cesse alors de chercher à satisfaire ses désirs. Certains
dirons, qu’en supprimant le désir, on casse aussi l’ambition (et c’est vrai) et
ainsi on supprime le moteur de la vie. Certes, mais c’est méconnaitre la
puissance du Tao. En effet, le monde ne cesse d’évoluer, le rééquilibrage yin
yang se fait sans cesse. Ainsi, des transferts d’énergie ne cessent de
s’effectuer dans l’Univers, dans la Nature, et dans notre proche environnement.
Certains de ces transferts d’énergie sont « mal » générés.
Au lieu
d’aller vers l’harmonie, ils créent des disparités, des déséquilibres, voir la
destruction.
Les chinois donnent un nom à cette énergie : le
Qi (Tchi). Lorsque le Tchi est destructeur, on parle de Qi pervers. Or les
actions dictées par les désirs de notre ego sont génératrices de Qi pervers. Le
Taoïste, lui apprend à reconnaitre la nature du Qi et cultive son goût de
l’harmonie en étudiant la nature. S’il est témoins d’un déséquilibre, alors il
va dépenser son énergie sans compter pour aider les éléments à s’apaiser. Ce
faisant, il va dans le sens du Tao et de l’Univers, l’énergie (Qi) est donc
prête à affluer, et se cumule avec celle du Taoïste. Ainsi, l’œuvre du Taoïste
peut paraître beaucoup plus conséquente qu’elle ne l’est en réalité. C’est un
peu comme un catalyseur dans une réaction chimique. Le potentiel énergétique
est présent, il ne reste qu’à déclencher le retour à l’équilibre. Ainsi le Tao
peut donner un pouvoir important à celui qui le sert, et, si le Taoïste n’a
plus le moteur de son ambition personnelle, il participe au moteur universel
(le principe du yin et du yang), et ce faisant, il agit de la façon la plus
efficace qui soit.