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mercredi 21 décembre 2022

Au fil des ans


 
 Tout au long de ces années, j'ai écrit sur ce blog ma Non Pensée emprunte de Tao, guidée par cette vertu faite de spontanéité et d'intuition. Cela m'a permis d'enrichir ce recueil, qui s'intitule donc 10 ans de Tao. J'ai classé les articles par thèmes et les ai édité par ordre chronologique. De telle sorte que les articles suivent mon évolution spirituelle. thème par thème. A relire tous ces articles, je suis surpris de leur justesse, même des articles les plus anciens, comme par exemple "Du désir à la Joie" où pratiquement tout est dit de l'éveil spirituel. Mais il ne suffit pas de dire, ni même d'écrire ou de lire, il faut mettre en pratique ! Et force est de constater qu'il ma fallut plus de dix ans pour m'imprégner de mes intuitions écrites. Aujourd'hui, j'ai rejoint cette merveilleuse aventure humaine qu'est le Tao. Et bien sûr, je ne suis pas le seul, d'autres maîtres, ou néophytes aguerris m'ont précédé, d'autres Bouddhistes ont atteint le Nirvana, des Soufis vivent le Tawhid (non dualité). Et tout cela ne sont que plusieurs mots pour parler d'un seul et même état : l'éveil spirituel.
Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas, dit notre grand Maître Lao Tseu ! Cela me fait un peu mal, tant je ressens le désir de partager mon expérience. Mais il est vrai que nous sommes vague dans l'océan, Tao dans le Tao, et que la seule chose qui nous distingue du Tao (mais elle est de taille) est notre égo. Gommons notre égo, et nous ne faisons plus que la volonté du Tao. Et rappelons-le, le Tao est sans désir, aussi avons-nous la liberté de nos actes, de là vient l'importance de la spontanéité, car qui peut nous en vouloir d'agir spontanément, sans calcul ? Certainement pas le Tao, qui lui est à la fois cause acte et effet, et qui sous-tend toute chose.
Aujourd'hui je ne lutte plus, ce livre aura son propre destin, je l'ai écrit sous le pseudonyme de Tim Rover qui est un anagramme de mon nom, ceci dans le Non-But de ne pas me mettre en avant. On ne sait rien ou presque du Vieux Maître qu'est Lao Tseu, mais il avait rejoint l'éternel Tao, aussi est-il là encore aujourd'hui avec nous en vrai immortel qu'il est à été et sera toujours. Il ne parlait pas du Tao, tant il avait peur de faire mal aux égos endurcis qu'il côtoyait. Car à l'image de la grenouille du puit qui éclate lorsqu'elle découvre l'Océan, l'homme égotique n'a pas fait assez de place pour découvrir le Tao d'un seul coup. Et le combat d'idées qui en découle ne vaut pas la peine d'être mené. Remercions, donc le soldat de la passe de l'Ouest d'avoir demandé à Lao Tseu de consigner sa pensée dans un petit recueil de quelques pages. Cela a donné le Tao Te King inimitable et inégalé. 10 ans de Tao n'a bien sûr pas l'ambition de rivaliser avec l'emblématique Tao Te King, c'est plutôt un manifeste pour témoigner que la voie que constitue le Tao fonctionne et qu'elle débouche sur l'éveil de l'être. 

vendredi 11 novembre 2022

Certitude


 On a beau vivre avec depuis notre enfance, on a beau écrire un livre de 700 pages sur lui. On hésite encore, on doute sur sa véracité. Pourquoi ce doute ? Parce que malgré de multiples découvertes, il reste un mystère. Nous voulons bien sûr parler ici du grand mystère de la vie qu'est le Tao. Pourtant l'autre jour, après avoir relu les 700 pages qui constitue ce blog, j'ai vacillé, j'ai eu un Satori ! Une prise de conscience soudaine s'est emparé de mon être. Cette prise de conscience était pourtant simple, elle consistait à valider le fait que j'étais Tao, faisant parti du Tao. Une goutte d' Univers dans l'Univers. Mais surtout que ce constat avait été fait par tant de maitres spirituels, qu'aujourd'hui, plus aucun doute ne m'était permis : le Tao décrit par Lao-Tseu est une CERTITUDE. Et, cela va loin, car si je m'unifie au Tao en me pliant à son Non-Désir, ce qui tourne autour de moi, n'est autre que moi-même. Je ne tardai pas à en faire l'expérience.

 Le lendemain j'étais convoqué par un responsable d'enseignement et un autre collègue pour parler de mes futures heures d'enseignement. L'enjeu était le nombre d'heures que j'allais faire l'année suivante en

face des étudiants. Et je me dis tout de suite, tiens qu'est-ce que mon collègue va m'annoncer, qu'est-ce que le Tao va annoncer au Tao ? Ceci est à nuancer, car l'ego des hommes va bien souvent contre le Tao. Mais bref, il m'annonçait que des quatre modules d'enseignement dont j'avais pris la responsabilité, je ne pouvais en garder qu'un, vu le contexte du BUT (DUT en trois ans au lieu de deux). Il n'est bien sûr pas question, ici, de rentrer dans les détails, mais cette nouvelle avait de quoi me terrasser, pourtant je m'y attendais et j'avais décidé de ne pas lutter. Ainsi la réunion qui s'annonçait houleuse ne dura que 5 min, et mes collègues me remercièrent pour ma souplesse. Quelle parti avait-je défendu par mon attitude bienveillante ? Non pas mon parti, pas même celui de mes collègues, mais celui de l'IUT dans son ensemble, celui des étudiants, celui de l'Univers ! Si je m'étais braqué j'aurais peut-être réussi à conserver un module de plus, mais j'aurais été furibard, et la colère aurait mis du temps pour redescendre. Au lieu de cela, je sortais guilleret prenant le temps d'observer les écureuils qui peuplent les grands arbres du campus.  Et aujourd'hui, j'ai bon espoir de pouvoir remplir mon service devant les étudiants pour l'année en cours.

Je fus encore bouleversé par ce satori. Cette fois je considérai mes actes et la portée qu'ils pouvaient avoir sur l'Univers. Quelle peut être l'influence d'un geste simple, comme par exemple s'assoir au lieu de rester debout, on pourrait dire aucune, pourtant, j'aurais plus de patience une fois assis et donc mon départ pour m'en aller se fera plus tard, et cette petite différence peut vite avoir des conséquences non négligeables. Qui sait si dans un cas je ne vais pas avoir un accident de la route, et l'éviter dans l'autre cas? Aussi, il est fondamental de rester attentif au Tao, qui nous conseillera de s'assoir ou non. Une autre façon de voir les choses est le point de vue Bouddhiste qui porte un nom : le Karma. Mais la encore, il est question de se purifier pour purifier son Karma. Et voilà que mon Satori m'ouvrait un fenêtre sur le Bouddhisme !  

Comme pour tout Satori, au bout de quelques jours, ma conscience a digéré l'information, et les montagnes qui n'étaient plus des montagnes sont redevenues des montagnes ! Le bouleversement de ma conscience avait fini par s'apaiser. 

samedi 8 octobre 2022

Un Monde à l'envers

 
Comment qualifier le Monde tel qu'il est dans son Unité et son Universalité Un, non séparé ? Comment le décrire ? Pourtant, ce monde, ce grand Tout, nous en avons tous fait l'expérience. C'était il y a longtemps, c'était lorsque nous étions bébés. Nous sortions du ventre de notre mère, et nous étions comblés, l'instinct nous guidait inlassablement du sein gauche vers le sein droit de notre mère et du sein droit vers le sein gauche, et nous concluions cette aventure par un rot de satisfaction. Quand nous étions dans notre berceau, le sommeil avait raison de nous, et si tel n'était pas le cas, d'instinct, nous comprenions que nos parents n'étaient pas loin et qu'ils allaient revenir. Oh, nous n'avions pas besoin de grand chose ! Et si par malheur nous ne l'obtenions pas, d'instinct nous poussions d'énormes vagissements qui ne pouvaient que nous apporter très vite ce qui nous était dû.
A l'époque nous ne savions pas encore parler et notre "pensée" n'était que pur instinct. Pas de petite voix bavarde pour envahir notre quotidien. Notre cerveau plus précisément notre cortex était encore vierge de savoir. Malheureusement, nous apprenions vite, et les connexions entre les synapses de notre matière grise se faisaient à toute allure ! Petit à petit une pensée construite se dessinait : la dernière fois, les parents sont venus par cette porte ; nous fixions cette porte, et ils allaient revenir. Ou encore, la tête de cet
oiseau qui survolait notre berceau avait disparue, nous attendions un peu et hop elle était de retour. Tout cela sans mot pour le dire, ceux-ci viendraient plus tard. 
Petit à petit, nous apprenions à vivre avec des objets, c'est peut-être là le rôle essentiel que jouent les jouets dans notre apprentissage.  Nous faisions une différence entre cette main qui était dans notre champ de vision, et que nous arrivions (parfois maladroitement) à contrôler, et ce jouet qui refusait de bouger si nous lui demandions. Par contre, si nous utilisions cette main, le jouet s'animait. Il y avait donc bien une différence entre notre jouet et notre main. De même il y avait une différence entre notre main et nos parents, entre notre main et notre grand frère. Et ainsi, petit à petit nous sortions du grand tout pour rentrer dans un monde de différence. Avec l'apprentissage du langage, les pensées construites
devenaient envahissante et nous pensions pouvoir nous priver de l'instinct. Pire la différenciation des objets qui venait avec les noms que nous leurs donnions nous isolait inlassablement de ce monde Universel dont Lao Tseu nous parle lorsque il nous dit de nous unifier au Tao.
Et la différenciation nous fait voir le monde au travers d'un prisme déformant. C'est le miroir de l'ego. Car qui d'autre que l'ego fait cette différence entre nous et le reste du monde ? C'est le "moi je" qui s'isole. Et à travers ce prisme, face à ce miroir, on voit le Monde à l'envers. Revenir à l'instinct primordial, oublier l'ego, lâcher prise, c'est regarder le Monde à l'endroit : Tous Ensemble.

lundi 11 juillet 2022

Eternel Eveil

 
Le temps est une illusion, tous les phénomènes ne sont que des transformations. Il y a donc un chemin pour aller d'une cause à un effet. Mon cher Lao Tseu, il y a un chemin qui nous relie toi et moi. Ce chemin, c'est le Tao qui nous l'offre. Et le Tao est cause de tous les effets. Lao Tseu est issu du Tao, je suis issu du Tao, nous sommes tous nés du Tao.
En lâchant prise de tous nos désirs, en limitant notre agir au maximum, nous rejoignons le Tao éternel. Nous ne sommes plus séparé du Tao, nous sommes tous (monde animal, végétal et minéral compris) le fruit d'une seule mouvance, la perpétuelle transformation de la Vie. Nous réalisons alors notre vraie nature : le Tao. Et dans ce grand flux de vie, nous nous perdons, nous nous retrouvons, et nous perdons encore.
Nous nous connaissons nous-mêmes (enfin, c'est ce que nous croyons !). L'homme ordinaire croit que le monde c'est l'inconnu, pourtant, c'est encore le Tao, c'est donc nous, pourvu qu'on se fonde dans le Tao.
Plongés dans le Tao, nous participons à cette mouvance, aussi, des causes chez nous ont des effets dans le Tao, donc en nous-même.
C'est pourquoi l'homme du Tao vit dans une perpétuelle confirmation de la voie. Car la Vertu du Tao l'a débarrassé des désirs, de l'agir, du savoir. Et, ne sachant rien, il est obligé de faire confiance non au mental, celui-ci est éteint, mais en l'Esprit qui demeure en son for intérieur. Toutes les voies sont des chemins de l'Absolu. Cet absolu, nous y avons accès dans l'instant présent, si nous demeurons attentif à la beauté de l'instant, nous sommes rejoint par la grâce de l'Eveil.

Nous cessons de bouger dans le Tao, nous sommes immobiles, notre esprit est vide, nous recevons la grâce.

On peut expliquer ce phénomène par le bief des trois cerveaux : le cortex étant inactif, et le cerveau reptilien cantonné dans son rôle de régulateur, le cerveau limbique peut jouer son rôle de déclencheur d'émotions. Mais c'est un chemin, il y en a bien d'autre. Car comme le dit l'adage, les voies du Tao sont impénétrables.






vendredi 17 juin 2022

Délivrance

 Quel que soit l'âge auquel on le réalise, rejoindre le Tao est une délivrance. Rejoindre l'être universel enclanche un lâcher-prise à de nombreux niveaux et libère de nombreuses prisons psychologiques et allège de nombreux poids. Que ce soient les petits tracas du quotidien, ou les grandes passions, vivre l'universel chaque instant développe l'humilité de l'individu qui de fait n'en est plus tout à fait un. Le lâcher-prise est général, et l'on préfère s'en remettre au Tao plutôt que de se fier à sa propre analyse. L'instant présent prime sur la réflexion, et par ce fait, on accueille ce qui est, pour ce qu'il est : une nouvelle rencontre du Tao avec le Tao. Et l'on devient forcément reconnaissant envers le Tao de nous offrir un tel spectacle.
Vivre le Tao, c'est laisser derrière soi les plans, les envies, les désirs que l'on peut égoïstement échafauder. Ce qui était d'ordinaire fondamental pour notre bonheur ne l'est plus. Tout devient plus simple.
Imaginons que nous devions rencontrer notre pire ennemi. Savoir que ce n'est autre que le Tao sous une autre forme que nous croisons facilite la relation, et l'animosité qu'il manifeste envers nous n'est autre qu'une projection sur nous de son égo, de l'égo d'une entreprise ou de l'ego de la nation. Il reste que combattre les égos est une rude entreprise, pour ne pas dire un combat perdu d'avance. Mais sur ces sujets, le Tao nous enseigne le non-désir... Notre ennemi a une volonté qui nous entrave d'une quelconque manière et bien laissons le faire un peu à l'image du Christ qui tend l'autre joue. Au bout d'un certain temps il arrêtera ne nous persécuter car face au vide, on ne gagne jamais, et il ne tardera pas à s'en apercevoir.
Au fond, ce qui nous pourrit la vie, c'est ce que l'on désir. Avec le désir, la femme que l'on ne parvient
pas à séduire, cela nous contrarie, avec le désir, le poste que l'on ne parvient pas à occuper, cela nous contrarie, avec le désir, l'assiette que l'on ne parvient pas à laver, cela nous contrarie. Et tout dans la vie égotique fonctionne sur ce principe. Au bout du compte, il devient très difficile de vivre heureux.
Lâcher-prise de ses désirs est la réponse efficace qu'apporte l'être universel. Nous ne cherchons plus à modeler le monde selon nos propres envies, nous l'acceptons tel qu'il est. Et ce qui est merveilleux, nous vous invitons réellement à en faire l'expérience, c'est qu'alors la vie devient parsemée d'agréables surprises, de petits bonheurs simples que notre ego agissant en rouleau compresseur nous masque quotidiennement. C'est ainsi que de petits bonheurs simples en petits bonheurs simples nous allons remonter petit à petit la pente que notre ego et ses désirs avaient rendu savonneuse. 
Ainsi se fondre dans le Tao, devenir rien, libère et délivre de tous les tracas de notre vie en ce Monde.

dimanche 15 mai 2022

Aimer son prochain comme soi-même


Que ne ferait-on pas pour être à la première place ? Pour dépasser cet automobiliste devant nous et qui n'avance pas ? Pour être choisi sur un poste tant convoité ? Nous voulons être les premiers en toute circonstances. Mais qui arrive le premier dans ces conditions ? Qui franchit en tête la ligne d'arrivée ?
Certainement pas le Tao ! Car l'homme qui a bataillé dur pour arriver à ses fins, s'est battu contre le Tao, a renforcé son égo et s'est fait des ennemis. Au contraire, l'homme qui suit le Tao ne fait pas de vague et accepte sans broncher la dernière place. Il aime le Tao, et le Tao le lui rend bien. Il sait reconnaitre dans l'autre l'être universel qu'est le Tao, ce point commun qu'il y a entre tous les hommes, entre toutes les races, entre toutes les espèces.  
Aussi, chérissant le Tao plus que tout, il chérit son prochain comme lui-même, il accepte ce qui vient de l'autre comme une bénédiction, il accepte l'autre comme un dieu.
Aimer son prochain comme soi-même, c'est accepter l'autre inconditionnellement, en acceptant tous ses défauts, qui en y regardant bien, nous le rende plus sympathique encore. Car voir l'ennemi comme un
ami change complètement le prisme avec lequel on voyait une situation. Au lieu de voir ce conducteur qui vient de me faire une queue de poisson comme un chauffard, si je me met à sa place et que j'admet que je lui barrait le passage, j'accepte son geste, et je passe à autre chose, car je vois cet automobiliste comme un double de moi-même. Aussi, si j'accepte qu'un collègue ait été promu sur le poste que je convoitais, je retrouve un ami, et suis libre pour candidater sur un poste à plus haute responsabilité, que je n'aurais pas jusque là espéré et qui désormais me tend les bras. Car le Tao est comme ça, il présente de multiple facettes, ce qui donne à la vie de multiples rebondissements ! 
Et l'autre mérite qu'on le regarde sous diverses angles. On le sait, il ne faut pas s'arrêter à la première impression. Car derrière chacun, se cache, parfois bien enfoui, certes, la bonté ouverte du Tao. Il est là, prêt à nous tendre la main. Qui n'a pas été surpris qu'un inconnu devienne un bon ami juste parce que l'un des deux a osé briser la glace en lançant la
conversation ?  Le Tao est là indéfectible, il suffit juste de trouver le bon accord, souvent celui de l'humilité, pour que la corde de l'amitié se mette à vibrer !
Car c'est le Tao qui met notre prochain sur notre route. S'il est arrivé là, c'est tout simplement parce qu'il n'a pas pu faire autrement que faire naître cet instant présent, aussi faut il accueillir l'instant tel qu'il est. Ne pas voir en lui des imperfections, mais l'aboutissement d'une longue chaine de cause à effet, qui ont mis sur notre route cet envoyé du Tao qu'est notre prochain.

vendredi 6 mai 2022

Céder la place

 Le Tao et son mystère sont en nous comme en chacune des choses de cet Univers. Chaque homme, chaque chien, chaque insecte, mais aussi chaque plante et chaque pierre émanent du Tao et sont donc emprunt de son mystère. Mais le Tao est d'une discrétion absolue, il nous laisse donc croire  que nous sommes cent pour cent autonome, il nous laisse le libre arbitre. Et ce, d'une manière tellement remarquable, que nous pouvons passer une vie entière sans identifier le Tao.
Pourtant, celui qui laisse vivre en lui le Tao, n'est jamais déçu. Comment pourrait-il l'être puisque le Tao est sans désir. Pas de désir, pas de déception, et même de temps à autre d'agréables surprises, quand ce n'sont pas des instants de grâce. 
Mais pour vivre cela, il faut apprendre à céder la place au Tao. Et il faut lui laisser l'initiative. Or qui
L'homme et son désir.
prend l'initiative en nous, si ce n'est notre ego ? Aussi, pour voir le Tao à l'œuvre il convient de se départir de notre ego. Certains, dont je fais partie disent qu'il faut mourir à soi-même. Il faut dire adieu à notre ego et ses désirs, adieu à notre ego et ses actes, se mettre en retrait. En faisant cela, c'est comme si nous enlevions une paire de lunettes déformantes. Tout devient clair, les liens entre les choses nous apparaissent, ils étaient masqués par nos désirs et nos actes. Et ces liens naturels ont toujours été là, rien de surnaturel dans tout ça, non, le Tao est la quintessence de la vie. Le Tao, c'est l'intelligence de la vie. Pour la voir et vivre avec, il faut apprendre à vivre sans ego.
Au début, il y a quelque chose de magique, tant notre vue était brouillée par les désirs et les actes de notre ego. Les choses simples de la vie nous apparaissent comme des miracles. C'est que nous avions pris l'habitude de passer à côté.
Se mettre en retrait, ne plus faire confiance à l(ego, c'est écouter ses intuitions, son instinct, c'est faire confiance à son cerveau reptilien plutôt qu'à son cortex. C'est donc vivre de façon un peu primitive, revenir au jardin d'Eden quand Adam et Eve (sans fruit du savoir) étaient en connexion directe avec Dieu. Notre mental, tellement essentiel pour survivre est l'ennemi de notre bonheur. Vivre avec, c'est s'enfermer dans des convoitise et des élucubrations noires (le mental imagine toujours le pire pour survivre) attention à la déprime !
Au contraire l'homme du Tao a une confiance absolue dans le monde qui l'entoure. Il fait corps avec le Tao et se meut donc suivant les lois de la Nature. Attentif à ses intuitions et a son instinct, il agit sans être l'auteur de ses actes. Il a cédé la place au Tao.

samedi 23 avril 2022

Le Tao vit à travers nous

Nous ne le voyons pas, nous ne l'entendons pas, nous ne le sentons pas... Et pourtant le Tao est là accompagnant chacun de nos pas. Si nous ne le voyons pas, c'est parce qu'il est transparent. Si nous ne l'entendons pas, c'est parce qu'il est muet. Si nous ne le sentons pas, c'est parce qu'il est inodore. Cela fait tellement longtemps que nous vivons avec lui que nous nous sommes habitués, il fait partie de nos vies sans que l'on ne s'en aperçoive. Il est de bonne composition, tout lui va, c'est ainsi qu'il nous laisse le libre arbitre de nos choix. Et c'est nos choix qui le font vivre et non l'inverse.
Imaginons un animal a plusieurs milliards de têtes, dont la peau est végétale et les os minéraux, c'est le visage de la Terre en mouvement, c'est la vie, et le Tao en est le moteur. Même sur Mars ou sur les autres astres, le Tao est à l'œuvre.
Nous voulons que le Tao nous inspire, alors fermons les yeux, recueillons nous, et laissons venir l'intuition, non pas nos pensées égotiques, mais des idées qui viennent du plus profond de nous mêmes, une spiritualité simple, libre, non forcée. Cette liberté au fond de nous, c'est le Tao qui nous l'octroie et nous savons que la retrouver est signe de sagesse.
Ainsi le Tao est présent à chacun de nos pas. Si nous avons la sagesse d'y être attentif, nous faisons vivre le Tao. Certains de nous le font consciemment, d'autres inconsciemment, et d'autres encore ne le font pas du tout et vivent pour leur petite personne, pour leur ego. 
Aussi, le Tao voit à travers nous, le Tao écoute à travers nous, et le Tao sent à travers nous, discret mais efficace, c'est comme un père idéal, qui ne se mêle pas de nos affaires, sauf si l'on fait appel à lui.
L'œuvre du Tao n'est pas spectaculaire, car les lois de la nature sont son moteur, et de fait son œuvre nous apparait comme naturelle et coule donc de source. Mais cette œuvre parait grande à celui qui a su garder l'humilité et la naïveté du petit enfant, vivant depuis sa gestation, connecté au Tao.
A travers nous, le Tao est au spectacle, chacun d'entre nous écrit une pièce pour le Tao. L'homme a sa vie d'homme, le chat sa vie de chat, et l'abeille montre au Tao une multitude de fleurs. Mais pour que cela soit possible et qu'il n'y ait pas d'interférence, il faut que le Tao s'efface.
La biche dans les bois est attentive au Tao, et celui-ci l'avertira de la présence d'un prédateur. Le lynx est attentif au Tao, et celui-ci l'avertira de la présence d'une proie.
Ainsi, le Tao vit en nous, vit autour de nous en toute discrétion, et s'efface de sorte que nous vivions chacun notre propre vie. Mais, si nous savons faire silence et le laisser être avant nos pensées, nous pouvons nous inspirer de ses conseils. Et le Tao est toujours de bon conseil, car c'est l'intelligence même de la vie.

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