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samedi 30 octobre 2021

Efficacité

 
Efficacité, n'est-ce pas là le but de toute action ? Aller droit au but, ne rien demander à personne et obtenir le fruit de son labeur. Si l'on pouvait toujours agir de la sorte, avec efficacité, nul doute que nous connaitrions le bonheur, et un bonheur indéfectible !
Seulement voilà les choses ne sont pas toujours aussi simples. Nous devons parfois nous battre contre les éléments, nous devons souvent nous battre contre les autres, et ceci non seulement nous épuise, mais aussi rend notre action plus laborieuse, moins efficace. Dans ce "combat" pour l'action efficace, nous nous mesurons aux autres ou aux éléments, et souvent aux deux. Et cette compétition n'est pas sans effet sur notre bien-être. Nous nous usons, nous nous agaçons, nous nous énervons, et la colère et la rage ne sont pas loin.
Bien sûr, nous avons appris à vivre et nous calmons nos ardeurs. Nous reprenons l'ouvrage là où nous l'avions arrêté et ce, souvent avec succès. Montrant ainsi que nous retenons les leçons de la vie, et
surtout qu'au final nous avons vaincu ! Car de fait, c'est important de vaincre !
Mais pour qui est-ce si important ? Pour la terre et ses éléments ? Est-ce important pour les autres, qu'ils soient ennemis amis ou indifférents ?  A coup sûr, ce n'est important pour aucun de ceux là. La seule personne pour qui cela compte, c'est notre ego. Et pour nous, une action efficace, est une action qui satisfait notre ego.
Le vrai Taoïste, lui, n'a pas d'ego, ou de fait, s'il s'aperçoit qu'il se met un peu trop en avant, il se recule par humilité. Lao Tseu dit du Saint Homme qu'il se place au plus bas de l'échelle, et que ce faisant, il peut diriger les hommes. C'est que plutôt que de se fier à son ego, ou a l'ego d'autrui, il se fie

au Tao. Et que veut le Tao ? Rien ! Le Tao ne désire rien. Aussi, si le vent souffle, le Taoïste courbe l'échine et se déplace vers là où le vent le mène. Un entêté serait allé contre le vent sans aucune efficacité. Tchouang Tseu met en scène Confucius qui voit un vieil homme tomber sous une cataracte et qui est très étonné de le voir sortir des eaux quelques mètres en aval. Interrogé le vieil homme s'explique : "Quand je suis dans l'eau je ne cherche pas à nager dans une direction, je ne lutte pas, je me contente de faire corps avec l'eau. Et c'est elle qui me fait sortir un peu plus bas." 
Or l'efficacité suprême n'est elle pas de ne pas lutter, de Non Agir, d'accepter les éléments tels qu'ils sont et de reconnaitre la valeur de ses adversaires. Surement qu'à ce petit jeux nous n'obtiendrons pas de grands gains ! Mais petit à petit, de petits gains en modeste victoires, nous recueillerons un trésor inestimable : le vrai bonheur ! Cette efficacité, Lao Tseu lui aurait donné un nom : La Non Efficacité.



dimanche 17 octobre 2021

Etre le représentant de l'Univers

 
Etre un représentant, être le représentant de l'Univers... J'hésite ! Mais le fait est suffisamment rare pour dire "le" représentant de l'Univers.
Dans notre peau de Terrien, une chose essentiellement nous meut : notre ego et ses désirs. Nous sommes prêts à tout pour le mettre en première place et ce souvent au détriment des autres et même au détriment de la planète.
A côté de cela, il y a les humbles, ils sont peu nombreux, mais ils laissent passer les intérêts de la collectivité et de la planète avant les leurs. Ceux-là, consciemment ou non laissent une chance au Tao de s'accomplir naturellement. Et le Tao le leur rend bien, sous forme de petit bonheurs simples. Ce sont ces petites gratifications qui rendent les gens humbles heureux. Un rayon de soleil qui réchauffe le cœur suffit au bonheur de l'homme simple.
Quand la tartine tombe, si l'on espère qu'elle tombe du côté qui n'est pas beurré on a une chance sur
deux d'être désappointé, mais si l'on espère rien, on se contente de ramasser la tartine et de nettoyer le beurre resté par terre avec le même entrain que celui de l'enfant. Ce n'est qu'au fil de nos déconvenues que l'on perd courage et que l'on s'aigrit peu à peu.  En revanche, celui qui a confiance dans le Tao verra dans la tartine qui tombe du mauvais côté l'occasion de mieux la beurrer et d'y ajouter de la confiture avec parcimonie. Aussi, le monde ne va pas si mal, ce que l'on en perçoit n'est que son état à l'instant t, et si la tartine git par terre du mauvais côté, cela ne doit pas changer la face du Monde !
Si nous acceptons ces petites imperfections, qui n'engagent en réalité que notre ego, nous pouvons
justement effacer notre ego et endosser l'habit de représentant de l'Univers. Car notre point de vue est alors vierge de toute imperfection et le Tao peut se révéler comme une fantastique expérience offrant l'incroyable diversité de la vie.
L'homme du Tao sait se mettre au niveau le plus bas pour apprécier l'œuvre du Tao qui intervient à tous les étages de la vie. Si l'on se croit au dessus des autres, au dessus de notre condition, on ne peut qu'être déçu par cette condition . On ne sera pas heureux dans la vie, gare à la déprime ! On espèrera que de nouveaux horizons s'ouvre à nous, mais ces désirs, une foi assouvis nous apparaitrons bien ternes et l'on basculera de nouveau dans la déprime.
Au contraire si l'on reconnait que tout ce qui nous entoure, nous compris sommes le Tao, on devient le représentant de l'Univers à part entière.  


samedi 2 octobre 2021

Travail

 Le travail est une activité essentielle à la vie et même à la survie de l'homme. Sans travail nous ne pouvons guère compter sur la vie quotidienne pour nous apporter de quoi manger de quoi se loger ou se déplacer. Même Lao Tseu, qui était archiviste à la cour du roi disposait d'un buffle pour se déplacer. Pourtant travail et spiritualité font rarement bon ménage. Il faut être moine ou curé pour avoir une activité compatible avec la recherche spirituelle. Il faut reconnaître que certaines activités de plein air sont propices à la méditation intérieure, je pense notamment au métier de berger. Mais à part quelques exceptions nos métiers se conjuguent mal avec la vie intérieure, et même le placide Lao Tseu ne supportait plus les conspirations des gens de la cour. 

Mon expérience dans ce domaine est celle d'un enseignant en électronique. Les  étudiants que je côtoie sont tous de bonne composition et je remercie chaque jour le Tao de me faciliter ainsi la tâche. Mais je reconnais que parfois cette tâche peut paraître un peu répétitive. Et il est bien sûr hors de question d'échanger des vues sur la spiritualité, ce serait déplacé. Aussi je laisse le Tao opérer silencieusement. J'essaye de ne rien désirer tout au long de mes journées de travail, et d'accepter ce qui vient. Les échanges avec les collègues sont parfois fructueux, mais le plus souvent, il s'agit d'écouter une complainte d'un ego en mal de vivre, auquel il n'est pas possible d'apporter un réconfort spirituel tant l'emprise des désirs est grande ! Ceux-ci font que notre interlocuteur se braque à la moindre évocation du Tao ou de son équivalent.
C'est pourquoi Lao Tseu nous dit. Celui qui parle ne sait pas celui qui sait ne parle pas. Clore sa bouche et ne pas faire de vague semble être la sagesse du Tao au travail. Pourtant si l'on acceptait le Tao au travail, je suis convaincu que l'on y gagnerait dans de nombreux domaines. Les matières enseignées seraient en adéquation avec les besoins professionnels des étudiants et non les simples marottes des enseignants. Pour faire simple : le Tao s'adapte a tout, nous aurions tort de nous en priver, et ce même dans le domaine du travail. Heureusement, même dans ce domaine, à son échelle il est possible de suivre le Tao et d'en retirer les bénéfices, attention cependant à ne pas heurter les collègues lors du travail en équipe. 
C'est encore du "combat" ego vs Tao dont il est question les égos ont des désirs tellement forts que l'énergie qu'ils mettent en œuvre permet de contrer le Tao, ou pour le moins durant un temps. Ils disent qu'à force de travail ils ont réussi. Certes mais suivre le Tao aurait sans doute conduit au même résultat sans effort ou peut-être en plus de temps voir peut-être moins. 



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