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mardi 21 décembre 2021

Ambition

 A force de dire que le Tao s'accompagne de Non Désir, nous pourrions nous dire que le Taoïste est sans ambition... Et de fait, il est sans ambition personnelle. Mais il aide volontiers. Aussi l'autre, animé d'une ambition égoïste pourra trouver chez le Taoïste un bras de levier utile, ou pas, c'est au gré du Tao.
Mais si l'on regarde l'ambition sous le regard du Tao, on s'aperçoit que le Tao n'a d'autre action que de revenir à l'équilibre, lors d'un attentat à la bombe, tout vole en éclat, mais retombe sur le sol à l'équilibre.
Si notre ambition est de retrouver un équilibre perdu, le Tao est l'allié qu'il nous faut. Mais si notre ambition est d'écraser les collègues de travail, il faut nous attendre à des déconvenues. 
Aussi, nous devons écouter notre intuition, car celle-ci, si elle est sincère, ne trahit pas le Tao. Combien de fois, ai-je suivi mon intuition sans savoir où cela me menait, mais constatait assez rapidement le
bienfait pour autrui ou pour moi-même.
Ainsi, l'ambition, pour le Taoïste ne se mesure pas en projets réalisé ou à réaliser, mais en petits bonheurs que le quotidien offre.
Lao Tseu aimerait avoir la responsabilité d'un petit village, ce serait son ambition, même s'il sait que cette responsabilité ne lui sera vraisemblablement pas accordée, il dit tout de même quelle serait son action : revenir à la simplicité. Alors certes, Lao Tseu n'a pas "dirigé" un petit village, mais par son Tao Te King il a dirigé l'âme de millions de lecteurs.
Dans un Monde où tout bouge, où la vie fourmille, l'équilibre n'est pas nécessairement statique. Il me vient à l'esprit l'exemple du bateau à voile. Et plus particulièrement de l'écoulement du vent dans les voiles. Lorsque le bateau va vite, le bateau remonte presque le vent, au point que les fanons sur la voile indiquent que la vitesse du vent y est quasi nulle.
C'est encore Lao Tseu qui dit que le mouvement nait de l'immobilité. 
Ainsi, donc l'ambition du Taoïste est modeste, c'est une Non Ambition, mais par la même rien ne lui résiste. Celui qui fait de petits pas peut avancer en confiance, mais gravir une montagne a commencé par un petit pas. C'est ainsi que le Taoïste progresse, il est craintif, oh comme il est craintif, mais à chaque pas, il reçoit le réconfort du Tao, c'est ainsi qu'il agit, et finit par réaliser une œuvre qui ne paye pas de mine, mais qui éclairée par le Tao vaut tous les trésors. 
Aussi, si notre ambition est le bonheur, alors le Tao sera notre allié, mais attention car toute autre ambition offrira des déconvenues, et la perte du bonheur.

samedi 4 décembre 2021

Parler du Tao

Comme vous avez pu le constater, mon propos est de parler des choses de la vie sous un éclairage bien particulier qui est celui du Tao. Mais parler du Tao n'est pas chose facile, car aussitôt qu'on croit l'avoir saisi, il se présente sous un nouvel aspect et échappe à la définition ! C'est pourquoi, plutôt que de le définir, je tente d'en rappeler quelques caractéristiques qui ont déjà été données par les vieux sages que sont Lao Tseu, Lie Tseu et Tchouang Tseu.
Tout d'abord le Tao existe dans l'instant présent. Le Tao d'il y a une minute n'existe plus et le Tao dans une minute est incertain.
Ensuite, le Tao est sans Agir, il n'a pas de volonté propre et par là même laisse les choses se dérouler comme le veut l'instant. Ainsi, il faut bien comprendre qu'il n'aidera l'ego de personne, et l'adage aide toi, le ciel t'aidera est à nuancer, car le Tao ne sera pas contre, mais il ne sera pas pour non plus ! Il laisse a toute les créatures de la Terre le libre arbitre.
Par ailleurs le Tao est sans désir. Il n'a aucune volonté, c'est ce qui le rend aussi discret. Au contraire, il est d'une humilité radicale, il ne s'enorgueillit de rien. Et ce contrairement à certains Dieux qui semblent fiers de leur création. Il faut dire que le Tao n'est pas une personne, c'est une entité bien plus complexe, et à la foi plus simple : l'ordre sans ordre qui régit les choses. Car il faut avoir conscience que dans le monde, tout est lié par le Tao. C'est ainsi que, pour ceux qui sont attentifs, des choses merveilleuses se produisent dans nos vies. Mais pour être attentif, il ne faut pas être sous l'emprise de notre ego, car sinon obnubilé par notre désir, nous passons à côté de ces petits plaisirs de la vie qui nous font aimer la vie, le Tao. 
Très individualiste, le Tao se conjugue assez mal avec les règles et coutumes des  communautés. C'est pourquoi, même en Chine, son pays d'origine, il ne rallie pas les foules, et les quelques temples et moines qui les habitent ont créé des coutumes qui ne sont plus très Taoïstes .
Mes propos que je consigne dans ce blog ne sont plus très Taoïstes d'ailleurs. Qui parle ne sait pas, qui sait ne parle pas écrit le vieux sage dans son Tao Te King... Ce qui n'engage pas, bien sûr à parler du Tao ! Seulement voilà, le respect du Tao a des vertus curatives de tous les maux. Il n'est donc pas étonnant que celui-ci m'ait guéri de mes troubles bipolaires. Ca a l'air de rien, mais pour moi c'est fondamental, car cette maladie psychique me pourrissait la vie environ tous les deux ans. Et m'obligeait un passage en hôpital psychiatrique aux médecines insupportables. Aujourd'hui le Tao m'a guéri, c'est pourquoi je prends du temps pour en parler, au cas ou cela pourrait servir à autrui.


   

vendredi 12 novembre 2021

Aider son prochain

 
Je ne connait pas de sentiment plus gratifiant, que celui d'aider son prochain. Mais, pour pouvoir efficacement aider son prochain, il faut mettre de côté son ego et ses désirs. Les hommes politiques nous montrent en permanence la démarche inverse. Leurs actes essayent en général de résoudre l'équation entre le coût d'une mesure (par exemple augmenter le pouvoir d'achat) et le nombre de voix que cela rapportera aux prochaines élections. Aussi, leurs actes sont systématiquement intéressés, pas étonnant qu'ils ne recueillent que peu d'estime. Je rêve de l'arrivée au pouvoir d'un Gandhi, mais ce rêve n'est pas prêt de se réaliser, quand on sait le peu d'homme réalisés spirituellement dans une population et que l'Inde était certainement le pays qui comptait le plus d'être spirituel au mètre carré.
Aussi pour aider réellement son prochain, il faut faire preuve d'humilité, être capable de se positionner
au plus bas de l'échelle (sociale, humaine, et même spirituelle). Un ordre qui vient d'en haut n'a que peu de chance d'être écouté, ou on y obéira avec réticence.
Non, pour aider, il faut accepter de s'assoir auprès de la personne, il faut prendre soin de l'écouter, comprendre où elle en est avec le Tao, et essayer de dénouer les nœuds que l'autre a tissé à force de désirer à l'encontre du Tao. Et pour réconforter l'autre il faut se mettre à sa hauteur, c'est ainsi que l'on aura le plus d'efficacité, dans l'écoute, mais aussi dans le conseil.
Je me souviens d'un moment de ma vie (je ne savais encore rien du Tao) où j'étais dans une détresse totale, ne dormant plus et ayant perdu le goût de la vie. Je demandais à qui voulait bien m'entendre: "comment retrouver le goût de la vie ? Je n'ai plus rien à quoi me raccrocher..." Ma mère, mon père, mon frère ne savaient que répondre et tentaient des paroles réconfortantes pour apaiser ma
douleur. C'est alors que survint ma tante, elle prit le temps de m'écouter, et me dit à peu près ceci : "Et alors Olivier, quand cesseras-tu de te plaindre ? Arrête de pleurnicher et vas de l'avant ! Ces propos, sur le coup me blessèrent, mais, je compris bien rapidement leur terrible justesse. Il n'y a que la vérité qui blesse dit le proverbe, j'en ai fait la douloureuse expérience, mais au combien salvatrice. Celui qui aide prend souvent des chemins détournés, mais parfois c'est la trace directe qu'il convient de suivre ! Comment le savoir si ce n'est en écoutant l'autre dans son mal-être. Souvent, il n'est pas besoin de guider l'autre, juste de dénouer les liens malencontreusement serrés
Et si la pudeur empêche d'y voir clair, une attitude comme celle de ma tante sera peut-être salvatrice, car le Tao n'en est pas à un paradoxe près.       

samedi 30 octobre 2021

Efficacité

 
Efficacité, n'est-ce pas là le but de toute action ? Aller droit au but, ne rien demander à personne et obtenir le fruit de son labeur. Si l'on pouvait toujours agir de la sorte, avec efficacité, nul doute que nous connaitrions le bonheur, et un bonheur indéfectible !
Seulement voilà les choses ne sont pas toujours aussi simples. Nous devons parfois nous battre contre les éléments, nous devons souvent nous battre contre les autres, et ceci non seulement nous épuise, mais aussi rend notre action plus laborieuse, moins efficace. Dans ce "combat" pour l'action efficace, nous nous mesurons aux autres ou aux éléments, et souvent aux deux. Et cette compétition n'est pas sans effet sur notre bien-être. Nous nous usons, nous nous agaçons, nous nous énervons, et la colère et la rage ne sont pas loin.
Bien sûr, nous avons appris à vivre et nous calmons nos ardeurs. Nous reprenons l'ouvrage là où nous l'avions arrêté et ce, souvent avec succès. Montrant ainsi que nous retenons les leçons de la vie, et
surtout qu'au final nous avons vaincu ! Car de fait, c'est important de vaincre !
Mais pour qui est-ce si important ? Pour la terre et ses éléments ? Est-ce important pour les autres, qu'ils soient ennemis amis ou indifférents ?  A coup sûr, ce n'est important pour aucun de ceux là. La seule personne pour qui cela compte, c'est notre ego. Et pour nous, une action efficace, est une action qui satisfait notre ego.
Le vrai Taoïste, lui, n'a pas d'ego, ou de fait, s'il s'aperçoit qu'il se met un peu trop en avant, il se recule par humilité. Lao Tseu dit du Saint Homme qu'il se place au plus bas de l'échelle, et que ce faisant, il peut diriger les hommes. C'est que plutôt que de se fier à son ego, ou a l'ego d'autrui, il se fie

au Tao. Et que veut le Tao ? Rien ! Le Tao ne désire rien. Aussi, si le vent souffle, le Taoïste courbe l'échine et se déplace vers là où le vent le mène. Un entêté serait allé contre le vent sans aucune efficacité. Tchouang Tseu met en scène Confucius qui voit un vieil homme tomber sous une cataracte et qui est très étonné de le voir sortir des eaux quelques mètres en aval. Interrogé le vieil homme s'explique : "Quand je suis dans l'eau je ne cherche pas à nager dans une direction, je ne lutte pas, je me contente de faire corps avec l'eau. Et c'est elle qui me fait sortir un peu plus bas." 
Or l'efficacité suprême n'est elle pas de ne pas lutter, de Non Agir, d'accepter les éléments tels qu'ils sont et de reconnaitre la valeur de ses adversaires. Surement qu'à ce petit jeux nous n'obtiendrons pas de grands gains ! Mais petit à petit, de petits gains en modeste victoires, nous recueillerons un trésor inestimable : le vrai bonheur ! Cette efficacité, Lao Tseu lui aurait donné un nom : La Non Efficacité.



dimanche 17 octobre 2021

Etre le représentant de l'Univers

 
Etre un représentant, être le représentant de l'Univers... J'hésite ! Mais le fait est suffisamment rare pour dire "le" représentant de l'Univers.
Dans notre peau de Terrien, une chose essentiellement nous meut : notre ego et ses désirs. Nous sommes prêts à tout pour le mettre en première place et ce souvent au détriment des autres et même au détriment de la planète.
A côté de cela, il y a les humbles, ils sont peu nombreux, mais ils laissent passer les intérêts de la collectivité et de la planète avant les leurs. Ceux-là, consciemment ou non laissent une chance au Tao de s'accomplir naturellement. Et le Tao le leur rend bien, sous forme de petit bonheurs simples. Ce sont ces petites gratifications qui rendent les gens humbles heureux. Un rayon de soleil qui réchauffe le cœur suffit au bonheur de l'homme simple.
Quand la tartine tombe, si l'on espère qu'elle tombe du côté qui n'est pas beurré on a une chance sur
deux d'être désappointé, mais si l'on espère rien, on se contente de ramasser la tartine et de nettoyer le beurre resté par terre avec le même entrain que celui de l'enfant. Ce n'est qu'au fil de nos déconvenues que l'on perd courage et que l'on s'aigrit peu à peu.  En revanche, celui qui a confiance dans le Tao verra dans la tartine qui tombe du mauvais côté l'occasion de mieux la beurrer et d'y ajouter de la confiture avec parcimonie. Aussi, le monde ne va pas si mal, ce que l'on en perçoit n'est que son état à l'instant t, et si la tartine git par terre du mauvais côté, cela ne doit pas changer la face du Monde !
Si nous acceptons ces petites imperfections, qui n'engagent en réalité que notre ego, nous pouvons
justement effacer notre ego et endosser l'habit de représentant de l'Univers. Car notre point de vue est alors vierge de toute imperfection et le Tao peut se révéler comme une fantastique expérience offrant l'incroyable diversité de la vie.
L'homme du Tao sait se mettre au niveau le plus bas pour apprécier l'œuvre du Tao qui intervient à tous les étages de la vie. Si l'on se croit au dessus des autres, au dessus de notre condition, on ne peut qu'être déçu par cette condition . On ne sera pas heureux dans la vie, gare à la déprime ! On espèrera que de nouveaux horizons s'ouvre à nous, mais ces désirs, une foi assouvis nous apparaitrons bien ternes et l'on basculera de nouveau dans la déprime.
Au contraire si l'on reconnait que tout ce qui nous entoure, nous compris sommes le Tao, on devient le représentant de l'Univers à part entière.  


samedi 2 octobre 2021

Travail

 Le travail est une activité essentielle à la vie et même à la survie de l'homme. Sans travail nous ne pouvons guère compter sur la vie quotidienne pour nous apporter de quoi manger de quoi se loger ou se déplacer. Même Lao Tseu, qui était archiviste à la cour du roi disposait d'un buffle pour se déplacer. Pourtant travail et spiritualité font rarement bon ménage. Il faut être moine ou curé pour avoir une activité compatible avec la recherche spirituelle. Il faut reconnaître que certaines activités de plein air sont propices à la méditation intérieure, je pense notamment au métier de berger. Mais à part quelques exceptions nos métiers se conjuguent mal avec la vie intérieure, et même le placide Lao Tseu ne supportait plus les conspirations des gens de la cour. 

Mon expérience dans ce domaine est celle d'un enseignant en électronique. Les  étudiants que je côtoie sont tous de bonne composition et je remercie chaque jour le Tao de me faciliter ainsi la tâche. Mais je reconnais que parfois cette tâche peut paraître un peu répétitive. Et il est bien sûr hors de question d'échanger des vues sur la spiritualité, ce serait déplacé. Aussi je laisse le Tao opérer silencieusement. J'essaye de ne rien désirer tout au long de mes journées de travail, et d'accepter ce qui vient. Les échanges avec les collègues sont parfois fructueux, mais le plus souvent, il s'agit d'écouter une complainte d'un ego en mal de vivre, auquel il n'est pas possible d'apporter un réconfort spirituel tant l'emprise des désirs est grande ! Ceux-ci font que notre interlocuteur se braque à la moindre évocation du Tao ou de son équivalent.
C'est pourquoi Lao Tseu nous dit. Celui qui parle ne sait pas celui qui sait ne parle pas. Clore sa bouche et ne pas faire de vague semble être la sagesse du Tao au travail. Pourtant si l'on acceptait le Tao au travail, je suis convaincu que l'on y gagnerait dans de nombreux domaines. Les matières enseignées seraient en adéquation avec les besoins professionnels des étudiants et non les simples marottes des enseignants. Pour faire simple : le Tao s'adapte a tout, nous aurions tort de nous en priver, et ce même dans le domaine du travail. Heureusement, même dans ce domaine, à son échelle il est possible de suivre le Tao et d'en retirer les bénéfices, attention cependant à ne pas heurter les collègues lors du travail en équipe. 
C'est encore du "combat" ego vs Tao dont il est question les égos ont des désirs tellement forts que l'énergie qu'ils mettent en œuvre permet de contrer le Tao, ou pour le moins durant un temps. Ils disent qu'à force de travail ils ont réussi. Certes mais suivre le Tao aurait sans doute conduit au même résultat sans effort ou peut-être en plus de temps voir peut-être moins. 



dimanche 26 septembre 2021

Gouverner c'est prévoir !?!

 Gouverner c'est prévoir, ou encore gouverner c'est choisir. Voilà des petits slogans dits par de soit disant grands homme (Adolphe Tiers et Pierre Mendès France) et qui sont rabâchés par nos hommes politiques de touts bords par temps de campagne électorale.
Mais qui gouverne le Monde? Voilà la question que l'on est en droit de se poser. Sont-ce les hommes ? Est-ce Dieu ? Le Tao apporte une autre réponse: c'est le Monde lui-même qui se gouverne. Voila pourquoi Lao Tseu n'a de cesse de nous conseiller le Non-Agir, car si les politiques cessent d'intervenir, le Monde se réglera de lui-même. Oh bien sûr, ce sera sans ce magnifique hôtel de région (celui qu'on a à Montpellier est vraiment somptueux, et il ne sert plus à grand chose depuis que la région Occitanie est "pilotée" par Toulouse) ce sera moins fastueux. 
Mais que fait l'homme alors ? Et bien, il agit pour son nombril, pour son ego. Et dieu sait si l'ego des hommes politiques est démesuré. Rares sont les Gandhi qui ont atteint les manettes du Pouvoir. En agissant comme un pantin (Lao Tseu parle de chiens de paille), l'homme politique n'évite que rarement les murs. Il prévoit une quatrième vague Covid, et c'est l'épidémie qui s'évanouit, d'autres prédiront le contraire et seront encensés, ou non. Car qui sont-ils pour nous prédire l'avenir ? De piètres calculateurs surtout bons à compter leurs voix lors des élections. Non, sincèrement, prétendre gouverner ou faire des choix à la place des autres cela m'écœure. Peut-être qu'un jour un homme politique aura la bonne idée de remettre ces choix au peuple. Car au fond c'est ça que le mot démocratie veux dire : le pouvoir au peuple.
Aussi, si chaque fois qu'un homme politique avait le choix entre plusieurs décision, s'il avait l'idée de faire un petit sondage d'opinion sur internet laissant ainsi le peuple souverain, la démocratie ferait un grand pas.
Comment prévoir sans se charger ?
Bien entendu, cela ne changerai pas la face du Monde, car les électeurs son eux aussi et dans une grande majorité mus par leur nombril, et le problème ne serait que reporté un peu plus loin. Mais peut-être que cela calmerait les esprits.
Lao Tseu, lui, va encore plus loin, en disant que le peuple doit être maintenu dans une relative ignorance et rester simple. Ceci pour être heureux libéré des soucis et des tracas (qui n'en sont que pour les politiques) autres que ceux du quotidien.
Alors, choisir ou prévoir pour les autres, très peu pour moi. Cela ne fait rêver que ceux qui ne savent plus rêver. La vie est tellement belle lorsque l'on s'affranchit de l'ambition. Une petite place à l'ombre d'un chêne centenaire, une petite promenade à vélo, ou encore partager une limonade entre amis, voila ce qui fait rêver l'homme du Tao.

samedi 18 septembre 2021

Solitude

 
Reconnaitre le Tao dans sa vie, en faire son compagnon, c'est paradoxalement rentrer dans une grande solitude. Peu de sage l'ont reconnu, c'est dire si l'homme ordinaire est loin d'embrasser une vie de Tao. Bien sûr le Tao est là, mais cet homme ordinaire ne se laisse pas guider par lui, il va en suivant son ego et cela n'est que rarement en accord avec le Tao. Or la compétition entre les ego marque socialement les individus : untel a fait une grande carrière d'avocat, un autre tient une boulangerie dont les pâtisseries sont les meilleures de la ville, encore un autre est curé de la paroisse. Et souvent ce statut social est le fruit d'un désir de réussite conséquent, et on le sait désir et Tao ne font pas bon ménage !
Au contraire, celui qui se laisse guider par le Tao va seul comme le petit enfant sans but, il ressemble à
un déshérité, un clochard qui ne se fie qu'à son intuition, un fort ego ne peut le suivre tant il est déroutant. Et de se fait il ne se fait que peu d'amis.
La liberté, la vraie est à ce prix. Car le Tao ne fait que suggérer du bout des lèvres, il laisse toujours le libre arbitre, mais le suivre, s'y abandonner c'est trouver la liberté la plus pure. Car le Tao est l'être universel et ce dernier ne veut que le bien de tous. C'est pourquoi il propose toujours une porte de sortie que l'homme du Tao libre de son ego voit et emprunte avec bonheur.
Mais vivre avec le Tao se partage difficilement. L'homme ordinaire qui entend parler du Tao se sent violé dans sa chaire. Cette entité à la base de l'intelligence de la nature vient entrer en compétition avec son ego qui, qu'il lai reconnu ou non, constitue le summum de ce qu'il connait de l'intelligence. Il est impossible qu'existe une plus grande intelligence. Aussi, il s'énerve et rentre en lutte contre le Tao, ce qui ne constitut pas une bonne base pour devenir ami.
On pourrait penser qu'il est plus facile, pour l'homme du Tao, de se faire des amis parmi les sages. C'est un peu vrai, mais si la sagesse vient de l'ego, si le sage est un ego spirituel, alors la relation entamée risque de tourner au pugilat. Ce dernier ne sera que virtuel pour l'homme du Tao, qui ne rentrera pas dans le combat d'idée, mais il sera difficile d'entamer une relation d'amitié sur les bases d'un conflit.
A ce jour, je n'ai croisé que très peu de vrai Taoïste. Même mon maître se comporte parfois en petit égoïste. C'est que l'homme est faillible est vivre le Tao requiert une non-exigence de tous les instants, à laquelle on ne peut tendre qu'après de longues années de pratique.
Heureusement, même si le Tao isole, ce dernier est un bon compagnon, sur qui l'on peut compter. Peut-être pourrions nous oser le terme de Non-Solitude que l'on éprouve à son contact !

vendredi 3 septembre 2021

Sagesse Chrétienne

Voici une citation que m'a proposé une excellente amie sur Facebook (elle se reconnaitra sans doute).  

 « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui s'accroche à sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde aura la vie en abondance (Jn 12,24)."

C'est une citation de l'évangile de Jean. J'ai lu deux fois la Bible et en particulier les évangiles, mais je n'avais jamais relevé la sagesse de ce passage. Il faut dire que j'en avais la traduction suivante :

" Si un grain de blé ne tombe pas en terre et ne meurt pas, il reste seul; mais s'il meurt, il porte alors beaucoup de fruit. Qui est attaché à son âme la détruit; mais qui a de la haine pour son âme dans ce

monde la préservera pour la vie éternelle."

Avouez que ce n'est pas la même chose. Car la vie éternelle commence en ce monde, et qui se détache de ses désirs de la vie quotidienne rejoint l'immortalité, celle qui amplifie l'instant présent. C'est ce que signifie avoir la vie en abondance. Il faut lâcher prise de ses petits intérêts, et accueillir l'instant présent dans tout ce qu'il représente d'attraits et parfois de déconvenues, mais notez que qui est sans désir ne peut avoir de déconvenue !
Si le grain de blé accepte de mourir à lui même en acceptant sa condition qui est de germer, alors la vie lui rendra son sacrifie au centuple ! Lorsqu'on s'accroche à ses petits intérêts, on perd le fil de la vie, et l'on n 'en profite plus.

Le Taoïste a peur, terriblement peur. Il craint de trahir le Tao en succombant à des intérêts personnels. C'est pourquoi il préfère laisser faire les choses (le Tao) et ne pas agir. Il essaye de faire que sa main soit celle du Tao, et avec un petit peu d'habitude, il se rend compte à quel point l'œuvre du Tao est d'envergure bien supérieure à la sienne.
Ainsi qui s'accroche à sa vie souffre d'avoir une multitude de déconvenues et perd l'essence de la vie qui est de célébrer l'instant présent.
Essayez d'être vierge d'intérêts, de ne plus rien vouloir, de ne plus désirer, et regardez ce que vous apporte la vie. Je suis sur que vous serez surpris de mesurer à quel point le Tao vous apporte plus que vos petits calculs.  

vendredi 9 juillet 2021

Art

 Dans les jeunes années de ma vie, j'ai été artiste, j'ai commencé par la peinture avec un réel succès, puis je me suis mis à la musique sur synthétiseur avec un succès plus mitigé. Qu'est-ce qui me poussait alors ?
On dit que les artistes sont des écorchés vifs, qu'ils ont une blessure qu'ils tentent de guérir... Je me souviens qu'à l'époque (à 25 ans) je me remettait à peine de mes premiers épisodes maniaque, car je suis bipolaire depuis cette période. Il est vrai que le traumatisme que me laissent les hospitalisations de l'époque est sévère, j'en garde encore non un souvenir amère, mais une cicatrice bien réelle. On projette alors ce traumatisme sur les œuvres que l'on couche sur le papier. L'union du masculin et du féminin était à l'époque un thème majeur, c'était, pour le jeune homme que j'était, une préoccupation bien naturelle. J'étais aussi préoccupé par les récits bibliques. Je venais de lire la Bible, ce qui peut aussi perturber l'équilibre psychique.
Aujourd'hui, j'ai laissé les arts majeurs... Pour me consacrer au Tao. Pourtant vivre le Tao est une expérience qui relève de l'Art avec un grand A. Il faut lâcher prise, s'abandonner à la vie, être toujours satisfait de ce que l'on a, ne rien thésauriser, donner ce que l'on a su recevoir. Ne rien désirer et se garder d'agir, accepter qu'on ne sait rien, et recueillir l'enseignement du Tao comme un trésor.
Quelques spiritualités ancestrales comme le Tao, le Bouddhisme, ou le Bouddhisme Zen sont un véritable art de vire, avec des techniques d'arts martiaux ou des techniques de méditation. Ces techniques enseignent l'art et la manière de se comporter dans la vie, au cours du Tao. Parmi elles, laisser l'esprit être avant la pensée, fait vivre l'intuition en notre fort intérieur.
Il faut vivre comme si on n'avait rien inventé, comme si on ne savait rien, comme un petit enfant, et se laisser guider par l'esprit intuitif, celui-là même qui est l'émanation du Tao, celui qui est à la croisée des chemins, qui fait une synthèse de l'instant présent.
On parle d'art de vivre, et je ne connait aujourd'hui rien de plus proche de cet art que le Tao. Comme de l'art, il émane du Tao le mystère de l'harmonie naturelle. Car le Tao n'est pas provocateur comme certains artistes de mauvais goût. Mais le Tao amaigrit le gros, raccourcit le long, affaiblit le fort, renforce le frêle, renseigne l'égaré, égare le pressé, permet à l'homme de s'adapter à son environnement.  


vendredi 25 juin 2021

Magie

Si vous êtes dans une démarche spirituelle, il ne vous aura pas échappé que certains moments sont des instants de grâce, qu'à ces moments les évènements se coordonnent comme par magie. C'est tellement vrai que certains d'entre nous ont fait de la recherche de ces instants un but. Ce sont les Satori des Maitres Zens. Pourtant ces mêmes Maitres Zens disent du Satori : avant le Satori, les fleuves sont des fleuves, les montagnes sont des montagnes, pendant le Satori, les fleuves ne sont plus des fleuves, les montagnes ne sont plus des montagnes, et après le Satori, les fleuves sont à nouveau des fleuves, et les montagnes sont des montagnes ! Ces sages nous montrent que la magie ne dure pas.
En fait, il n'y a guère de magie, le Tao est toujours là présent. Et c'est notre état d'âme qui change au gré
de notre comportement. Si nous vivons pour notre ego, nous sommes tellement tendus vers nos objectifs, nos désirs, que nous passons complètement à côté des petits miracles et des bonheurs simples de la vie. Pour profiter de la magie, il faut lâcher prise de notre ego. Chaque jeté de lest provoque une ouverture d'esprit qui nous rend attentif à notre environnement, au Tao. Et cette soudaine ouverture laisse entrer en nous une nouvelle perspective. Ainsi le Tao qui est aussi en nous peut vibrer librement, et l'on accueille un instant de grâce. 
Avec un peu d'habitude, on accueille tout, car l'on sait que le Tao est toujours là, protecteur, et qu'il ne peut rien nous arriver de mieux que ce qu'il propose , alors la magie parait loin car le Tao est simple. Pourtant, les larmes de joie sont toujours prêtes à couler et à nous rapprocher de la grâce. Tout accueillir
est sans doute la clé pour faire l'expérience du Tao. Ne rien rejeter, ne rien saisir, ne rien discriminer, voir, ne rien regarder, ne rien déprécier, ne rien apprécier, être neutre, toujours prêt a accueillir ce qui vient. Le Saint Homme de Lao Tseu est ainsi, il suit la voie du milieu et de fait, rien ne peut l'atteindre.
Certains me diront que si l'on ne pilote pas sa vie, on ne construit rien et que l'on devient moins que rien. Mais c'est mal connaitre le Tao, qui offre le meilleur en toute circonstance. Et si la vie nous apporte des déconvenues, c'est à coup sur parce que nous espérions d'elle de trop hautes visées et que ces désirs étaient irréalisables.
On comprend aussi pourquoi le Taoïste est sans agir. Il préfère ne rien tenter pour rester fidèle au Tao. Certes, il ne reste pas allongé dans son lit, mais il se laisse guider par la vie sans jamais chercher à s'imposer ou à s'enorgueillir. Le Tao offre la liberté, parce qu'il est lui-même sans agir et sans désir. Ainsi, il donne toujours le meilleur de lui-même. C'est ce bonheur qu'il faut savoir prendre au bond.

vendredi 11 juin 2021

Agacement

 Etre Zen, paisible, décontracté, voici le programme qu'ont en commun nombre de philosophies spirituelles. Or voici que ces jours-ci, mon calme a perdu de sa superbe. Je m'agace pour le moindre objet qui fait de la résistance, pour une feuille de papier qui ne veut pas se décoller de la précédente, pour mon téléphone qui m'échappe des mains, bref tout m'agace, je suis devenu irritable. Et ce, sans parler de ce que je pense de mes congénères : de l'étudiant qui me montre par son montage qu'il n'a rien compris à la théorie du cours, à l'automobiliste qui me double à un endroit où manifestement il n'y avait pas la place en passant par cet agent de la vaccination contre la COVID-19 qui me fait comprendre qu'aucun vaccin ne correspond à ma tranche d'âge.
Au début, je me suis demandé ce qui m'arrivait. Et comme je suis sujet à des troubles bipolaires, je me suis demandé, si je n'étais pas en train de faire une petite décompensation euphorique... Mais très vite, je me suis rendu compte que mes accès d'humeur retombaient presque aussi vite qu'ils étaient montés. Alors pourquoi cette irritation ? Et bien, c'est bête à dire, mais cela vient d'une situation contre laquelle je ne peux pas grand chose : j'ai terriblement mal au dos. Bien sûr, je suis allé consulter mon médecin et des spécialistes, mais voilà, mon scanner ne montre pas de point critique ; c'est toutes mes vertèbres lombaires qui sont "tassées", et les spécialistes ne peuvent rien pour moi. J'ai fait de la kinésithérapie, avec un réel succès, mais peu durable. J'ai envisagé d'installer un spa de nage, et puis mon épouse à acheté un vélo d'appartement, et cela me fait beaucoup de bien - j'en fais tous les jours - .
Seulement voilà, aujourd'hui, cela ne suffit plus, alors Bouddha, je suis en plein dans le sujet de tes 4
nobles vérités. J'ai beau méditer, me placer sur le chemin de la cessation des souffrances, aujourd'hui, mon dos me fait terriblement souffrir et je suis impuissant, il m'est terriblement difficile de ne pas désirer que cela cesse. Pire, la souffrance est mauvaise conseillère et me rend irritable.
Peut-on quelque chose contre la souffrance physique ? Une personne qui vient de se couper avec un couteau est sujet à une terrible souffrance. Sera-t-elle capable de rentrer en méditation ? Non, la souffrance physique semble difficile à guérir par la spiritualité. Certes la souffrance morale se guérit par le non désir, mais la souffrance physique aveugle tout sur son passage, même le plus paisible des Bouddhas. 

La fin des idées noires


Qui n'a jamais broyé du noir ? Qui même n'a jamais songé à mettre fin à sa vie ? 
Sans aller jusque là, nous avons tous du traverser des épreuves pendant lesquelles les bras nous sont tombés. Mais que se passe-t-il quand nous sommes confrontés à de telles épreuves ? Que se passe-t-il lorsque nous sommes dans une impasse ?
Nous aimerions que notre vie prenne une direction, mais les évènements nous oriente sur une autre route. Une route que nous voyons comme un échec, et nous en faisons une affaire personnelle. La vie nous apparait comme un cauchemar, nous ne voyons pas comment nous en sortir. Pourtant, le Soleil est bien là, la Lune est bien à sa place, et l'air que nous respirons est toujours divinement oxygéné, bref les événements que l'on vit ne changent pas la face du Monde. On est un peu comme la fourmi qui se bat pour transporter une miette de pain pour qui ce travail est presque une question de vie ou de mort, mais qui semble bien dérisoire pour le spectateur que nous sommes. Eh bien si vous avez
des idées noires, vous êtes la fourmi, et vos idées tournent autour de cette miette de pain.
Que se passe-t-il donc ? Vous êtes victime de votre propre désir. Bien sûr vous ne méritez pas que le sort s'acharne sur vous. Mais vous aimeriez beaucoup, beaucoup, beaucoup trop que cela cesse.
Quand Lao Tseu nous invite à pratiquer le non désir, cela vaut aussi et peut-être même surtout pour les causes de nos idées noires. Lâchez du lest autour de cette miette de pain, n'en demandez pas trop aux autres, n'en demandez pas trop à vous même, et petit à petit vous allez retrouver le sourire. Apprendre à ne pas désirer, c'est l'école du bonheur. On gagne très vite en sérénité. On gagne en calme, en plénitude. On devient philosophe. On profite du Soleil, de la Lune et de l'oxygène de l'air. On
retrouve le sommeil et très vite les choses rentrent dans l'ordre.
J'ai moi même été confronté à une mauvaise passe il y a plus de 20 ans, lors de mon divorce avec ma première épouse. Celle-ci voulait l'exclusivité de la garde sur notre enfant. A l'époque j'allais à la piscine entre midi et deux, et je me souviens avoir fait longueur sur longueur avec une seule idée en tête : comment convaincre le juge du bien-fondé d'une garde partagée. Cette attitude me donnait mal au crâne au point de me gêner pour la natation. Et lorsque je rentrais le soir, je continuais à ruminer mes idées. Et puis petit à petit, j'ai compris que le juge était le spectateur, et non la fourmi, j'ais compris qu'il défendait le plus faible, en l'occurrence la mère de l'enfant. Alors j'ai lâcher prise et j'ai obtenu après 4 ans de procédure, une garde raisonnable pour mon fils. 

Alors je vous souhaites tous de voir la miette de pain sur laquelle vous vous acharnez et de lâcher prise. Car au fond, le Tao est là près de vous, et ne vous veut aucun mal. C'est même tout le contraire.

samedi 22 mai 2021

Les rêves


Il faut distinguer deux catégories de rêves. Il y a les rêves qui nourrissent notre sommeil et ceux qui accompagnent nos désirs.

Les rêves liés au désir peuvent être nourris par l'envie, l'envie d'aller à la plage alors que l'on est dans un deux pièces à Paris, l'envie de sortir avec une jolie fille de notre entourage. La, il s'agit clairement de désir. Celui-ci est naturel mais contraire au Tao. On peut bien sûr tomber amoureux d'une jolie fille, tomber sous le charme, mais être l'esclave du désir est le piège que nous tend notre ego, et dont le Tao propose de nous délivrer.
Etre amoureux c'est tenir compte de nos sentiments dans l'ici et maintenant, sans se projeter ni vivre dans le passé. Mais désirer, rêver, c'est justement se projeter dans le futur, il y a de fort risque de déception, et que le futur ne nous amène jamais le fruit attendu. Lorsque l'on se projette sur plusieurs rêves, on cours plusieurs lièvres à la fois et les déconvenues risquent d'être sévères, gare à la dépression.

Les rêves qui accompagnent notre sommeil, je parle des rêves du matin, ceux qu'on oublie tout de suite si l'on ne porte guère d'attention à eux, ces rêves sont souvent étranges, ils semblent bien réels tant que nous sommes endormis, et bien souvent, nous préférons continuer à rêver plutôt que de nous réveiller. Tout se passe comme si nous étions sous l'emprise de ces rêves, ils se font malgré nous. 

En fait, dans le sommeil, nous sommes obligés de lâcher prise, c'est notre corps, y compris le cerveau qui prend le relai de ce que notre ego croit être notre être. Dans le sommeil, nous sommes soumis au Tao. Oh rassurez-vous, ce n'est pas une soumission de maître à esclave ! Non, le Tao est sans désir et sans agir. La liberté est totale. Et c'est cette liberté que l'on retrouve dans nos rêves.

Le Bouddha qui fut l'être éveillé par excellence était tellement conscient de la nature des choses, qu'il n'avait parait-il plus besoin de s'endormir. Simplement, la nuit venue, il s'allongeait pour reposer ses muscles et son corps, mais restait éveillé à méditer.
Peut-être que notre corps et notre cerveau ont besoin de lâcher prise de notre ego, pour se reposer, pour prendre congé de ce tyran si habile à nous séduire. Ainsi, l'amour propre, et ses désirs de grandeur, s'avère dangereux. C'est l'ego contre le Tao, le combat, malgré les apparences est perdu d'avance.

Faites de beaux rêves.



samedi 15 mai 2021

Facile ou difficile ?

Ce qui parait facile est souvent plus ardu que prévu, on ne pouvait pas le rater... et pourtant ! 
Pour ce qui est difficile, on part perdu d'avance. Pourtant, comme le dit Lao Tseu, un long voyage a commencé par un pas. Les bâtisseurs des cathédrales le savaient bien, c'est pierre par pierre que se sont construits toutes ces voutes, toutes ces flèches. Poser chaque pierre ne présente pas de difficulté particulière, mais l'ensemble du travail force le respect.
Récemment j'entendais un réalisateur de film, auteur d'une grande carrière dans le cinéma, dire que son secret pour réussir avait été de prendre son temps pour agir, et ainsi de progresser petite étape par petite étape.  
Le difficile est un défi pour celui qui l'entreprend, mais aussi un défi pour le Tao, qui par essence n'aime pas être brusqué. Ou plutôt qui résiste face à la brutalité. Aussi, il faut être sacrément talentueux pour défier le Tao. Certains y réussissent, ils sont rares. L'homme ordinaire qui réussit un tel exploit est flatté par la reconnaissance de ses proches et
s'enorgueillit de sa réussite. L'homme du Tao, lui, sait que cet exploit est autorisé par le Tao et rend hommage à ce dernier. 
Aussi, pour entreprendre une œuvre, l'homme du Tao prend le temps de savoir si elle est bien conforme à la volonté du Tao, c'est à dire qu'elle s'inscrit dans la nature des choses. Ensuite, il s'aide du Tao pour entreprendre chaque étape. La première étape réalisée, il s'enquiert de nouveau et vérifie que la deuxième étape est elle aussi dans le sens du Tao. Il n'a alors qu'à agir superficiellement pour aider la Nature dans son œuvre. Et ainsi de suite, chaque étape est facile. Et, comme le dit Lao Tseu, l'attention doit rester constante, et ne pas se relâcher sur la fin du travail.
Lorsqu'on arrête de se rebiffer face au destin, les choses deviennent simples, et il est facile d'avancer dans la vie. On se positionne par rapport au Tao, et non par rapport aux hommes de notre entourage. Dès lors, on ne craint plus son patron, ni ses collègues ni même ceux que l'on prenait pour ses ennemis. Chacun de ces personnages n'est qu'une marionnette portée par le Tao (Lao Tseu parle de chiens de paille...). S'ils vont dans le sens du Tao, tant mieux ! Sinon, on sait qu'ils vont se casser les dents, peu importe de leur emboiter le pas.
Suivre le Tao rend la vie facile, laissons aux fous le goût de la compétition et de la confrontation. 


dimanche 9 mai 2021

Intuition


L'intuition, voilà bien une drôle de chose ! Tellement désuète, tellement secondaire que l'on peut s'en passer. On peut vivre 100 % de sa journée sans faire appel à l'intuition.
L'intuition ne se pense pas, on ne fait pas appel à son intellect pour ressentir une intuition. Or la plupart d'entre nous vivons avec un mental bavard, qui ne nous laisse que très peu de répit. De la sorte, on imagine, on se projette, mais on n'est pas pleinement dans l'instant présent.
Or c'est justement dans l'instant présent que se manifeste l'intuition. Le Tao représente l'Univers dans un état donné, dans l'état de l'instant présent. Le Tao est ce qui est. Ce qui est est, parce que le Tao, la
Nature, la Vie en est arrivé là en cet instant.
Nous pensons à tort être séparés du Monde, nous pensons à tort être un individu parmi une foule d'individus et donc nous développons notre intellect, notre intelligence pour faire notre place parmi ces individus. Notre intellect est tellement développé que nous ne voyons plus la vie qui anime l'Univers, nous ne voyons plus les lois de cause à effet dans la Vie qui nous régit. Or le Tao est une suite de cause à effet, l'ordre naturel des choses. C'est pour ne pas rompre cet ordre que Lao Tseu prône le Non Agir. Or ces causes ont justement des effets, et l'intuition est l'un de ces effets. L'intuition est l'un des reflets du Tao. Sans l'intuition, c'est notre ego, notre mental qui va diriger nos actes, avec l'intuition, c'est directement la Nature qui va nous guider. A savoir, qui de nous ou de la Nature est le plus apte à nous venir en aide pour notre bien être ? 
L'autre jour j'ai subit une déconvenue de taille : un de mes collègues a agit pour me supprimer un tiers de mon service d'enseignement (130 h en présence des étudiants), me disant tout simplement d'aller voir ailleurs pour trouver mes heures. Le temps de lire son mail qui m'annonçait ces faits, j'ai bien cru défaillir. Au point de me demander quelle nuit j'allais bien pouvoir passer. Et puis j'ai fait le vide, j'ai écouté... RIEN. Tout était calme. Alors je me suis dis que je pouvais Non Agir, et voir venir. Et de fait d'autres collègues m'ont fait depuis des propositions, qui représentent déjà environ 60 h. Et la rentrée 2021 est encore loin.
Aujourd'hui j'utilise l'intuition en permanence, par exemple pour trouver mon chemin, prendre telle ou telle route, je fais au feeling conscient que c'est le Tao qui pilote et que la cause de ce choix n'est que rarement évidente à priori. Mais ce que le Tao nous réserve sur sa route ne tarde généralement pas à se manifester. Et celui qui sait se contenter de peu sera généralement satisfait : un écureuil sur la route, un magnifique amandier en fleur, un automobiliste en panne de batterie auquel on vient en aide...
Etre à l'écoute de son intuition, c'est dialoguer en direct avec le Tao, ce n'est pas rien ! 

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