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vendredi 18 décembre 2020

Gouverner le Monde



Gouverner le Monde, c'est le mener inéluctablement vers sa perte. Il en va ainsi de l'architecte qui ordonne à ses artisans, de l'enseignant qui force ses élèves à ingurgiter un savoir sans fin, et bien sûr du Président de la république qui somme ses ministres d'agir.
Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que celui qui exerce son pouvoir le fait avant tout pour lui-même. Pour le pouvoir, pour le savoir, pour la gloriole. Faites le lui remarquer, et il vous dira sans doute qu'il n'en est rien, qu'il agit pour le bien, "pour la bonté et la justice" comme le dirait Tchouang Tseu. Mais en réalité il agit pour assoir son savoir, son pouvoir, son influence... Et en agissant de la sorte il contrarie la nature des hommes qui sont sous ses ordres.

Car l'homme est ainsi fait que son esprit s'emballe à la moindre suggestion ce qui conduit assez rapidement au stress. Dans ces conditions l'homme inféodé ne peut réagir sainement. Au contraire si on laisse à l'homme une parfaite liberté, celui-ci sera enthousiaste, créatif, et docile. 
Aussi pour véritablement gouverner le monde, on peut suivre la nature du Tao, en l'occurrence veiller à ne pas agir, se contenter de suivre le mouvement à la manière d'un chef d'orchestre indulgent. Féliciter le travail de ses artisans, encourager ses élèves, laisser remonter les problèmes du gouvernement depuis la base, le peuple.
Faire confiance au temps, au Tao, plutôt qu'aux lois et aux équations, aux calculs, c'est remettre la nature au centre de la vie qui nous meut. Car le Tao est le centre de la vie, et il n'a de cesse d'équilibrer toute chose. Or à quoi aspirent les hommes depuis la nuit des temps ? Une vie apaisée en harmonie, ou tout respire l'équilibre, la paix. 
Enfin c'est ce à quoi aspire l'homme sans ego. Malheureusement ce genre d'hommes n'est pas légion. L'homme et la femme sont dans leur ensemble égocentrés. Aussi, ils croient par erreur que pour vivre heureux il faut agir, gouverner le monde. Gouverner le monde pour amasser des richesses, gouverner le monde pour s'attirer le pouvoir, gouverner le monde pour plus de savoir. Mais on ne dirige pas le Tao, c'est pourquoi les grands de ce monde ne sont pas les plus heureux.

Les sages, eux ne convoitent rien d'autre que le calme. C'est pourquoi ils apprennent à faire le vide dans leur pensée. Un vide qui n'est pas un gouffre mais le siège de l'esprit du Tao. Le cœur de la nature, le cœur de la vie. Ainsi c'est au cœur d'eux-mêmes qu'ils trouvent ce qui guide leur vie : le Tao. Leur ego s'efface, reste la nature, la vie tout simplement. Cette vie n'impose rien aux autre, elle ne gouverne pas, elle est tout simplement naturelle.

vendredi 11 décembre 2020

Dépression

 
Qui n'a jamais eu un petit coup de blues ? Qui n'a jamais traversé quelques jours de déprime ? Lorsque les jours de déprime s'ajoutent aux jours de déprime, nous basculons dans la dépression. L'individu dépressif ne voit plus de raisons de s'enthousiasmer, pour lui tout devient négatif. Même les bonnes choses de la vie comme un beau gâteau d'anniversaire ne le font plus saliver. Il ne se baissera même pas pour ramasser un billet de 50 € égaré. Mais que faut-il être devenu pour en arriver là ? L'amour a-t-il quitté définitivement notre être ?
Le problème est que l'amour a été remplacé par quelque chose de proche, mais de très envahissant : le désir... Le blues survient lorsque l'on n'a pas satisfait un désir léger. Par exemple on espérait, on désirait avoir une bonne note à un devoir de français, et on a obtenu 8/20, le blues s'installe pour la soirée. Mais le lendemain on n'y pense plus. Pour la déprime, c'est un peu différent, il faut une accumulation de contrariétés qui surviennent comme autant de désirs inassouvis. Par exemple une jolie fille qui ne nous calcule même pas, une opportunité au travail qui ne se présente pas, ou tout simplement votre tartine qui tombe par terre, évidemment du côté confiture ! A bien observer, le désir est omniprésent dans toutes ces contrariétés. Le désir amoureux bien sûr, mais aussi le désir d'une belle carrière, ou plus simplement le désir de manger cette tartine à qui on a décidément pas demandé qu'elle se crashe sur le sol ! 
Subir ces contrariétés, petites comme grandes, peut ne pas nous laisser indifférent. On peut rester nostalgique du désir inassouvis. Et si les périodes de nostalgie se recouvrent, alors la déprime peut s'installer durablement. En effet, la nostalgie est une activité du mental qui nous chasse de l'instant présent. Or est-il nécessaire de le rappeler, c'est dans l'instant présent que tout se joue.
Dans ma vie, je suis passé par de longues périodes de déprime, des périodes de dépression. Mon problème ? Je désirais pour un oui ou pour un non... Tant et si bien que je finit par désirer que cela aille mieux. Je me disait en moi même : J'aimerais qu'il fasse beau, puis j'aimerais être plus mince, j'aimerais ne plus avoir mal à la tête, bref j'avais toujours le désir de quelque chose, et ce désir me tenait parce que évidemment je n'avais pas les atouts dans mon jeu pour pouvoir les assouvir. Et c'était un cercle vicieux qui finissait par tourner en boucle : "j'aimerais... j'aimerais... j'aimerais..." Je sentais inconsciemment que la spiritualité pouvait m'apporter quelque chose. Les paraboles de Jésus me semblaient pleine de sens... Et puis, j'ai croisé Lao Tseu et son Tao Te King. Dans ses paroles, il était question de Non Désir... 

Cet homme m'a sauvé d'une grave maladie. 


samedi 5 décembre 2020

Partage

 
Le partage est une attitude humaine essentielle dans nos vies. Elle est source de bonheur, de joie de vivre. Elle fait en effet plaisir à celui qui reçoit ce partage, mais aussi à celui qui le donne. Nos actions doivent être ouvertes aux autres et non étriquées, repliées sur nous-même. 
Ainsi, ce que nous recevons, nous le donnons, ce qui nous permet de recevoir plus, et cela nous le donnons encore. C'est en tous cas l'attitude que Lao Tseu préconise, et nous sentons tous que cela fait vibrer en nous une réalité avérée. Cette réalité s'oppose à l'attitude égoïste qui consiste à tout garder pour soi. 
La vertu du Tao est partagée de tous, libre à chacun de la suivre ou non. La suivre, c'est un cercle vertueux, s'en écarter, c'est s'appauvrir, se dessécher.
Et le Tao donne l'exemple, il se partage à tous. Nous partageons tous l'inconsistance de ce vide qui contient nos pensées. Ce vide ne demande qu'à être rempli, c'est pourquoi, si nous ne l'avons pas repéré,
nous confondons ce vide avec nos pensées, c'est le mental qui se met en marche qui impose un bruit ambiant qui masque le vide, qui masque toute communication. avec le Tao A l'inverse, celui qui calme son mental, qui recrée de l'espace dans ses pensée est apte à découvrir les inclinations du Tao, il retrouve l'intuition qu'il avait étant petit enfant. Cette intuition est tout ce dont nous avons besoin. Bien sûr cela ne nous garantira pas une belle maison ni une grande érudition, mais cela nous apportera bonheur et joie de vivre.
Le Bhoutan a fait ce pari de garantir à son peuple le BIB (bonheur intérieur brut) plutôt que le PIB (produit intérieur brut). C'est en fait ce que garantit le Tao de Lao Tseu. Une vie simple, basée sur l'écoute, la méditation et le partage de ces choses simples. Les choses complexes, chères demandant de
l'effort au Tao, ne peuvent généralement pas se partager. 
Aussi, suivons l'exemple du Tao qui s'offre à tous. Offrons notre vie au Tao. Mettons un masque sur notre ego. Mourrons à nous-même, et faisons vivre le Tao. "Dans le vide de l'esprit véritable, tout ce qui sauve le monde peut se déployer" dit un sutra de méditation, indiquant que vidé des pensées l'esprit du Tao est prêt à nous aider pour un monde plus beau, meilleur et plus sûr.
Car peuplé de gens égoïstes, le monde est en danger. Nous le voyons bien avec la pollution qu'infligent les pays développés au reste de la planète.
Soyons simples, privilégions l'intuition au savoir qui applique froidement une connaissance à une situation qui peut avoir évolué. Et appliquons cette intuition sans s'enorgueillir de son efficacité, car comme le dit Lao Tseu, le Saint Homme s'efface devant son oeuvre, qu'il partage avec tous.

samedi 28 novembre 2020

Couleurs


Jaune,
Le jaune est la couleur du Soleil, qui pourtant à bien tenter d'y regarder (ne pas le regarder de face) semble blanc. Le jaune c'est aussi la couleur du jeune poussin. D'ailleurs jaune est presque synonyme de jeune. C'est la couleur préférée des jeunes.
Orange,
L'orange est la couleur des timides, ça flashe, et paradoxalement les timides ont ce moyen pour se faire remarquer. Etant adolescent j'aimais bien l'orange, cela m'a passé. Étais-je timide à l'époque ? Je crois bien que oui, un peu à coup sûr. L'orange est la couleur du soleil couchant (ou levant).
Rouge,
Le rouge est la couleur du sang. C'est aussi la couleur de l'interdit. Les panneaux et les feux d'interdiction sont rouges. Une robe rouge est associée à la beauté
féminine. Cette couleur met en valeur une silhouette de femme. Le rouge à lèvre et le rouge à ongle ne font que renforcer la féminité. 
Violet,
Le violet est la couleur des fleurs dans les prés, c'est la couleur de la violette bien sûr, mais aussi de bien d'autres fleurs. Le violet est pourtant un peu triste. Les vieilles dames s'habillent en violet. Il est à la limite de notre champ visuel. Poussé à l'extrême il devient ultra-violet, Gare aux coups de Soleil.
Bleu,
Le bleu est la couleur du ciel. C'est aussi la couleur de la mer. C'est ainsi que vient le vague à l'âme :
Blues en anglais. Le bleu du ciel est synonyme de bonheur. Pourtant, on ne voit pas la vie en bleu, mais bien la vie en rose. C'est aussi la couleur des petits garçons.
Vert,
Le vert est synonyme d'autorisation, lorsque le feu est vert, on fonce. C'est aussi la couleur de la chlorophylle qui repeint en vert l'herbe des prés et les arbres des forêts. Ainsi, le vert est la couleur que croisent le plus souvent nos yeux. C'est pourquoi le vert est apaisant. Ne dit-on pas se mettre au vert ?
Blanc,
Le blanc est la couleur immaculée de la neige. Cette couleur va très bien à la mariée qui lance un bouquet de fleurs de toutes les couleurs. D'ailleurs le blanc n'est pas une couleur mais le mélange de toutes les lumières. Ainsi le blanc reflète en fait toutes les lumières qui inondent un objet blanc.
Noir,
Le noir est la couleur de la nuit. Ou plutôt du ciel de nuit. Le noir non plus n'est pas une couleur, c'est
l'absence de lumière, ou le mélange de toutes les couleurs. Dans le ciel, la nuit, on peut voir des myriades d'étoiles qui paraissent blanche, au point qu'on les nomes voie lactée.
Marron,
Le marron est la couleur du bois. C'est aussi le mélange des trois couleurs fondamentales que sont le rouge, le jaune et le bleu. Le bois est l'un des cinq éléments chinois (l'eau, le feu, la terre, et le métal, sont les quatre autres). Espérons avec tout cela que nous ne serons pas marrons !
Rose,
Pour voir la vie en rose ! C'est bien sûr la couleur préférée des roses. C'est aussi la couleur des petites filles.

samedi 21 novembre 2020

Hommage à Tchouang Tseu

Voleurs de coffrets

Pour protéger les coffrets, les sacs, les malles contre les voleurs, on les attache avec des cordes, on les munit de solides serrures. C'est ce que le monde appelle la prudence. Survient alors un bandit qui emporte la malle sur le dos, le coffret à la main et le sac sur les épaules. Il emporte son butin précipitamment et n'a d'autre crainte que de voir les cordes se rompre et les serrures se briser. Ainsi, ce que le monde appelle la prudence ne sert-il pas le bandit ? 

dimanche 15 novembre 2020

Témoin de Jéhovah

Olivier avait un collègue Témoin de Jéhovah, Marc. Souvent, il leur arrivait de débattre des affaires de ce Monde, chacun avec leurs arguments. Olivier n'usait que du Tao pour son argumentation et Marc s'appuyait sur la Bible. 
Un jour, leur discussion achoppât sur les origines de l'homme. Marc donnait la description classique de la Genèse avec la création de l'homme par Dieu en 1 jour. Attention disait celui-ci :
"Une étude approfondie de la Bible montre qu'un jour de la Genèse équivaut à environ 1000 ans".
- tu pourrais donner 10 000 ans 100 000 ans à Dieu pour avoir créé l'homme, répondait Olivier tu serais toujours dans l'erreur, et ce pour une raison toute simple.
- laquelle ?
- l'homme n'est toujours pas fini ! Sa "création" ne cesse d'évoluer au fil des jours, chaque génération
subit d'infimes mutations. Compares l'homme du moyen âge à l'homme d'aujourd'hui, ce dernier fait en moyenne 20 bons centimètres de plus.
- Mais non, l'homme a été créé par Dieu, renchérit Marc. C'est forcément une intelligence supérieure qui a créé l'homme car ce dernier est trop complexe. Qui d'autre que Dieu aurait pu créer une telle machine biologique ?  
- La biologie justement ! La Nature, et d'une certaine manière le Tao. Tout d'abord, si Dieu a créé l'homme, qui donc a créé Dieu ? Une intelligence encore supérieure ?
- Non Dieu a toujours été là de tous temps.
- Ton Dieu n'est pas si différent du Tao au fond ! Le Tao prône l'évolution des choses, comme toutes créatures l'homme évolue, et ces évolutions, si elles s'avèrent payantes, elles perdurent, c'est la théorie
de l'évolution, celle de Darwin, et il ne faut guère d'intelligence pour la comprendre, l'évolution sur Terre a 4,5 milliards d'année de quoi construire une méga intelligence !
En fait, il n'y a pas de création, "rien ne se perd, rien ne se créée, tout se transforme" dit Lavoisier, il n'y a qu'a voir la conception d'un être humain, depuis le couple "ovule spermatozoïde" pour comprendre que tout n'est qu'évolution. Et ce suivant un schéma très ingénieux certes, mais tout de même fort plausible. Lao Tseu dit : "Tout ce qui est écrit n'est pas le Tao", autrement dit, aussi complexe soit la Bible, elle ne peut égaler ce qu'est le Tao. La Bible est une oeuvre morte. Je ne dirais pas la même chose si le canon biblique n'était pas fermé, si de nouveaux livres venaient s'ajouter au fil des siècles. Mais la Bile figée telle qu'on la connait est un livre mort. Aucune chance de refléter la réalité du Tao. Aucune chance de refléter la vie tout simplement.
Le Tao Te King de Lao Tseu n'a pas la même ambition. Son seul succès est de montrer quelques paradoxes de la vie, pourvu qu'on la voit sous l'angle du Tao. Ces paradoxes interrogent le lecteur qui petit à petit voit la vie sous un nouveau jour : celui de l'homme sans désir, sans agir, et sans savoir. 
Une mutation progressive de l'homme, l'éveil. Un autre programme que celui de la "pensée unique" que propose la Bible prise à la lettre.  
Tu sais, Marc, reprend Olivier, ta Bible attiserais ma curiosité si je voyais en toi un être éveillé... Et, du reste, je l'ai lu cette Bible, mais je n'y ai pas trouvé la même richesse que celle du Tao Te King. La où tu me surprends, c'est que tu n'ai toujours pas lu les 81 petites pages du Tao Te King alors que tu t'échine sur les 2000 pages denses de la Bible.
Lao Tseu est un concentré de sagesse. Il faut extraire les paraboles de Jésus pour retrouver dans la Bible une telle sagesse.

vendredi 6 novembre 2020

Vieillir

 
 
A la naissance, et même avant dans le ventre de notre mère, la nature nous offre un cadeau : une conscience. Celle-ci nous accompagne tout au long de notre vie, sans faiblir ni s'améliorer : constante. C'est elle qui nous permet d’appréhender le monde en toute simplicité, en toute évidence. Malheureusement nous disposons également d'un mental, et celui-ci se dit :"eh, j'ai conscience d'exister, et les autres sont distincts de moi", et de la sorte le mental fait naître l'ego, ou comment valoriser sa propre personne au détriment des autres. Pourtant notre conscience n'est guerre différente de celle des autres. Il faut dire qu'a l'origine de cette conscience on trouve le mystère de simplicité qu'est le Tao. Et je fais le pari que la conscience que nous avons de la vie n'est pas éloignée de celle du chat ni même éloignée de celle de la mouche. Nous avons conscience d'exister voilà tout.
Et ce Tao est le même depuis notre conception, jusqu'à notre mort en passant par toutes les phases de la vie. Lui est immortel, inaltérable. C'est pourquoi Lao Tseu qualifie d'immortel celui qui calque sa vie sur le Tao. L'enveloppe charnelle évolue, se dégrade, mais le fond du Tao reste intact. 
Avez-vous eu un jour une conscience plus approfondie pour avoir su que d'autres planètes comme Mercure, Venus, Mars, Saturne, Jupiter,  Pluton tournaient autour du Soleil ? En fait c'est un savoir, et la quête du savoir ne s'accompagne pas d'une quelconque croissance de la conscience. On vit toujours dans le même monde : celui dont nous avons conscience, et cela n'a rien à voir avec le savoir.
Aussi, alors que l'on vieillit, que la peau se dégrade, que les organes commencent à défaillir, on peut par le biais de la conscience infaillible compter sur un allié inaltérable; le Tao.
C'est pourquoi vieillir peut se faire en toute sérénité, peu importe les affres du temps, la décrépitude de notre corps, notre conscience nous place toujours dans l'exact ici et maintenant, et si nous profitons pleinement de ce trésor, la vie sera une bénédiction quelques soient les souffrances. Et les souffrances mêmes peuvent être une bénédiction pour ce qu'elles nous apportent de les avoir vaincu.
Ainsi, notre conscience nous accompagne de la naissance jusqu'à la mort. Et elle est capable d'englober tout l'existant, elle absorbe tout, c'est un véritable buvard. Qu'en était-il avant notre naissance ? Qu'en sera-t-il après notre mort. C'est là un mystère qui vient grossir celui du Tao : mystère des mystères.
Quand à moi, j'aime à penser que l'idée de Lao Tseu qui fait de l'homme simple un immortel soit une route, une voie spirituelle sans cesse renouvelée capable de vaincre la mort, ou plutôt de l'accepter comme un passage de la conscience et non comme un simple néant. Comme l'enfant s’apprête à devenir adulte. Vieillir est une route qu'il faut savoir emprunter. Celle de la vie sans cesse renouvelée.
Et cette route est accessible à tous, pourvu que nous ayons l'humilité de savoir rester petit face aux miroirs aux alouettes que sont l'orgueil, le savoir, les richesses.
Pour bien vieillir, pratiquons l'art d'être conscient !

dimanche 25 octobre 2020

Simplicité

 
 
Lorsque l'on s'avance sur la voie, le Tao, on accède peu à peu au bonheur. Mais ce bonheur n'est pas artificiel. On n'y accède pas par je ne sais quelle expérience mystique, ce n'est pas un plaisir comparable à l'abus de quelque substance illicite. C'est juste là, un bonheur simple. On ressent une plénitude, on est comblé par rien, car ce rien devient tout.
Ayant abandonné toutes les richesses, on se fond avec le Tao, et le Tao n'a besoin de personne pour évoluer. Aussi, nous n'avons besoin de personne pour vivre. La corne d'abondance qu'est le Tao y pourvoit. Je n'ai pas vécu au Sahel mais je me dis que même dans ces contrées africaines difficiles le Tao est présent, et il pourvoit au bonheur de ceux qui se contentent de peu.
Le rien devient tout. En effet, on se contente de rien, mais le Tao est toujours là et avec lui l'évolution du tout : la vie. Une belle demeure est la propriété de celui qui la regarde dit-on, eh bien le Tao c'est
pareil, il est à la portée de nous tous, il suffit de lâcher prise des biens, des passions, du savoir... Ce qui reste est infime, mais c'est suffisant pour vivre heureux.
Car le paradoxe est là, comme le simple jouit du bonheur de contempler une belle demeure, le simple jouit également des relations avec les autres mais sans la passion, et il retient ce qu'il a vécu dans l'instant présent (savoir suprême). Ainsi, paradoxalement il jouit des biens, des passions et du savoir bien mieux que quiconque qui s'y attacherait !
Et la personne qui vit dans ce rien est à l'abri de bon nombre d'attaque. Qui se soucie de rien ? 
C'est pourquoi le bonheur du Taoïste est simple, mais ne se partage guère. Lorsque deux taoïste se rencontrent, pensez-vous qu'ils sondent la profondeur de leur rien ? Non, ils profitent l'un l'autre en silence du Tao et ne se disent rien.
C'est pourquoi le Taoïste est d'ordinaire solitaire. Comme un Tchouang Tseu, il lui arrive des tas de
choses, mais il les partage avec peu. Le récit est pour lui la meilleure façon de porter témoignage. C'est ce que le garde barrière de la passe de Chine occidentale a demandé à Lao Tseu et qui a donné vie au Tao Te King. Ce livre est né en une nuit d'écriture. Et en toute simplicité, Lao Tseu a décrit ce paradoxe qu'est le Tao. C'est dire à quel point, Lao Tseu était parvenu à se fondre avec le Tao, à quel point sa vie avait la simplicité du bonheur. Et le Tao l'emmenait d’orient en occident... En toute simplicité. Heureusement que le garde barrière a fait à Lao Tseu cette requête d'écrire un recueil, car sans lui, la notion de Tao serait restée lettre morte. Aussi, comme c'est toujours le cas, le Tao était autant chez le garde barrière que chez Lao Tseu lui-même.
Le Tao est l'école de la simplicité, du dépouillement. Ce qui ne veut pas dire ascèse car le Taoïste jouit de la vie sans doute encore plus qu'un épicurien car il n'en retire rien, il ne s'y attache pas, ce qui lui permet d'en jouir encore et encore en toute simplicité.    

samedi 17 octobre 2020

Instant présent

 
 
Qu'on le veuille ou non, tout ce qui se fait se fait dans l'instant présent. L'action se conjugue au présent, les tergiversations de notre mental sur le passé ou sur l'avenir sont souvent chronophages et nous empêchent de profiter du présent pour agir. 
Alors bien sûr vous pouvez profiter de votre intellect pour élaborer un plan d'action. Mais qui vous garantit que ce plan sera en accord avec votre entourage, qui vous garantit que ce plan sera favorable à l'environnement ? C'est vous qui essayez de tenir compte d'un maximum de paramètres pour agir au mieux. Mais si vous planifiez votre semaine de travail, vous savez que des éléments peuvent changer en fonction de la réaction de telle ou telle personne. 
En ce moment, avec le Covid19, ma directrice prévoit des cours en distanciel pour la rentrée, elle va même jusqu'à prévoir des surclaviers pour les claviers d'ordinateur en TP. Mais qui nous dit que la situation n'aura pas évolué dans un sens ou dans l'autre d'ici septembre ?
Aussi, en imaginant l'avenir ou en ressassent le passé, on peut se tromper, et l'action dans le présent
est peu efficace. Mais le pire est que dans le temps où notre intellect élabore ses stratégies, ou revisite le passé, pendant ce temps, nous sommes coupés de l'instant présent. Nous ne sommes plus attentifs à l'évolution du monde qui nous entoure, nous ne pouvons plus profiter des conseils subtils du Tao.
Pire, lorsque vient pour nous le temps de passer à l'action et de dérouler notre plan, étant peu en phase avec notre entourage, nous allons souvent d'échecs en échecs. Et nous essayons de faire de nouveau appel à notre mental pour nous en sortir, répétant à l'infini la même erreur.
Le Saint Homme de Lao Tseu ne fait pas ces erreurs, son esprit est calme comme la surface d'un lac sans vent. Il est attentif à ce qui advient. Si nécessaire (si sa perception du Tao l'y encourage) il entre e
n action, mais sans calcul, instinctivement. Et son action étant fidèle au Tao elle est efficace et perdure. Bien entendu, notre Saint Homme ne s'accapare pas les bénéfice de son action, au contraire il s'efface, garantissant ainsi la pérennité de ces résultats.  
Ainsi le Saint Homme agit en faisant confiance, non pas à son intelligence, mais en l'intelligence du Tao. Il s'en remet définitivement à lui. Et pourquoi le Tao est-il plus intelligent que nous ? Tout simplement parce qu'il est le fondement de l'intelligence. Il est le fondement de la nature, le fondement de la vie. Et cette nature vivante trouve toujours une échappatoire à chaque situation. Le bénéfice n'en est pas toujours clair. On peut penser par exemple à un accident de la circulation mortel. Mais, de tels accidents ne résultent-ils pas du non respect caractérisé de l'équilibre naturel qu'est le Tao.
Le Tao, lui assure l'évolution des espèces, il garde ce qui fonctionne. Tandis-que ce qui ne fonctionne pas dépérit. Et le lieu où tout se joue, où l'on peut savoir si l'efficacité de notre Non-Action est réelle ou non, c'est l'instant présent.


samedi 10 octobre 2020

Savoir suprême

 
 
Non Désir, Non Agir sont deux qualités du Tao, qu'il est bon de suivre et dont Lao Tseu lui-même nous vante l'efficacité. Mais il est une troisième qualité moins connue mais au combien importante : le Non Savoir. Lao Tseu nous dit par exemple que le Saint Homme fait de son étude le Non Savoir. Il nous dit également que si il était le chef d'un petit village, il garderait les villageois simple, sans savoir.
Au premier abord on peut se questionner et même se demander pourquoi Lao Tseu a une attitude de dictateur gardant le savoir pour lui-même ?
Mais qu'est-ce que le Non Savoir ? S'agit-il d'abandonner ce que l'on nous apprend à l'école ? La réponse est oui et non. A l'école on apprend des choses et l'on apprend à apprendre en développant l'intellect et la mémoire. Cette démarche rend notre mental toujours plus actif, au point que ce mental apprend à s'emballer, n'ayant de cesse d'explorer notre mémoire. C'est cette activité qui est dénoncée par Lao Tseu, et non ce que nous avons pu mémoriser au cours de notre vie.
Ce que Lao Tseu nous propose c'est de demeurer simple dans notre rapport à la vie. Ne pas utiliser le
mental pour élaborer des stratagèmes souvent voués à l'échec ! Mais au contraire utiliser notre instinct ou notre intuition pour suivre au mieux le Tao, notre environnement.
Ce faisant nous allons vivre pleinement notre expérience du Tao, et nous allons par voie de conséquence mémoriser tout un tas de choses, et ces choses étant vécues en accord avec le Tao, en accord avec la vie, elles resteront gravées à jamais dans notre mémoire, c'est cela le Non Savoir.
Récemment, lors du confinement, certains de mes collègues ont manifesté le désir de changer de langage informatique pour nos étudiants, passant du C au Python. Un langage surtout informatique c'est un savoir. Comment l'aborder par le Non Savoir ? Eh bien j'ai abordé ce langage en trouvant par
instinct un cours sur internet aidé par mon fils bon informaticien pour l'installation des bibliothèques scientifiques, et j'ai suivi le cours pendant quinze jours alternant cours de Python et série Netflix pour décompresser. Au final, j'ai pu voir le potentiel de ce langage, et donc acquérir un savoir, et ce de façon quasi naturelle en suivant le Tao.
Ainsi, on peut voir que même les séries Netflix peuvent trouver leur place le long du fleuve que l'on nome Tao. L'instinct pour ne pas perdre le fil de l'instant présent est notre plus grand allié. Car c'est dans l'instant présent que tout se joue. Si vous disposez d'un grand Savoir, c'est que vous avez bien géré votre instant, à tout instant. Et si vous avez retenu chacun de ces instants, c'est que vous étiez en harmonie avec votre environnement. Malheureusement, à l'école, cette harmonie est trop souvent rompue, et l'on ne retient pas la leçon. D'ailleurs les bons pédagogues sont ceux qui savent captiver l'attention des élèves. On comprend pourquoi.

samedi 3 octobre 2020

La Vertu

 
 
On met une majuscule à Vertu pour bien distinguer la Vertu de Lao Tseu liée au Tao, des vertus traditionnelles liées au comportements humains : bonté, honnêteté, courage, droiture, prudence, générosité etc. Les philosophes traitent souvent des vertus, mai la Vertu de Lao Tseu c'est autre chose. C'est une attitude, celle de suivre le Tao qui rend vertueux. C'est en réalité un cercle vertueux, qui lorsqu'on s'y engage ne cesse de répandre ses bienfaits.
Celui qui suit le Tao est sans désir, il n'a aucune ambition de passer devant autrui, ce qui lui donne une humilité parfaite. Il ne tient pas à se mettre en avant, le mérite revenant au Tao lui-même, ainsi il efface sa personne, devenant de ce fait de plus en plus vertueux.
Celui qui suit le Tao est sans agir, il "surfe sur la vague du Tao", laissant à ce dernier l'initiative. Car le Tao, c'est le point immobile autour duquel se fait le mouvement. C'est dans cette immobilité que se tient l'homme "sans agir". C'est de cette force que Lao Tseu affirme que rien ne se fait sans elle. Celui qui détient cette force agit pour le bien de tous, avec Vertu.
La Vertu se love là où on ne l'attend plus. Ainsi l'ordre des choses voudrait que la force l'emporte sur la faiblesse. De fait dans la fable de Jean de La Fontaine, on pourrait croire que le chêne plus fort que le roseau l'emporte face à la tempête, mais il n'en est rien, faible mais souple, c'est le roseau qui
l'emporte.
Le Saint Homme s'efface et se place après le dernier. De cette position, il peut suggérer ce que lui souffle le Tao, et "agir" pour le bien de tous, avec Vertu. Pour le Saint Homme, il n'est pas question de faire des vagues. Diviser pour mieux régner est à l'opposé de sa pratique qui est d’unir, de pacifier, d'équilibrer. Le Saint Homme est prêt à tout donner (il ne possède rien). Ayant tout donné, il reçoit (du Tao). Ce qu'il reçoit, il le donne encore. Cette action est vertueuse car seul le Tao est une réelle corne d'abondance.
La Roue de la vie :
Un autre symbole est celui de la roue qui tourne grâce au vide qui est en son moyeux. L'homme ordinaire se maintient quelque part sur la roue et subit la vitesse de rotation et les chaos de la route. A l'inverse l'homme qui suit le Tao, poussé par la Vertu, fait son chemin vers le centre, vers son centre. Ce qu'il y découvre c'est le vide libéré des pensées. Alors, il se réfugie en ce vide, et peut, comme les rayons de la roue, rayonner dans de multiples directions.
Ce chemin vers le centre, c'est le Tao lui-même, et l’auréole qui l'accompagne est la Vertu. On aurait pu croire que le chemin de la sagesse est ardu et réservé à une élite. Mais il n'en est rien, car la Vertu guide et accompagne l'homme du Tao. Sans doute faut-il avoir souffert pour ressentir l'appel du Tao. Mais qui n'a jamais souffert dans sa vie ?   

vendredi 18 septembre 2020

Pourquoi Sans Désir ?

 
 
Le non-désir est la méthode spirituelle la plus efficace que je connaisse. Aussi efficace, mais beaucoup plus rapide que par exemple les 4 nobles vérités de Bouddha, ou encore la prière Chrétienne, pour ne citer que quelques exemples parmi les plus connus. Pourtant, la méthode de Lao Tseu doit faire face à nombre de réticences : en effet, qu'est-ce que l'homme sans désir ? Peut-on imaginer l'homme ou la femme sans désir ? Et même, peut-on imaginer l'homme ET la femme sans désir ? Ou en serait l'humanité sans le désir d'union pour enfanter ?
Et bien il faut essayer pour y adhérer. Lorsque j'ai tenté la voie, le Tao, je sortais d'une période de désespoir, d'une longue et douloureuse dépression, je n'avais plus rien à perdre. J'ai donc essayé les
valeurs de Lao Tseu, ou plutôt les Non-Valeurs de Lao Tseu, car son mystère se situe dans le Non Etre plutôt que dans l'Etre. Et tout de suite, cela a porté ses fruits, je goûtais au bonheur d'être. Je goûtais au bonheur d'être comme le petit enfant, sans but. Car du Non-Etre naît l'être, encore plus fort. Et pourquoi cet être est-il plein de vie lorsqu'il se reflète dans le Non-Etre ? Parce que c'est la structure même du Tao qui le veut. Le monde est ainsi fait que le laid fait naître le beau, que le petit fait naître le grand, et que le malheur fait naître le bonheur. Ainsi, il était dans l'ordre des choses qu'après ma déprime, je goûte au bonheur, mais celui-ci s'est enraciné dans le Non-Désir de Lao Tseu pour ne plus le quitter.
Ce bonheur a une autre source naturelle, c'est celle de la nature même du Tao. Ce dernier est l'essence même de la vie au sens large du terme : Le Tao, c'est la pierre sur laquelle je m'assoie, c'est l'oiseau qui vole dans le ciel, c'est ce nuage qui s'effiloche, bref c'est le monde en mouvement, la vie. Et ce monde, ce Tao lui-même est Sans Désir. Quel est le besoin du désir quand on est tout ? Pour le Tao, tout et son contraire se valent. D'où l'absence de désir. Quel contraste entre le Tao et la multitude (les 10 000 êtres pour parler en vieux chinois). Car la plus-part des êtres sont motivés par leur désir. Aussi, on pourrait croire que c'est la règle, pourtant, le Tao y échappe. Cela me rappelle une anecdote de Tchouang Tseu. Celle de la menthe religieuse. Celle-ci était mue par son désir de gober une mouche, et un oiseau guettait la menthe religieuse animée par le désir de gober la menthe, mais Tchouang Tseu t
out affairé par le désir de ne rien rater de la scène ne vit pas arriver le garde-chasse ce qui lui valut une réprimande.
Ainsi, la loi commune est celle du désir. Et l'un des paradoxe chez Lao Tseu est qu'il faille en passer par le Non-Désir pour goûter à la joie suprême, pour goûter à la paix suprême. Celle de ne faire qu'un avec le Tao, pour qui au fond tout est égal. Mais ne prend racine que dans le Tao lui-même, car le reste est éphémère. 
Suivre le modèle du Tao et donc suivre essentiellement le Non-Désir est à la base de la voie. Cela inclut l'humilité et le Non-Agir si cher au grand maître.

vendredi 4 septembre 2020

Le cœur

 
 
Dans bon nombre d'articles de spiritualité, on voit le mot cœur utilisé pour décrire divers états d'âme. "J'agis avec cœur", "J'apprends par cœur", "j'ai le cœur à l'ouvrage", "nous agissons en cœur",  "j'ai le cœur qui bat la chamade","à cœur vaillant, rien d'impossible"... Et de fait on sent bien que le mot cœur désigne quelque chose de spécial autre que la pompe régulière qui bat la seconde et  qui irrigue tout notre corps.
C'est que le cœur se trouve presque au centre du corps. Et c'est donc l'organe le plus intime que nous ayons. Pour autant, nous n'avons aucun moyen direct d'agir sur lui. A part faire une activité physique, nous ne pourrons pas changer le rythme cardiaque. Bref le cœur est un organe autonome avec lequel on interagit assez peu. Mais cette position centrale lui donne en spiritualité un rôle à part.
Quand on fait le vide dans ses pensées, un flottement s'opère et la conscience que l'on a de ce vide se porte au centre de notre être, précisément au niveau du cœur. Il faut dire que le cerveau reptilien qui
régule notre muscle cardiaque est aussi le centre de l'intuition et de l'instinct, il est donc directement connecté à l'instant présent. Aussi agir avec cœur et non avec sa tête, c'est agir intuitivement et dans l'instant présent.
Agir et être avec son cœur, c'est être spirituel, c'est à dire laisser de côté le mental, qui, lui, est généré par le cortex, et qui est très utile pour parer à notre survie, mais qui est une catastrophe en terme de stress, d'agitation et de pensées égotiques.
Aussi quand on dit qu'on pense avec son cœur plutôt qu'avec sa tête, c'est surtout au niveau du cerveau que ça se passe. On délaisse le cortex et son mental pour laisser émerger l'intuitif et l'instinctif du cerveau reptilien.
Alors bien sûr certains d'entre-vous me dirons : "J'ai beau essayer de faire le vide dans mes pensée, aucune intuition ni instinct ne me vient."
Je répondrais à cela, c'est normal. Le Tao qui se love au cœur des choses, et donc aussi en nous, n'est
guerre bavard car il est sans désir et sans agir. Il vous laissera donc le libre arbitre de penser à ce que bon vous semble et de faire ce que bon vous semble. Ça c'est pour 99% du temps, mais dans le 1% du temps qui reste l'intuition ou l'instinct vous guidera. Mais ce, si nos pensées ne sont pas polluées par le mental. Aussi, il faut apprendre à faire le vide aussi longtemps que possible pour être connecté avec le cœur des choses, pour être connecté avec le Tao.
On l'a vu un peu plus haut, on y gagnera en paix, en calme, en sérénité, avec à la clef moins de stress.  

vendredi 28 août 2020

La Bête aux 10 000 têtes


Les 10 000 êtres, c'est l'expression retenue dans la Chine ancienne, pour évoquer la multitude des êtres vivants. Cela regroupe bien évidemment les êtres humains mais aussi les animaux des mammifères aux insectes en passant par les oiseaux les reptiles, les poissons etc.
Que savons-nous de ce que conçoit un chat ? Il est vraisemblable,, qu'avec son cortex réduit, il réfléchisse beaucoup moins que nous, mais n'est-il pas capable d'appréhender son environnement et d'éprouver quelques désirs comme celui de chasser cet oiseau ou de faire une petite sieste.
Ainsi chaque être perçoit son environnement et essaye de s'y placer au mieux. Un homme égoïste perçoit son environnement et essaye de l'exploiter au mieux pour sa petite personne. Il agit individuellement, comme une vague séparée de l'Océan. Et tant que son fonctionnement est égotique, il vit de façon individualiste et ne peut prendre conscience que non seulement, il est une vague mais qu'il est aussi Océan. 
Le Saint homme, lui, recherche l'équilibre entre lui et son environnement, et ce pour la multitude. Il a conscience que la vie est ce qu'il y a de plus précieux sur Terre et qu'il faut la préserver, qu'il s'agisse de sa propre vie, ou de celle du chat, de la fourmi ou même de celle des plantes. Car au fond, cette vie qui a colonisé la Terre entière procède du mystère, mystère auquel Lao Tseu a donné un nom : le Tao.
Et les 10 000 êtres auxquels on pourrait rajouter les 100 000 troncs du monde végétal, représentent les têtes et les bras du Tao. Le monde minéral nécessaire à la vie, n'est pas en reste, de sorte que la Terre entière n'est autre qu'une bête aux 10 000 têtes et aux 100 000 troncs. Et cette bête est multi-
pensante. Sa seule possibilité pour ne pas aller à hue et à dia, est de respecter le Tao, par le Non Agir et le Non Désir. Au lieu de cela, la nature nous offre le libre arbitre, avec le résultat que l'on connait sur Terre.
Ainsi, prendre conscience qu'on n'est qu'une tête parmi des milliers d'autres de cette vie qui nous anime. Et que le Tao en est là aujourd'hui, ayant bien des chats à fouetter, comme par exemple cette mouette que je vois dans le ciel faisant des embardées à lutter contre le vent qui souffle par bourrasques cette après-midi. Prendre conscience de cette Vie avec un grand V, c'est faire un pas immense vers la Paix que nous propose le Tao. Car sans agitation égotique l'Océan se calme et les vagues rejoignent l'Océan.
Les 10 000 têtes doivent apprendre à vivre ensemble, et cela passe par le respect des autres, apprendre à n'éprouver aucun désir, n'agir que si le Tao nous y contraint. Car ce que l'on convoite ou ce que l'on fait est souvent au détriment de l'autre et doit donc être évité.
Apprendre à vivre ensemble sur cette Terre est le défi que nous lance le Tao.

Remarque : Les animaux étant enclins à des désirs moins envahissants que les nôtres, ceux-ci savent bien mieux gérer la planète que l'homme.

vendredi 21 août 2020

Hommage à Lao Tseu

 
 
Le peuple sans savoir n'agit pas.
Son action est intuitive, en rapport avec le Tao.

C'est pourquoi le Saint Homme fait du Non Savoir son étude.
Il vide le cœur, affaiblit la volonté, emplit le ventre, fortifie les os.

Il ne glorifie pas les hommes de valeur et n'a pas de dispute.
Il ne met pas en valeur les richesses et évite le vol.

Sans savoir et sans désir, son peuple s'épanouit dans l'instinct.
Sans agir le Saint Homme dirige à la perfection.


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