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samedi 9 janvier 2016

Du Désir à la Joie : 11 : La Paix


Chapitre 11 : La Paix


Lorsque cessent les désirs, que la volonté laisse place au lâcher-prise, que l'ego s'efface devant la conscience, que le mental se tait, alors peut éclore un espace de pure conscience. Un espace serein, paisible, où les idées ne sont qu'intuition, où les actes ne sont que confirmation. Cette paix intérieure rayonne et se voit de l'extérieur. C'est la paix du Sage, la sérénité du Saint Homme. Loins sont les tumultes du désir, éloignés sont les affres de la volonté propre. Le lieu de cette paix est l'ici et maintenant. C'est un endroit vaste, le plus vaste sans doute, où s'épanouissent avec joie les artisans de la paix.


En méditation, nous apprenons à rejoindre cet espace. Le mental se tait, l'esprit peut se manifester et nous venir en aide dans une intuition salvatrice. C'est la guérison du mental qui lentement s'opère à travers la méditation. Dans le bouddhisme zen japonais, issu du Chan chinois, lui-même issu du Taoïsme, on pratique zazen qui est une forme de méditation simple, mais qui n'est autre que celle qui en son temps éveilla le Bouddha. Pratiquer régulièrement cette méditation nous conduit lentement mais surement vers l'éveil. C'est à dire, le calme, la sérénité, la paix.

On peut se demander pourquoi une introspection sincère conduit vers le calme et la paix ? C'est là un mystère tant qu'on n'y voit pas l'oeuvre du mystère lui-même. Certains y voient l'oeuvre de Dieu, d'autres y voient l'oeuvre du Principe Universel, le Tao. Or le Tao est un principe qui oeuvre vers le retour au calme, à la Paix. Voici sans doute pourquoi, lorsqu'on fait soi-même un retour vers ses racines, on est lentement mais sûrement dirigé vers la paix.


On l'a vu, l'homme sans désir s'harmonise sur le Grand Tout. C'est cette sagesse qui le conduit à la paix. Il n'y a plus l'illusion de la dualité : moi et les autres. Il y a seulement le Tao. Celui-ci oeuvre à travers nous, et nous sommes son humble représentant. Ceci est possible grâce à l'harmonie qui s'opère entre nous et le moment présent. Et nous avons alors conscience d'être la tête et les jambes du Tao lui-même, qui comme nous l'enseigne la méditation, est sans-désir. Nous faisons corps avec le Tao, ceci procure sérénité, calme, paix et joie, dans une confiance, une foi totale. Nous fusionnons avec l'Univers, nous sommes immortels.

Ainsi, alors que nous étions partis des désirs et de la souffrance qu'ils génèrent, nous passons par l'humilité la plus grande du sans désir, pour faire corps avec le Tao, et ainsi avec le Grand Tout, et finalement nous apercevoir que nous sommes liés à tous les êtres et à tous les objets, y compris ceux qui étaient nos objets de désirs. Ce constat nous montre qu'en abandonnant les désirs, on gagne bien plus, car on fait alors corps avec ces objets, et mieux, avec le Grand Tout.


Lorsque nous prenons conscience que le Grand Tout est à nos côtés de façon immuable, c'est avec joie que nous devenons son représentant, et aidons notre prochain à se débarrasser des affres de l'ego. La tâche n'est pas facile, car l'ego est une accumulation de certitudes, c'est ce en quoi l'homme ordinaire croit... Le tumulte de l'ego contraste avec le calme de la pure conscience. La paix atteinte par cette pure conscience est inaltérable, car elle prend ses racines dans les fondements de l'Univers lui-même.


Atteindre la Paix signifie qu'avant nous étions en guerre avec notre vie. Et de fait, notre ego voulait tout contrôler, nous ne lâchions pas prise, nous nous énervions facilement face au cours de la vie. Apprendre à lâcher-prise, être sans désir est donc essentiel à nous qui voulons nous éveiller. Nous ne devons même pas avoir ce désir de s'éveiller, la paix vers laquelle on tend viendra comme une récompense. Sur la route de l'éveil, des frissons de bonheur, des larmes de joie viennent ponctuer nos humbles succès. C'est une voie merveilleuse, dont l'accomplissement est cette paix intérieure qui transforme notre être en véritable cathédrale.


2 commentaires:

  1. En effet, la paix vient naturellement à celui qui accueille ce qui Est, sans résistance. Pour y arriver, il faut réussir à voir que tout est parfait, mais les désirs et l'égo s'opposent à cette réalité. Observer sans juger permet de laisser venir la perception de la perfection, ainsi la paix s'installe.

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