Pour faire l'éloge du vide, Lao Tseu cite trois exemples : celui du vide du moyeux d'une roue qui autorise sa rotation, celui du vide au creux d'un vase qui en permet l'usage, et celui du vide des fenêtres et des portes qui rend habitable une maison. Dans ces exemples, c'est le vide d'espace qui est en jeu.
Lorsqu'on agit, on rentre en contact avec l'objet sur lequel on agit, il n'y a plus d'espace, plus de vide entre nous et cet objet. C'est par exemple le cas lorsque je bande un arc pour tirer une flèche. Cette action me met automatiquement en danger, car si la corde se casse, le risque de me prendre le retour de l'arc et de la corde est grand, et cela peut faire mal. Dans une maison, si je ne respecte pas le vide, je vais me cogner dans un mur, ce qui là encore peut faire mal. Comment respecter le vide d'espace ? En agissant le moins possible. Car
chaque acte nous expose à une réaction. Dans le film La Chorale, Gérard Juniot reprend la célèbre maxime "action... réaction". Pour toute action, vous vous exposez à une réaction. Voilà pourquoi le conseil de Lao Tseu est de ne pas agir, de mettre de la retenue.
Parfois, l'action peu sembler juste, en effet, parfois elle profite à la collectivité, et, si on ne la fait pas, quelqu'un d'autre le fera à notre place. Dans ce cas, Lao Tseu agit; il dit même que dans un contrat avec autrui, il en accepte toujours la part la moins bonne, et dans ce cas, la part la plus éprouvante est d'agir. Pourquoi Lao Tseu agit-il en pareille cas ? Tout simplement, parce que cette action est inéluctable, et que s'il n'agit pas, quelqu'un le fera à sa place, et donc dans tous les cas, le Tao aura évolué dans ce sens. Et il vaut mieux qu'un adepte du Tao agisse plutôt qu'un individu doté d'un ego qui s'enorgueillirai d'avoir agi, ou qui aurait agi en traînant des pieds.
Mais en règle générale, le non agir est de mise. Il s'agit en fait d’imiter le Tao lui-même qui n'agit pas. Les événements sur cette Terre ne sont qu'une suite de réactions de cause à effet qui prouvent bien que jamais l'Univers n'agit de son propre chef. Le Tao est neutre. Et en l'imitant, on met de la distance, du vide entre soi et le monde des hommes.
Mais, il y a une autre façon de concevoir le vide, et que Lao Tseu exploite sans réserve. Je veux parler du non désir. Car ne rien désirer, c'est accepter sans retenue ce qui advient, c'est creuser un vide dans ses pensées pour être dans une disposition d'acceptation totale. Toute pensée est très souvent liée à un désir. Etre sans désir, c'est réduire ses pensées à celles qui concernent l'instant présent, c'est donc être à l'écoute, être attentif, être en éveil. Le Tao lui-même est sans désir.
En calquant sa conduite (sans désir, sans agir) sur le Tao, Lao Tseu nous montre qu'il est possible de revenir à la pureté originelle, la pureté du vide. Qui pourrait rentrer en conflit avec une barque vide nous dit Tchouang Tseu?
Lorsqu'on agit, on rentre en contact avec l'objet sur lequel on agit, il n'y a plus d'espace, plus de vide entre nous et cet objet. C'est par exemple le cas lorsque je bande un arc pour tirer une flèche. Cette action me met automatiquement en danger, car si la corde se casse, le risque de me prendre le retour de l'arc et de la corde est grand, et cela peut faire mal. Dans une maison, si je ne respecte pas le vide, je vais me cogner dans un mur, ce qui là encore peut faire mal. Comment respecter le vide d'espace ? En agissant le moins possible. Car
chaque acte nous expose à une réaction. Dans le film La Chorale, Gérard Juniot reprend la célèbre maxime "action... réaction". Pour toute action, vous vous exposez à une réaction. Voilà pourquoi le conseil de Lao Tseu est de ne pas agir, de mettre de la retenue.
Parfois, l'action peu sembler juste, en effet, parfois elle profite à la collectivité, et, si on ne la fait pas, quelqu'un d'autre le fera à notre place. Dans ce cas, Lao Tseu agit; il dit même que dans un contrat avec autrui, il en accepte toujours la part la moins bonne, et dans ce cas, la part la plus éprouvante est d'agir. Pourquoi Lao Tseu agit-il en pareille cas ? Tout simplement, parce que cette action est inéluctable, et que s'il n'agit pas, quelqu'un le fera à sa place, et donc dans tous les cas, le Tao aura évolué dans ce sens. Et il vaut mieux qu'un adepte du Tao agisse plutôt qu'un individu doté d'un ego qui s'enorgueillirai d'avoir agi, ou qui aurait agi en traînant des pieds.
Mais en règle générale, le non agir est de mise. Il s'agit en fait d’imiter le Tao lui-même qui n'agit pas. Les événements sur cette Terre ne sont qu'une suite de réactions de cause à effet qui prouvent bien que jamais l'Univers n'agit de son propre chef. Le Tao est neutre. Et en l'imitant, on met de la distance, du vide entre soi et le monde des hommes.
Mais, il y a une autre façon de concevoir le vide, et que Lao Tseu exploite sans réserve. Je veux parler du non désir. Car ne rien désirer, c'est accepter sans retenue ce qui advient, c'est creuser un vide dans ses pensées pour être dans une disposition d'acceptation totale. Toute pensée est très souvent liée à un désir. Etre sans désir, c'est réduire ses pensées à celles qui concernent l'instant présent, c'est donc être à l'écoute, être attentif, être en éveil. Le Tao lui-même est sans désir.
En calquant sa conduite (sans désir, sans agir) sur le Tao, Lao Tseu nous montre qu'il est possible de revenir à la pureté originelle, la pureté du vide. Qui pourrait rentrer en conflit avec une barque vide nous dit Tchouang Tseu?
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