En méditation, on est souvent assailli par un flux de pensées : "ai-je bien pris mes clés ce matin? Vais-je prendre des clémentines ou des mandarines au marché? N'oublie pas de passer la serpillière dans la cuisine - elle est très sale..."
Heureusement, nous sommes doués d'un outil pour stopper ce phénomène des pensées : la conscience. Car nous pouvons nous laisser prendre au jeu des pensées (c'est le plus facile), mais nous pouvons aussi prendre conscience que nous sommes en train de penser et laisser filer ces pensées : lâcher-prise. Avec cette pratique, vous allez devenir spectateur du jeu du mental, et petit à petit lui accorder de moins en moins d'importance.
Mais au final qu'est-ce qui compte ? Si le jeu du mental est d'une importance relative, qu'est-ce qui
compte vraiment dans nos vies ? D'ordinaire, on se laisse déborder par la pression du mental, et on finit par laver le sol de cette cuisine qui était définitivement très sale. Le mental a donc certes son importance, mais on sent bien que ce n'est pas la pierre angulaire de notre personnalité.
Alors des sages, des maîtres se sont penchés sur la question et ont sondé le mental et la conscience pour tenter de découvrir ce qu'il y avait de fondamental au delà. Et la réponse est unanime, vous pouvez vous-même en faire l'expérience : la vacuité. Le vide, rien, le néant. Rien ne nous gouverne, nous avons un total libre arbitre de nos vies. Mais si nous nous laissons guider par notre mental, nous perdons ce libre arbitre et notre liberté. D'où l'importance du lâcher-prise pour apprendre à côtoyer cette vacuité si riche et si
foisonnante. Car c'est bien là le paradoxe, cette vacuité est le creuset de notre imaginaire et de notre mémoire. C'est à partir d'elle que tout naît dans notre tête. Aussi, les sages tentent de lâcher-prise pour revenir à la racine des pensées. Ils essayent de détecter la première pensée émergeant de la vacuité. Et ils préfèrent s'y fier plutôt que de se laisser chahuter par les pensées successives du mental. C'est une question de priorité, la pensée émergente de la vacuité est intuitive, elle dépend directement du contexte tant intérieur à notre corps qu'extérieur, c'est d'elle que dépend notre faculté d'adaptation. A
l'inverse, le mental élabore des pensées qui sont construite sur notre mémoire ou sur notre imaginaire. Elles sont donc nettement moins adaptées à ce qui nous convient dans l'ici et maintenant. C'est pourquoi elles peuvent devenir dangereuses pour notre liberté.
L'homme du Tao ne désire rien et n'agit pas pour lui-même, ce faisant, il n'est l'esclave d'aucune pensée et jouit d'une totale liberté.
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