Comment qualifier le Monde tel qu'il est dans son Unité et son Universalité Un, non séparé ? Comment le décrire ? Pourtant, ce monde, ce grand Tout, nous en avons tous fait l'expérience. C'était il y a longtemps, c'était lorsque nous étions bébés. Nous sortions du ventre de notre mère, et nous étions comblés, l'instinct nous guidait inlassablement du sein gauche vers le sein droit de notre mère et du sein droit vers le sein gauche, et nous concluions cette aventure par un rot de satisfaction. Quand nous étions dans notre berceau, le sommeil avait raison de nous, et si tel n'était pas le cas, d'instinct, nous comprenions que nos parents n'étaient pas loin et qu'ils allaient revenir. Oh, nous n'avions pas besoin de grand chose ! Et si par malheur nous ne l'obtenions pas, d'instinct nous poussions d'énormes vagissements qui ne pouvaient que nous apporter très vite ce qui nous était dû.
A l'époque nous ne savions pas encore parler et notre "pensée" n'était que pur instinct. Pas de petite voix bavarde pour envahir notre quotidien. Notre cerveau plus précisément notre cortex était encore vierge de savoir. Malheureusement, nous apprenions vite, et les connexions entre les synapses de notre matière grise se faisaient à toute allure ! Petit à petit une pensée construite se dessinait : la dernière fois, les parents sont venus par cette porte ; nous fixions cette porte, et ils allaient revenir. Ou encore, la tête de cet
oiseau qui survolait notre berceau avait disparue, nous attendions un peu et hop elle était de retour. Tout cela sans mot pour le dire, ceux-ci viendraient plus tard.
Petit à petit, nous apprenions à vivre avec des objets, c'est peut-être là le rôle essentiel que jouent les jouets dans notre apprentissage. Nous faisions une différence entre cette main qui était dans notre champ de vision, et que nous arrivions (parfois maladroitement) à contrôler, et ce jouet qui refusait de bouger si nous lui demandions. Par contre, si nous utilisions cette main, le jouet s'animait. Il y avait donc bien une différence entre notre jouet et notre main. De même il y avait une différence entre notre main et nos parents, entre notre main et notre grand frère. Et ainsi, petit à petit nous sortions du grand tout pour rentrer dans un monde de différence. Avec l'apprentissage du langage, les pensées construites
devenaient envahissante et nous pensions pouvoir nous priver de l'instinct. Pire la différenciation des objets qui venait avec les noms que nous leurs donnions nous isolait inlassablement de ce monde Universel dont Lao Tseu nous parle lorsque il nous dit de nous unifier au Tao.
Et la différenciation nous fait voir le monde au travers d'un prisme déformant. C'est le miroir de l'ego. Car qui d'autre que l'ego fait cette différence entre nous et le reste du monde ? C'est le "moi je" qui s'isole. Et à travers ce prisme, face à ce miroir, on voit le Monde à l'envers. Revenir à l'instinct primordial, oublier l'ego, lâcher prise, c'est regarder le Monde à l'endroit : Tous Ensemble.
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RépondreSupprimerBonjour, je tenais à vous féliciter avec un petit message pour ce blog et tous ses articles passionnants. Bonne continuation et au plaisir de lire vos prochaines inspirations. En union de Tao.
RépondreSupprimermerci;;;
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