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samedi 10 décembre 2016

Le mystère

Qu'on le veuille ou non, toutes les religions du monde ont entre autre objectif d'éclairer le mystère de la vie. Dans toute doctrine, à un moment ou un autre, il est question de faire face au mystère. Pour le taoïsme, le mystère, le Tao, est le point de départ de la vie. Or, nous sommes détenteurs de cette vie. Nous pouvons donc tenter de l'approcher, de le comprendre, de vivre avec, et non de vivre dans la peur ou dans la crainte. Or, que trouvons nous au cœur de notre être ? Quelle est l'ultime réponse à la question qui suis-je ? Toutes les grandes traditions s'accordent à placer la pure conscience au cœur de l'être. Au delà, c'est le mystère, d'où nous vient cette conscience ? C'est un mystère, le mystère du Tao.
De plus, ce qui nous masque le mystère, c'est l'ego. En effet, l'ego s'accapare tous les bienfaits de la
vie. Au lieu de reconnaître que le Tao nous apporte ces bienfaits, l'ego déploie toutes les stratégies pour revendiquer les droits d'auteur. Par conséquent, pour appréhender le mystère dans sa pureté virginale, il faut entreprendre une démarche de purification de l'ego, de destruction des constructions mentales qui sont les outils de l'ego. Or celui qui arrive à apprivoiser son mental pour le laisser au repos, ou comme l'on dit en méditation, pour l'éteindre, arrive au vide de la conscience. Ce n'est pas un vide angoissant, mais un vide paisible, immaculé. De ce vide sortent des pensées instinctives. Il ne faut pas confondre les pensées construites par le mental avec les pensées instinctives. Les pensées du mental sont une
succession de pensées qui sont liées les unes aux autres par une succession de liens, d'associations d'idées. Le mental excelle dans cet exercice. Les pensées instinctives, elles, émanent du néant et de son mystère. Comme Lao Tseu le fait, il nous faut accepter le mystère du Tao, et l'observer par la conscience, qui a conscience d'elle même. 
Les pensées instinctives sont généralement très pertinentes. Elles naissent en effet de l'instant et de l'environnement, elles sont représentatives de l'ici et maintenant. Elles sont donc vraies, car encrées dans la réalité, et décrivent ce que les Bouddhistes appellent la vérité. Ces pensées sont libérées de l'illusion du mental, des travers de l'ego. Vivre avec les pensées instinctives pures, c'est vivre avec un grand V.
C'est aimer sans désir, c'est être sans agir. Ce que l'on fait émane du Tao, les pensées ne reflètent en aucune façon un désir de l'ego. C'est aussi vivre libéré de toute influence autre que celle du contexte. Si vous montez une marche d'escalier, il vous faudra faire l'effort de soulever le pied, c'est le contexte, mais votre esprit sera libre de ce que vous découvrirez au delà des marches. Attentif au moindre détail, vous vivrez dans un émerveillement permanent. C'est cela l'éveil, c'est ce qu'apportent  les pensées instinctives émanant du mystère qu'est le Tao.
Il n'y a rien à dire sur le vide, c'est le mystère. Et pourtant une bonne part de nos pensées émanent de ce vide. Parfois, lorsque l'on chasse les pensées, de ce vide émane, non une pensée, mais une
image. Celle-ci peut être très belle, réaliste comme un paysage, mais celle-ci est souvent symbolique comme un œil, une pyramide. Certains disent que c'est notre subconscient qui nous envoie ces symboles, mais quel est ce subconscient ? Un mystère, c'est un autre nom pour le mystère, c'est tout. N'est-ce pas la vie qui répond à la vie ? La vie répond à notre attente, à nos besoins. Parfois de façon directe, par des pensées, parfois de façon subjective, par des symboles, et parfois de façon plus poétique par des images. J'ai remarqué que ces réponses de la vie, ou si l'on préfère du Tao, étaient à chaque fois pertinentes, parce que répondant aux exigences de l'ici et maintenant.
En réalité, la vie apparaît dans toute sa vérité, pourvu que l'on chasse l'ego de sa place. C'est à coup sûr la plus belle manière d'approcher le mystère.

samedi 3 décembre 2016

La discipline


Cheminer sur la voie n'est pas toujours simple. Comment savoir si nous sommes précisément sur la voie ? Avons nous un but ? Ou sommes nous, comme Lao Tseu, seuls à cheminer sans but ? Et que veut dire Cheminer sur la voie ? Que veut dire suivre le Tao ?
Suivre le Tao signifie être attentif a son intériorité, à son instinct, et ne plus faire confiance à son ego. C'est un renversement d'attitude. Etre vigilent sur cette posture, c'est la discipline. Si l'on veut progresser au fil du Tao, il faut observer cette discipline. Mais si l'on en croit
Lao Tseu cette "discipline" est la voie la plus large. Et les hommes guidés par leur ego suivent des chemins de traverses. Ce que veut dire Lao Tseu c'est que paradoxalement l'ultime discipline s'obtient par la plus spontanée des postures. Lâcher prise, et l'on se rapproche du Tao. Mais attention car les stratagèmes du mental,et les ruses de l'ego ont vite fait de nous replonger dans nos vieilles habitudes. L'ego est si retord qu'il faut une véritable discipline pour s'en départir.
Discipline a la même racine que disciple, et ce n'est pas pour rien que le cheminement sur la voie s'opère ordinairement de Maître à disciple. Avoir un Maître, un Guru, est une véritable
bénédiction. Et j'envie (si si, je sais encore ce qu'est le désir) mes congénères qui ont un Maître, un ami spirituel. Cette relation assure de progresser régulièrement sur la voie. Pour l'heure, c'est Lao Tseu qui est mon guide, en attendant que je rencontre un Maître suffisamment patient pour me prendre en main. Car le Maître est établit dans l'Unité et voit donc avec un œil acéré toutes les déviances du mental et de l'ego. Il sait donc exactement ce qui me convient pour me corriger.
A vous qui avez un Maître, je vous souhaite une bonne discipline. Et aux autres, armez vous de patience et pratiquez le lâcher prise, car le lâcher prise de toute identification de l'ego délivre de tout.

vendredi 18 novembre 2016

Union


Le taoïste cherche à s'unir avec son environnement, il cherche à s'unir avec la nature. Etant homme, il est incomplet. Etant femme, il est incomplet. C'est pourquoi instinctivement, l'homme cherche une femme, la femme cherche un homme. L'un est le complément de l'autre. Ils sont Yin et Yang et se complètent. En s'unissant ils rejoignent l'Unité de la nature. C'est le "grand Amour" d'un  homme et d'une femme. Celui-ci est ressenti comme une félicité de la part de l'un comme de l'autre. C'est parce qu'ils ont fondé l'Union de la nature que cet amour est vécu comme une félicité. Ce vibrant amour est l'émanation du Tao. C'est pourquoi l'homme ou la femme qui s'unit avec le Tao ressent une félicité comparable à celle de l'amour. C'est en réalité la félicité de l'Amour Universel. 
Ainsi le Tao de Lao Tseu rejoint l'Amour du prochain de Jésus, et la compassion de Bouddha, ou encore le satori des bouddhistes zen. Celui ou celle qui parvient à ressentir cet état de complétude qu'est l'amour et à s'y établir vit ce que les bouddhistes appellent l'éveil. Celui-ci ou celle-la a le Tao.

samedi 12 novembre 2016

Une question de vie ou de mort

Il m'est arrivé d'être dans un état psychologique et de dépression tel que sortir de cet état était une question de vie ou de mort ! Cela faisait des mois entier que je ne dormais plus. Ne pas trouver le sommeil était cause de ma déprime et déprimer n’empêchait de trouver le sommeil, c'était un abominable cercle vicieux. Impossible de s'en sortir, je me voyait mourir à petit feu...
Aussi, arriva un moment où j'acceptais de mourir. Ce n'était plus grave, je pouvais mourir. J'entends par mourir, mourir physiquement et bien sûr psychologiquement, la vrai mort ! Je ne tenais plus à rien, je lâchais prise de tout. Je lâchais prise de tous mes désirs, et en premier lieu de mon désir de guérir. Et ce que je ne savais pas, c'est qu'avec l'abandon de mes désirs, c'était mon ego qui partait en fumée, j'allais par la suite assister à la mort de mon ego.
Ainsi, petit à petit je retrouvais le sommeil et JE retrouvais du poil de la bête. Mon ego retrouvait ses envies, et je reprenais les chemins du désir. Mais la nécessité de sortir de la déprime avait fait son chemin, et je partais en quête de vérité.
Je m'inscrivais à des cours de Qi Kong et de Yoga. A l'époque, pour moi la vérité devait ressembler à l'application des paroles de Jésus, que je connaissais mal, ou encore à l'enseignement de Bouddha que je connaissais encore plus mal ! C'est alors que je fis la découverte de Lao Tseu et de son Tao Te King... Retrouver la fraîcheur des enseignements de Jésus dans ce petit ouvrage me fit un bien fou. Humilité, justesse du propos, candeur, je ne trouvais plus les mots pour qualifier ce petit livre. Lao Tseu évoquait le lâcher prise par l'intermédiaire du Non-Désir. Je décidait d'appliquer ce Non Désir à la lettre avec comme conséquence immédiate ma propre mort, je veux dire la mort de mon ego. Parce que au fond, le Non Désir, si ce n'est ne plus satisfaire ses envies personnelles, les envies de son ego. Ainsi, le Non Désir tue l'ego. Mais cette petite mort est totalement libératrice. Elle vous guérit. Mon instructeur en Qi Gong disait: l'ego c'est la maladie, le Tao, c'est la guérison. Et il avait raison !
Abandonner son ego, c'est revivre...     

samedi 5 novembre 2016

L'ami spirituel


Je suis en train de lire "l'ami spirituel" d'Arnaud Desjardins (décidément, je suis dans une période A. Desjardins !). Dés le début de cet ouvrage Arnaud insiste sur le rôle essentiel du Maître (encore appelé Guru ou Ami spirituel) dans la progression sur le chemin spirituel. Je ne remet pas en cause l'aide infiniment précieuse que peut apporter le maître dans le cheminement. Mais je pense qu'il existe d'autres chemins qui mènent plus ou moins droit au but. En effet, parfois la vie nous met au pied du mur. On peut par exemple être dans un état de fatigue psychologique tel qu'il ne reste plus d'autre choix que de lâcher prise, avec pour directe conséquence d'être en contact franc avec le Tao. Le résultat d'une telle expérience, c'est d'entrer en contact avec l'unité. Dès lors on se convainc expérience après expérience qu'il existe un autre plan. Plan sur lequel règne le calme du vécu. Fini les dépressions, la fatigue, les angoisses, juste le calme de l'être. J'ai personnellement vécu ces expériences, elles m'ont incité à lâcher-prise de tout, et plus je lâchait prise plus j'étais en paix. 
On dit que quand l'élève est prêt, le Maître arrive...
C'est ce qui s'est produit pour moi, mes maîtres furent au nombre de trois. Un prof de Yoga, un instructeur en Qi Gong, mais surtout Lao Tseu. Aujourd'hui, je ne suis plus ni le prof de Yoga ni mon instructeur en Qi Gong. En revanche je garde sur mon chevet le Tao Te King. J'applique avec assiduité le Non-Désir et le Non-Agir. Cela conduit au lâcher prise total que la maladie m'avait fait découvrir. Cette démarche m'a tant apporté que je cherche à l'appliquer toujours plus. Et cela conduit à l'amour universel, celui qui reconnait en autrui le même absolu qu'en soi-même.    
Ainsi, mon Maître (Lao Tseu) est mort. Mais l'héritage qu'il a laissé vit encore !
Aussi, ne paniquez pas si la voie de la spiritualité vous anime et que vous ne trouvez pas de Maître. Contentez-vous de mettre en pratique Jésus, Bouddha ou Lao Tseu. J'ai pour ma part fait le choix d'un petit livre de 81 pages, un concentré de sagesse !

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