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vendredi 31 octobre 2014

Sagesse Orientale : Terres de l'Islam opus 8



Apprends-moi ce que tu sais, Seigneur !
Avant même la venue des châtiments que tu as conçu, Ô Sage,
Le juste vaincra-t-il le méchant ?
Car c'est en cela que consisterait, on le sait, la réforme de l'existence.
[...]
Ecoutez de vos oreilles ce qui est le souverain bien;
Regardez d'une pensée claire les deux partis
Entre lesquels chaque homme doit choisir pour soi-même,
Veillant d'avance à ce que la grande épreuve s'accomplisse en notre faveur.

Or, à l'origine, les deux esprits qui sont connus comme jumeaux
Sont l'un le mieux, l'autre le mal
En pensée, parole, action ? Et entre eux deux
Les intelligents choisissent bien, non le sots.

Et lorsque ces deux esprits se rencontrèrent,
Ils établirent à l'origine la vie et la non-vie.
Et qu'à la fin la pire existence soit pour les méchants,
Mais pour le juste la Meilleure Pensée.
[...]
Voilà ce que je te demande, Seigneur - réponds-moi bien :
Qui a été, à la naissance, le père premier de la Justice ?
Qui a assigné leur chemin au soleil et aux étoiles ?
Qui est celui, si ce n'est toi, par qui la lune croît et décroît ?
Qui a fixé la terre en bas, et le ciel des nuées, qu'il ne tombe ?
[...]
Qui est, Ô Sage, le créateur de la Bonne Pensée ?
Quel artiste a fait la lumière et les ténèbres ?

Zoroastre ou Zarathustra VIIème siècle av JC


Il y avait Dieu et la matière, la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, en tout les plus contraires possibles, au point de ne communiquer en rien.

Celui qui demande à rentrer en religion doit savoir que les deux principes, de la lumière et de l'obscurité, ont des natures absolument distinctes...[...]La nature de la lumière est la sagesse; la nature de l'obscurité est la sottise; dans tout leur mouvement et dans tout leur repos, il n'est aucun cas où ces principes ne s'opposent.

Mani  IIIème siècle



Les mécréants ne seront garantis contre Dieu, ni par leur richesses, ni par leurs enfants. Ils seront voués au feu pour l'éternité.
[...]
Prophète, incite les croyants à combattre. S'il se trouve parmi vous vingt combattants fermes dans la lutte, ils vaincront deux cents infidèles. S'il s'en trouve cent, ils en vaincront mille, car leurs adversaires sont des gens qui ne comprennent pas.
[...]
Craignez Dieu et soyez convaincus qu'il est implacable dans ses sanctions.
[...]
Les hommes ont autorité sur les femmes en raison des qualités par lesquelles Dieu vous a élevés les uns au dessus des autres et en raison des dépenses qu'ils prélèvent sur leurs biens au profit de leurs femmes.
[...]
Si vous craignez d'être injustes envers les orphelins, craignez également d'être injuste à l'égard des femmes. Épousez deux, trois ou quatre femmes parmi celles que vous trouverez agréables. Si vous craignez de ne pas être équitable envers elles, n'épousez qu'une femme, ou encore une esclave en votre possession plutôt que de vous charger de famille.
[...]
Prophète, dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de ramener leurs voiles sur elles. Ce sera pour elles le moyen le plus commode de se faire connaître et de ne pas être offensées. Dieu est plein d'indulgence et de compassion.
[...]
Croyants, repentez vous tous à Dieu pour que vous soyez heureux.

Mahomet  VIème siècle



Tu habites là, dans mon cœur, où résident, venant de Toi, des secrets. Bienvenu sois-tu, pour cette demeure! Bienvenu, plus encore, pour qui l'avoisine ! Car en dedans, nul n'y est plus que Toi-même, suprême secret que j'y devine. Ah ! regarde de Tes propres yeux, dans la maison y a-t-il encore un intrus ?[...] Me voici consentant, si tu veux, à ma mort, désormais, cher meurtrier, ce que fixe Ton choix, cela, je le choisis.
[...]
Les états d'extase divine, c'est Dieu qui les provoque tout entiers, quoi-que la sagacité des maîtres défaille à le comprendre.
L'extase, c'est une incitation, puis un regard [de Dieu] qui croît et flambe dans les consciences.
[...]
Unifie-moi, ô mon Unique, en me faisant vraiment confesser que Dieu est Un, par un acte où aucun chemin ne serve de route ! Je suis vérité en puissance, et comme la Vérité en acte [al Haqqu] est son propre potentiel, que notre séparation ne soit plus !
[...]
Ô toi qui poses des questions sur notre aventure; si tu nous avais vus, tu ne nous différencierais plus, je suis devenu Celui que j'aime, et celui que j'aime est devenu moi; nous sommes deux esprits, infondus en un [seul] corps pour nous, depuis que nous sommes en confiance mutuelle , les gens mettent notre légende en proverbes, lorsque tu m'as aperçu, tu L'a aperçu[...]. Son esprit est mon esprit, et mon esprit est Son esprit; nous sommes deux esprits vivant en un [seul] corps.

Hallaj  IXème siècle



Et voilà ce qu'est le bonheur : il consiste en ce que l'âme humaine parvienne à l'extrême perfection de l'existence, de sorte qu'elle n'ait plus besoin de matière pour subsister.

Al-Farabi  IXème siècle



L'Etre nécessaire connaît toutes choses telles qu'elles sont et Il les connaît par la totalité de leurs causes - et cela parce qu'il connaît les choses non par les choses mais par Lui-même, du fait que toutes procèdent en Lui et que leurs causes procèdent aussi de Lui. Donc en ce sens, Il est sage et Sa sagesse est identique à Sa science.

EXAMEN DU FAIT QUE LE PLAISIR SUPRÊME
ET LA PLUS GRANDE FÉLICITÉ
SONT L'UNION A L'ÊTRE NÉCESSAIRE,
BIEN QUE, POUR LA PLUPART,
LES HOMMES S'IMAGINENT
QUE D'AUTRES CHOSES SONT PLUS AGRÉABLES.

Avicenne XIème siècle



L'univers, en la totalité de ses parties, est une seule nature, parce que l'agent de toutes les parties de l'univers est Un, quand bien même à chacune de ces parties s'applique u nom différent selon son activité. De même, l'âme du microcosme est une; pourtant ses actes, dans ce microcosme, selon les instruments qu'elle emploie, sont multiples.
[...]
N'aie nul espoir d'être guidé par ce bas-monde : c'est le diable. N'en attends nul bon fruit : pas plus qu'un platane, il n'en donnera.[...] Ta vie précieuse est une dette que tu contractas envers Dieu
[...]
Ô toi qui te laisse séduire par argent, pouvoir et jeunesse, tu n'as pas lieu de tirer gloire de ces trois choses, nullement. S'enorgueillir de sa beauté, de son argent convient aux femmes; la gloire est, pour toi et pour moi, savoir, jugement, dignité.
[...]
Le vrai chevalier, c'est celui qui prend pour coursier l'éloquence; on ne devient pas chevalier parce que l'on monte un cheval. Ma poésie est comme un arbre fameux, dont les fleurs et les fruits seraient aux yeux de la raison subtilité et sens caché.

Nasir  XIème siècle


Aujourd'hui tu n'as pas accès à demain
et le souci que tu t'en fait n'est que chimère.
Si ton cœur est sage, ne gâte pas ce souffle présent,
car ce qui reste de vie est le seul bien précieux.
[...]
De la Terre à Saturne,
j'ai résolu tous les problèmes,
j'ai évité pièges et embuscades,
j'ai défait chaque nœud, sauf celui de la mort.
[...]
De tous ces voyageurs sur cette longue route, qui donc est revenu pour dire son secret ? Au bout de ce chemin de désir et de peine, holà! ne laisse rien : tu n'y reviendras plus !

Khayyam XIIème siècle


[...]
En effet, ce qu'exige l'extrême amour de Dieu Très-Haut, c'est que celui qui se connaît lui-même connaisse son Seigneur et sache parfaitement qu'il ne saurait exister par lui-même, en lui-même. Assurément, son existence elle-même, la durée de son existence, la perfection de son existence sont de Dieu, pour Dieu, par Dieu. C'est Lui qui a crée, pour Lui, l'existence, c'est Lui qui le fait subsister, c'est Lui qui rend parfaite son existence en créant les attributs de la perfection [...].
Si celui qui s'aime se connaît lui-même, il saura que son existence ne tire pas sa plénitude d'un autre que Lui. C'est une nécessité qu'il aime celui qui crée la plénitude de son existence et la fait persévérer.[...] S'il ne L'aimait pas ce ne pourrait être que par ignorance de soi-même et de son Seigneur; L'amour est le fruit de la connaissance.
[...]
Et ce qui est connu de plus élevé, c'est Dieu Très Haut, et sans aucun doute, la science la plus belle, la plus excellente est la connaissance de Dieu Très Haut.
[...]
Celui qui scrute la vérité à partir des mots peut être désorienté par la multiplicité des expressions et s'imaginer qu'ils s'appliquent à des réalités également multiples. Mais celui à qui la vérité s'est révélée clairement considère essentiellement les réalités, et les mots pour lui sont secondaires. Pour celui dont l'intelligence est plus faible, c'est l'inverse, car il part des mots pour trouver la vérité.
[...]
Jeune homme ! Ne sois pas avare d'actes vertueux ni d'états mystiques, et soit sûr que la science théorique n'apporte aucune aide.
Jeune homme ! Connaissance sans pratique est folie ! Pratique sans connaissance, inutilité.

Al-Ghazali  XIème siècle



[...]Ou encore un homme qui pendant dix jours a eu soit, à quel point lui faut-il, d'entre toutes les choses, de l'eau ?
Il faut que l'homme ait à ce même point besoin de Dieu pour que les mystères lui soient révélés.
[...]
Poursuivre tantôt un désir, tantôt un autre n'est qu'égarement.

Une pierre et une motte de terre tombèrent un jour dans la mer.
La pierre se mit à gémir : "Hélas ! me voilà noyée ; je ne pourrai me plaindre qu'au fond de la mer."
La motte, elle, s'anéantit ; je ne sais ce qu'elle devint.
Sans langue, elle, parla, et les initiés l'entendirent lorsqu'elle dit : "Il ne reste plus rien de mon moi dans les deux mondes. De mon être il ne subsiste pas la moindre parcelle. On ne verra plus mon âme ni mon corps ; tous deux sont fondus dans la mer qui, elle, est clairement visible. Si tu prend la couleur de la mer tu deviendras dans son sein la perle qui brille dans la nuit. Mais tant que tu demeures attaché à ta personne tu ne possèdes ni âme ni sagesse."
[...]
Tant que le bien et le mal t'accompagnent, tu n'auras ni un cœur clairvoyant ni une âme consciente ;
Mais lorsqu'ils t'auront quitté l'un et l'autre, ton âme sera absorbée dans le secret de la sainteté.
[...]
Puisqu'il y a unité, il ne peut y avoir dualité ; là ni le moi ni le toi ne peuvent surgir.

Attar  XIIème siècle

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