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samedi 24 octobre 2015

Du Désir à la Joie: 1: La Souffrance


Chapitre 1: La Souffrance


Nous aimerions tous que les choses aillent mieux. Nous souhaiterions une relation de couple plus épanouie, plus de temps pour pratiquer notre hobby, avoir un patron plus compréhensif, avoir une voiture qui ne tombe pas en panne, ou une maison dont l'entretien serait moins problématique, bref avoir une vie exempte de problèmes. Seulement, voilà, dans la vie, il y a des problèmes ! car les choses ne sont pas immuables, elles s'usent, vieillissent et meurent. Le monde est impermanent nous disent les Bouddhistes. Ainsi, après avoir vécu son apogée, toute chose décline jusqu'à la mort. Et nous n'échappons pas à la règle. Pourtant, nous souhaiterions avoir toujours vingt ans ! Ceci est une autre source de tracas : la vieillesse !
Certains vivent bon an mal an avec ces problèmes. Mais pour nombre d'entre-nous, la coupe est pleine, et il suffit d'une petite contrariété pour faire déborder le vase. S'ensuivent du ressentiment, comme la lassitude la colère ou pire, la dépression. Ainsi la Souffrance psychologique accompagne la vie de nombre d'entre-nous.

Mais il n'y a pas que la souffrance psychologique. Le corps souffre aussi. Ce peut être par blessure, mais aussi à cause de la maladie, qui vient parfois des troubles psychologiques. Or quand nous souffrons, nous souhaitons ardemment que la douleur disparaisse.
Le problème c'est que la douleur dure un certain temps, or nous voudrions que la guérison soit instantanée. Mais nous ne faisons rien dans l'instant pour combattre la douleur, ou plutôt si, nous nous raidissons, nous luttons en serrant les dents. Ce qui, au contraire, amplifie la douleur. Avec la dépression, le problème peut être si aigu qu'il conduise au suicide. Nombre de malades en stade avancé de la maladie souhaitent aussi la mort, qui dans ces cas devient salvatrice.

Avant de vivre pleinement et sereinement l'instant présent, j'ai moi-même été sujet à de graves insomnies qui m'ont conduites à la dépression. J'ai cru mourir, que mon cerveau ne pourrai tolérer une telle douleur. Or arrive un stade où le corps ne peut plus tolérer de souffrir. On sait, par exemple, que les grands blessés ne sentent plus les multiples fractures de leurs membres. Il s'opère en réalité un lâcher prise du cerveau qui cesse d'envoyer des messages d'alarme, puisque cela ne sert plus à rien.

La soupape de sécurité de notre cerveau peut lâcher prise de diverses manières. J'ai moi-même été victime d'un accident de la route dans ma jeunesse, et après avoir déconnecté face à la douleur de mes multiples fractures, mon cerveau s'est mis à délirer avant et après l'opération. Plus tard, à la suite de mes graves insomnies, je fus sujet à une vision au cours de laquelle je vis le Bouddha bleu. Dans les expériences de mort imminentes (EMI, ou NDE en anglais), les patients (qui viennent d'avoir un arrêt cardiaque) font l'expérience d'une vive lumière enveloppante d'amour.
On le voit, les stratégies du cerveau pour trouver une solution à des problèmes extrêmes sont diverses. Mais souvent, il s'agit d'un lâcher-prise imposé par le cerveau. Nous aurons l'occasion de reparler des bienfaits du lâcher-prise.


Mais tous ces cas sont bien extrêmes, et l'homme ordinaire se contente généralement de souffrir en silence. Le fait de ne pas savoir en parler n'arrange rien. Or, pour pouvoir vaincre cette souffrance, il faut en trouver la cause. Et c'est bien ce que nous faisons inconsciemment, nous nous disons qu'une fois passé nos maux de tête cela ira mieux, que nos problèmes viennent de cette satanée maison dont l'arrivée d'eau fuit...
Mais nous nous rendons bien compte qu'une fois ces problèmes résolus, nous sommes encore malheureux, nous souffrons toujours. Pourquoi ? Parce que toutes ces choses sur lesquelles nous focalisons notre attention ne sont pas le fond du problème ! Nous pensons toujours trouver une cause à nos problèmes, et même une cause à nos maladies. Mais la solution est à la foi plus simple et plus subtile. Il y a en effet un dénominateur commun à la souffrance : la non acceptation. Celle-ci a pour dénominateur commun le désir, le désir d'aller mieux, de ne plus souffrir. Et le désir est un piège. Car nous prenons goût au désir. Comme un Don Juan qui désir toujours une nouvelle conquête, nous ne sommes jamais satisfaits et nous prenons goût à être dans cet état. Face à la maladie ou à la souffrance, nous désirons toujours moins de souffrance.

Après qu'une souffrance ait disparue, plutôt que de profiter de l'instant, on discerne le commencement d'une autre souffrance. Et c'est le mental qui se frotte les mains, car il peut remettre en route le processus du désir, qui lui imagine un monde sans douleur, mais dans un futur qu'il croit proche, et qui en réalité est inaccessible. Ainsi la souffrance s'ajoute à la souffrance. Le mécanisme est celui du désir, et le fautif est le mental qui met en oeuvre ce mécanisme.


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