Chapitre 3 : Le Non-Désir
Une fois enfermé dans la spirale du désir, nous n'avons pas d'autre solution que de freiner ces désirs. Le père du Taoïsme Lao Tseu va même plus loin, il parle de Non Désir, ce qui signifie se libérer du désir, exactement comme le conseille Bouddha pour accéder au Nirvana. Le mécanisme du désir tient du cercle vicieux, car le désir maintient l'homme ordinaire dans un espoir de vivre mieux dans le futur. Cet espoir est plaisant pour l'ego. Si bien qu'une fois l'objet du désir atteint, le plaisir ne durant pas bien longtemps, l'ego propose un nouvel objet de désir pour ne pas faire mourir ce qui le nourrit. Pour en sortir, le non-désir est une solution audacieuse mais très efficace. Elle est audacieuse car parvenir au non-désir revient à vaincre notre Ego. Par exemple si l'objet de notre désir est une séduisante jeune fille, il nous faudra mettre de côté les techniques de séduction propre à l'ego et séduire celle-ci par notre naturel et avec humilité. Je ne doute pas que cette dernière méthode sera plus efficace...
Aussi, si pratiquer le non-désir permet de vaincre l'ego. Pratiqué avec zèle il permet même de limiter l'activité du mental, en effet l'activité mentale tourne très souvent autour du désir. Par exemple si nous désirons acheter une nouvelle voiture, nous imaginons tout ce que nous pourrions faire avec ses nombreuses options, et de fait nous rêvons en plein jour. Cette activité mentale tournée vers l'objet du désir nous empêche de vivre pleinement l'instant présent. Or c'est dans cet instant que se joue le cours de la vie. Suivre les désirs c'est donc s'extraire de la vie. Celle où les actes ont un poids. Sans désir et avec un mental au repos, nous ne quittons plus l'instant présent. Ce que nous entendons par mental au repos, c'est un mental qui n'est ni axé vers le futur, ni penché sur le passé, mais un mental concentré sur le présent. Cette concentration du mental est celle que nous observons par exemple lorsque nous travaillons à une tache nouvelle et délicate comme lorsque nous montons un meuble en kit. Là, le mental s'avère nécessaire, mais comme il est plongé dans l'instant présent, il s'avère fructueux : le meuble est monté... Il faut veiller cependant à ne pas nous enorgueillir du résultat et ne pas gonfler notre ego !
Attention, le désir est partout ! Lorsque nous cueillons une fleur, le désir est de sentir son parfum ou de faire un bouquet. Lorsque nous cassons des œufs, le désir est de faire une omelette. Lorsque nous sommes au feu rouge, le désir est que celui-ci passe au vert. Lorsque nous ouvrons le placard à biscuits, le désir est de trouver quelque chose à grignoter... La liste est sans fin ! Vivre sans désir, cela ne consiste pas à s'arrêter de vivre toutes ces choses, mais c'est de ne rien attendre. Si la rose n'a pas une odeur de rose, peu importe, nous profitons de ce parfum nouveau. Si l’œuf s'écrase au lieu de se casser, nous ne nous mettons pas en colère, il est bon pour la poubelle, peu importe, le suivant se cassera mieux. Si le feux rouge s'éternise, nous profitons du paysage qui s'offre à nous. Si nous ne trouvons rien à grignoter, cela sera bon pour notre régime. Nous accueillons les choses qui arrivent sans nous énerver avec une humeur égale et plutôt joyeuse.
Parmi la multitude de désirs, il en est trois dont il est terriblement difficile de se départir : les drogues, le sexe et la nourriture. Il faut une foi sans faille pour se départir de ces trois objets de désir. Pour se rendre compte qu'on est assujetti à un désir, il faut en observer le mécanisme et donc prendre un peu de recul. Le lieu où ce recul s'avère possible est ce que nous appelons la conscience. Apprendre à se servir de notre conscience est d'une importance capitale. En effet, lorsque nous prenons conscience du mécanisme du désir, celui-ci est pratiquement déjoué. Ainsi, il s'agit d'être les témoins de nos désirs. Pour les addictions dont nous avons parlé plus haut, il faudra déjouer nos désirs sans relâche à la lumière de notre conscience, et petit à petit, elles seront vaincues.
Ne rien attendre et prendre conscience de ses désirs pour les vaincre, telle est la voie du non-désir.
Avec le temps, pratiquer le non-désir devient une habitude. La conscience est le témoin de nos actes, et elle sonne le signal d'alarme lorsqu'un désir tente de se mettre en place. En retour, nous nous plaisons dans une attitude de non-désir, de non-attente, "nous n'attendons rien". Cette attitude est très puissante, car elle nous concentre sur l'instant présent. Instant qui devient le lieu d'un étonnement sans cesse renouvelé, car sans attente, ce qu'apporte l'instant est une perpétuelle découverte. Nous accueillons cet instant avec joie. Il faut bien comprendre que comme il n'y a pas d'attente, ce qui est vécu paraît plus beau, merveilleux même. Les diverses traditions le décrivent bien : après l'Eveil, le monde semble transformé, et pourtant rien a changé.
Ceci est de nature à nous mettre en joie.
On peut aussi dire que notre regard cesse d'être prédateur. Lorsque l'on porte son attention sur un objet, il n'y a pas de jugement de valeur, il n'est ni beau ni laid, ni grand ni petit, ni clair ni sombre... Simplement, il est dans sa perfection ! Il n'est en tous les cas pas question de le faire notre. Car si cette envie existe encore, c'est que notre regard est toujours le regard prédateur du désir.
Sans désir, on apprend à s'émerveiller de tout. Tout, même les choses simples, et peut-être encore plus les choses simples, deviennent objet de complétude, l'Univers qui nous entoure nous comble de bonheur, nous comble de joie. Il a suffit pour cela de mettre de côté notre attente, de cesser de regarder l'Univers avec l'œil d'un prédateur.
Autrement dit, pratiquer le non-désir nous permet de ne pas passer à côté de la réalité de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous faisons corps avec l'ici et maintenant tel qu'il se déroule. Nous ne nous battons pas avec le cours des choses parce que nous ne l'avons pas désiré autre. Se départir de nos fortes attentes est une chose, mais nous départir des petites attentes du quotidien est autrement plus difficile ! Car nos réactions sont encrées dans la routine. Dans telle situation, nous avons pris l'habitude que telle chose se produise. Cette habitude est une forme d'attente donc de désir. Non, comme le dit Lao Tseu, nous devons être comme le nouveau né, sans savoir de quoi l'avenir proche sera fait. Et ainsi, la routine, au lieu d'être source d'ennui devient source d'émerveillement.
Le non désir est la clé d'une vie joyeuse.
Attention, le désir est partout ! Lorsque nous cueillons une fleur, le désir est de sentir son parfum ou de faire un bouquet. Lorsque nous cassons des œufs, le désir est de faire une omelette. Lorsque nous sommes au feu rouge, le désir est que celui-ci passe au vert. Lorsque nous ouvrons le placard à biscuits, le désir est de trouver quelque chose à grignoter... La liste est sans fin ! Vivre sans désir, cela ne consiste pas à s'arrêter de vivre toutes ces choses, mais c'est de ne rien attendre. Si la rose n'a pas une odeur de rose, peu importe, nous profitons de ce parfum nouveau. Si l’œuf s'écrase au lieu de se casser, nous ne nous mettons pas en colère, il est bon pour la poubelle, peu importe, le suivant se cassera mieux. Si le feux rouge s'éternise, nous profitons du paysage qui s'offre à nous. Si nous ne trouvons rien à grignoter, cela sera bon pour notre régime. Nous accueillons les choses qui arrivent sans nous énerver avec une humeur égale et plutôt joyeuse.
Parmi la multitude de désirs, il en est trois dont il est terriblement difficile de se départir : les drogues, le sexe et la nourriture. Il faut une foi sans faille pour se départir de ces trois objets de désir. Pour se rendre compte qu'on est assujetti à un désir, il faut en observer le mécanisme et donc prendre un peu de recul. Le lieu où ce recul s'avère possible est ce que nous appelons la conscience. Apprendre à se servir de notre conscience est d'une importance capitale. En effet, lorsque nous prenons conscience du mécanisme du désir, celui-ci est pratiquement déjoué. Ainsi, il s'agit d'être les témoins de nos désirs. Pour les addictions dont nous avons parlé plus haut, il faudra déjouer nos désirs sans relâche à la lumière de notre conscience, et petit à petit, elles seront vaincues.
Ne rien attendre et prendre conscience de ses désirs pour les vaincre, telle est la voie du non-désir.
Avec le temps, pratiquer le non-désir devient une habitude. La conscience est le témoin de nos actes, et elle sonne le signal d'alarme lorsqu'un désir tente de se mettre en place. En retour, nous nous plaisons dans une attitude de non-désir, de non-attente, "nous n'attendons rien". Cette attitude est très puissante, car elle nous concentre sur l'instant présent. Instant qui devient le lieu d'un étonnement sans cesse renouvelé, car sans attente, ce qu'apporte l'instant est une perpétuelle découverte. Nous accueillons cet instant avec joie. Il faut bien comprendre que comme il n'y a pas d'attente, ce qui est vécu paraît plus beau, merveilleux même. Les diverses traditions le décrivent bien : après l'Eveil, le monde semble transformé, et pourtant rien a changé.
Ceci est de nature à nous mettre en joie.
On peut aussi dire que notre regard cesse d'être prédateur. Lorsque l'on porte son attention sur un objet, il n'y a pas de jugement de valeur, il n'est ni beau ni laid, ni grand ni petit, ni clair ni sombre... Simplement, il est dans sa perfection ! Il n'est en tous les cas pas question de le faire notre. Car si cette envie existe encore, c'est que notre regard est toujours le regard prédateur du désir.
Sans désir, on apprend à s'émerveiller de tout. Tout, même les choses simples, et peut-être encore plus les choses simples, deviennent objet de complétude, l'Univers qui nous entoure nous comble de bonheur, nous comble de joie. Il a suffit pour cela de mettre de côté notre attente, de cesser de regarder l'Univers avec l'œil d'un prédateur.
Autrement dit, pratiquer le non-désir nous permet de ne pas passer à côté de la réalité de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous faisons corps avec l'ici et maintenant tel qu'il se déroule. Nous ne nous battons pas avec le cours des choses parce que nous ne l'avons pas désiré autre. Se départir de nos fortes attentes est une chose, mais nous départir des petites attentes du quotidien est autrement plus difficile ! Car nos réactions sont encrées dans la routine. Dans telle situation, nous avons pris l'habitude que telle chose se produise. Cette habitude est une forme d'attente donc de désir. Non, comme le dit Lao Tseu, nous devons être comme le nouveau né, sans savoir de quoi l'avenir proche sera fait. Et ainsi, la routine, au lieu d'être source d'ennui devient source d'émerveillement.
Le non désir est la clé d'une vie joyeuse.
Le Non-Désir : Mon seul désir. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire