Le Sage diffère du commun, en
ce qu’il se tient tranquille et évite ce qui le troublerait. Le vulgaire fait
tout le contraire, cherchant le trouble, fuyant la paix.
— Pour qui a connu le Principe, il faut encore n’en pas parler, ce qui est
difficile, dit Tchoang‑tzeu. Savoir se taire, voilà la perfection. Savoir et parler, c’est imperfection. Les
anciens tendaient au parfait. Tchou‑p’ingman
apprit de Tcheu‑li i l’art de tuer
les dragons. Il paya la recette mille taëls, toute sa fortune. Il s’exerça
durant trois ans. Quand il fut sûr de son affaire, il ne fit ni ne dit jamais
rien.
— Alors à quoi bon ? Quand on est capable, il faudrait le montrer, dit
le vulgaire...
Le Sage ne dit jamais il faudrait... Des il
faudrait, naissent les troubles, les guerres, les ruines.
Empêtré dans les détails multiples, embarrassé
dans les soucis matériels, l’homme médiocre ne peut pas tendre vers le Principe (le Tao) de toutes choses, vers la grande Unité incorporelle. Il est réservé au sur‑homme,
de concentrer son énergie sur l’étude de ce qui fut avant le commencement, de
jouir dans la contemplation de l’être primordial obscur et indéterminé, tel
qu’il fut alors qu’existaient seulement les eaux sans formes, jaillissant dans
la pureté sans mélange. O hommes, vous étudiez des fétus, et ignorez le grand
repos (dans la science globale du Principe).
Tchouang-tseu
Se taire à propos du Tao, pas plus de commentaire !
En permettant au Tao de se manifester à travers toi, tu as déposé ici ce dont j'avais besoin aujourd'hui pour retrouver le silence.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Oliver.
<3
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