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vendredi 29 juin 2018

Comment trouver le Tao ?


Le Tao est en lui-même un Mystère. Le conceptualiser est donc impossible. Il est là présent dans tout, mais invisible. Vous le montrer est donc tout bonnement impossible. Lao Tseu ne le montre pas non plus, mais en en parlant, il permet petit à petit au lecteur de le cerner. Et lire à propos du Tao ne suffit pas, il faut pratiquer. Il ne suffit pas de lire ce qu'est la vertu pour apercevoir le Tao, il faut la mettre en oeuvre. Le Tao est naturel, revenons nous aussi au naturel. Le Tao est humble, soyons humble nous aussi. Le Tao est incorruptible, soyons incorruptible nous aussi. Le Tao est discret, soyons discrets nous aussi.
Le Tao se vit de l'intérieur, mais il se manifeste à l'extérieur. Les liens entre l'intérieur et l'extérieur
sont le Tao. Les prémonitions, les expériences extrasensorielles mettent en oeuvre le Tao, mais les expériences les plus simples comme la contemplation d'une rose sont celles qui mettent le plus en exergue le Tao.
Et puis, il y a les grandes voies, comme celle du non-désir, et celle du non-agir. Il s'agit là encore de copier le Tao. Comme lui, être sans désir propre, attentif à la vie, attendre qu'elle se manifeste et l'aider sans désir, à s'accomplir, ainsi l'homme sans désir ne fait pratiquement rien, et pourtant, la vie s'accomplit par lui. C'est aussi l'essence du non-agir. Ne rien faire par et pour sa propre personne, non-agir, c'est aussi suivre le Tao.
A force de pratique, on s'applique à effacer son ego à vivre dans le non-être. N'ayant plus aucun but, on communie avec la nature, on se fond littéralement en elle, et l'on se fond avec la vie. On finit par faire partie du décor. Et cela est naturel car le Tao, c'est la profondeur du décor. Ainsi, on ne s'attache à rien, et l'on peut "profiter" de tout.
C'est bien là qu'est le paradoxe ! On est rien, on ne désire rien, on ne fait rien, et par le Tao, on rejoint le Tout, le Tout s'offre à nous !
Sans doute serait-il bon de parler à l'école de cette vérité simple qu'est le Tao. J'aurais apprécié qu'on m'en parle étant petit. J'aurais aimé savoir qu'il existait autre chose que cette compétition entre les êtres que l'on nous enseigne dès le plus jeune âge. Et il ne s'agit pas de fabriquer des moutons, car l'homme du Tao redevient naturel, on ne peut faire plus naturel. C'est l'égoïsme qui rend caricatural. L'homme du Tao, lui est vierge comme le nouveau-né, il est on ne peux plus conforme à l'original. Peut-être qu'un jour, on parlera de la grande voie à l'école ?!? 

vendredi 22 juin 2018

Football

En ces temps de coupe du Monde, difficile d'éviter le ballon rond ! Mais qu'est-ce que le football, pourquoi passionne-t-il tant ?
D'abord, c'est un sport, et à ce titre, nombre de sportifs se reconnaissent dans l'effort que fournissent les athlètes sur le terrain. Mais ce n'est pas tout, c'est aussi un jeu, dont les règles sont assez simples pour que tout le monde puisse y aller de son pronostic. D'ailleurs c'est ce qui rend un jeu attractif : des règles simples avec l'issu incertaine. Ce qui fait un beau match, ce n'est pas deux équipes fortes, mais deux équipes de même niveau. Même quand, celles-ci se neutralisent les gestes techniques restent beaux.
Dans un stade de foot, rien ne se passe plus comme à l'extérieur, seules les limites du terrain et les cages comptent, les bruits extérieurs sont laissés de côté, même lors de l'attentat du stade de France, les bruits des explosions terroristes ont mis un temps avant d'annuler le match. C'est que l'on préfère se concentrer sur le jeu.
Dans un jeu, on respecte les règles, et on fait ce que l'on veut en restant dans les clous. On dispose donc dune réelle liberté. Tant qu'on ne va pas à la faute, on est libre de s'exprimer. Ainsi, des personnalités de joueurs apparaissent. Comme ils ont commencé jeunes, certains sont doués d'un fort ego.  Le ballon rond n'est pas connu pour faire naître des personnalités très humbles. Il faut dire que tout est fait pour les encenser lorsqu'ils marquent un but. A ce jeu la, on se monte vite la tête !
Les sommes astronomiques que perçoivent les joueurs ne sont pas faites non plus pour aider à garder la tête froide.
Le Tao est un peu comme le Football; un jeu dont les règles sont les mêmes pour tout le monde. Sauf qu'il n'y a aucune règle, et que cela nous donne une grande liberté. En premier lieu cela donne une grande liberté à notre ego, qui si l'on n'y prend garde va nous polluer toute notre vie durant. Et puis, dans une génération, il y a un faible pourcentage qui prend conscience de l'ego et qui réalise que si on laisse vivre l'ego, on n'est pas libre, mais soumis à ses désirs. (Et il est tellement facile de se passionner pour le drapeau tricolore.) Aussi décident-ils de se soumettre au Tao, concrètement, se soumettre à rien, et ainsi devenir entièrement libre.

Ainsi, l'homme du Tao est-il comparable à un très bon joueur de foot qui parcourait la surface du terrain avec une très grande dextérité, ferait des passes très précises et irait droit au but sans même l'avoir conçu.

vendredi 15 juin 2018

Rien


Quand je suis le Tao, il ne se passe rien. Quand je penses au Tao, je ne pense à rien. Quand je vois le Tao, je ne vois rien. Quand je médite sur le Tao, je médite sur rien. Et pourtant... 
Pourtant le Tao est tout. Ce que je vois par la fenêtre est le Tao. La fourmi qui court sur son chemin est le Tao. Les astres, le Soleil, la Terre sont le Tao. Que peut-il nous apporter de plus que l'évidence ? Le Tao est dans l'état dans lequel nous le voyons, le touchons, l'entendons, le goûtons et le sentons. Il est là magnifique toujours prêt à rééquilibrer ce qui ne l'est pas. 
Et dans cette tâche, je l'aide volontiers. Mais, s'il est calme, paisible, je ne fais rien. Car comme lui, je ne désire rien. Ce sont les hommes qui enlaidissent le monde, la nature, elle, est régie par le Tao, elle
a la beauté de l'équilibre. Certaines races, comme les fourmis, les castors ou les termites construisent des habitats qui défient les lois de la nature, qui défient le Tao. Tout comme les hommes, elles s'exposent à des retours de manivelles, parfois elles courent à leur perte.
Pourtant, nous sommes le Tao, dès lors quelle idée de vouloir accumuler des richesses ? Avec le Tao nous sommes riches de Tout. Nous ne voyons rien, mais il est tout ! Aussi, prendre soin de nous, c'est prendre soin du Tao. Mais tout ce qui nous entoure, les personnes comme les objets, sont aussi le Tao. Aussi, devons nous prendre soin d'autrui et de l'environnement.
Au lieu de cela, les hommes se sentent seuls et ont des désirs qui selon eux les combleraient. Mais ils
ne se rendent pas compte qu'ils ont déjà tout. Ils sont le Tao dans le Tao. Que peut on désirer de plus ? Ils sont des bras du Tao, de vrais représentants. Alors pourquoi vouloir une belle voiture, une grande maison, une belle famille, du pouvoir ? Car en plus, le désir est ainsi fait qu'on en veut toujours plus ! C'est cette maladie, celle du désir, qui gangrène notre société. Et les animaux, lorsqu'ils sont eux aussi mus par le désir ne valent pas mieux que nous. 
Le chat qui convoite le poisson se mouille la patte, c'est inévitable. L'homme qui désire pollue son cerveau. Ceci a souvent pour conséquence de polluer le corps et génère des maladies. Quand on
prend conscience de cette vérité simple, le monde change, ou plutôt notre perception du monde change. C'est ce que le Zen nome le satori. On vit alors dans une parfaite non-dualité, on n'est plus séparé du monde, ni seul sur Terre, mais relié au tout par les liens du Tao. C'est l'extase qui vient parce qu'on s"est libéré pour un temps du désir. Mais, même si on ne replonge pas dans nos travers, l'extase ne dure qu'un temps car le Tao est simple, naturel. Sa perception n'a rien d'extraordinaire, elle devrait être le lot de la majorité. Mais nous savons bien que c'est l'inverse qui se produit car la majorité des hommes est gouvernée par l'Ego, et l'Ego, ce n'est RIEN assurément.

vendredi 8 juin 2018

Ambition


"On ne doit pas se laisser gonfler par l'ambition. Il faut éviter les erreurs du cœur, laisser la vertu se manifester et ne pas entraver la voie. Les dignités et les richesses; l'éminence et l'autorité, le renom et l'intérêt, ces six désirs gonflent l'ambition de l'homme. Le maintien et l'action, la physionomie ou le raisonnement, le ton et le jugement enchaînent le cœur de l'homme. La haine et le désir, la joie et la colère, la tristesse et le plaisir, ces six passions entravent la vertu. Le fait d'accepter et celui de refuser, celui de prendre et celui de donner, l'intelligence et la capacité, ces six aspirations bouchent l'accès à la voie. Qui n'est pas mû par ces vingt-quatre passions humaines se maintiendra en parfait équilibre; son âme sera sereine, clairvoyante et humble. Il n'agit pas, mais tout se fait par lui.
Le Tao, c'est ce que vénère la vertu humaine. La vie de l'homme c'est le rayonnement de la vertu. La nature de l'homme c'est la substance de sa vie.La manifestation de la nature humaine s'appelle l'action; l'action qui force s'appelle la perte. Connaître c'est entrer en contact avec la réalité et la prévoir. Ainsi la connaissance humaine ne peut saisir certains aspects de la réalité, de même que les yeux qui louchent ne peuvent embrasser certains aspects d'un objet. N'agir que par nécessité extérieur s'appelle la vertu; n'agir que par exigence intérieure s'appelle l'ordre; ces deux phrases qui semblent se contredire expriment deux aspects d'une même réalité."

Tchouang-Tseu 

Cette réflexion de Tchoang-Tseu sur l'ambition humaine est à lire et à relire pour en extraire toute la substantifique moelle. L'ambition nous conduit à l'excès et nous entrave sur la voie qu'est le Tao. La vertu n'est pas synonyme d'ego ni de passions. Aussi, il faut agir par nécessité extérieur (le Tao) ou par exigence intérieure (le Tao), car le Tao se manifeste à l'extérieur comme à l'intérieur, ce sont deux aspect d'une même nature. En fait, il faut lâcher prise de toute action et voir venir le Tao à travers soi.    

samedi 2 juin 2018

Qui gouverne le mental ?


Tout à l'heure, je passais la tondeuse, et ayant terminé, je m'offrais un peu de répit sur la terrasse, je fermais les yeux, et tout de suite des images d'herbe et de tondeuse me vinrent à l'esprit, j'en vint alors rapidement à penser à l'huile de la tondeuse que je n'ai pas encore vidangée (elle a deux ans). Je me fait alors la remarque que je ne sais plus où se trouve mon bidon d'huile pour tondeuse, et vient à imaginer que j'utilise de l'huile pour voiture, aussitôt mon mental me projette une image d'épaisse mayonnaise sortant du capot de la tondeuse. Alors ma conscience me sort de ma rêverie... Rien ne dit que les choses se passent de manière aussi catastrophique 1°) tu vas sûrement retrouver ton bidon d'huile spéciale tondeuse, 2°) rien ne dit que l'huile pour voiture soit si catastrophique, renseigne toi sur internet. 
Je ne sais ce qui préside vos pensées, mais pour ma part, si je les laisse voguer, elle imaginent très vite  le pire, mon mental est ainsi fait : imaginer le pire pour préparer l'avenir. L'ennui, c'est que si on le laisse faire, cela peut très vite devenir stressant. Alors il faut apprendre à travailler avec sa
conscience. Dès que celle-ci voit ce qu'imagine le mental, elle peut le remettre à sa place, comme dans le cas de la tondeuse.
Mais qui gouverne le mental ? Celui-ci a une grande capacité d'imagination, pourvu qu'on le laisse voguer à son rythme, car, l'avez vous remarqué ? Dès qu'on cherche à lui forcer la main, il est très dur d'imaginer ce que l'on désire. Très dur, par exemple, de visualiser le visage de l'être aimé. Par contre, pour sauter du coq à l'âne, le mental est très fort. Oh, souvent, il y a un fil conducteur, une image en appelant une autre, c'est ce que l'on observe en méditation. Nos souvenirs plus ou moins récents se bousculent, et notre mental raconte une histoire qui pourrait nous concerner dans l'avenir. C'est en tous cas ce qu'il fait croire. Et l'on se laisse prendre au jeux, quelques secondes, quelques minutes voir quelques dizaines de minutes. L'art de la méditation est de redonner priorité à la conscience sur le mental. La conscience est ce qui voit le jeu du mental, et qui peut ainsi le remettre à sa place.
Rien de bien précis gouverne le mental. Celui-ci fait des associations entre les souvenirs et les fait resurgir pour envisager l'avenir, et comme je l'ai déjà dit, il envisage le pire pour être sûr que l'on soit bien prêt. Très souvent, il envisage la mort et l'on n'y prête même plus attention, tant son comportement est caricatural. 
Les idées surgissent les unes après les autres aussi remonter le fil n'est pas évident. Pourtant, je vous invite à faire l'essai: remonter le fil de vos idées. Sans doute parviendrez vous à suivre le fil sur trois ou quatre pensées, et puis l'idée de base, vous ne saurez plus très bien d'où elle vient. Pourquoi ? Parce que certaines idées, pensées, naissent de la vacuité. Et cette vacuité est une usine à pensées, loin d'être vide, elle est le lieu de l'imagination. Si quelque chose gouverne notre mental, c'est bien elle.
Autrement dit, nous sommes sujets à la vacuité qui gouverne notre mental, et disposons de notre conscience pour mettre un peu d'ordre dans nos pensées. Personnellement, j'essaie de m'en remettre à la vacuité par le biais de la conscience, plutôt qu'aux tergiversations du mental. 

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