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vendredi 15 juin 2018

Rien


Quand je suis le Tao, il ne se passe rien. Quand je penses au Tao, je ne pense à rien. Quand je vois le Tao, je ne vois rien. Quand je médite sur le Tao, je médite sur rien. Et pourtant... 
Pourtant le Tao est tout. Ce que je vois par la fenêtre est le Tao. La fourmi qui court sur son chemin est le Tao. Les astres, le Soleil, la Terre sont le Tao. Que peut-il nous apporter de plus que l'évidence ? Le Tao est dans l'état dans lequel nous le voyons, le touchons, l'entendons, le goûtons et le sentons. Il est là magnifique toujours prêt à rééquilibrer ce qui ne l'est pas. 
Et dans cette tâche, je l'aide volontiers. Mais, s'il est calme, paisible, je ne fais rien. Car comme lui, je ne désire rien. Ce sont les hommes qui enlaidissent le monde, la nature, elle, est régie par le Tao, elle
a la beauté de l'équilibre. Certaines races, comme les fourmis, les castors ou les termites construisent des habitats qui défient les lois de la nature, qui défient le Tao. Tout comme les hommes, elles s'exposent à des retours de manivelles, parfois elles courent à leur perte.
Pourtant, nous sommes le Tao, dès lors quelle idée de vouloir accumuler des richesses ? Avec le Tao nous sommes riches de Tout. Nous ne voyons rien, mais il est tout ! Aussi, prendre soin de nous, c'est prendre soin du Tao. Mais tout ce qui nous entoure, les personnes comme les objets, sont aussi le Tao. Aussi, devons nous prendre soin d'autrui et de l'environnement.
Au lieu de cela, les hommes se sentent seuls et ont des désirs qui selon eux les combleraient. Mais ils
ne se rendent pas compte qu'ils ont déjà tout. Ils sont le Tao dans le Tao. Que peut on désirer de plus ? Ils sont des bras du Tao, de vrais représentants. Alors pourquoi vouloir une belle voiture, une grande maison, une belle famille, du pouvoir ? Car en plus, le désir est ainsi fait qu'on en veut toujours plus ! C'est cette maladie, celle du désir, qui gangrène notre société. Et les animaux, lorsqu'ils sont eux aussi mus par le désir ne valent pas mieux que nous. 
Le chat qui convoite le poisson se mouille la patte, c'est inévitable. L'homme qui désire pollue son cerveau. Ceci a souvent pour conséquence de polluer le corps et génère des maladies. Quand on
prend conscience de cette vérité simple, le monde change, ou plutôt notre perception du monde change. C'est ce que le Zen nome le satori. On vit alors dans une parfaite non-dualité, on n'est plus séparé du monde, ni seul sur Terre, mais relié au tout par les liens du Tao. C'est l'extase qui vient parce qu'on s"est libéré pour un temps du désir. Mais, même si on ne replonge pas dans nos travers, l'extase ne dure qu'un temps car le Tao est simple, naturel. Sa perception n'a rien d'extraordinaire, elle devrait être le lot de la majorité. Mais nous savons bien que c'est l'inverse qui se produit car la majorité des hommes est gouvernée par l'Ego, et l'Ego, ce n'est RIEN assurément.

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