Nous sommes tous en train de cogiter pour savoir ce que nous allons faire et comment nous allons le faire. Notre pensée s'active et fait appel à des éléments du passé pour imaginer le futur immédiat. Ainsi nous puisons dans le "connu" de notre mémoire pour prendre une décision qui va impacter le présent et le futur.
Mais, tant que nous cogitons et réfléchissons à nos actes nous sortons de l'instant présent et risquons de passer à côté des trésors de cet instant présent. C'est pourquoi le Saint Homme ne cogite pas, il reste alerte, connecté à l'instant présent. Aux fruits de la cogitation, il préfère les pensées racines, celles qui justement ne sont pas le fruit des cogitations de notre cortex.
Mais qu'est-ce qu'une pensée racine ?
Eh bien c'est celle qui est toute en amont de notre cogitation. Observons nos pensées, arrêtons de lire car notre concentration axée sur la lecture risque de bloquer
nos pensées. Nous y sommes... Ça y est des pensées nous envahissent et nous en prenons conscience. Essayons maintenant de prendre au vol notre dernière pensée. Pour ma part j'ai pensé aux jeux olympiques, qui étaient la conséquence du sport que j'effectue chaque jour sur mon vélo d'appartement et que je dois faire assidûment en cette période de dé-confinement. La pensée suit un chemin plus ou moins logique et procède par association. Parfois le chemin est très alambiqué, difficile à suivre, mais où en est le commencement ? Difficile à dire...
Ce que l'on peut dire à coup sûr, c'est quelle en est la finalité? Pour cela il faut étudier le rôle de notre cortex : la survie. En effet, l'homme qui est démuni d'armes naturelles comme des griffes ou des crocs acérés, a pu survivre grâce à son intelligence, et le lieu de cette dernière est bel et bien le cortex. Mais sur l'autel de l'intelligence, nous
avons noyé nos pensées racines dans un flot bruyant de pensées incessantes. Si nous essayons à nouveau de voir d'où surgit nos pensées racines, nous trouvons... Le silence, le vide, le calme. Et de ce vide jaillissent de faibles pensées, bien moins bruyantes que celles du cortex. Non, c'est plus subtile. Cela ne tient pas de la pensée, plus de l'idée, de l'intuition.
Avec une bonne dose d'entrainement il est possible de freiner les pensées du cortex et de vivre sur un mode intuitif en privilégiant les pensées racines. Cela peut paraître un peu archaïque, mais si l'on y réfléchit bien, c'est beaucoup mieux adapté à notre environnement que les cogitations du cortex.
D'où viennent ces pensées racines ? Elles ne viennent pas du cortex, mais du cerveau reptilien qui est en connexion directe avec notre corps (c'est lui qui assure notre métabolisme). C'est pourquoi nous devons veiller à ne pas polluer par nos pensées le bon fonctionnement de ce cerveau reptilien.
Recevoir en clair les tendances du Tao, tel est le souci du Saint Homme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire