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samedi 3 octobre 2020

La Vertu

 
 
On met une majuscule à Vertu pour bien distinguer la Vertu de Lao Tseu liée au Tao, des vertus traditionnelles liées au comportements humains : bonté, honnêteté, courage, droiture, prudence, générosité etc. Les philosophes traitent souvent des vertus, mai la Vertu de Lao Tseu c'est autre chose. C'est une attitude, celle de suivre le Tao qui rend vertueux. C'est en réalité un cercle vertueux, qui lorsqu'on s'y engage ne cesse de répandre ses bienfaits.
Celui qui suit le Tao est sans désir, il n'a aucune ambition de passer devant autrui, ce qui lui donne une humilité parfaite. Il ne tient pas à se mettre en avant, le mérite revenant au Tao lui-même, ainsi il efface sa personne, devenant de ce fait de plus en plus vertueux.
Celui qui suit le Tao est sans agir, il "surfe sur la vague du Tao", laissant à ce dernier l'initiative. Car le Tao, c'est le point immobile autour duquel se fait le mouvement. C'est dans cette immobilité que se tient l'homme "sans agir". C'est de cette force que Lao Tseu affirme que rien ne se fait sans elle. Celui qui détient cette force agit pour le bien de tous, avec Vertu.
La Vertu se love là où on ne l'attend plus. Ainsi l'ordre des choses voudrait que la force l'emporte sur la faiblesse. De fait dans la fable de Jean de La Fontaine, on pourrait croire que le chêne plus fort que le roseau l'emporte face à la tempête, mais il n'en est rien, faible mais souple, c'est le roseau qui
l'emporte.
Le Saint Homme s'efface et se place après le dernier. De cette position, il peut suggérer ce que lui souffle le Tao, et "agir" pour le bien de tous, avec Vertu. Pour le Saint Homme, il n'est pas question de faire des vagues. Diviser pour mieux régner est à l'opposé de sa pratique qui est d’unir, de pacifier, d'équilibrer. Le Saint Homme est prêt à tout donner (il ne possède rien). Ayant tout donné, il reçoit (du Tao). Ce qu'il reçoit, il le donne encore. Cette action est vertueuse car seul le Tao est une réelle corne d'abondance.
La Roue de la vie :
Un autre symbole est celui de la roue qui tourne grâce au vide qui est en son moyeux. L'homme ordinaire se maintient quelque part sur la roue et subit la vitesse de rotation et les chaos de la route. A l'inverse l'homme qui suit le Tao, poussé par la Vertu, fait son chemin vers le centre, vers son centre. Ce qu'il y découvre c'est le vide libéré des pensées. Alors, il se réfugie en ce vide, et peut, comme les rayons de la roue, rayonner dans de multiples directions.
Ce chemin vers le centre, c'est le Tao lui-même, et l’auréole qui l'accompagne est la Vertu. On aurait pu croire que le chemin de la sagesse est ardu et réservé à une élite. Mais il n'en est rien, car la Vertu guide et accompagne l'homme du Tao. Sans doute faut-il avoir souffert pour ressentir l'appel du Tao. Mais qui n'a jamais souffert dans sa vie ?   

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