Celui qui a fait le plus pour la description de la souffrance et en déterminer les causes c'est à coup sûr Bouddha Gautama. Ses 4 nobles vérités décrivent en effet la souffrance, les causes de la souffrances, la cessation des souffrances par la recherche des causes, le chemin menant au Nirvana, ou encore l'octuple sentier.
La vision du Bouddha est pertinente, je lui reproche cependant un manque de concision. Par exemple pour devenir expert sur le chemin de l'octuple sentier, il faut avoir une vision correcte, une pensée correcte, une parole correcte, une action correcte, une profession correcte, un effort correct, une attention correcte, une contemplation correcte. Dit comme cela, ce n'est pas donné à tout le monde !
Pourtant Bouddha va articuler son enseignement sur les 4 nobles vérités et sur l'octuple sentier. Aussi,
si l'on veut être son adepte, il faut veiller 1) à la souffrance, 2) aux causes, 3)...1) à la vision, 2) à la pensée 3) à la parole 4)... Ça n'en finit plus, et à moins d'être moine (ce que Bouddha recommandait) on est sûr de ne pas y arriver !
De plus, si l'on étudie les causes, il y a la souffrance physique due aux diverses maladies et autres dysfonctionnement des organes, et la souffrance psychologique qui peut avoir plusieurs causes. Si je suis Bouddha, je dois trouver les causes de mon mal de dos. D'accord je n'ai de toute ma vie jamais fait attention à me tenir droit. Et j'ai eu à l'age de 13 ans un grave accident de vélo qui s'est sans doute aussi porté sur ma colonne vertébrale. Bien Gautama, je fais quoi avec ces causes ?
Non, il semble évident que la spiritualité ne peut pas guérir de tous les maux. Cependant elle peut aider à mieux supporter la souffrance et les maladies. N'oublions pas que le Bouddha lui même est
mort d'une intoxication alimentaire. Il n'a donc pas été à même, malgré l'octuple sentier, de vaincre la maladie.
Pour être honnête, je dois ajouter que Bouddha a prôné la voie du juste milieu. Appliquée à la lettre, celle-ci conduit au lâcher prise et au lâcher prise de toute attache et en particulier au lâcher prise des pensées, des désirs. Elle conduit à être plus instinctif, à moins faire confiance à son mental. On privilégie alors son cerveau reptilien et on laisse de côté le mental réfléchi du cortex. Or le cerveau reptilien a pour rôle de réguler le métabolisme, c'est lui qui est responsable de la gestion de notre corps, ne pas le parasiter avec les petits ou gros tracas du mental nous garantit un fonctionnement
optimal de nos organes et donc une moindre exposition aux souffrances.
Lao Tseu quand à lui recommande d'être sans désir, sans agir et sans lutter. Cette attitude ne laisse pas d'emprise au mental, et conduit directement, sans passer par l'octuple sentier, à un comportement intuitif ancré dans le présent qui éloigne de la souffrance Lao Tseu dit que sa voie écarte de la corne du rhinocéros des griffes du tigre et du glaive du soldat.
A coup sûr les deux doctrines mènent au même résultat : la libération et en particulier la libération des souffrances. L'une des voies est plus concise, l'autre est plus détaillée, à chacun son style...
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