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samedi 2 février 2013

Le Grand chapeau

Le Grand chapeau
Par Derek Lin
Traduction Sylvain Paquette


Au chapitre 22 du Tao Te Ching, quatre lignes traitent de la conduite du sage :

Ne point s’afficher – et ainsi être vu tel que l’on est
Ne point céder à la prétention – et ainsi être remarquable
Ne point se féliciter soi-même – et ainsi gagner du mérite
Ne point céder à la vantardise – et ainsi durer


Au chapitre 24, on retrouve la même idée exprimée en des termes quasi identiques :

Qui s’affiche n’est pas vu tel qu’il est
Qui cède à la prétention n’est pas remarquable
Qui se félicite soi-même n’a aucun mérite
Qui cède à la vantardise ne dure pas


Étant donné la brièveté et la concision caractéristiques du Tao Te Ching, cette répétition est remarquable et intéressante. Elle nous indique que c’est là une leçon d’importance et que l’on devrait y prêter une attention toute particulière.
Bien des gens pourraient penser que c’est là une leçon facile à maîtriser, puisqu’ils ne se perçoivent pas comme des m’as-tu-vu. Ils peuvent être du type timide qui normalement ne s’affiche pas, qui ne cède point à la présomption ni à la vantardise, et ainsi ils auraient l’impression de ne rien avoir de neuf à apprendre ici. Si l’on regarde par-delà la surface cependant, force sera de constater que la réalité n’est pas aussi simple, car le besoin d’élévation propre à l’ego revêt bien des formes subtiles.
Par exemple, il est très facile pour celui qui suit le Tao de se considérer supérieur à celui qui n’a jamais entendu parler du Tao. La philosophie de Tao étant plus sophistiquée, plus élégante et plus cohérente que bien d’autres systèmes de croyance, il est facile de présumer – sans autre fondement – qu’elle fait de nous un être supérieur pour une raison ou pour une autre. Voilà que nous cédons à la prétention sans même l’extérioriser à l’aide de mots ou d’actes. La plupart d’entre nous reconnaîtrons cet état de faits, pour peu que l’on soit d’une franchise brutale envers nous-mêmes.
Laissez-moi vous partager un récit qui illustre bien ces subtilités. C’est une histoire intéressante qui traite de grands chapeaux – mais probablement pas de ceux qui vous viennent à l’esprit.
Notre « grand chapeau » est une expression chinoise signifiant la flatterie. Dans la Chine antique, le couvre-chef indiquait la position d’un homme dans la société. Les fonctionnaires du gouvernement portaient des chapeaux raffinés, spécifiques au niveau de leur autorité. Ainsi, offrir le grand chapeau à un individu signifiait qu’on lui reconnaissait un niveau élevé de puissance, le flattant par le fait même.
L’histoire se déroule à l’époque où le gouvernement de l’empereur embrassait le système confucéen. Dans ce système, les bureaucrates étaient sélectionnés selon la performance des étudiants confucéens à un examen officiel.
Deux étudiants avaient bien fait lors de cet examen et obtinrent, dans une ville éloignée, des postes au sein du gouvernement. Ils rencontrèrent leur professeur, afin de solliciter son congé et lui demander conseil, selon les coutumes de l’époque.
Le professeur leur dit : « Dans notre société d’aujourd’hui, la meilleure façon de rencontrer des obstacles est de faire preuve d’une franchise brutale ou d’être trop direct. Donc, dans vos interactions avec les gens, tendez-leur le grand chapeau et ainsi les choses iront beaucoup mieux.
– Vous avez raison, maître, » fit l’un des étudiants, signifiant son accord d’un signe de tête. « De la façon que je perçois le monde d’aujourd’hui, je dois reconnaître que très peu de gens éprouvent une telle aversion des grands chapeaux que vous, mon maître. »
Cette remarque plût énormément au professeur.


Et ils échangèrent quelques autres plaisanteries ; puis, les étudiants durent quitter. À la sortie de la maison du professeur, une fois hors de portée de voix de celui-ci, l’étudiant qui avait parlé se tourna vers son camarade de classe et lui demanda : « Et puis ? qu’est-ce que tu penses du premier grand chapeau que j’ai tendu ? »
Cette histoire regorge d’une riche ironie. Le professeur déplorait le penchant des gens ordinaires pour la flatterie sans se rendre compte qu’il y était lui-même tout aussi sensible. Comme il se voyait au-dessus des autres, il devenait une cible de choix pour les grands chapeaux. Sa propre élévation au-dessus des masses était exactement ce qui le maintenait au même niveau que les autres.
La morale de cette histoire est d’une importance capitale pour ceux d’entre nous qui sont en processus d’évolution personnelle. Si nous nous sentons supérieurs d’avoir appris la leçon de l’humilité, eh bien ! il nous reste encore tout à apprendre !
Le professeur était de ceux qui se félicitent eux-mêmes. Dans son esprit, il était déjà convaincu de ses propres vertus. Il ne l’aurait jamais crié sur les toits, bien sûr : ç’aurait été d’une grossière présomption. Ce qu’il ne réalisait pas, c’était sa haute opinion secrète de lui-même était déjà évidente aux étudiants. Il était aveugle à un grand chapeau fait sur mesure pour lui, parce qu’il était exactement assorti à ses propres pensées intimes, et déjouait donc à merveille ses propres facultés critiques.
Le Tao Te Ching nous indique qu’une telle personne n’a aucun véritable mérite, parce que l’idée exagérée qu’il se fait de lui-même est basée sur des insécurités plutôt que sur de véritables aptitudes. Qui n’a pas réalisé beaucoup de choses est porté à désirer que chacun soit au courant du moindre de ses petits accomplissements. Inversement, l’être véritablement accompli ne ressent probablement pas beaucoup d’intérêt à s’élever au-dessus de la masse, concentré qu’il est sur son travail et non pas sur la promotion de lui-même.
Il semble qu’elle fasse intrinsèquement partie de la nature humaine, cette capacité de percevoir les autres beaucoup plus clairement que soi-même. Voilà pourquoi nous sommes en mesure de percevoir le manque d’étoffe chez un vantard, et la véritable valeur de celui qui accomplit beaucoup plus qu’il ne le proclame. Les paroles mielleuses et le tape-à-l’œil peuvent certes occulter momentanément la vérité, mais tôt ou tard nous parvenons à nous la figurer. C’est pourquoi les m’as-tu-vu ne durent pas.
Gardez à l’œil la tendance de votre ego à vous positionner trop haut, particulièrement si la leçon des deux chapitres vous apparaît facile à maîtriser. Le professeur de notre histoire ne se percevait ni comme un m’as-tu-vu, ni comme un vantard, et pourtant il s’est vu devenir l’opposé exact de ce qu’il croyait être. Nous avons beaucoup à apprendre de son exemple !

17 commentaires:

  1. Brigitte (Marseille)2 février 2013 à 19:22

    Bonsoir très cher Olivier,

    Oh combien je suis d'accord avec ce récit qui relate très bien ce à quoi nous sommes confrontés bien souvent... L'Ego se dissimule en tant de facettes que si nous ne sommes pas vigilants nous pouvons nous "faire avoir" si facilement...
    En ce qui me concerne, il y a quelques temps de cela je voulais aider le maximum de personnes à s'éveiller donc par mails j'envoyait le maximum d'infos... Jusqu'au jour ou je me suis dis mais qui suis-je pour penser savoir plus que les autres... Et là, j'ai cessé... Lorsqu'une personne vient vers moi, j'aide mais je sais que ce n'est pas moi... Je ne suis que l'instrument par lequel les infos arrivent...
    Oui, l'ego peut renfermer plusieurs formes différentes...
    Merci pour cette très belle histoire qui, une fois encore, est accompagnée d'une musique qui lui va si bien...

    Douce soirée Olivier

    Amitié

    Brigitte

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  2. Bonsoir chère Brigitte,

    Comme tu le dis, nous ne sommes rien pour prétendre à l'Eveil. Et dès que nous avons cette prétention, l'Eveil disparaît. Or c'est en n'étant rien que nous pouvons nous éveiller. Voilà qui est le paradoxe de l'Eveil.

    Belle et douce soirée itou, Brigitte

    Avec mon âmicale sympathie, Oliver

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  3. Bonjour cher âmi du Tao,
    -------------------------------
    Ici, ton éveil aide à m'éveiller.
    Là, mon éveil aide à t'éveiller.
    Enfin, éveillons-nous à l'Eveil sans paraître éveiller.

    Avec toute ma silencieuse sympathie, Jack le poétiste.

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  4. Bonjour cher âmi du silence,

    Si je te dis, oui nous sommes éveillés, je te présente un grand chapeau...
    Et, ce faisant, j'accepte ton grand chapeau.
    Par conséquent je remet ma capuche et me replonge dans ma pratique.

    Avec mon humble sympathie, Oliver

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  5. bonsoir Oliver,
    merci.
    j'avais peur ; c'est ce qui m'a amenée à débarquer sur ton blog comme un cheveu sur la soupe et à la vitesse de l'éclair.
    c'est toujours plus facile de disparaître un peu plus, de "mourir", dans une vie encore plus banale qu'elle ne l'est déjà ; quand il n'y a pas de pression intérieure encore plus forte dans ce sens.
    je ne voulais pas déranger la vie du blog ni toi ; j'avais besoin d'être confrontée au-dehors pour accepter et accueillir complètement cette peur. ça aurait pu être quelqu'un d'autre dans un contexte différent.
    depuis j'ai pu faire ce que j'hésitais à faire depuis quelques semaines alors que ça vient profondément de l'intérieur et pas du mental : couper prochainement les ponts avec le web + tout moyen de communication à portée de main pendant plusieurs mois alors que je les utilise déjà très peu.
    merci +++ et chapeau bas :) sans sourire ambivalent ni jeu de mots facile
    bonne continuation à toi et au blog, C.O.

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  6. De rien C.O.

    Tu repasses quand tu veux et bonne continuation...

    Avec toute mon amicale sympathie, Oliver

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    1. j'ai aussi beaucoup de sympathie, d'amitié pour toi, même si c'est par ce monde virtuel et j'aime bien ton blog.
      il faudrait être folle, hypocrite, complètement refoulée, "illuminée" (ou tout à la fois ^^) pour oser affirmer que c'est un plaisir d'accepter "les épreuves par le feu" même si le feu est mon élément préféré. la vie m'y oblige depuis longtemps. rien d'autre ne "fonctionne" et ce n'est pas faute d'avoir essayé plus jeune, quand on se projette encore beaucoup dans la vie.
      pourquoi tout cela, je n'en sais rien, c'est comme cela et peu importe que cela n'ait pas de sens :)
      merci +++ Oliver, à un jour peut-être

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    2. Bonjour,

      Qu'entends-tu par "les épreuves par le feu" ?

      En toute amitié, Oliver

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    3. oh...ça brûle très fort quand un objectif ou un désir est contrecarré ; que l'herbe est coupée sous les pieds. ça dépend aussi de la nature du désir.
      j'ai du mal à répondre clairement même s'il n'y a rien d'extraordinaire. c'est la vie de tous les jours et tous les fantasmes qu'on peut avoir ( quand j'aurai ceci, que je ferai cela : ça ira mieux ou enfin etc...) tout sauf la réalité très concrète de nos vies !

      en ce qui concerne le feu et le (non)sens ; pêle-mêle sans que ce soit logique ou rationnel ; j'ai longtemps été obsédée, fascinée par les métaux, leur extraction, la fonte, la fusion, le tableau périodique des éléments... alors que ce n'est pas du tout mon domaine.
      dans un registre différent, le seul endroit que j'ai eu du mal à quitter pour déménager parce que j'y étais attachée sans que ce soit rationnel, logique : j'ai longtemps habité tout près d'un institut de recherche subatomique... encore moins mon domaine (rire) mais ça m'éclatait, que d'idées saugrenues !

      la quête d'un sens et DU sens de la vie est tombée toute seule avec les années et l'envol de mon fils vers sa vie d'adulte.
      le "moi" cherchant en général un sens pour se rassurer, interpréter les événements à sa sauce, rester en vie, accumuler...
      excellent aussi pour les soi-disant "intuitifs" de se rendre compte que l'intuition détournée par les réflexes mentaux, c'est de la poudre aux yeux et de belles claques !
      que tout cela tombe, c'était comme un délestage de beaucoup de choses dans la gaité, la légèreté. même si ça peut donner l'impression de devenir complètement idiote, molle et soumise aveuglément (rire).
      il y a sans doute toujours des résidus et on ne sait jamais où la vie va nous mener ni comment pour les pointer.
      en même temps , c'est plus insupportable quand les "vieilleries" refont surface et en ce qui me concerne , je me sens finalement beaucoup plus vulnérable, comme ouverte, poreuse de partout.
      j'espère que je suis à peu près compréhensible, je n'ai pas l'habitude de causeries comme celles-là et encore moins par ce support.

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    4. Bonjour,

      Tu sembles avoir une très belle sensibilité. Et être lucide vis à vis de toi-même.

      La notion d'intuition détournée par les réflexes mentaux est très intéressante. Peux-être pourras-tu nous en dire plus.

      Bien chaleureusement, Oliver

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    5. je ne sais pas, Oliver. je ne me pose pas la question et je n'ai rien à transmettre. je ne peux qu'expliquer un peu "mon mode opératoire" qui est tout sauf scientifique et rigoureux. et chacun a le sien.
      je sais que j'ai un profil intuitif dans le sens positif et négatif comme écrit plus haut (rire). c'était venu me travailler sans que j'y réfléchisse : finalement l'intuition, c'est quoi... ?
      après consultation et compilation de plusieurs dictionnaires dont l'étymologique - ce que j'en extrais personnellement (d'autres retiendraient peut-être autre chose et compileraient différemment) : connaissance immédiate, directe, sans concept. ...ah..., et alors ?...
      et alors rien, je suis tombée en même temps sur un texte traitant de ce thème, que j'ai mis de côté, comme en laissant "infuser" et parce que j'ai eu du mal à le suivre et le comprendre intellectuellement (les universitaires sont terribles pour moi :)
      mais ça infuse évidemment par rapport à l'expérience que j'ai de l'intuition. ça me parle très fort; pour moi c'est vrai, juste. la Vérité est peut-être toute autre.

      j'ai une exigence extrême de lucidité, mais ça ne veut pas dire que je le sois ! (rire)
      c'est toute ma vie, comme un travail à temps plein et une passion amoureuse (joyeuse !). c'est plein de paradoxes. ça fait mal là où l'on s'accroche à une image de soi quelle qu'elle soit, mais sans que cela ne pose un problème d'identité dans la vie de tous les jours et les relations interpersonnelles. ça englobe les moindres détails de la vie courante, les gens, la vie quoi !
      mais je n'ai pas de "mode opératoire" dans le sens de suivre une tradition, une discipline, un enseignement et encore moins une être éveillé parce que je n'ai jamais pu approcher les gens que j'aurais voulu rencontrer.
      je n'ai que quelques livres qui ont le pouvoir de pointer la direction de la "maison" quand le mental a suffisamment gambergé et qu'il a fallu laisser (encore !) la place à des situations et ses petites histoires, replonger tête la première dans un film et ses conséquences dans la vie, pour ne pas crever.
      je ne veux pas en dire plus. pas parce que c'est un secret jalousement gardé, mais parce que c'est ma vie intime et je ne remercierai jamais assez ces personnes et auteurs/non acteurs d'exister (chacun très différent de l'autre)
      ça m'a guidée comme par ricochet quand je ne savais plus vers qui me tourner parce que tout foutait le camp et que je suis malheureusement incapable de suivre des rails tout tracés. (ce n'est pas faute d'avoir presque tout essayé aussi). ils ont tous en commun Jean Klein ; sauf un qui est un véritable "électron libre" d'une rigueur et d'une intégrité tout aussi terrassantes bien que le style soit très différent, et bien que ce soit le même courant originel.
      je suis très loin de leur niveau, et de leur rigueur jusque dans la clarté et la simplicité des mots ; mais c'est plus important pour moi de rester à ma place où j'ai tout ce qu'il faut même si ça ne me plaît pas forcément toujours et faire ce qu'il y a à faire tous les jours sans reporter. (travailler, faire les courses, ...observer sans complaisance ni tricherie, accueillir autant que possible et accepter l'impuissance...)
      pour quelqu'un qui aime l'essentiel et la concision, quelle tartine ! :) n'hésite pas à effacer s'il le faut stp et si c'est incompréhensible.
      merci Oliver...je repasserai certainement sur ton blog... ou pas. je signalerai que je suis de retour. les sites sont faits pour être vus, visités. le web est entre autres une vitrine mais je trouve que ne pas se signaler peut relever du voyeurisme aussi.
      amitiés sincères, chaleureuses et bonne continuation

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    6. Merci, et bonne continuation à toi aussi.
      Je note que tu es très intuitive, ce qui est favorable pour suivre le Tao. Peux-être souffres-tu alors de ne pas être assez rationnelle. Dans le monde matérialiste dans lequel on vit, c'est normal, mais pour le Tao, tu peux t'abandonner à ton intuition... Lâcher prise. Car l'intuition appliquée à l'Ici Et Maintenant est suffisante.
      Bien à toi, Oliver

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    7. merci.
      je ne souffre pas de l'irrationnalité, mais j'aime aussi la précision, l'exactitude, la simplicité et il faut se garder de la "pensée magique" simpliste (au pire de la folie) surtout quand on est "seul" sans personne plus mature, expérimentée, autre que les livres ou des gens qui habitent vraiment trop loin. (pourquoi diantre toujours à Paris ou les régions du sud da la France ? :) )

      il y a beaucoup de confusion de nos jours à tous niveaux et un syncrétisme facile épouvantable.
      la racine fondamentale, l 'origine des mots, une langue-mère comme le sanskrit m'auraient passionnée mais je n'ai plus envie de me bourrer le crâne avec ces apprentissages qui sont rudes, longs, sans fin.
      la vie de tous les jours où l'on ne peut pas rêver trop longtemps, se perdre dans des interprétations très relatives et conjecturer est beaucoup plus importante !
      et elle m'a toujours mis des claques quand ça partait dans le sens "pensée magique/confusion" sans m'en rendre tout de suite compte (rire).

      merci et bien "amoureusement" même si je ne te connais pas dans la" vraie vie" :)

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  7. Désolé, j'habite moi aussi le sud de la France ... ! ...

    Tes commentaires sont les bienvenus avec ou sans pensée magique ; -)

    Bien à toi, Oliver

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    1. ouille, je crois que je me suis fait mal comprendre sur toute la ligne dans ma réponse précédente (rire) mais ça ne fait rien (rire bis).
      je suis "coupée" dans peu de temps.... merci +++ pour cet échange (à la fois intense et doux ; pour moi du moins) pour ton accueil, ta disponibilité, ton blog.
      tout cela m'a fait quelque chose en plus de la beauté et de la justesse de ce que tu publies : ne pas avoir peur et ne pas "regretter" dans un recoin qu'il n'y ait personne à proximité sur ce type de chemin, ardu dans nos sociétés.
      même si ça donne envie de rencontrer les gens en chair et en os dans la "vraie vie", dans un élan tout feu/tout flamme :) toi évidemment et d'autres. que ce soit le Tao ou autre chose, ça se rejoint et l'essence est la même.
      ne pas "regretter"... autrement dit continuer sa vie comme elle est dans un grand feu de joie renouvelé ; sans désirer autre chose.
      comme dit plus haut, je me signalerai par un commentaire si je suis de retour sur ton site.
      merci +++ Oliver ainsi qu'au Tao ou l'ordre des choses


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  8. Ok, à bientôt, j'espère...
    Bon week-end

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    1. cher Oliver,
      dans quelques heures, je serai encore plus morte socialement pour x temps et pour plus mon plus grand bonheur.
      au cas où je ne reviendrais pas, je te serai éternellement reconnaissante de m'avoir fait travailler plus vite que la musique en 15 jours.... j'ai du mal à suivre les coups de tonnerre et suis contente de me couper un peu de tout ça aussi (rire)
      je voudrais juste te dire :
      - je suis sincèrement désolée si j'ai pu faire sentir ce qui bouillonne et peut me fait partir en latte en plus d'être si longue ...c'est ton espace d'expression à toi... je répète, dégage mes commentaires si ça te gêne ou si ça gêne la lecture générale.
      je parlais de résidus plus haut. sans entrer dans les détails ni tout ramener à une souffrance personnelle qui est bien plus générale (et peut-être même pire pour les hommes que les femmes), il y en a un qui me travaille furieusement en ce moment : le viol (sous toutes ses formes) de l'intimité.
      paradoxe taoïste (????).... mais alors, qu''est-ce que je vais faire sans un endroit public comme celui-ci où tout le monde peut lire et très éventuellement m'identifier ???? je n'en sais rien...^^

      je sais que je peux faire confiance à mon intériorité. il n'y a qu'Elle que je suis depuis toute petite même si c'est très difficile parfois avec la pression environnante ou plus générale et qu'il faut passer par tous les états et situations ; y compris les impressions de trahison et d'infidélité très douloureuses.
      et tant que l'égo ne s'en mêle pas, il a peu de chances qu'Elle me trompe ou alors c'était pour rire et ne pas commencer à me prendre au sérieux ^^
      - hier j'ai fait un petit tour sur le forum que tu mets en lien à l'accueil.
      il y a de grandes chances qu'un prénommé Olivier soit la même personne à laquelle je m'adresse (!) et si j'ai bien compris le peu que j'ai lu....tu es physicien ou prof. de physique, enfin tu as un rapport étroit avec la physique (Marie mer du vide, j'adore !)
      ça m'a fait éclater de rire comme une gamine émerveillée. cette chère physique si obsédante, si attachante et si hermétique pour moi ^^
      je comprends mieux l'impression de loufoquerie (encore...!) et la puissance inquiétante quand je suis tombée sur ton blog en lisant "être fidèle au vide". (au passage, tu ne fais pas du tout ton âge ^^)
      pour finir, j'en reviens aux chapeaux...
      je te tire le mien parce que je ne sais pas comment font les gens avec une vie de famille bâtie dans un moule, un travail "civil" où il faut se conformer à plein de choses avec cette exigence¨et cet appel "taoïste" ou autre en eux. (le moule...ce n'est pas méprisant ni rien tout cela de ma part !).
      bref, je te tire mon chapeau parce que je te trouve très courageux et que ça conforte l'impression, la confiance que j'ai ressentie tout de suite. comme' un "grand frère" de la "même espèce" quelque part même s'il habite loin.
      que demande le peuple... ? MERCI à toi

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