Lorsque la conscience contemple, lorsqu'elle écoute, lorsqu'elle touche sent ou goûte. Elle le fait de prime-abord sans concept. Lorsque nous regardons un beau paysage, nous jouissons dans un premier temps de l'harmonie de celui-ci. Puis vient le temps de la "préhension", nous allons détailler le paysage : au fond de la vallée coule en méandre une petite rivière, dans un méandre nous reconnaissons un village, le ciel est parfaitement bleu...
Enfin, nous donnons un nom à ce que nous voyons, cette rivière est la Vis, ce village en bas, c'est Navacelles. Et puis, d'un coup nous cataloguons notre perception sous le nom de "cirque de Navacelles", c'est du connu, cela ne vaut même plus la peine d'être regardé. Nous avons associé au paysage, le concept du "cirque de Navacelles".
Et ceci est vrai pour toutes les perceptions. Par exemple un beau morceau de musique est de prime abord perçu comme tel. Mais dès que nous sommes capables de le nommer comme étant "la petite musique de nuit de Mozart", c'est finit, l'enchantement est passé et fait place au concept. Le concept, l'étiquetage est bien sûr le fruit du mental. Dès qu'il y a association d'idées, il y a mental, il y a concept. Et si l'on regarde de près tous les mots sont des concepts.
Les mots et le langage font partie de ce qui nous différencie de nombre d'animaux. Ceux-ci ont un développement conceptuel beaucoup moins riche que le notre. Certains insectes comme les abeilles ou les fourmis font exception. Les fourmis ont un langage conceptuel à base de phéromone. Les abeilles à base de trajectoires de vol. Il est intéressant de constater que ces deux espèces nourrissent une agitation comparable à celle de l'homme.
Ce qu'il y a de gênant avec la notion de concept, c'est que le mental se coupe ainsi de la réalité. Il n'est plus dans la perception merveilleuse de l'instant présent mais dans le connu, le reconnu, le conceptualisé. Krishnamurti a écrit tout un livre sur cette notion :"se libérer du connu". Si l'on observe bien, nos pensées sont presque toujours des phrases. Ce peut être des images, mais bien souvent associées au langage. Et ce bavardage est très difficile à éteindre. Alors quoi, comment faisions nous quand nous étions bébés, et que nous n'avions pas le langage ? Étions-nous perdus ? Étions-nous stupides ? Non ! Nous jouissions de l'instant présent, voilà tout.
Autrement dit, l'homme naturel se débarrasse du carcan du mental, il se débarrasse des concepts, pour mieux profiter de la richesse de l'instant présent.
Bonjour Oliver,
RépondreSupprimerL'instant présent n'est-il pas aussi concept ?... Bon lundi, âmi
Bonjour Phène,
SupprimerL'instant présent est le dernier concept avant la libération de la réalisation...
Bon lundi à toi aussi
Bonjour, cher âmi du Tao,
RépondreSupprimer----------------------------------
Ici, la fourmi aime la petite musique de nuit de Mozart.
Là, la musique donne du baume au coeur à la nature de chacun.
Enfin, mettons notre mental au profit de notre coeur.
Avec toute ma silencieuse sympathie, Jack le poétiste.
Belle fin de semaine, cher Oliver
RépondreSupprimer