C'est pouvoir choisir ce que l'on veut, à chaque instant. Cela met donc en oeuvre notre volonté, notre désir. L'ennui est que ce que l'on veut, ce que l'on désir peut être en contradiction avec ce que recommande la loi, ou plus simplement avec ce que souhaite autrui. La liberté de l'un s'arrête la ou commence celle de l'autre dit-on.
Mais n'y a-t-il pas un état, une façon d'être qui permet de jouir d'une liberté totale sans jamais rentrer en conflit ni avec les lois ni avec autrui ? N'y a-t-il pas un état qui transcende la notion de liberté ? Car au fond, être libre, c'est ne ressentir aucune limite aucun frein face aux événements de la vie.
Le Tao est ce qui régule tous les êtres, le suivre, c'est éviter les ennuis et les conflits, aller contre, c'est s'assurer fatigue et déconvenue. C'est pourquoi, celui qui asservis sa vie aux fluctuations du Tao, celui qui suit instinctivement sa route, se garantit une vie sereine et paisible sans embûche.
Et je prétends que cette vie transcende la liberté. Car certes, il s'agit de suivre les fluctuations du Tao, c'est donc une soumission totale au Tao, et en cela, on est bien loin de la liberté. Mais les mouvements du Tao sont ceux que se permet l'Univers dans la suite de cause et d'effets dont il est assujetti. Aucun autre mouvement que ceux du Tao n'ont de sens pour l'Univers. Prendre une voie qui va à l'encontre de l'Univers est voué à l'échec. C'est pourquoi, vivre ou suivre le Tao est la solution qui offre le plus de liberté. C'est ce que Lao Tseu aurait pu appeler la Non-Liberté et qui est en fait la liberté ultime.
En effet, suivre cette route, c'est se garantir le maximum de degré de liberté. On n'est pas totalement libre, car le Tao n'est lui-même pas libre, mais on a la liberté du Tao.
C'est ainsi que les premiers aviateurs qui ne respectaient pas le Tao se sont cassé le nez ! Et que d'autres, plus tard, respectant les lois de l'aéronautique et donc du Tao ont réalisé le rêve de l'homme : voler.
C'est aussi ainsi que les éveillés parviennent à une vie de paix, de calme et de sérénité, ils ne provoquent pas l'Univers, et en retour l'Univers les préserve. C'est pourquoi les éveillés pratiquent le Non Agir, ce qui leur ouvre la possibilité d'agir avec autorité lorsque le Tao le rend nécessaire.
Les hommes de la multitude sont exaltés de joie comme celui qui se repaît de mets succulents, comme celui qui est monté, au printemps, sur une tour élevée.
Moi seul je suis calme : (mes affections) n'ont pas encore germé.
Je ressemble à un nouveau-né qui n'a pas encore souri à sa mère.
Je suis détaché de tout, on dirait que je ne sais où aller.
Les hommes de la multitude ont du superflu ; moi seul je suis comme un homme qui a perdu tout.
Je suis un homme d'un esprit borné, je suis dépourvu de connaissances.
Les hommes de la multitude sont remplis de lumières ; moi seul je suis comme plongé dans les ténèbres.
Les hommes du monde sont doués de pénétration ; mois seul j'ai l'esprit trouble et confus.
Je suis vague comme la mer ; je flotte comme si je ne savais où m'arrêter.
Les hommes de la multitude ont tous de la capacité ; moi seul je suis stupide ; je ressemble à un homme rustique.
Mois seul je diffère des autres hommes parce que je révère la mère qui nourrit (tous les êtres : le Tao).
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