En spiritualité comme en tout, un chat est un chat, il n'est pas la peine de jouer sur les mots. Par exemple l'ego, certains dise qu'il existe le vrai et le faux ego, seul le faux étant "mauvais". Or par définition, l'ego se manifeste lorsque l'individu agit pour son intérêt personnel. Bien sur, l'intérêt personnel peut rejoindre celui de la communauté, voire même de la planète et dans ce cas, le Tao n'est pas bien loin, mais la plus-part du temps l'intérêt personnel est à court terme et va à l'opposé de l'intérêt universel, c'est le travers de l'ego. Alors, lorsque l'individu agit pour le bien de tous, on pourrait peut-être parler d'ego, mais selon moi, il vaut mieux parler d'altruisme.
Nourrir son ego est, qu'on le veuille ou non, dangereux pour son équilibre physique et psychique.Il convient de vivre avec un égo réduit au minimum, c'est à dire faire passer ses intérêts au minimum du possible. Cela ne veut pas dire vivre sans intérêt, mais se mettre totalement au service du Tao. Souvent cela veut dire se mettre au service des autres, mais pas toujours. Je me souviens d'un jour où j'ai fait valoir les intérêt des étudiants devant les intérêts d'un collègue qui voulait à tout prix informatiser des tracés de courbes très importants en électronique. Voyant qu'il allait supprimer ces tracés dans une série de Travaux Pratiques fondamentaux, je l'ai violemment stoppé dans sa démarche en frappant du poing la table et en criant (le mot n'est pas fort) : ARRÊTE ! C'était le cri du cœur, même pas le mien, c'était une voix qui s'était imposée à moi, presque irrationnelle.
L'autre mot qui fâche parfois est celui du désir. Peut-on vivre sans désir ? Bien sûr que non ! En revanche on peut par le biais de la conscience, observer ses désirs et choisir de ne pas les suivre, c'est cela être sans désir. Il s'agit de laisser filer, de lâcher-prise de ses désirs. Cela peut aller très loin jusqu'à lâcher prise de ses pensées, tant toutes les pensées ou presque, manifestent un désir.
Cela nous amènent naturellement au mental, autre mot qui fâche. Le mental met en oeuvre des concepts basés sur le passé pour prédire un avenir plus ou moins proche, ou il pioche dans la mémoire du passé pour raconter une histoire. En agissant de la sorte, il nous éloigne de l'instant présent, et il est beaucoup moins riche que l'ici et maintenant. "Celui qui parle ne sait pas, celui qui sait ne parle pas" dit Lao Tseu. Ainsi traite-t-il le mental bavard. Et de fait, on vit beaucoup mieux en lâchant prise du mental, tout comme on le fait en méditation.
Enfin, le Non-Agir qui prône l'action désintéressée ne bannit pas toute action mais seulement celles, nombreuses, qui vont à l'encontre du Tao, à l'encontre des intérêts universels. Etre sans-agir, c'est aller dans le sens de la vie, suivre le courant subtil du Tao sans jamais aller contre, ni tirer la couverture à soi.
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